Anti Nouvel Ordre Mondial

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    Philosophisme

    lorelianeGTQ
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    Message  lorelianeGTQ 1/9/2011, 12:18

    Bonjour,

    J'ouvre ce sujet afin de pouvoir avoir une réflexion sérieuse sur ce qui à trait à la philosophie, spéculative, en lien avec une Tradition.. historique..

    Je poste donc deux textes pour commencer qui sont, assez, même très claire sur là ou je veux en venir.

    Merci pour vos apport, même de réflexions personnels, si pour le moins construit s'il vous plait Smile


    Philo-sophisme

    Philosophisme L_arbr10

    Introduction générale à l'étude des doctrines hindoues - René Guénon

    Pages 144

    La conséquence immédiate de ceci,c'est que connaître et être ne sont au fond qu'une seule et même chose ; ce sont,si l'on veut,deux aspects inséparables d'une réalité unique,aspects qui ne sauraient même plus être distingués vraiment là où tout est "sans dualité".Cela suffit à rendre complètement vaines toutes les "théories de la connaissance" à prétentions pseudo-métaphysiques qui tiennent une si grande place dans la philosophie occidentale moderne,et qui tendent même parfois,comme chez Kant par exemple,à absorber tout le reste,ou tout au moins à se le subordonner ; la seule raison d'être de ce genre de théories est dans une attitude commune à presque tout les philosophes modernes,et d'ailleurs issue du dualisme cartésien,attitude qui consiste à opposer artificiellement le connaître à l'être,ce qui est la négation de toute métaphysique vraie.Cette philosophie en arrive ainsi à vouloir substituer la "théorie de la connaissance" à la connaissance elle-même,et c'est là,de sa part,un véritable aveu d'impuissance ; rien n'est plus caractéristique à cet égard que cette déclaration de Kant : "La plus grande et peut-être la seule utilité de toute philosophie de la raison pure est,après tout,exclusivement négative,puisqu'elle est,non un instrument pour étendre la connaissance,mais une discipline pour la limiter". De telles paroles ne reviennent-elles pas tout simplement à dire que l'unique prétention des philosophes doit être d'imposer à tous les bornes étroites de leur propre entendement ? C'est là,du reste,l'inévitable résultat de l'esprit de système,qui est,nous le répétons, antimétaphysique au plus haut point.

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    1789 = Nouvel Ordre Mondial - Philosophisme

    Rôle de la franc-maçonnerie dite spéculative, depuis sa création en 1717.

    L’initiation est l’accès à la perception vécue des essences. Quand cette perception est acquise, ce sont les essences qui jugent de la rectitude et de la justification des accidents et non l’inverse, comme le font les philosophismes qui comptent sur le circulus logique pour se faire une idée de ce que sont les essences (ils partent donc le l’extérieur pour aller vers l’intérieur). Ils font une grande erreur car tout système logique, en se clôturant sur lui-même, se vit comme vérité en rejetant comme faux tout ce qui ne trouve pas place dans son cadre. Tout constructeur d’un système philosophique ne peut avoir vécu et expérimenté, sur le plan sensible spatio-temporel et des constructions du mental, qu’une part infime de tous les accidents possibles, mais de cette expérience des choses naturellement limitées, il prétend extraire une vision de l’absolu qui ne peut être qu’une illusion. Les accidents possibles du sensible spatio-temporel et du mental logique sont en quantité indéfinie (et non infinie), et donc inépuisable. En conséquence,, une construction logique, si parfaite qu’elle puisse paraître, ne peut prétendre exprimer l’absolu et l’on peut peut dire de tous les systèmes philosophiques qu’ils sont vrais par ce qu’ils postulent et faux par ce qu’ils nient, ce qui fait qu’ils sont tous sectaires, ce que dénonçait Ramana Maharshi, sectaires non pas par intention consciente, mais par nature. Ils sont tous nécessairement atteints d’un scotome de l’intellect dont le champ visuel global ne peut être réalisé qu’à partir des essences, ce qui implique un renversement des rôles : non plus chercher à répondre aux énigmes du Sphinx, deviner au travers des accidents ce que sont les essences mais juger des accidents à la lumière des essences.

    Ce renversement des rôles, c’est à quoi prétend l’initiation : devenir soi-même le Sphinx, non plus pour dévorer ceux qui ne savent pas répondre, mais pour les sauver de leur ignorance.

    L’OPINION c’est toute idée que l’on se fait de l’absolu à partir des accidents sensibles ou mentaux (du monde spatio-temporel). L’opinion, qui est vécue comme un « savoir possédé », est une simonie.

    Un ancien grand Maître de la franc-maçonnerie du Grand Orient de France, comme Fred Zeller, ne paraît initié, pas plus que ses subordonnés, écrit Jean Coulonval. Tous restent la proie des opinions. Et leurs tentatives de bidouillage des problèmes ne dépasse et n'atteint même pas la synthèse. Reconstituer une tarte en recollant les morceaux n’est pas refaire la tarte. Le Tout est plus que la somme des parties.

    Fred Zeller écrit dans : « Trois points, c’est tout » : « Il est bien évident que le Grand Orient n’a jamais échappé et n’échappe pas, quoi qu’on ait pu dire, aux clivages politiques et aux luttes que se livrent les partis politiques dans le monde profane ».

    C’est avouer que la prétendue initiation maçonnique n’est qu’une imposture. Donc on ne se présente pas à la franc-maçonnerie la tête pleine, comme le font les gens de pouvoir et les politiques, l’Esprit, l’Instant, ne peut remplir que ce qui est VIDE. Il faut donc se présenter la tête vide en renonçant à l’intellect ou « savoir » mental.

    Ah, effectivement, c’est dur pour celui qui a de l’INSTRUCTION !!!

    Pour le franc-maçon spéculatif, le discours logique est par définition nécessaire pour réaliser la fusion du sacré et du profane, et c’est ce qu’il essaye de faire dans son cabinet de réflexion. Or, qui dit discours logique dit vérité vécue comme possession, comme OPINION. Donc il y a un drame de la franc-maçonnerie que constate Fred Zeller : « Le grand Orient n’échappe pas aux clivages politiques et aux luttes que se livrent les partis politiques dans le monde profane ». Donc c’est avouer que la franc-maçonnerie reste en proie aux opinions, que leur symbolisme a été inefficace.

    Ce n’est pas surprenant car l’histoire nous apprend que la franc-maçonnerie est le moteur occulte des sociétés où l’opinion et le PRINCIPE DE LA MAJORITÉ NUMÉRIQUE sont érigés en dogmes, en critères infaillibles de la Vérité, c’est pour cela que le suffrage est bombardé « d’universel » (franc-maçonnique !!!)

    L’ouvrier manuel, opératif, vit la soudure des essences et des accidents d’une façon immédiate, sans intellect spéculatif avec une logique savante : son travail est loupé et il ne passe pas à la paye. Au contraire, le spéculatif peut passer sa vie à construire des systèmes philosophiques en mixant des mots comme : liberté, égalité, fraternité, valeurs, responsabilité, etc., tous mots/maux qui satisfont son appétit de « vérité possédée », passer sa vie d’universitaire à enseigner des conneries sans s’en porter plus mal, au moins financièrement ! S’il sait prendre le vent de l’opinion du moment, de la température des pulsions telluriques, de l’instant historique, comme dans le renouveau franc-maçonnique dans le siècle des lumières, il fait fortune en imaginant un nouveau philosophisme, qui sera remplacé par un autre, au gré des appétits du « savoir ».

    La franc-maçonnerie spéculative de née en 1717 est une singerie de l’ancienne maçonnerie opérative du Moyen-Âge. Elle ne construira jamais une cathédrale sociale. Elle ne fait que des H.L.M.

    http://www.fangpo1.com/ja/content/view/1536/2/


    Dernière édition par lorelianeGTQ le 28/11/2011, 22:06, édité 1 fois
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    Message  ratman 1/9/2011, 12:25

    pour la création de 1717 a Londres faudrait retrouver les citations du livre sur le quel tout les maçon font le serment c'est le livre du frère Oscar Wilde dedans il explique parfaitement qu'ils ( les maçons font allégeance au diable )
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    Message  Bardamu 1/9/2011, 13:08

    Merci Lore, article bien intéressant.

    Je suis tombé sur un lien en cherchant quelques infos au sujet du livre auquel fait allusion Ratman, il s'agit d'une chronologie relative au compagnonnage, à la franc-maçonnerie, aux Rose-Croix et au carbonarisme.

    http://compilhistoire.pagesperso-orange.fr/Compagnonnagefmrc.htm



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    Message  lorelianeGTQ 1/9/2011, 13:43

    Merci pour ces apport Ratman et Bardamu Smile

    Voici un autre article qui fait suite du précédant. Par contre l'auteur du site est un luciférien alors n'oublier pas le filtre à tromperie.

    http://www.esoblogs.net/6828/le-carbonarisme/

    Voici maintenant d'autres textes de grandes qualités sur cette question importante de la spéculativité doctrinale

    Cela suffit à rendre complètement vaines toutes les "théories de la connaissance" à prétentions pseudo-métaphysiques qui tiennent une si grande place dans la philosophie occidentale moderne,et qui tendent même parfois,comme chez Kant par exemple,à absorber tout le reste,ou tout au moins à se le subordonner ; la seule raison d'être de ce genre de théories est dans une attitude commune à presque tout les philosophes modernes,et d'ailleurs issue du dualisme cartésien,attitude qui consiste à opposer artificiellement le connaître à l'être,ce qui est la négation de toute métaphysique vraie.
    Introduction générale à l'étude des doctrines hindoues - René Guénon- pp, 144.

    Je poste ci-dessous un texte, la quatrième partie du Discours de la méthode de René Descartes lier justement au texte de René Guénon, mais je vous laisse apprécier les effort intellectuels de René Descartes pour tenter de prouver Dieu, communément appeler "preuves cartésiennes". Effort qui prouve la déchéance de la foi déjà en son siècle (17ème).

    Je vous encourage donc à bien vous concentré pour la lecture du texte ci-dessous car il nécessite toute l'attention de l'esprit.

    Je ne sais si je dois vous entretenir des premières méditations que j’y ai faites ; car elles sont si métaphysiques et si peu communes, qu’elles ne seront peut-être pas au goût de tout le monde : et [157] toutefois, afin qu'on puisse juger si les fondements que j'ai pris sont assez fermes, je me trouve en quelque façon contraint d’en parler. J’avois dès long-temps remarqué que pour les mœurs il est besoin quelquefois de suivre des opinions qu’on sait être fort incertaines, tout de même que si elles étoient indubitables, ainsi qu’il a été dit ci-dessus : mais pourcequ’alors je désirois vaquer seulement à la recherche de la vérité, je pensai qu’il falloit que je fisse tout le contraire, et que je rejetasse comme absolument faux tout ce en quoi je pourrois imaginer le moindre doute, afin de voir s’il ne resteroit point après cela quelque chose en ma créance qui fut entièrement indubitable. Ainsi, a cause que nos sens nous trompent quelquefois, je voulus supposer qu'il n’y avoit aucune chose qui fut telle qu'ils nous la font imaginer ; et parcequ’il y a des hommes qui se méprennent en raisonnant, même touchant les plus simples matières de géométrie, et y font des paralogismes, jugeant que j'étois sujet à faillir autant qu’aucun autre, je rejetai comme fausses toutes les raisons que j’avois prises auparavant pour démonstrations ; et enfin, considérant que toutes les mêmes pensées que nous avons étant éveillés nous peuvent aussi venir quand nous dormons, sans qu’il y en ait aucune pour lors qui soit vraie, je me résolus de feindre que toutes les choses qui m'étoient jamais entrées en l'esprit n’étoient non plus vraies que les illusions de mes songes. Mais aussitôt après je pris garde que, pendant que je voulois ainsi penser que tout étoit faux, il falloit nécessairement que moi qui le pensois fusse quelque chose; et remarquant que cette vérité, je pense, donc je suis, étoit si ferme et si assurée , que toutes les plus extravagantes suppositions des sceptiques n’étoient pas capables de l'ébranler, je jugeai que je pouvois la recevoir sans scrupule pour le premier principe de la philosophie que je cherchois.

    Puis, examinant avec attention ce que j'étois, et voyant que je pouvois feindre que je n’avois aucun corps, et qu’il n'y avoit aucun monde ni aucun lieu où je fusse; mais que je ne pouvois pas feindre pour cela que je n'étois point; et qu'au contraire de cela même que je pensois à douter de la vérité des autres choses, il suivoit très évidemment et très certainement que j’etois; au lieu que si j'eusse seulement cessé de penser, encore que tout le reste de ce que j'avois jamais imaginé eût été vrai, je n'avois aucune raison de croire que j'eusse été: je connus de là que j'etois une substance dont toute l'essence ou la nature n'est que de penser, et pour être n'a besoin d’aucun lieu ni ne dépend d'aucune chose matérielle; en sorte que ce moi, c'est-à-dire l'âme, par laquelle je suis ce que je suis. est entièrement distincte du corps, et même qu’elle est plus aisée à connoître que lui, et qu’encore qu’il ne fût point, elle ne lairroit [sic] pas d’être tout ce qu’elle est.

    Après cela je considérai en général ce qui est requis à une proposition pour être vraie et certaine ; car puisque je venois d’en trouver une que je savois être telle, je pensai que je devois aussi savoir en quoi consiste cette certitude. Et ayant remarqué qu’il n’y a rien du tout en ceci, je pense, donc je suis, qui m’assure que je dis la vérité, sinon que je vois très clairement que pour penser il faut être, je jugeai que je pouvois prendre pour règle générale que les choses que nous concevons fort clairement et fort distinctement sont toutes vraies, mais qu’il y a seulement quelque difficulté à bien remarquer quelles sont celles que nous concevons distinctement.

    Ensuite de quoi, faisant réflexion sur ce que je doutois, et que par conséquent mon être n’étoit pas tout parfait, car je voyois clairement que c’étoit une plus grande perfection de connoître que de douter, je m’avisai de chercher d’où j’avois appris à penser à quelque chose de plus parfait que je n’étois ; et je conclus évidemment que ce devoit être de quelque nature qui fût en effet plus parfaite. Pour ce qui est des pensées que j’avois de plusieurs autres choses hors de moi, comme du ciel, de la terre, de la lumière, de la chaleur, et de mille [160] autres, je n’étois point tant en peine de savoir d’où elles venoient, à cause que, ne remarquant rien en elles qui me semblât les rendre supérieures a moi, je pouvois croire que, si elles étoient vraies, c’étoient des dépendances de ma nature, en tant qu’elle avoit quelque perfection, et, si elles ne l’étoient pas, que je les tenois du néant, c’est-à-dire qu’elles étoient en moi pourceque j’avois du défaut. Mais ce ne pouvoit être le même de l’idée d’un être plus parfait que le mien : car, de la tenir du néant, c’étoit chose manifestement impossible ; et pourcequ’il n’y a pas moins de répugnance que le plus parfait soit une suite et une dépendance du moins parfait, qu’il y en a que de rien procède quelque chose, je ne la pouvois tenir non plus de moi-même : de façon qu’il restoit qu’elle eût été mise en moi par une nature qui fut véritablement plus parfaite que je n’étois, et même qui eût en soi toutes les perfections dont je pouvois avoir quelque idée, c’est à dire, pour m’expliquer en un mot, qui fût Dieu. A quoi j’ajoutai que, puisque je connoissois quelques perfections que je n’avois point, je n’étois pas le seul être qui existât (j’userai, s’il vous plaît, ici librement des mots de l’école) ; mais qu’il falloit de nécessité qu’il y en eût quelque autre plus parfait, duquel je dépendisse, et duquel j’eusse acquis tout ce que j’avois : car, si j’eusse été seul et indépendant de tout autre, en sorte que j’eusse [161] eu de moi-même tout ce peu que je participois de l’être parfait, j’eusse pu avoir de moi, par même raison, tout le surplus que je connoissois me manquer, et ainsi être moi-même infini, éternel, immuable, tout connoissant, tout puissant, et enfin avoir toutes les perfections que je pouvois remarquer être en Dieu. Car, suivant les raisonnements que je viens de faire, pour connoître la nature de Dieu, autant que la mienne en étoit capable, je n’avois qu’à considérer, de toutes les choses dont je trouvois en moi quelque idée, si c’étoit perfection ou non de les posséder ; et j’étois assuré qu’aucune de celles qui marquoient quelque imperfection n’étoit en lui, mais que toutes les autres y étoient : comme je voyois que le doute, l’inconstance, la tristesse, et choses semblables, n’y pouvoient être, vu que j’eusse été moi-même bien aise d’en être exempt. Puis, outre cela, j’avois des idées de plusieurs choses sensibles et corporelles ; car, quoique je supposasse que je rêvois, et que tout ce que je voyois ou imaginois étoit faux, je ne pouvois nier toutefois que les idées n’en fussent véritablement en ma pensée. Mais pourceque j’avois déjà connu en moi très clairement que la nature intelligente est distincte de la corporelle ; considérant que toute composition témoigne de la dépendance, et que la dépendance est manifestement un défaut, je jugeois de là que ce ne pouvoit être [162] une perfection en Dieu d’être composé de ces deux natures, et que par conséquent il ne l’étoit pas ; mais que s’il y avoit quelques corps dans le monde, ou bien quelques intelligences ou autres natures qui ne fussent point toutes parfaites, leur être devoit dépendre de sa puissance, en telle sorte quelles ne pouvoient subsister sans lui un seul moment.

    Je voulus chercher après cela d’autres vérités ; et m’étant proposé l’objet des géomètres, que je concevois comme un corps continu, ou un espace indéfiniment étendu en longueur, largeur et hauteur ou profondeur, divisible en diverses parties, qui pouvoient avoir diverses figures et grandeurs, et être mues ou transposées en toutes sortes, car les géomètres supposent tout cela en leur objet, je parcourus quelques unes de leurs plus simples démonstrations ; et, ayant pris garde que cette grande certitude, que tout le monde leur attribue, n’est fondée que sur ce qu’on les conçoit évidemment, suivant la règle que j’ai tantôt dite, je pris garde aussi qu’il n’y avoit rien du tout en elles qui m’assurât de l’existence de leur objet : car, par exemple, je voyois bien que, supposant un triangle, il falloit que ses trois angles fussent égaux à deux droits, mais je ne voyois rien pour cela qui m’assurât qu’il y eût au monde aucun triangle : au lieu revenant à examiner l’idée que j’avois d’un [163] ê tre parfait, je trouvois que l’existence y étoit comprise en même façon qu’il est compris en celle d’un triangle que ses trois angles sont égaux à deux droits, ou en celle d’une sphère que toutes ses parties sont également distantes de son centre, ou même encore plus évidemment ; et que par conséquent il est pour le moins aussi certain que Dieu, qui est cet être si parfait, est ou existe, qu’aucune démonstration de géométrie le sauroit être.

    Mais ce qui fait qu’il y en a plusieurs qui se persuadent qu’il y a de la difficulté à le connoître, et même aussi a connoître ce que c’est que leur âme, c’est qu’ils n’élèvent jamais leur esprit au delà des choses sensibles, et qu’ils sont tellement accoutumés a ne rien considérer qu’en l’imaginant, qui est une façon de penser particulière pour les choses matérielles, que tout ce qui n’est pas imaginable leur semble n’être pas intelligible. Ce qui est assez manifeste de ce que même les philosophes tiennent pour maxime, dans les écoles, qu’il n’y a rien dans l’entendement qui n’ait premièrement été dans le sens, où toutefois il est certain que les idées de Dieu et de l’âme n’ont jamais été ; et il me semble que ceux qui veulent user de leur imagination pour les comprendre font tout de même que si, pour ouïr les sons ou sentir les odeurs, ils se vouloient servir de leurs yeux : sinon qu’il y a encore cette différence, que le sens [164] de la vue ne nous assure pas moins de la vérité de ses objets que font ceux de l’odorat ou de l’ouïe : au lieu que ni notre imagination ni nos sens ne nous sauroient jamais assurer d’aucune chose si notre entendement n’y intervient.

    Enfin, s’il y a encore des hommes qui ne soient pas assez persuadés de l’existence de Dieu et de leur âme par les raisons que j’ai apportées, je veux bien qu’ils sachent que toutes les autres choses dont ils se pensent peut-être plus assurés, comme d’avoir un corps, et qu’il y a des astres et une terre, et choses semblables, sont moins certaines ; car, encore qu’on ait une assurance morale de ces choses, qui est telle qu’il semble qu’à moins d’être extravagant on n’en peut douter, toutefois aussi, à moins que d’être déraisonnable, lorsqu’il est question d’une certitude métaphysique, on ne peut nier que ce ne soit assez de sujet pour n’en être pas entièrement assuré, que d’avoir pris garde qu’on peut en même façon s’imaginer, étant endormi, qu’on a un autre corps, et qu’on voit d’autres astres et une autre terre, sans qu’il en soit rien. Car d’où sait-on que les pensées qui viennent en songe sont plutôt fausses que les autres, vu que souvent elles ne sont pas moins vives et expresses ? Et que les meilleurs esprits y étudient tant qu’il leur plaira, je ne crois pas qu’ils puissent donner aucune raison qui soit suffisante pour ôter ce doute s’ils ne [ 165] présupposent l’existence de Dieu. Car, premièrement, cela même que j’ai tantôt pris pour une règle, à savoir que les choses que nous concevons très clairement et très distinctement sont toutes vraies, n’est assuré qu’à cause que Dieu est ou existe, et qu’il est un être parfait, et que tout ce qui est en nous vient de lui : d’où il suit que nos idées ou notions, étant des choses réelles et qui viennent de Dieu, en tout ce en quoi elles sont claires et distinctes, ne peuvent en cela être que vraies. En sorte que si nous en avons assez souvent qui contiennent de la fausseté, ce ne peut être que de celles qui ont quelque chose de confus et obscur, à cause qu’en cela elles participent du néant, c’est-à-dire qu’elles ne sont en nous ainsi confuses qu’à cause que nous ne sommes pas tout parfaits. Et il est évident qu’il n’y a pas moins de répugnance que la fausseté ou l’imperfection procède de Dieu en tant que telle, qu’il y en a que la utilité ou la perfection procède du néant. Mais si nous ne savions point que tout ce qui est en nous de réel et de vrai vient d’un être parfait et infini, pour claires et distinctes que fussent nos idées, nous n’aurions aucune raison qui nous assurât qu’elles eussent la perfection d’être vraies.

    Or, après que la connoissance de Dieu et de l’âme nous a ainsi rendus certains de cette règle, il est bien aisé à connoître que les rêveries que nous [166] imaginons é tant endormis ne doivent aucunement nous faire douter de la vérité des pensées que nous avons étant éveillés. Car s’il arrivoit même en dormant qu’on eût quelque idée fort distincte, comme, par exemple, qu’un géomètre inventât quelque nouvelle démonstration, son sommeil ne l’empêcheroit pas d’être vraie ; et pour l’erreur la plus ordinaire de nos songes, qui consiste en ce qu’ils nous représentent divers objets en même façon que font nos sens extérieurs, n’importe pas qu’elle nous donne occasion de nous défier de la vérité de telles idées, à cause qu’elles peuvent aussi nous tromper assez souvent sans que nous dormions ; comme lorsque ceux qui ont la jaunisse voient tout de couleur jaune, ou que les astres ou autres corps fort éloignés nous paroissent beaucoup plus petits qu’ils ne sont. Car enfin, soit que nous veillions, soit que nous dormions, nous ne nous devons jamais laisser persuader qu’à l’évidence de notre raison. Et il est à remarquer que je dis de notre raison, et non point de notre imagination ni de nos sens : comme encore que nous voyions le soleil très clairement, nous ne devons pas juger pour cela qu’il ne soit que de la grandeur que nous le voyons ; et nous pouvons bien imaginer distinctement une tête de lion entée [sic] sur le corps d’une chèvre, sans qu’il faille conclure pour cela qu’il y ait au monde une chimère : car la raison ne nous dicte point que [ 167] ce que nous voyons ou imaginons ainsi soit véritable ; mais elle nous dicte bien que toutes nos idées ou notions doivent avoir quelque fondement de vérité ; car il ne seroit pas possible que Dieu, qui est tout parfait et tout véritable, les eût mises en nous sans cela ; et, pourceque nos raisonnements ne sont jamais si évidents ni si entiers pendant le sommeil que pendant la veille, bien que quelque fois nos imaginations soient alors autant ou plus vives et expresses, elle nous dicte aussi que nos pensées ne pouvant être toutes vraies, à cause que nous ne sommes pas tout parfaits, ce qu’elles ont de vérité doit infailliblement se rencontrer en celles que nous avons étant éveillés plutôt qu’en nos songes.
    http://fr.wikisource.org/wiki/Discours_de_la_m%C3%A9thode_%28%C3%A9d._Cousin%29/Quatri%C3%A8me_partie

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