Un jour de juillet 1846, à Concord (Massachusetts, Etats-Unis) où il était né en 1817, Henry David Thoreau qui habitait une cabane au milieu de la forêt, croise un gendarme venant lui réclamer le montant de ses impôts. Thoreau qui allait chercher ses chaussures chez le cordonnier explique au gendarme qu’il refuse de payer cet impôt car il ne veut pas contribuer à financer la guerre. Le gendarme essaie d’arrondir les angles mais Thoreau ne veut rien savoir. Il est incarcéré et profite de ces mois de prison pour écrire La relation de l’individu à l’Etat, qui deviendra après sa mort La Désobéissance civile. Le changement de titre et l’appui de Tolstoï, Gandhi puis, plus tard Hannah Arendt en feront un best seller planétaire. L’idée simple de Thoreau est qu’un citoyen peut se dresser contre l’Autorité de l’Etat pour être en accord avec l’idée qu’il se fait du bien, et donc du mal. Thoreau, après avoir hésité, a décidé de se battre pour la collectivité des hommes. Ce n’est pas un acte strictement altruiste. Il ne peut pas vivre autrement. C’est le seul moyen qu’il a trouvé pour résoudre un conflit interne. Un honnête homme ne peut, selon lui, se contenter de pétitionner, de se lamenter ou d’attendre que les autres fassent le boulot à sa place. Il ne supporte pas qu’une nation dite libre entre en guerre et puisse avoir un sixième de sa population réduit à l’esclavage. Il est grand temps pour les honnêtes gens de se rebeller, écrit-il. Quitte à prendre le risque de la prison. Son livre deviendra la bible du mouvement civique américain des années 60. Certains hippies le brandiront plus tard. Le gouvernement américain n’a ni la vitalité, ni l’énergie d’un seul homme en vie, car un seul homme peut le plier de sa volonté, note Thoreau qui ajoute : Il y a 999 défenseurs de la vertu pour un seul homme vertueux.
http://ladominationdumonde.blogspot.com/2008/03/dsobir.html
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