Journal d’Etty Hillesum, daté du 12 juillet 1942 :
une prière qu’elle écrivit quand elle comprit, en écoutant la radio, la réalité de l’extermination du peuple Juif, extermination qu’elle connu elle-même à Auschwitz, où elle mourra le 30 novembre 1943 :
« CE SONT DES TEMPS D’EFFROI, MON DIEU. (…) UNE CHOSE CEPENDANT M’APPARAÎT DE PLUS EN PLUS CLAIRE : CE N’EST PAS TOI QUI PEUX NOUS AIDER, MAIS NOUS QUI POUVONS T’AIDER, ET CE FAISANT, NOUS NOUS AIDONS NOUS-MÊMES. C’EST TOUT CE QU’IL NOUS EST POSSIBLE DE SAUVER EN CETTE ÉPOQUE ET C’EST AUSSI LA SEULE CHOSE QUI COMPTE : UN PEU DE TOI EN NOUS, MON DIEU. PEUT-ÊTRE POURRONS-NOUS AUSSI CONTRIBUER À TE METTRE AU JOUR DANS LES CŒURS MARTYRISÉS DES AUTRES. OUI, MON DIEU, TU SEMBLES ASSEZ PEU CAPABLE DE MODIFIER UNE SITUATION FINALEMENT INDISSOCIABLE DE CETTE VIE. JE NE T’EN DEMANDE PAS COMPTE, C’EST À TOI AU CONTRAIRE DE NOUS APPELER À RENDRE DES COMPTES, UN JOUR. (…) IL Y A DES GENS QUI CHERCHENT À PROTÉGER LEUR PROPRE CORPS, QUI POURTANT N’EST PLUS QUE LE RÉCEPTACLE DE MILLE ANGOISSES ET DE MILLE HAINES. ILS DISENT : “MOI, JE NE TOMBERAI PAS SOUS LEURS GRIFFES !” ILS OUBLIENT QU’ON N’EST JAMAIS SOUS LES GRIFFES DE PERSONNE TANT QU’ON EST DANS TES BRAS. (…) TU CONNAÎTRAS SANS DOUTE AUSSI DES MOMENTS DE DISETTE EN MOI, MON DIEU, OÙ MA CONFIANCE NE TE NOURRIRA PLUS AUSSI RICHEMENT, MAIS CROIS-MOI, JE CONTINUERAI À ŒUVRER POUR TOI, JE TE RESTERAI FIDÈLE ET NE TE CHASSERAI PAS DE MON ENCLOS. (…) DERRIÈRE LA MAISON, LA PLUIE ET LA TEMPÊTE DES DERNIERS JOURS ONT RAVAGÉ LE JASMIN. (…) MAIS QUELQUE PART EN MOI CE JASMIN CONTINUE DE FLEURIR, AUSSI EXUBÉRANT, AUSSI TENDRE QUE PAR LE PASSÉ. ET IL RÉPAND SES EFFLUVES AUTOUR DE TA DEMEURE, MON DIEU. TU VOIS COMME JE PRENDS SOIN DE TOI. JE NE T’OFFRE PAS SEULEMENT MES LARMES ET MES TRISTES PRESSENTIMENTS, EN CE DIMANCHE MATIN VENTEUX ET GRISÂTRE JE T’APPORTE MÊME UN JASMIN ODORANT. »
article source :
“Peut-être pourrons-nous Te mettre au jour”…
une prière qu’elle écrivit quand elle comprit, en écoutant la radio, la réalité de l’extermination du peuple Juif, extermination qu’elle connu elle-même à Auschwitz, où elle mourra le 30 novembre 1943 :
« CE SONT DES TEMPS D’EFFROI, MON DIEU. (…) UNE CHOSE CEPENDANT M’APPARAÎT DE PLUS EN PLUS CLAIRE : CE N’EST PAS TOI QUI PEUX NOUS AIDER, MAIS NOUS QUI POUVONS T’AIDER, ET CE FAISANT, NOUS NOUS AIDONS NOUS-MÊMES. C’EST TOUT CE QU’IL NOUS EST POSSIBLE DE SAUVER EN CETTE ÉPOQUE ET C’EST AUSSI LA SEULE CHOSE QUI COMPTE : UN PEU DE TOI EN NOUS, MON DIEU. PEUT-ÊTRE POURRONS-NOUS AUSSI CONTRIBUER À TE METTRE AU JOUR DANS LES CŒURS MARTYRISÉS DES AUTRES. OUI, MON DIEU, TU SEMBLES ASSEZ PEU CAPABLE DE MODIFIER UNE SITUATION FINALEMENT INDISSOCIABLE DE CETTE VIE. JE NE T’EN DEMANDE PAS COMPTE, C’EST À TOI AU CONTRAIRE DE NOUS APPELER À RENDRE DES COMPTES, UN JOUR. (…) IL Y A DES GENS QUI CHERCHENT À PROTÉGER LEUR PROPRE CORPS, QUI POURTANT N’EST PLUS QUE LE RÉCEPTACLE DE MILLE ANGOISSES ET DE MILLE HAINES. ILS DISENT : “MOI, JE NE TOMBERAI PAS SOUS LEURS GRIFFES !” ILS OUBLIENT QU’ON N’EST JAMAIS SOUS LES GRIFFES DE PERSONNE TANT QU’ON EST DANS TES BRAS. (…) TU CONNAÎTRAS SANS DOUTE AUSSI DES MOMENTS DE DISETTE EN MOI, MON DIEU, OÙ MA CONFIANCE NE TE NOURRIRA PLUS AUSSI RICHEMENT, MAIS CROIS-MOI, JE CONTINUERAI À ŒUVRER POUR TOI, JE TE RESTERAI FIDÈLE ET NE TE CHASSERAI PAS DE MON ENCLOS. (…) DERRIÈRE LA MAISON, LA PLUIE ET LA TEMPÊTE DES DERNIERS JOURS ONT RAVAGÉ LE JASMIN. (…) MAIS QUELQUE PART EN MOI CE JASMIN CONTINUE DE FLEURIR, AUSSI EXUBÉRANT, AUSSI TENDRE QUE PAR LE PASSÉ. ET IL RÉPAND SES EFFLUVES AUTOUR DE TA DEMEURE, MON DIEU. TU VOIS COMME JE PRENDS SOIN DE TOI. JE NE T’OFFRE PAS SEULEMENT MES LARMES ET MES TRISTES PRESSENTIMENTS, EN CE DIMANCHE MATIN VENTEUX ET GRISÂTRE JE T’APPORTE MÊME UN JASMIN ODORANT. »
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“Peut-être pourrons-nous Te mettre au jour”…