Extrait du livre :
Le droit et l'Etat dans la doctrine national-socialiste (Roger Bonnard)
1939, Librairie générale de droit et de jurisprudence
La scène se passe à Bordeaux, le 4 octobre 1940. Ouvrant la séance solennelle de rentrée de la faculté de Droit, un des maîtres du droit public, Roger Bonnard, évoque les institutions nouvelles de l’État autoritaire mis en place depuis ce que l’un de ses élèves appellera bientôt « la Révolution de 1940 ». Je cite le doyen Bonnard : "Les changements seront profonds. Ils atteindront les grands principes qui dominent notre droit public depuis la Révolution de 1789, soit le libéralisme individualiste, la démocratie et la séparation des pouvoirs. […] Ces principes seront écartés non parce qu’ils auraient fait leur temps, ayant été utiles à un moment donné, mais parce qu’ils sont radicalement mauvais en eux-mêmes comme destructeurs de l’ état, étant antinomiques avec l’idée même d’État. Ce sont des erreurs absolues, tant théoriques que pratiques".
L'auteur : Roger Bonnard
Aux yeux de la postérité, le juriste lot-et-garonnais (il était né à Marmande en 1878) a pourtant un gros défaut : il fut doyen de la fac de droit sous l'Occupation. Elu à l'automne de la défaite (le 28 septembre 1940), il le resta jusqu'au 18 janvier 1944, date où il mourut " épuisé à la suite du concours d'agrégation de droit public qu'il présidait ", note Marc Malherbe, auteur d'un livre sur la fac de droit de Bordeaux .
Seule capable à ses yeux de relever la France, et appelé de ses voeux un " parti unique national ", le doyen écrit : " à cette oeuvre de restauration, nous devons nous juristes de droit public (...) apporter une collaboration qui devra être ardente et passionnée ".
Il n'en faut pas davantage aux étudiants pour affirmer que Roger Bonnard -auteur en 1936 d'une étude sur " Le droit et l'Etat dans la doctrine nationale socialiste "- avait " épousé les thèses et le système politique du 3éme Reich ", enterré la philosophie des Lumières, et jeté aux orties " le principe même de la démocratie ".
Le droit et l'Etat dans la doctrine national-socialiste (Roger Bonnard)
1939, Librairie générale de droit et de jurisprudence
La scène se passe à Bordeaux, le 4 octobre 1940. Ouvrant la séance solennelle de rentrée de la faculté de Droit, un des maîtres du droit public, Roger Bonnard, évoque les institutions nouvelles de l’État autoritaire mis en place depuis ce que l’un de ses élèves appellera bientôt « la Révolution de 1940 ». Je cite le doyen Bonnard : "Les changements seront profonds. Ils atteindront les grands principes qui dominent notre droit public depuis la Révolution de 1789, soit le libéralisme individualiste, la démocratie et la séparation des pouvoirs. […] Ces principes seront écartés non parce qu’ils auraient fait leur temps, ayant été utiles à un moment donné, mais parce qu’ils sont radicalement mauvais en eux-mêmes comme destructeurs de l’ état, étant antinomiques avec l’idée même d’État. Ce sont des erreurs absolues, tant théoriques que pratiques".
L'auteur : Roger Bonnard
Aux yeux de la postérité, le juriste lot-et-garonnais (il était né à Marmande en 1878) a pourtant un gros défaut : il fut doyen de la fac de droit sous l'Occupation. Elu à l'automne de la défaite (le 28 septembre 1940), il le resta jusqu'au 18 janvier 1944, date où il mourut " épuisé à la suite du concours d'agrégation de droit public qu'il présidait ", note Marc Malherbe, auteur d'un livre sur la fac de droit de Bordeaux .
Seule capable à ses yeux de relever la France, et appelé de ses voeux un " parti unique national ", le doyen écrit : " à cette oeuvre de restauration, nous devons nous juristes de droit public (...) apporter une collaboration qui devra être ardente et passionnée ".
Il n'en faut pas davantage aux étudiants pour affirmer que Roger Bonnard -auteur en 1936 d'une étude sur " Le droit et l'Etat dans la doctrine nationale socialiste "- avait " épousé les thèses et le système politique du 3éme Reich ", enterré la philosophie des Lumières, et jeté aux orties " le principe même de la démocratie ".