L'Islam et la Métempsychose: l'hommage aux ancêtres
Bon nombre de musulmans sémites pensent connaître mieux que les autres ce qu'Allah agrée pour croyances en islam et ce qu'il n'agrée pas.
Parmi les croyances liées à l'islam mais demeurant minoritaires et souvent décriés par ceux qui se proclament orthodoxes (Dieu sait mieux), se trouve la métempsychose, traditionnellement appelée de façon réductrice et déformante la "réincarnation".
Pour les peuples arabes ou sémitiques, la réincarnation est contradictoire avec l'islam, car ils fondent leur appréciation du devenir des âmes sur l'interprétation usuelle hérité d'Al-Ghazalî -que Dieu lui fasse miséricorde- dans "La Perle Précieuse", son célèbre ouvrage sur le Jugement Dernier.
Cette source, bien qu'honnète et inspirée par la Révélation n'en est cependant pas une source révélée, et elle peut donc être considérée comme spéculative, non sûre.
Mais pour les musulmans d'Afrique Noire ou d'Asie et d'Eurasie, l'importance des ancêtres, le fait de les honorer et de reconnaître leur présence renouvelée à travers les vivants d'aujourd'hui est un aspect capital de leur foi.
De nombreux peuples croient à la Métempsychose, c'est à dire à la continuité de l'existence des âmes sur divers plans et de leur possible retour en chair, comme une des formes de résurrection présentielle. Pourquoi?
Parce que toute âme est attachée à des principes (manifestant certaines vertus) et ainsi, il y a une sorte de succession spirituelle qui fait qu'une partie de l'âme des Anciens revient à travers les vivants, comme une âme qui serait de retour.
Simplifié à l'extrême, cela donne la croyance en la réincarnation telle que perçue par les celtes et scandinaves, les hindous, les bouddhistes, les animistes et les shamanistes.
Y a-t-il dans le Noble Coran ou dans la Sunna des éléments qui puissent laisser entendre que la métempsychose est compatible avec l'islam?
Y a-t-il au contraire des éléments qui puissent explicitement prononcer l'inexistence de la métempsychose? C'est ce que nous allons tenter de découvrir.
Commençons par le Coran. Il est dit:
{Comment opposeriez-vous un déni à Dieu, alors qu'une fois morts Il vous a fait vivre, et puis vous fera mourir, et encore vivre, et puis que vous Lui serez ramenés?}(2, 28)
Ceci est confirmé par l'invocation de l'éveil:
"Louange à Dieu qui nous a rendu la vie après nous avoir fait mourir, et c'est à Lui que s'effectuera notre retour"(Bukhârî et Muslim)
Il s'agit là d'une compréhension profonde et d'une reconnaissance à l'égard de Dieu -exalté soit-Il- correspondant au verset:
{C'est Dieu qui reçoit les âmes lorsque le moment de la mort est venu. Il saisit par le sommeil [image de la mort] ceux qui ne sont pas encore destinés à mourir. Il s'empare sans retour de l'âme dont Il a décidé la mort, renvoie les autres, et leur permet d'y rester jusqu'au terme fixé. Certes, il y a dans ceci des signes pour ceux qui méditent}(39; 42)
Il est dit aussi dans le Noble Coran:
{Ce sort vous est échu, parce que vous avez pris les signes de Dieu pour l'objet de vos railleries, et que la vie de ce monde vous a éblouis. Ce jour là [au Jugement Dernier] on ne les fera plus revenir sur la terre pour mériter, par une vie exemplaire, d'obtenir la satisfaction de Dieu}(45; 35)
et:
{Dieu vous fera revivre, et puis Il vous fera mourir; ensuite Il vous rassemblera au Jour de la Résurrection}(45; 26)
ainsi que:
{A la vue des supplices, ils s'écrieront: n'y a-t-il plus moyen de retourner sur terre?}(42; 44)
Il y a aussi:
{Seigneur, répondront-ils, tu nous as fait mourir deux fois et tu nous as ranimés deux fois; nous confessons nos péchés; y a-t-il possibilité de sortir d'ici?}(40; 11)
ainsi que:
{Avant que l'âme, à la vue du châtiment, s'écrie: Ah! S'il m'était permis de retourner encore sur la terre, je ferais le bien.}(49; 58)
Il semble donc que la métempsychose (le retour de l'âme sur terre) soit bien une chose admissible en islam, à condition qu'il soit bien compris que celle-ci est rendue impossible aux dénégateurs au Jour du Jugement Dernier, dont la durée est de 1000 ans de notre comput.
Elle serait permise en signe manifeste pour nous permettre d'accéder à notre transfiguration dans la reconnaissance et l'amour de Dieu et la recherche de l'action éthique, le Bel-Agissement.
Elle peut aussi être, suivant les conditions dans lesquels elle advient, une punition destinée à tourmenter les âmes corrompues, voire, leur permettent de mettre le comble à leur médiocrité d'âme pour qu'elles en soient rémunérés au prix de douleurs équitablement données pour leur infâmie manifeste.
Il est aussi possible qu'il s'agisse pour certains bien au contraire d'une récompense dont les croyants sauront être reconnaissants, et qui leur permettra de vivre des grâces divines ici-bas comme dans l'Au-delà.
N'oublions pas que certains Prophètes, avant la résurrection, sont renvoyés sur terre, comme le dit la Bible au sujet d'Elie (Jean le Baptiste?) et Jésus-Christ (Que la Paix soit sur eux).
Allahu Alim!
Voilà, j'espère que ce sujet sera plus amplement étudié par des croyants si Dieu le veut.
Honorons nos ancêtres, et ceux qui nous ont quitté dans l'attente de l'Heure au travers de ceux qui nous présentent des vertus similaires parmi les vivants car les âmes sont issues d'une seule et même âme, d'un seul et même souffle divin.
Que la Paix soit sur vous et sur leur esprit,
Amîne
(Lien)
Il me revint ces paroles du maître soufi Pir-o-Murshid Hazrat Inayat Khan :
« La réincarnation existe pour la personnalité, non pas pour le rayon (l'âme). Dieu mène à bien Son plan en faisant que la personnalité se réincarne avec un nouveau rayon. Une personnalité est la réincarnation d'une autre et reprend ses problèmes là où ils ont été laissés. » (site http://www.soufi-inayat-khan.org )
Et ces paroles de l'Evangile :
(Lien)"Les disciples lui firent cette question : Pourquoi donc les scribes disent-ils qu'Elie doit venir premièrement ? Il répondit : il est vrai qu'Elie doit venir, et rétablir toutes choses. Mais je vous dis qu'Elie est déjà venu, qu'ils ne l'ont pas reconnu, et qu'ils l'ont traité comme ils ont voulu. De même, le Fils de l'homme souffrira de leur part. Les disciples comprirent alors qu'il leur parlait de Jean-Baptiste." (Matthieu 17 – 10, 11, 12, 13)