Nicolas Sarkozy propose un partenariat "dès maintenant" avec la Turquie
Il a eu droit à des tonnerres d'applaudissements. C'était la partie "UMP" d'un discours sur l'Europe qui se voulait "républicain". Nicolas Sarkozy a affirmé, mardi 5 mai à Nîmes, que la Turquie "n'a pas vocation à devenir membre de l'Union européenne" (UE). Il a jugé "mieux inspiré" d'engager "dès maintenant" des négociations avec Ankara pour créer "un espace économique et de sécurité commun".
La Turquie se voit reléguée au niveau de la Russie, à laquelle M. Sarkozy propose la même alliance, en réponse à une initiative du président russe, Dmitri Medvedev. Objectif : créer "un grand espace de plus de 800 millions d'habitants qui partageraient la même prospérité et la même sécurité", ce qui permettrait à l'Europe de cesser "de se diluer dans un élargissement sans fin".
Reste à passer des discours aux actes, de Nîmes à Bruxelles. Après son élection, M. Sarkozy, qui revendique de "dire la vérité à la Turquie", n'a pas interrompu mais seulement ralenti les négociations d'adhésion avec Ankara, engagées depuis 2005. Il a fait supprimer l'obligation constitutionnelle, introduite par Jacques Chirac, de recourir à un référendum en France pour les nouveaux élargissements.
Le sujet turc permet de mobiliser l'UMP pour les élections européennes du 7 juin. M. Sarkozy a une revanche à prendre sur le scrutin de 1999, où il était arrivé en troisième position, derrière le PS et la liste souverainiste Pasqua-Villiers. Il prend peu de risques après les élections de 2004, qui avaient marqué un nouvel échec pour l'UMP (16,6 % des voix) et un triomphe pour le PS (28,9 %).
Pour la première fois sans doute, la droite, historiquement divisée entre gaullistes et chrétiens-démocrates, est unie sur l'Europe. Pour achever de réconcilier partisans du oui et du non, M. Sarkozy veut "changer l'Europe". "Est-ce que c'est possible ? Ma réponse est oui : nous l'avons fait pendant la présidence française", a-t-il assuré : "la Géorgie n'a pas été rayée de la carte", "un cessez-le-feu a pu intervenir à Gaza", "l'Europe n'a pas cédé au sauve-qui-peut" dans la crise financière. Tout cela, c'est lui.
Le chef de l'Etat ne veut plus d'une "Europe de l'impuissance" alors qu'elle peut apporter la réponse à la "profonde crise intellectuelle et morale" que révèle la crise financière. Pour cela, M. Sarkozy entend mettre fin à de supposés "dumpings monétaires, fiscaux, sociaux" qui ont été acceptés "à l'intérieur même de l'Europe". Il veut retrouver sa liberté pour fixer les taux de TVA. Il s'interroge sur les pouvoirs dévolus à la Commission dans les négociations commerciales et veut remettre au goût du jour une préférence communautaire rendue caduque par les accords de l'OMC. Dans le même temps, il soutient la ratification du traité de Lisbonne qui ne change pas les règles économiques européennes même si celles-ci sont fortement assouplies depuis la crise financière.
"DEVOIRS DES GRANDS PAYS"
"Tout ce que Nicolas Sarkozy a proposé est interdit par les traités qu'il continue de promouvoir", a dénoncé le souverainiste Philippe de Villiers. "Quelle crédibilité peut-il y avoir à proclamer qu'"une autre Europe est possible" lorsque l'on soutient la reconduction de la Commission européenne présidée par José Manuel Barroso, connu pour ses positions libérales et conservatrices ?", a renchéri le député Vert François de Rugy. Pour changer l'Europe, "il ne faut pas craindre d'exprimer une opinion différente", a estimé M. Sarkozy, qui croit à la force du politique face à l'Europe des règles.
Celui qui prônait, au début des années 2000, un directoire des Etats les plus peuplés estime désormais que "les grands pays n'ont pas plus de droit que les petits pays, mais ils ont plus de devoirs". En ligne de mire, l'Allemagne, qui n'a pas été nommée et dont l'engagement européen s'est émoussé depuis le milieu des années 1990.
M. Sarkozy a fustigé les grands pays "qui se cachent derrière les petits", attitude traditionnelle d'une Allemagne qui se veut rassembleuse. La chancelière Angela Merkel avait été lente à réagir à la crise financière ? "Lorsque l'Europe est en crise, les grands pays doivent montrer le chemin", a assuré M. Sarkozy. Troisième pierre dans le jardin allemand, il n'est pas "raisonnable" que des pays qui partagent la même monnaie n'aient pas de politique économique commune.
Le président a fait deux propositions nouvelles : la création d'une "centrale européenne d'achat du gaz", pour peser face à la Russie, et la création d'un comité des régulateurs bancaires européens "avec de vrais pouvoirs de sanctions".
M. Sarkozy avait choisi à dessein Nîmes, ville où il avait vanté le génie français pendant sa campagne électorale. Cette France, "plus forte, plus grande, plus belle", "nous la léguerons à nos enfants avec l'Europe et pas sans l'Europe". Il a dépassé la thèse hexagonale, qui voit dans l'Europe un multiplicateur de la puissance française mais se dit prêt aux vraies concessions. "Ce n'est que pour bâtir quelque chose de grand que chacun est prêt à renoncer à ses égoïsmes", a-t-il dit, précisant que "l'Europe, ce n'est pas "eux". L'Europe, c'est nous".
Cette Europe doit inciter la France à se remettre en mouvement. M. Sarkozy en a profité pour défendre sa politique intérieure. "Face à la récession, augmenter les impôts aurait été une folie." Il a défendu son plan de relance par l'investissement : "On creuse les déficits, mais on prépare l'avenir ." M. Sarkozy, qui fêtait mercredi les deux ans de son élection, l'avait pourtant assuré au début de son discours : "L'heure n'est pas aux bilans."
source: http://mobile.lemonde.fr/elections-europeennes/article/2009/05/06/nicolas-sarkozy-reaffirme-l-ambition-et-les-valeurs-du-projet-europeen-de-paris_1189536_1168667.html
PS: P....., ce bouffon megalo va finir par me tuer de rire!!!
Au faite, y' a toujours des clients pour croire a la democratie?