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    Un prêtre sédévacantiste aux Philippines

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    Message  Invité 16/2/2010, 14:58

    M. l'abbé Soliman, un prêtre sédévacantiste aux Philippines

    Un prêtre sédévacantiste aux Philippines Therev10


    • Entretien avec l’Abbé Joven Soliman

    Source : http://sedevacante-pax.blogspot.com/2010/02/interview-with-rev-fr-joven-soliman.html
    (traduction par un amateur : n’hésitez pas à signaler les contresens éventuels...)



    - Frère Pio :
    Cher M. l’Abbé Joven Soliman, que Dieu vous donne sa sainte paix !

    - Abbé Soliman : Je vous remercie, mon frère. Que Dieu vous donne sa sainte paix à vous aussi !

    - Frère Pio :
    Monsieur l’Abbé, parlez-nous de vous, s’il vous plaît. Êtes-vous né
    dans la religion catholique, ou êtes-vous venu à la Tradition plus tard
    dans votre vie ?

    - Abbé Soliman : J’ai été
    baptisé catholique, mais j’ai grandi dans l’ignorance de la foi
    catholique. Je n’étais pas vraiment un pratiquant du N.O.M., ce qui, en
    quelque sorte, fut une bénédiction parce que, plus tard, il ne fut pas
    difficile pour moi de venir à la Tradition. C’est à l’âge de seize ans
    que j’ai pris la religion au sérieux en remarquant que certains de mes
    camarades de classe devenaient protestants. J’étais convaincu que la
    religion catholique est la seule vraie religion, mais j’ignorais
    comment la défendre contre leurs objections. Dès ce moment j’ai décidé
    d’étudier sérieusement la foi catholique, tout en n’étant pas conscient
    de la crise dans l’Église. Je suis ainsi venu à la Tradition
    progressivement jusqu’à ce que j’aie décidé, à l’âge de vingt ans, de
    cesser d’aller à la nouvelle messe.

    - Frère Pio : Où et quand êtes-vous entré au séminaire et quel évêque vous a ordonné ?

    - Abbé Soliman :
    Je suis entré au séminaire de la Sainte Croix à Goulburn, en Australie,
    en avril 1992 et j’ai passé là mes trois années de philosophie. J’ai
    poursuivi mes études de théologie à Ecône, en Suisse, de 1995 à 1998.
    Finalement, j’ai été ordonné prêtre par Son Excellence Mgr Bernard
    Fellay le 11 Juillet 1998, en l’église Notre-Dame des Victoires, à
    Quezon aux Philippines.

    - Frère Pio :
    J’ai lu que vous étiez le premier prêtre philippin ordonné dans la
    FSSPX et que vous avez été prieur à Manille, est-ce exact ? Avez-vous
    des membres de votre famille engagés dans la vie religieuse ?

    - Abbé Soliman :
    Oui, c’est exact, et j’ai été prieur à Manille d’octobre 2003 au
    6 septembre 2008. J’ai une soeur qui est oblate de la FSSPX, et elle
    est assignée en Suisse.

    - Frère Pio : Monsieur l’Abbé, vous avez quitté la Fraternité Saint-Pie X. Pouvez-vous nous dire pourquoi ?

    - Abbé Soliman :
    J’ai quitté subitement la Fraternité Saint-Pie X le 6 septembre 2008.
    Je ne peux pas vous en donner le motif dans une interview parce qu’il
    n’est pas d’ordre public. A tort ou à raison, j'ai considéré ma
    décision comme un acte de protestation. Donc, vous pouvez écrire que
    c’est pour des raisons personnelles que je suis parti.

    - Frère Pio :
    Monsieur l’Abbé, croyez-vous que Benoît XVI est l’actuel Souverain
    Pontife de la Sainte Eglise catholique romaine fondée par Jésus-Christ
    pour le salut de l’homme ?

    - Abbé Soliman : Non, pour moi
    Benoît XVI est un antipape et un précurseur de l’Antéchrist.
    Mgr Lefebvre lui-même l’a traité d’hérétique dans l’une de ses
    conférences.

    - Frère Pio : Qu’est-ce qui vous
    a amené à découvrir que le sédévacantisme est vraiment la situation à
    laquelle nous assistons malheureusement aujourd’hui ?

    - Abbé Soliman :
    La levée de l’excommunication des quatre évêques de la FSSPX le
    21 janvier 2009 m’a incité à étudier le sédévacantisme. Même si j’étais
    déjà en dehors de la FSSPX à cette époque, je n’étais pas encore
    officiellement expulsé. Quelques prêtres ont été expulsés de la FSSPX,
    en raison de leur opposition publique à cette soi-disant « levée de
    l’excommunication ». Constatant qu’aucun prêtre dans les Philippines ne
    critiquait ouvertement le décret du 21 janvier 2009 et la lettre de
    Benoît XVI aux évêques du 10 mars 2009, j’ai donné deux conférences
    critiquant ces deux documents à certains fidèles qui avaient gardé des
    contacts avec moi.

    - Frère Pio : Avez-vous toujours été favorable à la position sédévacantiste, ou lui étiez-vous opposé au premier abord ?

    - Abbé Soliman :
    Ayant reçu ma formation de la FSSPX, il est naturel que j’aie été
    opposé à la position sédévacantiste. Je pensais que la position de la
    FSSPX était celle de la prudence entre le sédévacantisme et le
    modernisme, mais je sympathisais avec ceux qui défendaient la position
    sédévacantiste parce que je savais que c’étaient des catholiques qui
    luttaient contre les erreurs de la religion du novus ordo.
    Entre la
    parution du décret le 21 janvier et le 25 Juillet 2009, j’ai eu tout le
    temps d’étudier sérieusement la position sédévacantiste et, une fois
    arrivé à la conclusion inévitable que Ratzinger ne peut pas être un
    pape légitime mais un antipape, j’ai commencé à omettre le nom de
    Benoît XVI au canon de la messe à partir du 25 juillet 2009, et j’ai
    arrêté de dire la messe selon les rubriques de Jean XXIII pour adopter
    les rubriques de saint Pie X.

    - Frère Pio :
    Quelle a été votre expérience depuis votre départ de la Fraternité, y
    a-t-il aux Philippines une compréhension de la crise incroyable à
    laquelle nous sommes confrontés aujourd’hui, ou la Tradition y est-elle
    associée à la seule FSSPX ?

    - Abbé Soliman :
    Les quatre premiers mois qui ont suivi mon départ du prieuré de Manille
    en septembre 2008, je les ai passés à célébrer la messe en privé sans
    faire d’apostolat, songeant même à demander au Supérieur Général de
    m’accorder un congé sabbatique prolongé à Albano en Italie, parce que
    je connaissais quelques prêtres là-bas. C'est la “levée de
    l’excommunication” qui m’a fait décider à ne plus retourner dans la
    FSSPX. Il aurait été malhonnête de demander ma réadmission juste pour
    être en désaccord avec leur orientation actuelle et être expulsé pour
    cette raison.
    Après le 21 Janvier 2009, j’ai commencé à donner des
    conférences à certains fidèles, et le 27 septembre de l’année dernière,
    j’ai commencé à dire la messe en public à une poignée de fidèles, en
    spécifiant que la Sainte Messe est offerte non una cum Benedicto.
    Ma situation est assez difficile puisque je n’ai ni église ni chapelle
    pour dire la messe, seulement la maison de l’un des fidèles. C’est
    comme si on revenait aux catacombes. J’ai entendu dire que mes anciens
    confrères mettaient en garde les fidèles contre moi en prétendant que
    je suis dangereux, tout en disant de bonnes choses à propos de
    Ratzinger qui est le véritable ennemi. Aux Philippines, seul un petit
    nombre comprend la crise que nous traversons aujourd’hui.
    Il est triste que beaucoup de fidèles réduisent la crise à une question
    de messe en latin. Pour eux, ils sont satisfaits avec le missel de 1962
    de Jean XXIII, et tiennent pour acquise la foi catholique intégrale. La
    majorité des traditionalistes sont liés à la Fraternité Saint Pie X,
    mais il y a aussi quelques-uns des groupes motu proprio qui en sortent.

    - Frère Pio : Quelle est la principale difficulté avec la position de la Fraternité, est-ce une question de doctrine ?

    - Abbé Soliman :
    C’est bien entendu une question de doctrine. Je n’ai pas besoin de
    répéter encore ce que d’autres prêtres sédévacantistes ont déjà dit,
    mais un point que nous devons souligner dans la position de la FSSPX
    est son erreur concernant le Magistère ordinaire universel.
    En vertu de leur position conciliant résistance au pape et
    reconnaissance du pape, ils croient pouvoir désobéir sur la nouvelle
    messe, le nouveau catéchisme, le nouveau code de droit canonique,
    rejeter les canonisations novus ordo, mépriser des
    encycliques, etc. Ils ne parviennent pas à réaliser que liturgie,
    catéchisme, droit canon, canonisations sont également couvertes par
    l’infaillibilité de l’Église, le Magistère ordinaire universel. Si nous
    acceptions la position de la FSSPX, alors on pourrait conclure qu’après
    Vatican II, le Magistère ordinaire universel de l’Eglise est désormais
    faillible.

    - Frère Pio : Y a-t-il dans la FSSPX des prêtres que vous connaissez qui sont sédévacantistes ?

    - Abbé Soliman : Je n’en connais aucun, mais il y en a un qui suit les rubriques de saint Pie X pour la messe.

    - Frère Pio : Êtes-vous donc le seul prêtre sédévacantiste aux Philippines jusqu’à présent ?

    - Abbé Soliman : Oui, et je serais heureux qu’il y en ait un autre.

    - Frère Pio : Combien de personnes vous ont suivi et sont d’accord avec votre position aujourd’hui ?

    - Abbé Soliman : Plus ou moins trente fidèles.

    - Frère Pio :
    C’est un grand plaisir d’être entré en contact avec un de vos
    paroissiens aux Philippines qui est entré récemment au noviciat du
    Tiers-Ordre de la Pénitence de saint François. J’ai été
    particulièrement impressionné par ses connaissances concernant la crise
    dans l’Église et sa familiarité avec la doctrine catholique.
    Passez-vous du temps à éduquer votre petit troupeau là-bas ? Est-ce une
    partie de votre apostolat, maintenant ?

    - Abbé Soliman : Oui, je suis occupé à les instruire, et j’espère que petit à petit leur connaissance de la doctrine catholique se développera.

    - Frère Pio ::
    Quelle est votre situation aujourd’hui, Monsieur l’Abbé, avec un si
    petit troupeau, est-il difficile de continuer l’apostolat ? Comment les
    âmes peuvent vous aider financièrement si elles le souhaitent ?

    - Abbé Soliman :
    Oui, c’est difficile mais j’ai confiance dans la Divine Providence. A
    ceux qui sont disposés à m’aider, vous pouvez donner mon adresse e-mail
    pour qu’ils me contactent (1).

    - Frère Pio : À votre avis, où
    allons-nous maintenant Je veux dire, que va-t-il se passer à Rome ?
    Bien sûr, le Bon Dieu interviendra face à la situation de vacance du
    siège de Pierre, mais à votre avis, comment cela se produira-t-il ?

    - Abbé Soliman :
    Nous sommes à présent plongés dans la grande apostasie prédite dans
    l’Ecriture Sainte. On est aveugle si on prétend que nous ne sommes pas
    encore dans la grande apostasie. La destruction de la foi parmi les
    nations et les individus après le concile Vatican II est suffisante
    pour montrer que la grande apostasie est en cours, et que les antipapes
    postconciliaires sont ceux qui enseignent et mettent en œuvre la
    doctrine de l’Antéchrist.
    Il est triste que les catholiques traditionnels attachés à l’église
    conciliaire soient muets au sujet de Ratzinger qui promeut le nouvel
    ordre mondial. C’est en raison de la vacance du siège de Pierre qui est
    à présent usurpé par un antipape qui prépare la venue de l’Antéchrist.
    Dieu sait comment la question de la vacance sera résolue. Que ce soit
    par une intervention miraculeuse, un conclave ou un concile œcuménique,
    Dieu le sait. N’oublions pas que saint Pierre le premier pape n’a pas
    été élu par un conclave. Il a été directement nommé par Notre Seigneur
    Jésus-Christ. Donc, Dieu sait comment elle sera résolue, et quand. Ce
    que notre sens catholique nous indique en ce moment est que le siège de
    Pierre est occupé par un antipape, et qu’il doit être combattu et
    dénoncé par tous les catholiques attachés à la foi.

    - Frère Pio :
    Y a-t-il quelque chose que vous aimeriez dire pour encourager les
    personnes dans l’Église qui partagent votre position sur la crise ?
    S’il y a des prêtres de la FSSPX qui lisent cet entretien, que
    voudriez-vous leur communiquer, que leur diriez-vous au sujet du
    sédévacantisme et de la crise dans l’Église ?

    - Abbé Soliman :
    En ces temps difficiles, il est de notre devoir de garder la foi
    catholique tout entière. Gardons devant les yeux la constance et la
    persévérance de nos ancêtres dans la foi qui ont refusé tout compromis
    avec les hérésies, et même versé leur sang pour défendre la foi.
    Recevez les sacrements de prêtres sans compromis avec l’église de
    contrefaçon de Vatican II, si vous avez accès à eux... Priez le Rosaire
    tous les jours. S’il y a des prêtres de la FSSPX qui lisent cet
    entretien, j’espère qu’ils trouveront le temps d’étudier la question du
    sédévacantisme. Ils ne doivent pas seulement lire les écrits opposés au
    sédévacantisme, mais aussi ceux des sédévacantistes. Ils ne doivent pas
    oublier que Mgr Lefebvre lui-même a dit dans une de ses conférences en
    1986, en parlant de Jean-Paul II, qu’« il est possible que nous soyons
    dans l'obligation de croire que ce pape n'est pas pape » et cela
    s’applique désormais à Benoît XVI. Ils ne doivent pas faire confiance à
    Benoît XVI. Il est le véritable ennemi, et non les sédévacantistes.

    - Frère Pio :
    Monsieur l’Abbé Soliman, je vous remercie beaucoup pour le temps que
    vous avez consacré à répondre à ces questions. Que le Bon Dieu vous
    bénisse et que Marie vous garde en ces temps difficiles ! Voulez-vous
    avoir la gentillesse d’accorder votre bénédiction sacerdotale à
    l’enquêteur et à tous ceux qui liront ceci ? Pax et Bonum !

    - Abbé Soliman :
    Merci beaucoup à vous aussi, Frère Pio. Benedictio Dei Omnipotentis,
    Patris, et Filii, et Spiritus Sancti, descendat super vos et maneat
    semper. Amen.

    (1) Pour soutenir l’apostolat de M. l’Abbé Joven Soliman, on peut écrire à : frapiofrancis@gmail.com.

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      La date/heure actuelle est 22/11/2024, 06:24