Hello!
Voici un un petit extrait d'un passage de ce livre que j'adore.
Cet extrait est un livre que lit le héros du livre. Ce livre est une sorte de bible de ceux qui luttent contre "Big Brother"
Extrait chapitre 9
extrait entier http://www.librairal.org/wiki/1984_-_Deuxi%C3%A8me_Partie_-_Chapitre_IX
Voici un un petit extrait d'un passage de ce livre que j'adore.
Cet extrait est un livre que lit le héros du livre. Ce livre est une sorte de bible de ceux qui luttent contre "Big Brother"
Extrait chapitre 9
THÉORIE ET PRATIQUE
DU COLLECTIVISME OLIGARCHIQUE
par
Emmanuel Goldstein
DU COLLECTIVISME OLIGARCHIQUE
par
Emmanuel Goldstein
CHAPITRE I
L’IGNORANCE C’EST LA FORCE
L’IGNORANCE C’EST LA FORCE
Au long des temps historiques, et probablement depuis la fin de l’âge néolithique, le monde a été divisé en trois classes. La classe supérieure, la classe moyenne, la classe inférieure. Elles ont été subdivisées de beaucoup de façons, elles ont porté d’innombrables noms différents, la proportion du nombre d’individus que comportait chacune, aussi bien que leur attitude vis-à-vis les unes des autres ont varié d’âge en âge. Mais la structure essentielle de la société n’a jamais varié. Même après d’énormes poussées et des changements apparemment irrévocables, la même structure s’est toujours rétablie, exactement comme un gyroscope reprend toujours son équilibre, aussi loin qu’on le pousse d’un côté ou de l’autre.
– Julia, es-tu réveillée ? demanda Winston.
– Oui, mon amour. J’écoute. Continue. C’est merveilleux.
Il continua à lire :
Les buts de ces trois groupes sont absolument inconciliables. Le but du groupe supérieur est de rester en place. Celui du groupe moyen, de changer de place avec le groupe supérieur. Le but du groupe inférieur, quand il en a un – car c’est une caractéristique permanente des inférieurs qu’ils sont trop écrasés de travail pour être conscients, d’une façon autre qu’intermittente, d’autre chose que de leur vie de chaque jour – est d’abolir toute distinction et de créer une société dans laquelle tous les hommes seraient égaux.
Ainsi, à travers l’Histoire, une lutte qui est la même dans ses lignes principales se répète sans arrêt. Pendant de longues périodes, la classe supérieure semble être solidement au pouvoir. Mais tôt ou tard, il arrive toujours un moment où elle perd, ou sa foi en elle-même, ou son aptitude à gouverner efficacement, ou les deux. Elle est alors renversée par la classe moyenne qui enrôle à ses côtés la classe inférieure en lui faisant croire qu’elle lutte pour la liberté et la justice.
Sitôt qu’elle a atteint son objectif, la classe moyenne rejette la classe inférieure dans son ancienne servitude et devient elle-même supérieure. Un nouveau groupe moyen se détache alors de l’un des autres groupes, ou des deux, et la lutte recommence.
Des trois groupes, seul le groupe inférieur ne réussit jamais, même temporairement, à atteindre son but. Ce serait une exagération que de dire qu’à travers l’histoire il n’y a eu aucun progrès matériel. Même aujourd’hui, dans une période de déclin, l’être humain moyen jouit de conditions de vie meilleures que celles d’il y a quelques siècles. Mais aucune augmentation de richesse, aucun adoucissement des mœurs, aucune réforme ou révolution n’a jamais rapproché d’un millimètre l’égalité humaine. Du point de vue de la classe inférieure, aucun changement historique n’a jamais signifié beaucoup plus qu’un changement du nom des maîtres.
Vers la fin du XIXe siècle, de nombreux observateurs se rendirent compte de la répétition constante de ce modèle de société. Des écoles de penseurs apparurent alors qui interprétèrent l’histoire comme un processus cyclique et prétendirent démontrer que l’inégalité était une loi inaltérable de la vie humaine.
Cette doctrine, naturellement, avait toujours eu des adhérents, mais il y avait un changement significatif dans la façon dont elle était mise en avant. Dans le passé, la nécessité d’une forme hiérarchisée de société avait été la doctrine spécifique de la classe supérieure. Elle avait été prêchée par les rois et les aristocrates, par les prêtres, hommes de loi et autres qui étaient les parasites des premiers et elle avait été adoucie par des promesses de compensation dans un monde imaginaire, par-delà la tombe. La classe moyenne, tant qu’elle luttait pour le pouvoir, avait toujours employé des termes tels que liberté, justice et fraternité.
Cependant, le concept de la fraternité humaine commença à être attaqué par des gens qui n’occupaient pas encore les postes de commande, mais espéraient y être avant longtemps. Anciennement, la classe moyenne avait fait des révolutions sous la bannière de l’égalité, puis avait établi une nouvelle tyrannie dès que l’ancienne avait été renversée. Les nouveaux groupes moyens proclamèrent à l’avance leur tyrannie.
Le socialisme, une théorie qui apparut au début du XIXe siècle et constituait le dernier anneau de la chaîne de pensée qui remontait aux rébellions d’esclaves de l’antiquité, était encore profondément infecté de l’utopie des siècles passés. Mais dans toutes les variantes du socialisme qui apparurent à partir de 1900 environ, le but d’établir la liberté et l’égalité était de plus en plus ouvertement abandonné.
– Julia, es-tu réveillée ? demanda Winston.
– Oui, mon amour. J’écoute. Continue. C’est merveilleux.
Il continua à lire :
Les buts de ces trois groupes sont absolument inconciliables. Le but du groupe supérieur est de rester en place. Celui du groupe moyen, de changer de place avec le groupe supérieur. Le but du groupe inférieur, quand il en a un – car c’est une caractéristique permanente des inférieurs qu’ils sont trop écrasés de travail pour être conscients, d’une façon autre qu’intermittente, d’autre chose que de leur vie de chaque jour – est d’abolir toute distinction et de créer une société dans laquelle tous les hommes seraient égaux.
Ainsi, à travers l’Histoire, une lutte qui est la même dans ses lignes principales se répète sans arrêt. Pendant de longues périodes, la classe supérieure semble être solidement au pouvoir. Mais tôt ou tard, il arrive toujours un moment où elle perd, ou sa foi en elle-même, ou son aptitude à gouverner efficacement, ou les deux. Elle est alors renversée par la classe moyenne qui enrôle à ses côtés la classe inférieure en lui faisant croire qu’elle lutte pour la liberté et la justice.
Sitôt qu’elle a atteint son objectif, la classe moyenne rejette la classe inférieure dans son ancienne servitude et devient elle-même supérieure. Un nouveau groupe moyen se détache alors de l’un des autres groupes, ou des deux, et la lutte recommence.
Des trois groupes, seul le groupe inférieur ne réussit jamais, même temporairement, à atteindre son but. Ce serait une exagération que de dire qu’à travers l’histoire il n’y a eu aucun progrès matériel. Même aujourd’hui, dans une période de déclin, l’être humain moyen jouit de conditions de vie meilleures que celles d’il y a quelques siècles. Mais aucune augmentation de richesse, aucun adoucissement des mœurs, aucune réforme ou révolution n’a jamais rapproché d’un millimètre l’égalité humaine. Du point de vue de la classe inférieure, aucun changement historique n’a jamais signifié beaucoup plus qu’un changement du nom des maîtres.
Vers la fin du XIXe siècle, de nombreux observateurs se rendirent compte de la répétition constante de ce modèle de société. Des écoles de penseurs apparurent alors qui interprétèrent l’histoire comme un processus cyclique et prétendirent démontrer que l’inégalité était une loi inaltérable de la vie humaine.
Cette doctrine, naturellement, avait toujours eu des adhérents, mais il y avait un changement significatif dans la façon dont elle était mise en avant. Dans le passé, la nécessité d’une forme hiérarchisée de société avait été la doctrine spécifique de la classe supérieure. Elle avait été prêchée par les rois et les aristocrates, par les prêtres, hommes de loi et autres qui étaient les parasites des premiers et elle avait été adoucie par des promesses de compensation dans un monde imaginaire, par-delà la tombe. La classe moyenne, tant qu’elle luttait pour le pouvoir, avait toujours employé des termes tels que liberté, justice et fraternité.
Cependant, le concept de la fraternité humaine commença à être attaqué par des gens qui n’occupaient pas encore les postes de commande, mais espéraient y être avant longtemps. Anciennement, la classe moyenne avait fait des révolutions sous la bannière de l’égalité, puis avait établi une nouvelle tyrannie dès que l’ancienne avait été renversée. Les nouveaux groupes moyens proclamèrent à l’avance leur tyrannie.
Le socialisme, une théorie qui apparut au début du XIXe siècle et constituait le dernier anneau de la chaîne de pensée qui remontait aux rébellions d’esclaves de l’antiquité, était encore profondément infecté de l’utopie des siècles passés. Mais dans toutes les variantes du socialisme qui apparurent à partir de 1900 environ, le but d’établir la liberté et l’égalité était de plus en plus ouvertement abandonné.
extrait entier http://www.librairal.org/wiki/1984_-_Deuxi%C3%A8me_Partie_-_Chapitre_IX