La figure du messie est centrale dans le judaïsme, son attente se confond, chez les juifs, avec l’instauration de l’Empire global et d’un monde de « Paix », où toutes les frontières, toutes les nations, tous les conflits, sociaux, nationaux, religieux, auront disparu pour laisser place au « royaume de David », dans lequel les peuples du monde entier seront à genoux devant le peuple élu. Les textes sont assez clairs à ce sujet. Dans cette perspective, chaque juif a le devoir de rester dans la diaspora, de s’introduire dans toutes les nations, dans les moindres recoins de tous les pays du globe, afin d’y « élever des étincelles » et de travailler à « unifier Dieu ». On a ainsi pu constater, avec le célèbre romancier « péruvien » Mario Vargas Llosa, que les tribus de la forêt équatoriale ne seraient pas épargnées .
D’un autre côté, les attentes messianiques nourrissent aussi l’espoir d’un retour à Sion et de la reconstruction du Temple. Jamais cette espérance du retour ne s’est éteinte chez les juifs, qui ont toujours prié, tournés vers Jérusalem. Durant dix-neuf siècles, depuis la destruction du Temple par les légions romaines de Titus, ils ont psalmodié à l’infini leur nostalgie : « l’An prochain à Jérusalem ». Cette incantation a été répétée au point de devenir le leitmotiv de la Synagogue : on la retrouve dans sa prière, dans sa liturgie, dans ses fêtes et dans ses célébrations. L’attente messianique ne se confond donc pas seulement avec l’espoir d’un monde unifié, mais aussi avec l’espoir d’un « retour des exilés » en Palestine.
Cette espérance s’est concrétisée à maintes reprises dans l’histoire, mais il est vrai que ce fut parfois à leurs corps défendant. Ainsi, en 1391, dans « l’Espagne des trois religions », la résistance espagnole prit corps et se manifesta par une vague de violence qui obligea de nombreux juifs à quitter le pays. Certains parmi eux allèrent en Palestine. Ils pensaient, écrit Stephen Sharot, « que leur migration était un moyen de provoquer la venue du Messie ». La plupart des prophétesses et des prophètes apparus à cette époque prédirent que le messie arriverait prochainement et emmèneraient les convertis en Palestine, sur des nuages ou sur les ailes d’anges.
Une autre migration fut également stimulée par des espoirs messianiques après la conquête de Constantinople par les Turcs en 1453. Mais l’émigration la plus importante est celle qui concerne les juifs expulsés d’Espagne en 1492. Des dizaines de milliers d’entre eux partirent s’installer dans l’Empire ottoman. Stephen Sharot écrit : « ils croyaient que l’expulsion était un moyen de rédemption, dès lors qu’elle débouchait sur la concentration des Juifs dans l’Empire turc, plus proche de la Palestine . » C’est aussi cette idée qu’énonce le célèbre Isaac Bashevis Singer dans son roman intitulé L’Esclave : « Quand le rédempteur viendrait, les Juifs de la Terre d’Israël seraient les premiers à le saluer . »
Les attentes millénaristes de cette époque se maintinrent encore au moins une trentaine d’années après l’expulsion d’Espagne. Dans les années 1520, David Reubeni suscita lui aussi des espérances messianiques. Grâce à l’influence d’un riche banquier juif, il avait obtenu une audience du pape, puis du roi du Portugal, en vue de faire la conquête de la Palestine, toujours entre les mains des Turcs. Trois ans après, c’est avec Salomon Molkho qu’il se rendit à Ratisbonne pour demander à l’empereur germanique d’organiser une expédition. L’empereur les fit jeter en prison tous les deux.
Un peu plus tard, toujours au XVIe siècle, ce fut au tour de Joseph Nassi de porter les espérances des juifs d’un retour à Sion et d’une vengeance contre « Edom » (la chrétienté). Il était l’héritier de la richissime famille Mendès, qui avait fui le Portugal pour gagner Constantinople, où le sultan l’avait accueilli à bras ouverts. Nassi gagna sa faveur et fut, pendant une quinzaine d’années, selon l’historien juif Léon Poliakov, à même « d’infléchir la politique étrangère ottomane, de décider même de déclarations de guerre et de conclusions de paix ». Ennemi juré de la chrétienté, et spécialement de l’Espagne, il poussa le sultan à faire la guerre au roi catholique . Il s’était aussi érigé en protecteur des juifs.
En 1561, le Sultan lui fit cadeau de la ville de Tibériade et des terres avoisinantes, afin d’y créer une sorte de foyer ou de refuge juif. Nassi s’employa à restaurer la ville, l’entoura d’une muraille, mais peu de juifs vinrent s’y installer et le projet n’aboutit pas, « faute de l’adhésion spontanée des masses juives à ce “sionisme politique” avant la lettre », écrit Poliakov. Joseph Nassi fut ensuite du premier cercle des conseillers du sultan après la grande défaite navale turque à Lépante, en 1571.
Au siècle suivant, le Messie d’Israël apparut enfin en Turquie en la personne de Sabbataï Zevi. Les juifs de toute l’Europe et du pourtour méditerranéen purent se réjouir : ils n’avaient pas attendu en vain au cours de tous ces siècles. Certains abandonnèrent leur maison et leurs biens, refusaient de faire le moindre travail et proclamaient que « le Messie allait arriver pour les transporter sur un nuage jusqu’à Jérusalem. D’autres jeûnèrent des jours durant, refusant même la nourriture à leurs petits enfants . » On sait ce qu’il advint de ce Sabbataï Zevi, « vrai Messie d’Israël », mais qui préféra la conversion à l’islam sous la menace du sultan de lui faire subir le châtiment suprême.
A la fin du XVIIIe siècle, les troubles générés par la révolution française échauffèrent évidemment les esprits, et de nombreux juifs ─ talmudistes et hassidiques ─, pensèrent qu’ils vivaient enfin l’époque bénie de la venue du messie. « Leurs espoirs de rédemption imminente, écrit Stephen Sharot, étaient centrés sur l’année 5600 (1840), date mentionnée par le Zohar comme pouvant être celle de l’arrivée du messie ». Bien évidemment, leurs attentes furent déçues une fois de plus.
A la même époque, Yehuda Alkalaï, prédicateur sépharade, près de Belgrade, soutenait que l’établissement de colonies juives en Terre sainte était une préparation nécessaire à la rédemption. Le rabbin Zvi Hirsh Kalischer (1795-1874), de Posen, en Pologne, exprima lui aussi des idées similaires. Leurs idées eurent certes peu d’échos, mais contribuèrent à légitimer le mouvement sioniste qui apparut dans les années 1880, et qui aboutira à la création d’un « foyer juif » en Palestine en 1917, puis à la création de l’État d’Israël en mai 1948. On constate que l’idée sioniste ne date pas du XIXe siècle, mais s’enracine donc dans le passé le plus lointain.
La Rédemption vu par les sionistes
La vision idéaliste et révolutionnaire du mouvement sioniste travailliste dans les années 50 laissa peu à peu la place à une vision eschatologique et religieuse de l’État d’Israël. Après leur guerre victorieuse contre les Arabes en juin 1967, certains Israéliens se plurent à penser qu’Israël était l’instrument que Dieu s’était choisi pour la Rédemption de Son peuple. Leur chef de file était le fameux rabbin Zvi Yehouda Ha Cohen Kook. Dans un livre intitulé Les Religions meurtrières, publié en 2006, Elie Barnavi jette un regard critique sur sa doctrine, qui professe que : « … la terre d’Israël est sainte, saints les arbres qui y poussent et les pierres qui la jonchent et les maisons qui s’y dressent », que « nul n’a le droit d’en céder aux Gentils la moindre parcelle » et que « leur devoir sacré est de la peupler. » (Eli Barnavi, Les Religions meurtrières, Flammarion, 2006, p. 72.)
La guerre de Kippour en octobre 1973 mit un terme à ce triomphalisme des Israéliens et ébranla leurs sentiments de sécurité, de force et d’autosuffisance. On sait que les difficultés que traversait alors le pays furent perçues par les juifs pieux comme « une des douleurs de l’enfantement du messie ». C’est dans ce contexte que fut constitué en 1974 le Gush Emunim (le Bloc de la Foi), qui intégra les thèmes nationalistes dans un cadre messianique religieux. Les chefs du Gush Emunim, élèves du rabbin Kook, soutenaient que le processus messianique de Rédemption du peuple juif avait commencé et que la mitsva la plus importante du moment était la colonisation de la Terre d’Israël. Pour le Gush Emunim, écrit Stephen Sharot, « le peuple juif détient un droit sacré sur la Terre d’Israël et c’est son devoir sacré de reprendre possession du pays et de le peupler en chacune de ses parties. » Stephen Sharot, in Shmuel Trigano, La Société juive à travers l’histoire, tome I, Fayard, 1992, p. 303.
C’est au sein de ce groupe que l’on commença à considérer que les mosquées du mont du Temple étaient le principal obstacle arabe au processus de Rédemption, et que leur destruction devait être le principal objectif. Mais une autre tendance du Gush Emunim s’est rapprochée des haredim, ou ultra-orthodoxes, et de leur messianisme plus passif.
Internationalisme, antisonisme et judaïsme
Cette conception eschatologique du judaïsme qui intègre l’État d’Israël comme élément du processus de Rédemption est néanmoins jugée par de nombreux juifs comme dangereuse pour l’ensemble du judaïsme. Pour eux, ce messianisme sécularisé dénature l’idéal religieux ancestral du peuple élu. Jean-Christophe Attias, qui est une des principales figures intellectuelles de la communauté juive de France, écrit en 2001 : « Le sionisme prône une rupture avec une attitude passive des juifs, qui depuis trop longtemps attendent le Messie. Il prône une prise en main du destin juif par les juifs eux-mêmes, une volonté de réaliser sur terre et maintenant, et par des moyens humains, quelque chose qui, jusque-là, avait été un horizon encore vague entre les mains de Dieu ». Certains milieux orthodoxes, conscients de la gravité de la rupture que constitue ce projet de libération séculière, demeurent donc hostiles au sionisme, qui serait « une véritable profanation de l’idéal religieux ». Pour eux, « les sionistes compromettent gravement la mission d’Israël en exil . »
D’un autre côté, les attentes messianiques nourrissent aussi l’espoir d’un retour à Sion et de la reconstruction du Temple. Jamais cette espérance du retour ne s’est éteinte chez les juifs, qui ont toujours prié, tournés vers Jérusalem. Durant dix-neuf siècles, depuis la destruction du Temple par les légions romaines de Titus, ils ont psalmodié à l’infini leur nostalgie : « l’An prochain à Jérusalem ». Cette incantation a été répétée au point de devenir le leitmotiv de la Synagogue : on la retrouve dans sa prière, dans sa liturgie, dans ses fêtes et dans ses célébrations. L’attente messianique ne se confond donc pas seulement avec l’espoir d’un monde unifié, mais aussi avec l’espoir d’un « retour des exilés » en Palestine.
Cette espérance s’est concrétisée à maintes reprises dans l’histoire, mais il est vrai que ce fut parfois à leurs corps défendant. Ainsi, en 1391, dans « l’Espagne des trois religions », la résistance espagnole prit corps et se manifesta par une vague de violence qui obligea de nombreux juifs à quitter le pays. Certains parmi eux allèrent en Palestine. Ils pensaient, écrit Stephen Sharot, « que leur migration était un moyen de provoquer la venue du Messie ». La plupart des prophétesses et des prophètes apparus à cette époque prédirent que le messie arriverait prochainement et emmèneraient les convertis en Palestine, sur des nuages ou sur les ailes d’anges.
Une autre migration fut également stimulée par des espoirs messianiques après la conquête de Constantinople par les Turcs en 1453. Mais l’émigration la plus importante est celle qui concerne les juifs expulsés d’Espagne en 1492. Des dizaines de milliers d’entre eux partirent s’installer dans l’Empire ottoman. Stephen Sharot écrit : « ils croyaient que l’expulsion était un moyen de rédemption, dès lors qu’elle débouchait sur la concentration des Juifs dans l’Empire turc, plus proche de la Palestine . » C’est aussi cette idée qu’énonce le célèbre Isaac Bashevis Singer dans son roman intitulé L’Esclave : « Quand le rédempteur viendrait, les Juifs de la Terre d’Israël seraient les premiers à le saluer . »
Les attentes millénaristes de cette époque se maintinrent encore au moins une trentaine d’années après l’expulsion d’Espagne. Dans les années 1520, David Reubeni suscita lui aussi des espérances messianiques. Grâce à l’influence d’un riche banquier juif, il avait obtenu une audience du pape, puis du roi du Portugal, en vue de faire la conquête de la Palestine, toujours entre les mains des Turcs. Trois ans après, c’est avec Salomon Molkho qu’il se rendit à Ratisbonne pour demander à l’empereur germanique d’organiser une expédition. L’empereur les fit jeter en prison tous les deux.
Un peu plus tard, toujours au XVIe siècle, ce fut au tour de Joseph Nassi de porter les espérances des juifs d’un retour à Sion et d’une vengeance contre « Edom » (la chrétienté). Il était l’héritier de la richissime famille Mendès, qui avait fui le Portugal pour gagner Constantinople, où le sultan l’avait accueilli à bras ouverts. Nassi gagna sa faveur et fut, pendant une quinzaine d’années, selon l’historien juif Léon Poliakov, à même « d’infléchir la politique étrangère ottomane, de décider même de déclarations de guerre et de conclusions de paix ». Ennemi juré de la chrétienté, et spécialement de l’Espagne, il poussa le sultan à faire la guerre au roi catholique . Il s’était aussi érigé en protecteur des juifs.
En 1561, le Sultan lui fit cadeau de la ville de Tibériade et des terres avoisinantes, afin d’y créer une sorte de foyer ou de refuge juif. Nassi s’employa à restaurer la ville, l’entoura d’une muraille, mais peu de juifs vinrent s’y installer et le projet n’aboutit pas, « faute de l’adhésion spontanée des masses juives à ce “sionisme politique” avant la lettre », écrit Poliakov. Joseph Nassi fut ensuite du premier cercle des conseillers du sultan après la grande défaite navale turque à Lépante, en 1571.
Au siècle suivant, le Messie d’Israël apparut enfin en Turquie en la personne de Sabbataï Zevi. Les juifs de toute l’Europe et du pourtour méditerranéen purent se réjouir : ils n’avaient pas attendu en vain au cours de tous ces siècles. Certains abandonnèrent leur maison et leurs biens, refusaient de faire le moindre travail et proclamaient que « le Messie allait arriver pour les transporter sur un nuage jusqu’à Jérusalem. D’autres jeûnèrent des jours durant, refusant même la nourriture à leurs petits enfants . » On sait ce qu’il advint de ce Sabbataï Zevi, « vrai Messie d’Israël », mais qui préféra la conversion à l’islam sous la menace du sultan de lui faire subir le châtiment suprême.
A la fin du XVIIIe siècle, les troubles générés par la révolution française échauffèrent évidemment les esprits, et de nombreux juifs ─ talmudistes et hassidiques ─, pensèrent qu’ils vivaient enfin l’époque bénie de la venue du messie. « Leurs espoirs de rédemption imminente, écrit Stephen Sharot, étaient centrés sur l’année 5600 (1840), date mentionnée par le Zohar comme pouvant être celle de l’arrivée du messie ». Bien évidemment, leurs attentes furent déçues une fois de plus.
A la même époque, Yehuda Alkalaï, prédicateur sépharade, près de Belgrade, soutenait que l’établissement de colonies juives en Terre sainte était une préparation nécessaire à la rédemption. Le rabbin Zvi Hirsh Kalischer (1795-1874), de Posen, en Pologne, exprima lui aussi des idées similaires. Leurs idées eurent certes peu d’échos, mais contribuèrent à légitimer le mouvement sioniste qui apparut dans les années 1880, et qui aboutira à la création d’un « foyer juif » en Palestine en 1917, puis à la création de l’État d’Israël en mai 1948. On constate que l’idée sioniste ne date pas du XIXe siècle, mais s’enracine donc dans le passé le plus lointain.
La Rédemption vu par les sionistes
La vision idéaliste et révolutionnaire du mouvement sioniste travailliste dans les années 50 laissa peu à peu la place à une vision eschatologique et religieuse de l’État d’Israël. Après leur guerre victorieuse contre les Arabes en juin 1967, certains Israéliens se plurent à penser qu’Israël était l’instrument que Dieu s’était choisi pour la Rédemption de Son peuple. Leur chef de file était le fameux rabbin Zvi Yehouda Ha Cohen Kook. Dans un livre intitulé Les Religions meurtrières, publié en 2006, Elie Barnavi jette un regard critique sur sa doctrine, qui professe que : « … la terre d’Israël est sainte, saints les arbres qui y poussent et les pierres qui la jonchent et les maisons qui s’y dressent », que « nul n’a le droit d’en céder aux Gentils la moindre parcelle » et que « leur devoir sacré est de la peupler. » (Eli Barnavi, Les Religions meurtrières, Flammarion, 2006, p. 72.)
La guerre de Kippour en octobre 1973 mit un terme à ce triomphalisme des Israéliens et ébranla leurs sentiments de sécurité, de force et d’autosuffisance. On sait que les difficultés que traversait alors le pays furent perçues par les juifs pieux comme « une des douleurs de l’enfantement du messie ». C’est dans ce contexte que fut constitué en 1974 le Gush Emunim (le Bloc de la Foi), qui intégra les thèmes nationalistes dans un cadre messianique religieux. Les chefs du Gush Emunim, élèves du rabbin Kook, soutenaient que le processus messianique de Rédemption du peuple juif avait commencé et que la mitsva la plus importante du moment était la colonisation de la Terre d’Israël. Pour le Gush Emunim, écrit Stephen Sharot, « le peuple juif détient un droit sacré sur la Terre d’Israël et c’est son devoir sacré de reprendre possession du pays et de le peupler en chacune de ses parties. » Stephen Sharot, in Shmuel Trigano, La Société juive à travers l’histoire, tome I, Fayard, 1992, p. 303.
C’est au sein de ce groupe que l’on commença à considérer que les mosquées du mont du Temple étaient le principal obstacle arabe au processus de Rédemption, et que leur destruction devait être le principal objectif. Mais une autre tendance du Gush Emunim s’est rapprochée des haredim, ou ultra-orthodoxes, et de leur messianisme plus passif.
Internationalisme, antisonisme et judaïsme
Cette conception eschatologique du judaïsme qui intègre l’État d’Israël comme élément du processus de Rédemption est néanmoins jugée par de nombreux juifs comme dangereuse pour l’ensemble du judaïsme. Pour eux, ce messianisme sécularisé dénature l’idéal religieux ancestral du peuple élu. Jean-Christophe Attias, qui est une des principales figures intellectuelles de la communauté juive de France, écrit en 2001 : « Le sionisme prône une rupture avec une attitude passive des juifs, qui depuis trop longtemps attendent le Messie. Il prône une prise en main du destin juif par les juifs eux-mêmes, une volonté de réaliser sur terre et maintenant, et par des moyens humains, quelque chose qui, jusque-là, avait été un horizon encore vague entre les mains de Dieu ». Certains milieux orthodoxes, conscients de la gravité de la rupture que constitue ce projet de libération séculière, demeurent donc hostiles au sionisme, qui serait « une véritable profanation de l’idéal religieux ». Pour eux, « les sionistes compromettent gravement la mission d’Israël en exil . »
Dernière édition par gauchenationale le 29/11/2008, 15:46, édité 1 fois