PAUL VI... bienheureux ? par Don Luigi Villa :
Paul VI… bienheureux ?
« Quelques Papes, Dieu les veut ; certains, il les permet ; d’autres, il les tolère. » (St Vincent Pallotti)
« Frères, en tant que gardiens des mystères de Dieu, levez-vous et agissez, vous qui avez sous les yeux les destructions que les autres sont en train de perpétrer. » (St Athanase, P.G. XXVII, 219)
Pourquoi ces titres : “ Paul VI... bienheureux ? ” et “ Procès à un pape ” ? Parce que je suis en mesure d’affirmer, par des arguments de critique soit interne soit externe, que le *"pontificat" de Paul VI fut ambigu et équivoque, et même, assez souvent, erronné, mu par un esprit libéral, moderniste, favorisant la franc-maçonnerie, en opposition donc à son devoir de "Pasteur universel" de l’Eglise du Christ.
Ceux qui ne veulent pas accepter une semblable vision du "pape", justifient leur réaction en appuyant leur protestation sur des textes évangéliques tels que : “ Tu es Pierre et sur cette pierre Je bâtirai mon Eglise, et les portes de l’enfer ne prévaudront pas contre Elle ” (Mt 16, 18) ; et sur cet autre : “ Qui vous écoute, m’écoute ; qui vous méprise, me méprise ” (Lc 10,16) ; et encore : “ Tout ce que vous lierez sur la terre, sera lié dans les cieux, et tout ce que vous délierez sur la terre sera délié dans les cieux ” (Mt 18, 18)...
En outre, ils apportent aussi la preuve doctrinale appuyée sur des documents de l’Eglise, par lesquels on démontre que la fidélité et l’obéissance au Saint Siège Apostolique a toujours été considérée comme nécessaire au salut éternel, et donc, qui s’en sépare fut toujours marqué d’anathème.
Or ceci est vrai en tant que faisant partie de la Révélation, et l’histoire est là pour démontrer que sous cette discipline, toute intérieure et religieuse, la Vérité, la Sainteté, l’Unité se sont toujours conservées dans l’Eglise du Christ.
Ceci dit, il est cependant de mon droit de théologien d’affirmer qu’il y a aussi une autre réponse au problème ; une réponse plus difficile bien sûr, mais exacte elle aussi, c’est à dire que parfois s’avère légitime, et sainte même, l’opposition au pape, ou encore à un concile (lequel est toujours subordonné au pape).
Or, ceci aussi nous est suggéré par l’Evangile, où après chaque exaltation de Pierre et de sa Primauté, on trouve aussi de dures humiliations pour lui rappeler sa condition d’homme pécheur. De fait :
après sa Confession de Césarée, et la merveilleuse promesse que le Christ lui fait, voici aussi la terrible gifle : “Arrière Satan, tu m’es un scandale !” (Mt. 16, 23).
et après son serment de fidélité, Jésus lui prédit la chute, le reniement, mais aussi son repentir : “J’ai prié pour toi, afin que ta foi ne défaille point. Et toi, quand tu seras converti, affermis tes frères.” (Lc 22, 32).
De toutes façons, bien que l’histoire ait enregistré des cas où des papes ont dérapé en matière de foi, de morale, de discipline et que, en de tels cas, les fidèles durent s’opposer (comme dans les cas des papes Libère (352-366), Honorius Ier (625-638), Jean XXII (1316-1334), cependant, même si l’on attaquait la personne du pape, ceci n’a jamais voulu dire attaquer la Papauté. La contestation à un désordre, à une erreur, à une faiblesse de l’homme, ne fut jamais une attaque à l’autorité, à l’institution qu’Il représentait, à la fonction qu’il assumait, parce que, si l’Eglise est hiérarchique, son chef est monarchique. Donc il ne s’agissait pas de contradiction, lorsqu’on condamnait les faiblesses possibles de l’homme qui l’incarne, mais d’en préciser les limites, se souvenant que l’exception confirme la règle.
L’Eglise avait toujours parlé le même langage. Avec Paul VI au contraire, on a commencé à utiliser un autre langage, au nom de la nouveauté et du changement, qui cachaient cependant hérésies, schismes, apostasie.
Un pouvoir, vraiment, celui de Paul VI, qui nous a amenés à une situation sans précédent, au point de lui faire dire lui-même que nous en sommes arrivés à un état d’ “auto-démolition”, survenue cependant grâce à sa présumée “réforme”.
Et alors, pourquoi ne pas rappeler ici ce que nous dit Jésus : “Vous les reconnaîtrez à leurs fruits” ? (Mt 7, 15)
Paul VI est mort, mais sa nouvelle Eglise continue à se détruire, justement par ses réformes qui, malheureusement, continuent encore avec toutes leurs conséquences néfastes.
Lorsqu’il était encore à Milan, bien des gens l’appelaient « l’homme des utopies » ; « un archevêque qui poursuit des illusions, des rêves généreux, bien sûr, mais irréels »…Ce qui nous rappelle ce que disait saint Pie X des chefs du Sillon :
« …L’exaltation de leurs sentiments, la bonté aveugle de leur cœur, leurs mysticismes philosophiques, mêlés pour une part d’Illuminisme, les ont entraînés vers un nouvel Évangile, dans lequel ils ont cru voir le vrai Évangile du Sauveur… » (Cfr. St Pie X, ‘Lettre sur le Sillon’, 25 août 1910)
Hé bien, cette étude de recherche sur la figure historico-religieuse de Paul VI nous a amenés à une triste conclusion : la religion prêchée par Paul VI ne coïncidait pas toujours avec la religion authentique enseignée de manière constante pendant 2000 ans par le Magistère continu, par tous les Saints et les Docteurs de l’Eglise. Tout en ne mettant pas en doute la sincérité de Paul VI, car Dieu seul ‘sonde les reins et les cœurs’ (Ps. 7, 10), nous voulons toutefois rapporter ici les tristes conclusions de notre étude sur lui, persuadés que nous sommes qu’il a entraîné les fidèles vers une ‘nouvelle religion’ qui continue à porter l’étiquette de ‘catholique’.
Il est évident qu’à travers ces écrits, je ne prétends pas avoir fait une étude exhaustive de toute l’œuvre de Paul VI. Mais les citations que je présente ne peuvent certainement pas avoir un sens différent de celui qu’elles ont, c’est pourquoi, même si l’on présentait d’autres textes différents, ils ne pourraient que confirmer la ‘mens’ de cet ‘Hamlet’, c’est à dire la double face de Paul VI.
De toutes manières, le lecteur honnête devra reconnaître que nos écrits reproduisent sa vraie mentalité dominante, si profondément enracinée en lui qu’elle a inspiré de façon désastreuse toute sa pastorale et son magistère. Certes, il n’a pas été facile d’écrire sur lui, car Paul VI a été comme pape au centre du naufrage le plus épouvantable qu’ait eu l’histoire de l’Eglise.
Lorsqu’on écrit sur lui, on ne peut tourner autour du pot et ergoter à la recherche d’épisodes sensationnels pour cacher la vérité, c’est à dire les vraies responsabilités de son inquiétant "pontificat", dans le cadre complexe de Vatican II.
Voilà pourquoi, pour me faire un jugement humainement équitable sur la pensée de Paul VI et sur ses responsabilités, j’ai dû relire les textes officiels de ses écrits et de ses paroles prononcées pendant le Concile Vatican II, et celles prononcées au cours de son application. C’était la seule façon de dirimer la grave question de ses responsabilités dans le drame épouvantable que vit l’Eglise depuis l’ouverture du Concile jusqu’à présent.
Je peux faire mien le grave avertissement de Manzoni dans son livre célèbre : ‘Observations sur la Morale Catholique’, au chap. VII :
« Il faut demander compte à une doctrine des conséquences légitimes qu’on en tire, et non de celles que les passions peuvent en déduire. »
Parcourons les pages du premier discours au Concile, dans lequel Paul VI a fait manifestement sien le principe de l’hérésie moderniste, que le "pape" Jean XXIII avait déjà exprimé dans son discours d’ouverture du Concile, le 11 octobre 1962 (discours inspiré par celui qui, à l’époque, était archevêque de Milan, Mgr Jean-Baptiste Montini) : « Nous n’avons pas comme premier but de discuter de certains chapitres fondamentaux de la doctrine de l’Eglise… mais plutôt à ce que cette doctrine chrétienne soit approfondie et exposée de la façon qui répond aux exigences de notre époque. » (Documentation Catholique n°1387 col.1382-1383).
note : "La Documentation Catholique est le bulletin officiel du Saint Siège en langue française. Dans la suite de l’article, nous y ferons référence pour les textes officiels de Paul VI en mentionnant : D.C. suivi du numéro du bulletin et de la page ou colonne concernée. Il se peut qu’il y ait quelques divergences quant aux termes utilisés dans les textes cités, vu que cet article reprend le texte italien de l’auteur, qui lui-même cite d’après la version italienne de l’Osservatore Romano".
Un tel principe est inouï dans l’histoire de tous les siècles du Magistère ecclésiastique, car il remplace le principe dogmatique, le seul qui offre la preuve et la certitude de la vérité catholique, et l’Église enseignante a toujours affirmé que la raison de la foi ne s’appuie pas sur les conquêtes scientifiques de l’intellect humain, la raison de la foi ne s’appuie que sur l’autorité de Dieu révélant et sur celle du Magistère suprême de l’Eglise, qui a reçu de Jésus-Christ le mandat de l’enseigner officiellement et de manière infaillible.
A SUIVRE...
(d’après don Luigi Villa, docteur en théologie; pris de http://www.christ-roi.net)