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    Je suis pour le ''terrorisme '' poeme de NIAZAR KABANI

    saladain
    saladain


    Nombre de messages : 111
    Date d'inscription : 16/11/2008

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    Message  saladain 8/1/2009, 15:28

    Je suis pour le terrorisme


    On nous accuse de terrorisme
    Si nous prenons la défense
    D’une rose, d’une femme
    Et d’un infaillible poème
    D’une patrie qui n’a plus
    Ni eau ni air
    Ni tente ni chamelle
    Ni même de café noir.




    AUTEUR: Nizar Qabbani

    Traduit par Fausto Giudice, illustré par Ben Heine



    On nous accuse de terrorisme
    Si nous prenons la défense
    D’une rose, d’une femme
    Et d’un infaillible poème
    D’une patrie qui n’a plus
    Ni eau ni air
    Ni tente ni chamelle
    Ni même de café noir.


    On nous accuse de terrorisme
    Si nous avons le courage de défendre
    La chevelure noire de Balkis
    Les lèvres de Maysoun
    Hind, Daad
    Ou Loubna et Rabab
    Et une pluie de khôl noir
    Tombant de leurs cils comme une inspiration !
    Vous ne trouverez pas chez moi
    De poème secret…
    De langage secret
    Ni de livre secret enfermé derrière portes closes
    Et je ne garde pas de poème
    Arpentant les rues, voilé par un hijab.

    On nous accuse de terrorisme
    Quand nous écrivons sur les dépouilles de notre patrie
    Foulée, démembrée, déchiquetée
    Aux moignons dispersés
    Une patrie cherchant son nom
    Et un peuple innommé
    Une patrie qui a perdu ses anciens grands poèmes
    À l’exception de ceux de Khansa
    Une partie qui a perdu sa liberté rouge, bleue ou jaune
    Une patrie qui nous interdit
    D’acheter un journal
    D’écouter les informations
    Une patrie où les oiseaux sont interdits de pépiement
    Une patrie
    Dont les écrivains écrivent
    Sur le vent, par peur.
    Une patrie
    À l’image de notre poésie
    Faite de mots abandonnés
    Hors du temps
    Importés
    Avec une face et une langue étrangères…
    Sans début
    Ni fin
    Sans lien avec son peuple ou son pays
    Impasse de l’humanité
    Une patrie
    Allant aux négociations de paix
    Sans dignité
    Nu-pieds
    Et sans aucune dignité
    Une patrie
    Où les hommes pris de peur se sont pissés dessus
    Et où seules restent les femmes !

    Le sel est dans nos yeux
    Le sel est sur nos lèvres
    Ou dans nos paroles
    La sécheresse de nos âmes
    L’avons-nous héritée des Beni Kahtane ?
    Il n'y a plus de Mouaouya dans notre nation
    Ni d’Abou Sufiane
    Plus personne pour dire « NON ! »
    À ceux qui ont bradé nos foyers, notre terre
    Et ont fait de notre histoire radieuse
    Un bazar !
    Il n’est plus un seul poème dans notre vie
    Qui n’ait perdu sa virginité
    Dans le lit du Pouvoir
    Nous nous sommes accoutumés à l’ignominie
    Que reste-t-il donc d’un homme
    Lorsqu'il s'est habitué au déshonneur ?
    Je cherche dans le livre de l'histoire
    Oussama Ibn Munqidh
    Okba Ibn Nafi
    Je recherche Omar
    Je recherche Hamza
    Et Khalid chevauchant vers Damas
    Je recherche Al Mutasim Billah
    Sauvant les femmes
    De la barbarie des envahisseurs
    Et des furies des flammes
    Je recherche l’homme de la fin des temps
    Mais ne trouve que des chats effrayés dans le noir
    Craignant pour leur vie
    Menacée par le règne des souris.
    Sommes-nous atteints de cécité nationale ?
    Ou sommes-nous devenus daltoniens ?



    On nous accuse de terrorisme
    Quand nous refusons la mort
    Sous les bulldozers d’Israël
    Qui dévastent notre terre, notre histoire, nos Évangiles
    Notre Coran
    Les reliques de nos prophètes
    Si c'est là notre crime
    Que le terrorisme est beau !

    On nous accuse de terrorisme
    Si nous refusons notre extinction
    par les Mongols, les Juifs, les Barbares
    Si nous lançons des pierres
    Sur les vitres
    Du Conseil de Sécurité
    Aux mains des Tsars de notre temps
    On nous accuse de terrorisme
    Si nous refusons
    De tendre notre main à
    L’Amérique
    Ennemie des cultures humaines
    Elle-même sans culture,
    Ennemie des civilisations humaines
    Elle-même sans civilisation
    L'Amérique, bâtisse géante
    Sans murs.





    On nous accuse de terrorisme
    Si nous refusons une époque où l’Amérique
    est devenue suffisante, riche, puissante
    Traductrice assermentée
    de l’hébreu.
    On nous accuse de terrorisme
    Si nous lançons une rose
    Vers Jérusalem
    Vers Al Khalil
    Vers Gaza
    Vers Nazareth
    Si nous livrons du pain et de l’eau
    Aux Troyens assiégés.

    On nous accuse de terrorisme
    Si nous élevons la voix
    Contre les dominateurs qui veulent nous isoler
    Contre tous ceux qui ont changé de selle
    Et d’unionistes sont devenus laquais.




    On nous accuse de terrorisme
    Si nous faisons profession de culture
    Si nous lisons un livre de juridiction ou de politique
    Si nous en appelons à notre Dieu
    Si nous la lisons la Sourate Al Fatah
    Et écoutons le prêche du Vendredi
    Nous commettons là un acte terroriste.

    On nous accuse de terrorisme
    Si nous défendons notre pays
    Et la dignité de son sol
    Si nous nous révoltions contre l’extorsion de notre peuple
    Notre propre extorsion
    Si nous protégeons le dernier palmier de notre désert
    Et la dernière étoile de notre ciel
    Et les dernières lettres de nos noms
    Et la dernière goutte de lait du sein de notre mère
    Si tel est notre crime
    Que le terrorisme est magnifique !



    Je suis un terroriste
    Si le terrorisme peut me préserver
    Des immigrants de Russie
    De Roumanie, de Hongrie, de Pologne
    Qui se sont installés en Palestine sur notre dos
    Pour voler les minarets de Jérusalem
    La porte d’Al Aqsa
    Ses ors et ses dômes.

    Je suis pour le terrorisme
    Si nous pouvons libérer le Christ
    La Vierge Marie et la Ville sainte
    Des émissaires de mort et de dévastation
    Hier la route nationale traversait nos terres
    Triomphante comme un pur-sang arabe
    Et nos parcs étaient des rivières coulant avec vigueur et fierté
    Après Oslo
    Nous avons perdu nos dents
    Et sommes devenus un peuple frappé de surdité et de cécité.



    Je suis pour le terrorisme
    Si cela peut me préserver des Tsars juifs
    Et des Césars romains.

    Je suis pour le terrorisme
    Tant que ce nouveau monde
    Sera également divisé entre
    Amérique et Israël.

    Je suis pour le terrorisme
    Tant que ce nouveau monde
    Nous classera comme loups

    Je suis pour le terrorisme
    Tant que le Congrès américain
    Fera la loi
    Et décidera des récompenses et des châtiments.

    Je suis pour le terrorisme
    Tant que ce nouveau monde
    Détestera profondément
    L’odeur des Arabes.




    Je suis pour le terrorisme
    Tant que ce nouveau monde
    Massacrera mes bébés
    Et les jettera aux chiens.

    Pour tout cela
    Je veux crier haut et fort
    Je suis pour le terrorisme
    Je suis pour le terrorisme
    Je suis pour le terrorisme.


    Note du traducteur à l’usage des lecteurs ignorants des références arabo-musulmanes
    Balkis : c’est le nom arabe de la Reine de Saba, dont la rencontre avec Salomon (Souleyman) est relatée dans la Sourate 27 (An Naml, Les Fourmis) du Coran). C'est aussi le prénom de la seconde épouse du poète (voir ci-dessous).
    Maysoun, Hind, Daad, Loubna et Rabab : prénoms féminins évoquant la beauté
    Khansa : « la gazelle », surnom de Tumadir Bent Amr (575-646), poétesse antéislamique célèbre pour les élégies à ses frères Sakhr et Mouaouya.
    Rouge, bleu et jaune : le rouge est le feu, chaud et sec, le bleu la terre, froide et sèche et le jaune l’air, chaud et humide. Le rouge symbolise Mars, le bleu Mercure, le vert la Lune.
    Beni Kahtane : fils de Kahtane, tribu originelle des Arabes,apparue après le déluge et vivant dans le Hijaz.
    Mouaouya Ibn Abi Sufiane (603-680) : fils de l'un des plus farouches adversaires du prophète Mohamed : Abou Sufiane Ibn Harb. Il est le premier ommeyyade à porter le titre de calife en 661. Il prend ce titre à Ali à la suite d'un abritrage entre Ali et lui après la bataille de Siffin. Les Ommeyyade tirent leur nom d’Omayya, grand-oncle du prophète Mohamed. Ils appartenaient à la tribu des Quraychites, tribu dominante à La Mecque au temps du prophète. Après s'être opposés à celui-ci, ils l'avaient rejoint au dernier moment.
    Oussama Ibn Munqidh : prince syrien, né en 1095 à Chayzar sur l’Oronte et mort à Damas en 1188. Auteur d’une autobiographie, L’Itibar, « L’expérience », dans laquelle il relate ses rapports avec les Francs : « Quand on est au fait de ce qui touche aux Francs on ne peut qu’exalter et sanctifier le Très Haut, car on voit en eux des bêtes qui ont la vertu du courage et de l’ardeur guerrière ».
    Oqba Ibn Nafaa (ou Nafi) : conquérant arabe du Maghreb oriental, ce Quraychite défait les troupes de l'exarque byzantin Grégoire en 647 à Sbeïtla et devient gouverneur de l'Ifriqiya en 663. Il a édifié la Grande mosquée de Kairouan dans l'actuelle Tunisie.
    Omar Ibn Khattab : Quraychite, second calife de l’Islam après Abou Bakr.
    Hamza Ibn Abdul Muttalib : oncle de Mohamed, avec lequel il a été élevé. L’un des premiers convertis à l’Islam, sa bravoure au combat lui valut les surnoms de « lion d'Allah » et de « lion du ciel ».
    Khalid Ibn Al Walid (584 – 642), aussi appelé Abou Souleyman, surnommé « l’épée d’Allah », un Quraychite, fut le principal général de Mohamed après sa conversion. Il participa après la mort du Prophète à la reconquête de la péninsule arabique et est le commandant des armées arabes lors des conquêtes de l'Irak et de l'empire byzantin (bataille de Yarmouk). Sur plus de cent batailles qu’il commanda, il n’en perdit aucune.
    Al Mutasim Billah : (794-842) : troisième fils de Haroun Al Rachid, « huitième calife Abbasside qui remporta huit batailles, qui eut huit enfants mâles et huit filles, qui laissa à sa mort huit milles esclaves et qui a régné huit années huit mois et huit jours » (Jorge Luis Borges, Fictions).





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    Original :أنا مع الإرهاب

    Poème écrit le 15/4/1997

    Sur l'auteur

    Fausto Giudiceet Ben Heine sont membres de Tlaxcala, le réseau de traducteurs pour la diversité linguistique. Cette traduction est en Copyleft pour tout usage non-commercial : elle est libre de reproduction, à condition d'en respecter l’intégrité et d’en mentionner sources et auteurs.

    URL de cet article : http://www.tlaxcala.es/pp.asp?reference=2377&lg=fr



    Jeudi 08 Janvier 2009

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