Je vous partage un passage qui peut susciter beaucoup d'interrogations, issu du travail colossal de l'anthropologue JG Frazer.
Sir James George Frazer
L'anthropologue écossais sir James George Frazer (1er janvier 1854 - 7 mai 1941) est le premier à avoir dressé un inventaire planétaire des mythes et des rites. Les 12 volumes de son Rameau d'or, parus entre 1911 et 1915, décrivent des milliers de faits sociaux et religieux, soit relevés par l'auteur sur le terrain ou dans ses lectures, soit relatés par ses correspondants cosmopolites (diplomates, administrateurs coloniaux, explorateurs, missionnaires). En tentant d'interpréter cette masse de comportements, Frazer fondait — sans le savoir — l'anthropologie religieuse et la mythologie comparée.
Les Mystères de l'Antiquité comprenaient ce genre de rituels. Le thème de la seconde naissance se retrouve dans les milieux gnostiques, hermétistes, et dans la franc-maçonnerie. Si l'interprétation qu'en donne Frazer est juste, ces gens-là ont-ils connaissance d'un secret lié à l'immortalité? Ou bien des êtres corrompus se prêteraient-ils à un commerce sournois avec le démon, en fournissant la possibilité à des mauvais esprits de s'incarner dans des corps? Si tel est vrai, on comprend l'intérêt de ces milieux à s'entourer des plus grands secrets.
Sir James George Frazer
L'anthropologue écossais sir James George Frazer (1er janvier 1854 - 7 mai 1941) est le premier à avoir dressé un inventaire planétaire des mythes et des rites. Les 12 volumes de son Rameau d'or, parus entre 1911 et 1915, décrivent des milliers de faits sociaux et religieux, soit relevés par l'auteur sur le terrain ou dans ses lectures, soit relatés par ses correspondants cosmopolites (diplomates, administrateurs coloniaux, explorateurs, missionnaires). En tentant d'interpréter cette masse de comportements, Frazer fondait — sans le savoir — l'anthropologie religieuse et la mythologie comparée.
- Extrait du Rameau d'Or, T1, p55-56 - a écrit:
Chez les Akikuyus de l'Afrique-Orientale britanique, tous les membres de la tribu, hommes ou femmes, doivent passer par le simulacre d'une seconde naissance. L'âge auquel s'accomplit la cérémonie varie avec les facilités du père à se procurer la chèvre ou la brebis indispensable à la bonne exécution du rite; mais il semble que la seconde naissance ait généralement lieu quand l'enfant a dix ans au moins. Si la mère ou le père de l'enfant est mort, un homme ou une femme en tient lieu pour la circonstance, et en pareil cas l'enfant regarde désormais la femme comme sa propre mère. On tue une chèvre ou une brebis l'après-midi, et on met à part l'estomac et les intestins. La cérémonie a lieu le soir dans une hutte, les femmes seules ont le droit d'y assister. On fait passer un morceau rond de peau de chèvre ou de peau de mouton par-dessus l'une des épaules et par-dessous l'autre-bras de l'enfant qui doit renaître; de même l'estomac de l'animal est placé au dessus de l'autre épaule de l'enfant et sous un autre bras. La Mère, ou la femme qui en tient lieu, s'assied sur une peau sur le sol, tenant l'enfant entre les genoux. On lui passe les boyaux de la brebis ou de la chèvre autour du corps et on en ramène l'extrémité face à l'enfant. Elle pousse des cris comme si elle accouchait; une autre femme coupe le boyau comme s'il s'agissait du cordon ombilical et l'enfant imite les vagissements d'un nouveau-né. Tant qu'un garçon n'est pas passé par le simulacre de la seconde naissance, il ne peut ni assister aux préparatifs des funérailles de son père, ni aider à le transporter dans le désert pour y mourir. Autrefois, la cérémonie de la seconde naissance coïncidait avec la cérémonie de la circoncision; aujourd'hui elles sont distinctes. On peut supposer qu'à l'origine ce curieux simulacre de seconde naissance faisait régulièrement partie des rites d'initiation auxquels devaient se soumettre tout garçon ou toute fille kikuyn avant d'être reconnu comme membre adulte de la tribu; en effet, dans bien des parties du monde, un simulacre de mort ou de résurrection était joué en semblables circonstances par les candidats, ainsi qu'à l'admission dans certaines sociétés secrètes. Le but de ce simulacre de mort ou de résurrection n'est pas clair; on peut supposer qu'il a pour but, d'après les principes de la magie homéopathique ou imitative, de communiquer au candidat la puissance d'un fantôme ou de le mettre à même de revenir une seconde fois au monde quand il sera mort pour de bon.
Les Mystères de l'Antiquité comprenaient ce genre de rituels. Le thème de la seconde naissance se retrouve dans les milieux gnostiques, hermétistes, et dans la franc-maçonnerie. Si l'interprétation qu'en donne Frazer est juste, ces gens-là ont-ils connaissance d'un secret lié à l'immortalité? Ou bien des êtres corrompus se prêteraient-ils à un commerce sournois avec le démon, en fournissant la possibilité à des mauvais esprits de s'incarner dans des corps? Si tel est vrai, on comprend l'intérêt de ces milieux à s'entourer des plus grands secrets.