fermetabush a écrit:
c'est tout de même étrange venant de la part de gens qui prétendent vouloir défendre la liberté.
"Un homme libre est celui qui n’obéit qu’à lui-même.Un franc-maçon est un homme libre…
La vie est une épreuve, mais la vie nous offre la chance et la Franc-maçonnerie l’opportunité de corriger ce qui doit l’être. Notre liberté et notre libre-arbitre nous permettent de faire front à cette épreuve. C’est par la connaissance de nous même au travers du symbolisme entre autre que nous prenons conscience de cette liberté.
La Liberté est un sujet tellement complexe….Je vous invite à la lecture de cette planche intitulé « La Liberté »…"
Source : http://www.temple-parvis.com/la-liberte-planche-maconnique.html
La Liberte
La Liberté ne présuppose pas un changement de condition car elle est pour tout homme le fondement même de la dignité. Cet affranchissement est radical car il ne se confond pas avec l’idéal du sage, stoïcien ou autre, qui par la réflexion ou l’effort moral cherche à acquérir la parfaite maîtrise de soi et à s’établir dans une inviolable tranquillité intérieure.
Loin d’être le fruit d’une doctrine, d’une politique, d’une philosophie, d’une religion ou, à l’inverse, d’une révolution sanguinaire, la liberté résulte d’un événement qui devrait s’inscrire dans l’histoire de chacun d’entre nous, je veux parler de l’initiation, et d’un contact personnel à travers le travail à la gloire du G … A … D … U ….
Le maçon est libre en ce sens qu’il a reçu le pouvoir de vivre en s’acceptant et en acceptant autrui, le pouvoir de vivre en regardant sa mort avec sérénité (je n’ai pas dit sans peur et sans angoisse …), le pouvoir de comprendre et observer la loi naturelle qui dépasse celles des hommes.
La liberté c’est la réalité de l’arrachement opéré à l’empire des ténèbres car il est vrai que nous sommes sur le chemin conduisant du centre de la caverne aux délices des jardins de la Jérusalem céleste.
Si chacun d’entre nous vit réellement au quotidien l’exercice des vertus d’un degré d’Amour, alors le Phénix l’emporte plus haut pour lui donner le pouvoir d’exercer sa liberté. Le pouvoir se situe là, uniquement là et pas ailleurs.
C’est cette seule, mais impérieuse condition, qui l’autorise à tenir le glaive du Chevalier, car s’il est bien passé de la mort à la vie, alors il peut ajouter sans crainte l’action à l’amour. En effet, si nous sommes bien morts au vieil homme, alors nous sommes dégagés de la loi extérieure et ce n’est plus en elle que réside le germe de notre action. Nous sommes dans un régime nouveau et la docilité à l’esprit représente maintenant la norme de notre conduite dans le monde des Hommes.
Cette possibilité d’action selon les normes de l’esprit pour fabriquer le Monde, là est notre Liberté.
Cependant « Tout est permis, mais tout n’édifie pas » déclarait Paul aux Corinthiens; et il ne semble pas y avoir là une limite à la Liberté mais bien une façon supérieure de l’exercer pour le bien de la communauté humaine. En ces dernières années du second millénaire, si nous réussissons à contribuer à cette prise de conscience, ne serait ce qu’un peu, alors nous pourrons dire que nous avons fait notre travail « à notre place et à notre office ».
Notre liberté ne semble pas être en rapport avec l’une ou l’autre des facultés qui résultent de notre organisation mentale ou physiologique. Il faut aller plus loin pour chercher cette caractéristique inexistante ailleurs; ce trait spécifique de l’être humain c’est notre étonnante aptitude, notre inexplicable possibilité d’exercer la Charité.
C’est ce qui nous rend capables d’aimer avec désintéressement, d’un amour dicté ni par le sang, ni par l’intérêt, ni par l’instinct, ni par le désir d’appropriation, d’un amour
qui ne vit pas pour soi mais pour l’autre et qui le fait exister. Cet amour inclut la Liberté car, que serait un amour nécessaire, sinon une servitude ?
La Liberté n’est pas une valeur ajoutée à notre équipement moral; elle est à l’amour ce que les notes sont à la musique (A.Frossart) .Malheureusement de même que nos cinq sens se croient libres alors qu’ils sont esclaves de l’habitude et de l’éducation, de même que certains ont la folie des grandeurs, nous nous avons souvent la folies des petitesses.
Albert Camus écrivait que « la liberté n’est pas une récompense ni une décoration qu’on fête dans le champagne. Ni d’ailleurs un cadeau, une chatterie propre à donner le plaisir des babines. Oh! Non c’est une corvée au contraire et (rejoignant la pensée paulinienne) une course de fond; bien solitaire, bien exténuante.»
Nous pouvons le croire car le corollaire de la liberté c’est la responsabilité et nous savons qu’au terme de toute liberté il y a une sentence. C’est pourquoi nous ne pouvons, ici et maintenant, nous résoudre à n’être que des artistes et des témoins, encore moins des juges baignant mollement dans la violence de l’histoire.
« Beaucoup d’oeuvres ont besoin de mûrir, d’être l’aboutissement d’une vie, la somme des connaissances, le recul nécessaire à une juste critique. Avec la relativisation les haines peuvent devenir moins fanatiques. Il y a une comparaison avec les vrais drames de l’existence. Pour un peintre l’heure vient l’heure où il ne peut pas se satisfaire du bâclé, ou d’un répétitif sans âme. Le temps paraît plus supportable quand l’oeuvre se construit. C’est peut être cela la sagesse, quand vient le moment où les heures s’égrènent, à la fois trop lentement, sans perspectives apparentes, alors qu’il permet à la pensée, à la méditation, d’être en elles-mêmes un oeuvre, tandis qu’au contraire le temps débusque le temps pour filer trop vite, trop cruellement vite vers le terme. Cette contradiction, elle aussi, est gérée d’une manière irraisonnée par les humains. Certains n’on rien à se dire, ils mènent une vie quasi-végétative, véritable survie dans une société d’opulence. Les autres trépignent, n’ont pas le temps de tout faire, veulent réparer le gâchis d’un temps massacré, gaspillé comme des rasoirs jetables ».[1]
C’est pour toutes ces raisons que nous travaillons à la construction de la liberté et souhaitons de ne pas devoir un jour, prendre les armes dans ce but. Malheureusement nous trichons; nous parlons, parlons … parlons beaucoup, beaucoup trop. Moi même ce soir je me suis laissé prendre à ce jeu … C’est dramatique parce qu’il y a urgence. « Que Dieu existe ou pas. S’il n’existe pas, il faut l’inventer, chacun selon ses moyens, intellectuels, spirituels, familiaux, historiques. Si pour de vraies raisons il n’est pas possible de l’inventer, il ne reste qu’à exploiter le non-sens, dépassant l’absurde par la jouissance de chaque souffle de vie. Le sens est là dans l’instantané, dans le temps vécu,ici, là, tout de suite, maintenant, faisant de chacun de nous un toxicomane de la vie parce que (dans ce cas) il n’y a plus rien après, parce que être programmé comme les hannetons ou autres insectes est monstrueux, effaçant l’homitude, effaçant l’imaginaire ». [2]
Voilà, à mon sens le véritable sens de l’action et la raison pour laquelle gloser interminablement sur le sexe des anges est dérisoire, inutile, petit, et insignifiant. Voilà pourquoi nos prédécesseurs ont institué ce grade d’action à cette place dans le
Rite. Voilà pourquoi nous les trahissons lamentablement lorsque nous nous amusons à nous poser des questions sans réponses et à résoudre des problèmes qui n’en sont pas.
Cela est humain et beaucoup d’hommes et de femmes de notre temps ne se les posent même pas …
Or il y a dans la vie de rares instants, rares mais sublimes, où nous avons la sensation fugitive de toucher le Principe, des moments où nous sommes pénétrés du chant de la Terre, des instants où les sensations passées viennent colorer l’action immédiate … des soupirs musicaux où un regard, un sourire, une pression de main viennent enluminer un petit geste de nous, nous donner de la valeur et du sens.
C’est que nous avons fait et c’est seulement grâce à ce que nous aurons fait que nous pourrons prétendre partager, un tout petit peu, le Règne, la Puissance et la Gloire.
J’ai dit.