Bouclier antimissile: la défaite historique de la France Le sommet de l'Otan, qui se réunit aujourd'hui et demain à Lisbonne, va donc adopter la proposition américaine de déployer un bouclier antimissile en Europe.
C'est une défaite majeure pour la diplomatie française, qui, depuis François Mitterrand et les premiers projets américains, a toujours bataillé pour empêcher un tel déploiement.
Car, même si le déploiement envisagé par l'administation Obama est plus progressif que ne le prévoyait l'équipe précédente, il s'agit d'un premier pas vers une marginalisation de la force de frappe française- cauchemar de l'Elysée depuis le premier essai atomique dans le Sahara en 1960.
On se souvient des diatribes de Jacques Chirac contre l'abandon par George Bush du traité ABM qui interdisait la construction d'un tel bouclier.
Certes, Paris a, semble-t-il, obtenu que l'Otan écrive noir sur blanc que la défense antimissile est un "complément" - et non un "substitut" - à la dissuasion nucléaire (alors que Berlin y était opposé).
Mais, ainsi que l'écrit l'ancien conseiller stratégique de Lionel Jospin, Louis Gautier, dans une tribune remarquable au "Monde", "pour notre pays, en position de faiblesse, la complémentarité n'est qu'un accommodement qui vise à reconnaître, à côté de la défense antimissile, un rôle résiduel à nos armes nucléaires."
Il y a plus grave.
L'obession française depuis Charles De Gaulle a toujours été d'élargir l'autonomie stratégique de l'Europe.
Or, à l'évidence, ce bouclier, imaginé, construit et commandé par les Américains, réduit à néant ce rêve d'autonomie.
Quand elle avait un pied à l'extérieur de l'Otan, la France, qui a toujours eu un droit de vote au Conseil Atlantique, aurait pu s'opposer à cette évolution historique. Mais, depuis qu'elle a rejoint le commandement intégré de l'Alliance (et depuis le "reset" entre Moscou et Washington), sa marge de négociation est quasiment nulle.
Source : http://globe.blogs.nouvelobs.com/archive/2010/11/19/bouclier-antimissile-le-grand-echec-de-sarkozy.html
En complément cet article :
Nicolas Sarkozy se prend les pieds dans le bouclier antimissile américainQuelle est la position de la France sur l'installation par les Américains d'éléments de leur bouclier antimissile en Pologne et en Tchéquie ? Bien malin qui pourrait le savoir à écouter les propos contradictoires du président Nicolas Sarkozy entre vendredi et dimanche.
Vendredi, lors du sommet UE-Russie à Nice, il tente de calmer le jeu avec Moscou - qui menace d'installer des missiles sol-sol Iskander à Kaliningrad - en suggérant une pause dans le déploiement du système américain. Proposant un sommet de l'OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe) "à la mi-2009", le chef de l'État a suggéré que, d'ici à cette date, "on ne parle pas de déploiement de bouclier". A ce sommet, "on pourrait poser les bases de ce qui pourrait être un accord entre nous, et d'ici là, qu'on ne parle pas de déploiement de bouclier, de missiles qui n'amène rien à la sécurité et qui complique les choses", a-t-il expliqué.
Des propos qui ont aussitôt suscité la "perplexité" de la Maison blanche et la colère des deux pays européens concernés. Pour le gouvernement tchèque, Nicolas Sarkozy (qui préside l'UE durant ce semestre) est sorti de son mandat et contredit la position commune de l'Otan. L'ancien président Vaclav Havel a lui aussi critiqué les propos du président français. Pour le premier ministre polonais, Donald Tusk, "le président Sarkozy a exprimé son propre point de vue. Il n'aura aucun impact sur l'avenir de ce projet."
Dimanche, à l'issue du G20, le président de la République est finalement rentré dans le rang atlantique, estimant que "chaque pays est souverain de décider ou non s'il met un bouclier antimissile. Ce peut être un ultime complément face à la menace de missiles venus d'ailleurs, par exemple d'Iran".Source : http://secretdefense.blogs.liberation.fr/defense/2008/11/nicolas-sarkozy.html
La seule consolation est de pouvoir imaginer qu'un tel bouclier nous protégerait peut-être un jour d'un missile venu d'Israël !! En réalité, je préfèrerais qu'une immense vague de conscientisation s'élève au sein de tous les peuples, qu'ils retrouvent leur souveraineté et abolissent définitivement tout cet arsenal démoniaque qui fait planer l'ombre de la mort sur toute l'humanité !