Anti Nouvel Ordre Mondial

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    Livres de Julius Evola

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    Livres de Julius Evola  Empty JULIUS EVOLA : écrits sur la franc-maçonnerie

    Message  aryo-romain 25/5/2009, 23:17

    Huit articles de Julius Evola parus entre 1937 et 1942 sont réunis dans ce recueil .Ces dernières années , la Franc- maçonnerie est revenue au premier plan de l'actualité, en Italie notament , à la faveur des enquètes menées sur les activités de la fameuse loge "p2"et sur son influence considérable au sein des milieux dirigeants italiens .
    L'opinion publique a été amenée à s'interroger sur l'identité de la Franc-maçonnerie, sur le sens de sa présence aujourd'hui, sa problématique fonction de société de pensée .
    Mais ce n'est évidemment pas de ces aspects que traite Julius Evola .
    Ses articles ne relèvent ni de l'apologie, ni du dénigrement systématique.Abordant des questions comme le symbolisme maçonnique, l'illuminisme, la préparation intellectuelle de la Révolution Française,l'arrière plan de la guerre d'Espagne ou les rapports supposés de Descartes avec les Rose Croix, ils se veulent à la fois une enquète historique et une contribution à l'étude d'un domaine initiatique .
    Editions Pardes 1987 isbn 2-86714-025-0
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    Livres de Julius Evola  Empty JULIUS EVOLA : REVOLTE CONTRE LE MONDE MODERNE

    Message  aryo-romain 9/6/2009, 21:48

    Initialement paru en 1934, "révolte contre le monde moderne" est considéré comme l'ouvrage le plus important de Julius Evola (1898-1974 ).Ce livre prouve que déjà à cette époque, les bases d'une révolte globale contre la civilisation contemporaine avaient été posées, révolte en comparaison de laquelle la "contestation" de la fin des années 60 apparait chaotique et invertébrée.Au delà des derniers aspects du monde moderne- hypertrophie de la technique, société de consomation,conditionnement de masse- ce livre remonte aux causes, analyse les processus qui , depuis des siecles, ont exercé une action destructrice sur toute valeur authentique et toute forme supérieure d'organisation de l'existence, ont soustrait le monde des hommes aux influences spirituelles pour le livrer à l'individualisme, au matérialisme ,à l'irréallisme et à sa réthorique spectrale .

    La première partie du livre , "le monde de la Tradition", définit à travers une étude comparée embrassant les civilisations les plus variées, une doctrine des catégories les plus fondamentales du monde traditionnel :la royauté sacrée ,la paix et la justice, l'Etat et l'Empire, le rite , l'initiation et le sacre,la comptemplation et l'action, la guerre , le statut de l'homme et de la femme etc...
    Ainsi sont indiquées les voies qui conduisaient parfois au delà de la condition humaine .A l'inverse,l'homme moderne apparait comme un cas aberrant d'etre non plus relié aux forces d'en haut mais emporté par la "démonie" du collectif vers de nouvelles formes de barbarie .

    La deuxième partie du livre "génèse et visage du monde moderne",développe une metaphysique de l'histoire à travers l'exposition de la doctrine traditionelle des cycles, des considérations sur la symbolique du pole, la "lumière du Nord" et la "lumière du sud"etc.. Elle se poursuit par l'analyse des cycles de la décadence,depuis les grandes cultures préchrétiennes jusqu'à la pseudo civilisation occidentale d'aujourd'hui .

    Editions L'AGE D'HOMME 1991 ISBN 2-8251-0164-8
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    Livres de Julius Evola  Empty Re: Livres de Julius Evola

    Message  Druide 9/6/2009, 22:55

    Je n'ai jamais lu ce livre, mais ça me rappelle fortement René Guénon.

    Je crois d'ailleurs que Guénon recommandait (en privé) la lecture d'Evola (était-ce ce livre?), en indiquant que grosso modo ils professent tous les deux les memes idées.
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    Livres de Julius Evola  Empty Re: Livres de Julius Evola

    Message  aryo-romain 9/6/2009, 23:20

    C'est Guénon qui exerça une grande influence sur Evola, lui révelant la notion de Tradition primordiale ainsi que la doctrine des cycles expliquant la décadence ( éloignement du principe ) du monde moderne .Mais Evola s'opposa à Guénon sur certains aspects doctrinaux : la préeminence de la contemplation sur l'action notament,
    défendue par Guénon .Cette divergence ,due à "l'équation personnelle"d'Evola eut comme conséquence l'engagement de l'italien dans les conflits du siecle tandis que Guénon se retirait au Caire pour
    y accomplir une mission purement intellectuelle de "mise en demeure"
    du monde occidental.

    La conaissance des oeuvres de Guénon et Evola est indispensable
    pour comprendre les processus qui ménent au chaos actuel .
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    Livres de Julius Evola  Empty Re: Livres de Julius Evola

    Message  liberty 9/6/2009, 23:22

    aryo-romain a écrit:
    La conaissance des oeuvres de Guénon et Evola est indispensable
    pour comprendre les processus qui ménent au chaos actuel .

    merci pour l'info study
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    albert sinweldi


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    Message  albert sinweldi 6/7/2009, 08:47

    bonjour,et tout d'abord, merci pour ce forum !
    Je ne connais de julius evola, que "chevaucher le tigre" et le probléme c'est que "revolte contre le monde moderne" est introuvable ou presque ! aurriez vous un exemplaire à me vendre ? ou bien on le me prête sous caution et je le rends à la fin de l'été Smile!!! ça vous parait farfelu mais imaginez ma frustration ...
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    Livres de Julius Evola  Empty Re: Livres de Julius Evola

    Message  offset97 6/7/2009, 08:51

    Bonjour, ici : http://www.scribd.com/doc/15488600/FR-Julius-Evola-Revolte-contre-le-monde-moderne-gnothisautonhotmailcom
    il manque quelques pages et c'est pénible de lire à l'écran mais bon...
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    Message  Invité 6/7/2009, 09:02


    "la doctrine de l'éveil" Essai sur l'ascèse Bouddhique
    de Julius Evola

    Un livre qui rappelle aux "Bouddhistes" d'opérette (malheureusement ils sont nombreux)
    qu'être "Zen" c'est le contraire de la tranquillité, affalé comme un sous homme devant sa télé.


    "Soyons Zen" ah ouais? donnez moi un Katana, je commence demain au siège du grand orient...

    Je vous conseille également le merveilleux: l'arc et la massue ou vous apprendrez par exemple qu'être "oisif" était une haute qualité de réflexion chez les anciens Grecs et que l'ère industrielle en a fait un mot péjoratif, et aussi: symboles et "mythes" de la tradition occidentale, pour tout les "gaulois" qui ne désire pas se convertir a l'Islam (bien que cela ne soit pas une mauvaise idée en soi, mais c'est plutôt une affaire de sensibilité personnelle...)


    Vers la tradition, nous ferons le mieux que nous pourrons...
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    Livres de Julius Evola  Empty Re: Livres de Julius Evola

    Message  aryo-romain 6/7/2009, 12:42

    "la doctrine de l'eveil , essai sur l'ascese bouddhique "
    edition française 1976 arché milano

    "symboles et mythes de la tradition occidentale"
    ed française arché milano 1980

    "l'arc et la massue" ed tredaniel -pardes 1983 isbn 2-85707-128-0

    tous les ouvrages d'Evola sont normalement dispo aux editions pardes
    bp 47 45390 puiseaux
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    Message  albert sinweldi 6/7/2009, 17:08

    merci à toi offset 97, un pdf c'est déjà pas si mal !
    merci à vous tous ...
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    Livres de Julius Evola  Empty Julius Evola - Le petit livre noir

    Message  b.h.j. 10/9/2010, 12:44

    Proche de Guenon, voici une synthèse de la pensée évolienne sur la tradition et le chaos moderne, reprenant des citations de ses écrits, avec biographie à l'appui. Comprimé sur moins de 40 pages, je trouve qu'il forme un tout assez cohérent et pertinent, même si ça ne remplace évidemment pas ses livres...

    Code:
    http://www.thule-italia.net/sitofrancese/Libri/Evola%20-%20petit%20livre%20noir.rtf

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    Message  ziril 10/9/2010, 12:50

    Merci B.H.J Smile
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    Livres de Julius Evola  Empty Livres de Julius Evola

    Message  Salut 18/9/2010, 08:36

    Salut à tous,

    L'Arc et la Massue : #http://www.megaupload.com/?d=WYWJ6IHU

    Révolte contre le monde moderne : #http://www.megaupload.com/?d=U8TJXVRS

    Portez-vous bien !

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    Message  nikemsi 29/9/2010, 21:20


    Quelqu'un aurait-il le petit livre de 16 pages : "Julius Evola et l'Islam" s'il vous plaît ?

    +++

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    Message  aryo-romain 1/10/2010, 19:14

    "Julius Evola et l'Islam" de Claudio Mutti .
    Disponible chez ARS MAGNA éditions bp 60426 Nantes cedex 01
    prix 6.50 euros
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    Message  nikemsi 2/10/2010, 17:58


    Je l'ai commandé. Si je peux le scanner, je penserai à vous ! Wink

    +++

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    Message  aryo-romain 2/10/2010, 21:52

    "L'Islam présente un caractère particulièrement traditionnel, complet et achevé, du fait que le monde de la shariah et de la sunna, de la loi exotérique et de la tradition, trouve son complément, moins dans une mystique que dans de véritables organisations initiatiques- turuq - détentrices de l'enseignement ésotérique, le ta'wil, et de la doctrine metaphysique de l'Identité suprème,Tawhid. La notion de ma'sum, fréquente dans ces organisations et, en général, dans la shia, notion relative à la double prérogative de l'isma, ou infaillibilité doctrinale, et de l'impossibilité pour les chefs, les imams visibles et invisibles, et les mujtahid, d'etre entachés de fautes, correspond à l'attitude d'une race demeurée intacte et formée par une tradition d'un niveau supérieur non seulement à l'hébraisme, mais aussi aux croyances qui conquirent l'Occident ."
    Julius Evola :" Révolte contre le monde moderne", repris dans "Julius Evola et l'Islam"
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    Message  paralleye 3/10/2010, 16:05

    L'Islam vu par Julius Evola de Claudio Mutti :
    http://www.scribd.com/doc/16660053/LaposIslam-Vu-Par-Julius-Evola
    (à lire en ligne)

    Lien de téléchargement : #http://www.megaupload.com/?d=3DW1QS0Z
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    Message  nikemsi 3/10/2010, 18:54


    Merci !

    Wink

    +++

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    Message  DiesIrae 3/11/2010, 01:58

    Bonjour ou bonsoir tout le monde,

    Le Yoga Tantrique, de Julius Evola: #http://dl.free.fr/jXlXjT6eE

    Bonne lecture à tous.
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    Message  nikemsi 3/11/2010, 06:28

    Merci !!! Very Happy

    +++

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    Livres de Julius Evola  Empty Julius Evola - La tradition, le Catholicisme et sa place dans le combat contre la subversion.

    Message  Frk 14/7/2011, 16:23

    Bonjour a tous, je mets a disposition, le résumé du chapitre 10 du livre de Julius Evola : Les hommes au milieu des ruines , édition Pardes; et comme le titre l'indique il parle de la place du catholicisme, contre la subversion moderne actuelle.

    Il ne plaira pas a tout le monde, je précise que Julius Evola parle, comme René Guénon et tant d'autres, de son point de vue, qui est celui du Traditionalisme.

    Il critique aussi la soumission de l'église actuelle a la modernité, a la philosophie des lumières et a la démocratie.

    Lecture qui a au moins le mérite d’être trés intéressante pour celui qui prendra la peine de lire.

    *http://www.multiupload.com/2WYIAUVC06*

    Que Dieu vous guide. Wink
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    Livres de Julius Evola  Empty Re: Livres de Julius Evola

    Message  Bardamu 21/11/2011, 14:47

    L'Islam vu par Julius Evola


    Livres de Julius Evola  Combattrelenom




    SIGLES DES OEUVRES DE JULIUS EVOLA CITÉES DANS LE TEXTE :

    RMM = Révolte contre le monde moderne, éd. de l’Homme, Montréal-Bruxelles 1972.
    DALV = La doctrine aryenne de lutte et de victoire, éd. Totalité, Puiseaux 1979.
    DF = Diorama, Europa, Roma 1974.
    MG = Le mystère du Graal et l’idée impériale gibeline, Villain et Belhomme – Éd. Traditionnelles, Paris 1970.
    OO = Orient et Occident, Arché, Milano 1982.
    R = Ricognizioni. Uomini e problemi, Edizioni Mediterranee, Roma 1974.
    IaM = Introduzione alla Magia, 3 voll., Edizioni Mediterranee, Roma 1971.
    AM = L’arc et la massue, Trédaniel-Pardès, Paris-Puiseaux 1984.
    MS = Metafisica del sesso, Edizioni Mediterranee, Roma 1969.
    LD = René Guénon e il “tradizionalismo integrale”, “La Destra”, a. III, n. 4, avril 1973.
    VdT = I centri iniziatici e la storia, “Vie della Tradizione”, a. I, n. 3, juillet-septembre 1971.
    CC = Le chemin du cinabre, Arché-Arktos, Milano-Carmagnola 1983.



    En 1994 est paru chez Insan, une maison d’éditions d’Istanbul, un livre intitulé Modern Dünyaya Baçkaldïrï, c’est à dire la traduction turque de Révolte contre le monde moderne de Julius Evola. Cette initiative est due à un professeur de théologie islamique de l’Université de Marmara, qui à l’époque avait en programme de faire publier un autre livre d’Evola, Masques et visages du spiritualisme contemporain. D’ailleurs, Révolte contre le monde moderne à été évoqué, à l’occasion d’un entretien publié dans “Éléments” (n. 77, 1993), par l’intellectuel algérien Rachid Benaïssa, élève de ce maître à penser qui fut Malek Bennabi.

    Si le nom de Julius Evola n’est pas inconnu en terre d’Islam, dans quelle mesure Evola a eu connaissance de l’Islam ?

    Le tableau de la tradition islamique brossé dans Révolte contre le monde moderne n’occupe que quelques pages, mais présente avec suffisamment de relief les aspects de l’Islam qui permettent, dans la perspective évolienne, de le caractériser comme une “tradition d’un niveau supérieur non seulement à l’hébraïsme, mais aussi aux croyances qui conquirent l’Occident” (RMM, 342).

    En premier lieu, Evola fait remarquer que le symbolisme de l’Islam indique clairement un rattachement direct de cette forme traditionnelle à la Tradition primordiale elle-même, de sorte que l’Islam est indépendant du judaïsme comme du christianisme, religions dont il rejette d’ailleurs les thèmes spécifiques (péché originel, rédemption, médiation sacerdotale, etc.). C’est toujours dans Révolte contre le monde moderne que nous lisons :

    “De même que dans l’hébraïsme sacerdotal, l’élément central est constitué ici par la loi et la tradition, en tant que forces formatrices, auxquelles les souches arabes des origines fournirent toutefois une matière beaucoup plus pure, plus noble et empreinte d’esprit guerrier. La loi islamique, Sharîah, est la loi divine ; sa base, le Coran, est considéré comme la parole même de Dieu – kalâm Allâh – comme une œuvre non humaine, un livre “incréé”, existant ab aeternodans les cieux. Si l’Islam se considère comme la « religion d’Abraham » et a même voulu faire de celui-ci le fondateur de la Kaaba, où réapparaît la “pierre”, le symbole du “Centre”, il n’en demeure pas moins qu’il affirme son indépendance vis-à-vis de l’hébraïsme comme du christianisme, que le centre de la Kaaba contenant le symbole en question a des origines préislamiques lointaines, difficiles à déterminer, et qu’enfin le point de référence de la tradition ésotérique islamique est la mystérieuse figure du Khidr, considérée comme supérieure et antérieure aux prophètes bibliques. L’Islam rejette le thème caractéristique de l’hébraïsme, qui deviendra, dans le christianisme, le dogme et la base du mystère christique : il maintient, sensiblement affaibli, le thème de la chute d’Adam, sans en déduire, toutefois, la notion de “péché originel”. Il voit en celui-ci une “illusion diabolique” – talbis Iblîs. D’une certaine façon, même, ce thème est inversé, la chute de Satan – Iblîs ou Shaitân – étant attribuée, dans le Coran (XVIII, 48), au refus de celui-ci de se prosterner, avec les Anges, devant Adam. Ainsi se trouvent repoussés à la fois l’idée centrale du christianisme, celle d’un rédempteur ou sauveur, et l’idée d’une médiation exercée par une caste sacerdotale”. (RMM, 340-341)

    Pureté absolue de la doctrine de l’Unité, exempte de toute trace d’anthropomorphisme et de polythéisme, intégration de chaque domaine de l’existence dans un ordre rituel, ascèse de l’action en termes de jihâd, capacité de modeler une “race de l’esprit” : tels sont, successivement, les aspects de l’Islam qui retiennent l’attention d’Evola. Il écrit : “Le Divin étant conçu d’une façon purement monothéiste, sans “Fils”, sans “Père”, sans “Mère de Dieu”, tout musulman apparaît directement relié à Dieu et sanctifié par la loi, qui imprègne et organise en un ensemble absolument unitaire toutes les expressions juridiques, religieuses et sociales de la vie. Ainsi que nous avons déjà eu l’occasion de le signaler, l’unique forme d’ascèse conçue par l’Islam des origines fut celle de l’action, sous la forme de jihâd, de “guerre sainte”, guerre qui, en principe, ne doit jamais être interrompue, jusqu’à la complète consolidation de la loi divine. Et c’est précisément à travers la guerre sainte, et non par une action de prédication et d’apostolat, que l’Islam connut une expansion soudaine, prodigieuse, et forma non seulement l’Empire des Califes, mais surtout l’unité propre à une race de l’esprit – umma – la “nation islamique”". (RMM, 341)

    L’Islam, enfin, observe Evola, est une forme traditionnelle complète, en ce sens qu’il est doué d’un ésotérisme vivant et opératif qui peut fournir, à ceux qui possèdent les qualifications nécessaires, les moyens de parvenir à une réalisation spirituelle qui dépasse le but exotérique du “salut” :

    “Enfin (…), l’Islam présente un caractère particulièrement traditionnel, complet et achevé, du fait que le monde de la Sharîah et de la Sunna, de la loi exotérique et de la tradition, trouve son complément, moins dans une mystique que dans de véritables organisations initiatiques – turuq – détentrices de l’enseignement ésotérique, le ta’wîl, et de la doctrine métaphysique de l’Identité suprême, Tawhîd. La notion de ma’sûm, fréquente dans ces organisations et, en général, dans la Shîa, notion relative à la double prérogative de l’ismâ, ou infaillibilité doctrinale, et de l’impossibilité, pour les chefs, les Imams visibles et invisibles, et les mujtahid, d’être entachés de faute, correspond à l’attitude d’une race demeurée intacte et formée par une tradition d’un niveau supérieur non seulement à l’hébraïsme, mais aussi aux croyances qui conquirent l’Occident”. (RMM, 341-342)

    Parmi tous ces thèmes, celui auquel est le plus directement sensible Julius Evola, étant donnée son “équation personnelle”, est évidemment le thème de l’action, l’action sacralisée. Le regard d’Evola se fixe donc sur la notion de jihâd et sur sa double application, conformément au célèbre hadîth du Prophète: “Raja’nâ min al-jihâd al-açghar ilâ-l jihâd al akbar“, c’est à dire: “Nous sommes revenus de l’effort mineur à l’effort majeur”; ou bien, si l’on préfère, “de la petite à la grande guerre sainte”. Ce hadîth, qui fournit le titre pour un chapitre de Révolte contre le monde moderne (“La grande et la petite guerre sainte”), est ainsi commenté par Evola :

    Dans la tradition islamique on distingue deux guerres saintes : la “grande guerre sainte” – el-jihâdul akbar – et la “petite guerre sainte” – el-jihâdul açghar – conformément à une parole du Prophète qui, de retour d’une expédition guerrière, déclara: “Nous voici revenus de la petite à la grande guerre sainte”. La “grande guerre sainte” est d’ordre intérieur et spirituel; l’autre est la guerre matérielle, celle qui se livre à l’extérieur contre un peuple ennemi, en vue notamment d’inclure les peuples “infidèles” dans l’espace régi par la “loi de Dieu”, dâr al-islâm.

    La “grande guerre sainte” est toutefois à la “petite guerre sainte” ce que l’âme est au corps, et il est fondamental, pour comprendre l’ascèse héroïque ou “voie de l’action”, de comprendre la situation où les deux choses se confondent, la “petite guerre sainte” devenant le moyen par lequel se réalise une “grande guerre sainte” et, vice-versa, la “petite guerre sainte” – la guerre extérieure – devenant presque une action rituelle qui exprime et atteste la réalité de la première. En effet, l’Islam orthodoxe ne conçut à l’origine qu’une seule forme d’ascèse: celle qui se relie précisément au jihâd, à la “guerre sainte”.

    La “grande guerre sainte” est la lutte de l’homme contre les ennemis qu’il porte en soi. Plus exactement, c’est la lutte du principe le plus élevé chez l’homme contre tout ce qu’il y a de simplement humain en lui, contre sa nature inférieure, contre ce qui est impulsion désordonnée et attachement matériel. (RMM, 175)

    Ailleurs, Evola voit dans l’idée de jihâd une “tardive renaissance d’une hérédité aryenne primordiale”, si bien que “la tradition islamique est ici à la place de la tradition aryo-iranienne” (DALV, 11).

    En tout cas, la doctrine islamique de la petite et de la grande “guerre sainte” occupe dans l’œuvre évolienne une position privilégiée et acquiert une valeur paradigmatique ; elle exemplifie, en effet, et représente la conception générale que le monde de la Tradition rapporte à l’expérience guerrière et, plus largement, à l’action comme voie de réalisation. Les enseignements concernant l’action guerrière de divers milieux traditionnels sont donc envisagés à la lumière de leur coïncidence essentielle avec la doctrine du jihâd et sont exposés à l’aide d’une notion qui est, elle aussi, de dérivation islamique : la notion de “voie de Dieu” (sabîl Allâh) :

    Dans le monde de l’ascèse guerrière traditionnelle, la “petite guerre sainte”, c’est-à-dire la guerre extérieure, s’ajoute ou se trouve même prescrite comme voie pour réaliser cette “grande guerre sainte”, et c’est pourquoi, dans l’Islam, “guerre sainte” – jihâd – et “voie d’Allah” sont souvent employées comme synonymes. Dans cet ordre d’idées, l’action a rigoureusement la fonction et la fin d’un rite sacrificiel et purificateur. Les aspects extérieurs de l’aventure guerrière provoquent l’apparition de l’”ennemi intérieur” qui, sous forme d’instinct animal de conservation, de peur, d’inertie, de pitié ou de passion, se révolte et oppose une résistance que le guerrier doit vaincre, lorsqu’il descend sur le champ de bataille pour combattre et vaincre l’ennemi extérieur ou le “barbare”.

    Naturellement, tout cela présuppose l’orientation spirituelle, la “juste direction” – niyyah – vers les états supra-individuels de l’être symbolisés par le “ciel”, le “paradis”, les “jardins d’Allah”, et ainsi de suite; autrement, la guerre perd son caractère sacré et se dégrade en une aventure sauvage où l’exaltation se substitue à l’héroïsme vrai et où dominent les impulsions déchaînées de l’animal humain. (RMM, 176-177; cf. DALV, 12 et DF, 307-308).

    Evola rapporte (dans la traduction italienne de Luigi Bonelli, légèrement remaniée par lui) toute une série de passages coraniques relatifs aux idées de jihâd et de “voie d’Allah” (RMM, 177-178). En outre il cite, à titre d’exemple et d’illustration, deux maximes: “Le paradis est à l’ombre des épées” et ” Le sang des héros est plus proche de Dieu que l’encre des philosophes et les prières des dévots” (RMM, 184; cf. DF, 308). Or, si la première de ces deux maximes est effectivement un hadîth, la seconde, extraite peut-être de quelque étude orientaliste peu digne de foi, est en réalité on ne peut plus différente du hadîth rapporté par Suyûtî dans Al-jâmi’ aç-çaghîr, qui dit textuellement ainsi: “L’encre des savants et le sang des martyrs seront pesés au Jour de la Résurrection, et la balance penchera en faveur des savants”.

    Avant de passer aux formulations conférées à la doctrine de la “guerre sainte” dans des milieux traditionnels non islamiques (surtout l’Inde et le christianisme médiéval), Evola établit une analogie entre la mort que connaît le mujâhid et la mors triumphalis de la tradition romaine (RMM, 178) ; ce thème est repris plus loin, lorsque la capacité d’”immortalisation” attribuée à la victoire guerrière par certaines traditions européennes est mise en relation avec l’”idée islamique, selon laquelle les guerriers tués dans la ‘guerre sainte’ – jihâd – ne seraient jamais vraiment morts” (RMM, 199). Un verset coranique est cité à titre d’illustration: “N’appelez pas morts ceux qui furent tués dans la voie de Dieu; non, ils sont vivants, au contraire, même si vous ne vous en apercevez pas” (Coran, II, 149). Le parallèle spécifique est d’ailleurs retrouvé chez Platon (Resp. 468e), “selon lequel – rappelle Evola – certains morts, tués à la guerre, font corps avec la race d’or qui, selon Hésiode, n’est jamais morte, mais subsiste et veille, invisible” (RMM, 199).

    Dans Révolte contre le monde moderne, il est un autre sujet qui permet certaines références à la doctrine de l’Islam: celui du chapitre “La Loi, l’État, l’Empire”. Observant que “jusque dans la civilisation médiévale, la rébellion contre l’autorité et la loi impériale fut assimilée à l’hérésie religieuse et que les rebelles furent tenus, non moins que les hérétiques, comme des ennemis de leur propre nature, contredisant la loi de leur essence” (RMM, 51), Evola relève la présence d’une conception analogue en Islam et renvoie le lecteur à la IVe sourate du Coran, v. 111. Un autre rapprochement est ensuite établi entre la conception romano-byzantine, d’une part, qui oppose la lois et la pax de l’oecumène impérial au naturalisme des barbares – affirmant en même temps l’universalité de son droit -, et la doctrine islamique, de l’autre, puisqu’on trouve dans celle-ci, observe Evola, “la distinction géographique entre le dâr al-islâm, ou terre de l’Islam, gouvernée par la loi divine, et le dâr al-harb ou ‘terre de la guerre’, parce que sur cette dernière vivent des peuples qui doivent être intégrés à la première grâce au jihâd, à la ‘guerre sainte’” (RMM, 59).

    Dans le même chapitre, évoquant la fonction impériale d’Alexandre le Grand, vainqueur des hordes de Gog et Magog, Evola renvoie à la figure coranique de Dhû’l-Qarnayn, généralement identifié à Alexandre, et à ce que dit la sourate XVIII du Coran (RMM, 57).

    Les analogies existant entre certains aspects de l’Islam et les éléments correspondant d’autres formes traditionnelles sont également relevées dans Le Mystère du Graal; mais, tandis que dans Révolte contre le monde moderne il s’agit de purs parallèles doctrinaux – où sont parfois comparées à l’Islam des formes traditionnelles qui n’ont jamais été en contact avec le monde musulman -, dans l’essai sur “l’idée impériale gibeline” les similitudes entre Islam et templarisme viennent, au contraire, s’insérer dans le cadre concret, historique, des rapports entretenus par des représentants de l’ésotérisme chrétien et de l’ésotérisme islamique. On peut considérer, a ce propos, le passage suivant:

    On accusait en outre les Templiers d’avoir des intelligences secrètes avec les musulmans et d’être plus proches de la foi islamique que de la foi chrétienne. Il faut probablement interpréter cette dernière indication en tenant compte du fait que l’anti-christolâtrie était également une des caractéristiques de l’islamisme. Quant aux “intelligences secrètes”, elles doivent nous apparaître comme synonyme d’un point de vue moins sectaire, plus universel, donc plus ésotérique que celui du christianisme militant. Les Croisades, où les Templiers et, d’une façon générale, la chevalerie gibeline jouèrent un rôle fondamental, créèrent malgré tout, à divers égards, un pont supratraditionnel entre l’Occident et l’Orient. La chevalerie croisée finit par se trouver en face d’une sorte de réplique d’elle même, c’est-à-dire de guerriers ayant la même éthique, les mêmes coutumes chevaleresques, les mêmes idéaux d’une “guerre sainte”, et, en outre, en face de veines ésotériques similaires. (MG, 188-189)

    Puis, Evola passe à une description sommaire de ce qu’il appelle, improprement d’ailleurs, “l’Ordre arabe des Ismaéliens”, à savoir le mouvement hétérodoxe qui fut très lié aux Templiers :

    C’est ainsi – écrit Evola – qu’aux Templiers correspondit exactement, en Islam, l’Ordre arabe des Ismaélites, qui se considéraient aussi comme les “gardiens de la Terre Sainte” (également au sens ésotérique, symbolique) et avaient une double hiérarchie, l’une officielle, l’autre secrète. Et cet Ordre, avec son double caractère à la fois guerrier et religieux, courut le danger de connaître une fin analogue à celle des Templiers et pour un motif analogue: son fond initiatique et l’affirmation d’un ésotérisme méprisant la lettre des textes sacrés. Il est également intéressant de constater que, dans l’ésotérisme ismaélien, réapparaît le même thème que celui de la légende impériale gibeline: le dogme islamique de la “résurrection” (qiyâma) est interprété ici comme la nouvelle manifestation du Chef Suprême (Imam) devenu invisible durant la période dite de l’”absence” (ghayba); car l’Imam, à un moment donné, avait disparu, se soustrayant à la mort, mais ses sectateurs restaient tenus de lui jurer fidélité et sujétion, comme à Allah lui-même. (MG, 189-190)

    L’ésotérisme islamique est défini par Evola comme doctrine qui va même jusqu’à “reconnaître dans l’homme la condition dans laquelle l’Absolu devient conscient de lui-même, et qui professe la doctrine de l’Identité Suprême” (OO, 35-36), si bien que l’Islam apparaît comme

    un exemple clair et éloquent d’un système qui, bien qu’incluant un domaine strictement théiste, reconnaît une vérité et une voie de réalisation plus élevées, les éléments émotionnels et dévotionnels, l’amour et tout le reste perdant ici (…) toute signification “morale”, et toute valeur intrinsèque, et acquérant seulement celle d’une technique parmi les autres. (OO, 36)

    Or, l’ésotérisme islamique, avec les enseignements de ses maîtres et son univers de notions et de symboles, fournit à Evola des axes et références d’une certaine importance. En ce qui concerne symboles et notions, il faut souligner l’importance, dans l’oeuvre évolienne, accordée à la fonction polaire. Comme l’explique Evola, “au Proche-Orient” (mais il serait plus correct de dire en Islam), “le terme qutb, ‘pôle’, a désigné non seulement le souverain, mais, d’une manière plus générale, celui qui dicte la loi et qui est le chef de la tradition d’une certaine période historique” (R, 50). (Pour être précis, il faudrait dire que le qutb, le “pôle”, représente le sommet de la hiérarchie initiatique). Or, tout un chapitre de Révolte contre le monde moderne, le troisième de la première partie, repose sur l’idée de cette fonction traditionnelle et emploie précisément les termes “pôle” et “polaire”. L’étrange est que ce chapitre ne contient aucune référence explicite à la tradition islamique, tandis que, pour ce qui est des maîtres de l’ésotérisme islamique, les noms d’Ibn ‘Arabi, Hallâj, Rûmî, Hâfez, Ibn Atâ’, Ibn Farîd, ‘Attâr sont mentionnés dans plusieurs écrits évoliens.

    La première mention d’Ibn ‘Arabî, ash-shaykh al-akbar (= doctor maximus), apparaît dans une glose d’Introduction à la Magie qui n’est pas signée, mais qui est certainement due à Evola: y est cité “le cas d’Ibn ‘Arabî” afin d’illustrer l’”inversion des rôles par rapport à l’état où, la dualité étant créée, l’image divine incarnant le Moi supérieur est devant le mystique comme un autre être” (IaM, I, 71). Pour approfondir cette idée, Evola recourt au correspondant enseignement du Taçawwuf; après quoi, dans le même contexte, il rappelle que “la fin d’El Hallaj, qui est toutefois considéré comme l’un des principaux maîtres de l’Islam ésotérique (soufisme)”, fut une conséquence de la divulgation du secret qui s’attache à la réalisation de la condition la plus élevée. Evola revient sur ce point en un autre endroit de son œuvre, lorsqu’il écrit :

    En réalité, si certains initiés dont personne ne niait la qualification furent condamnés et parfois même tués (le cas typique le plus souvent rappelé est celui d’Al Hallâj en Islam), cela eut lieu parce qu’ils avaient ignoré cette règle (celle du secret, N.d.A); il ne s’agissait donc pas d’”hérésie”, mais de raisons pratiques et pragmatiques. Une maxime dit à ce sujet: “Que le sage ne trouble pas avec sa sagesse celui qui ne sait pas”. (AM, 122)

    L’autre brève allusion à Ibn ‘Arabî contenue dans Introduction à la Magie est due, elle aussi, à Evola, qui, dans le texte intitulé Ésotérisme et mystique chrétienne et signé avec le pseudonyme de “Ea”, remarque que manque dans l’ascèse chrétienne, malgré la discipline du silence, “la pratique du degré le plus intériorisé de cette discipline, qui ne consiste pas seulement à mettre un terme à la parole parlée, mais aussi à la pensée (le fait ‘de ne pas parler avec soi-même’ d’Ibn ‘Arabî” (IaM, III, 281).

    Dans Métaphysique du sexe, après avoir relevé que, dans l’Islam, “loi destinée à qui vit dans le monde, non à l’ascète” (MS, 262), est absente “l’idée de la sexualité comme quelque chose de coupable et d’obscène” (MS, 242), Evola relève qu’Ibn ‘Arabî en vient même à parler d’une contemplation de Dieu dans la femme, dans une ritualisation de l’étreinte sexuelle conforme à des valeurs métaphysiques et théologiques. (MS, 242)

    Suivent deux longues citations des Fuçûç al-hikam (Les châtons de la Sagesse), dans la traduction due à Titus Burckhardt, dont voici la conclusion évolienne :

    "Dans cette théologie soufiste (sic) de l’amour, on doit voir seulement l’amplification et l’élévation à une conscience plus précise du monde rituel avec lequel l’homme de cette civilisation a plus ou moins distinctement assumé et vécu les rapports conjugaux en général, en partant de la sanctification que la Loi coranique confère à l’acte sexuel dans un régime non seulement monogamique, mais aussi polygamique. De là naît aussi le sens particulier que peut revêtir la procréation, entendue précisément comme l’administration du prolongement du pouvoir créateur divin existant dans l’homme." (MS, 243)

    Un autre passage des Fuçûç al-hikam illustre, dans Métaphysique du sexe, la “clef de la technique islamique” (MS, 349), la quelle consiste à assumer “la dissolution à travers de la femme” en tant que symbole de l’extinction en la Divinité. Au même ordre d’idées se refère la signification des “Expériences chez les Arabes” de Gallus (pseud. de Enrico Galli Angelini), un texte compris dans Introduction à la Magie dont Evola cite quelques extraits relatifs aux “pratiques orgiaques pour des fins mystiques (…) attestés (…) dans l’aire arabo-persane” (MS, 347).

    Dans ce que Gélâleddîn Rûmî dit à propos de la danse (“Celui qui connaît la vertu de la danse vit en Dieu, parce qu’il sait comment l’amour tue”) (MS, 128), Evola distingue une autre “clef” des techniques initiatiques islamiques, “la clef des pratiques d’une chaîne, ou école, de mystique islamique, qui s’est continuée à travers les siècles et qui considère Gélâleddîn Rûmî comme son maître” (MS, 128).

    Dans la poésie du soufisme arabo-persan, connue de lui à travers l’Antologia della mistica arabo-persiana de M.M. Moreno (Laterza, Bari 1951), Evola retrouve des thèmes qui, pour sa “métaphysique du sexe”, ne manquent pas d’intérêt: l’application, par exemple, du symbolisme masculin à l’âme de l’initié, si bien que, comme il écrit, “la divinité (…) est considérée comme une femme : elle n’est pas l’”épouse céleste”, mais la “Fiancée” ou l’”Amante”. Ainsi, par exemple, chez Attâr, Ibn Fârid, Gélâleddîn el-Rûmî, etc. (MS, 277, note 1)”.

    Dans la poésie soufique, Evola trouve également l’idée de l’amour comme “force qui tue” le moi individuel, idée découverte par lui chez Rûmî et Ibn Fârid.

    A une technique caractéristique du soufisme, le dhikr, est consacrée une glose d’Introduction à la Magie que nous pensons pouvoir attribuer à Evola. Celle-ci relève en particulier la correspondance entre une telle technique islamique, et le mantra hindou et la répétition des noms divins pratiquée par l’hésychiasme (IaM, I, 396-397). Cette glose cite Al-Ghazâlî, dont certaines affirmations sont citées à d’autres pages du même ouvrage attribuables avec sûreté à Evola (IaM, II, 135-136 et 239).

    Encore plus enrichissante fut la rencontre d’Evola et de l’hermétisme islamique: en fait, parmi tous les auteurs musulmans le plus cité dans l’œuvre d’Evola est Geber, c’est à dire Jâbir ibn Hayyân. A propos du rôle joué par les hermétistes de l’Islam, Evola écrit:

    Entre le VIIe et le XIIe siècle, il s’est avéré qu’elle (la tradition hermético-alchimique) existait chez les Arabes qui, à cet égard aussi, servirent d’intermédiaires pour la reprise, par l’Occident médiéval, d’un héritage plus ancien de la sagesse pré-chrétienne. (MG 223)

    Dans son étude plus spécialement consacrée à la tradition hermétique, Evola utilise de très nombreuses citations extraites de textes musulmans recueillis par Berthelot et Manget. Il privilégie, nous l’avons dit, Geber: mais ceci n’a rien d’étonnant, compte tenu de la masse énorme du corpus gébérien; Râzî est également mentionné et un certain nombre de livres anonymes sont cités, parmi lequels la célèbre Turba Philosophorum, traduite en italien dans le seconde volume d’Introduction à la Magie.

    Comme on sait, une grande partie de l’œuvre d’Evola se base sur certains enseignements traditionnels devenus accessibles au plus grand nombre à la suite de l’exposé qu’en a fait René Guénon. Evola s’est donc en grande partie appuyé sur l’œuvre de ce dernier, reprenant des conceptions qui y étaient développées et les adaptant souvent à sa propre “équation personnelle”. Or, compte tenu de l’appartenance de Guénon à l’Islam et de la filiation islamique de certains enseignements fondamentaux, perceptibles dans l’œuvre de Guénon, il n’est pas hors de propos de considérer ce qu’écrit Evola quant à l’intégration de Guénon à la tradition islamique :

    Guénon était convaincu que subsistaient en Orient, malgré tout, des groupes encore dépositaires de la Tradition. Sur le plan pratique, il entretint des rapports directs avant tout avec le monde islamique où des filons initiatiques (soufis et ismaélites) continuaient à circuler parallèlement à la tradition exotérique (c’est-à-dire religieuse). Et il s’islamisa à outrance. S’étant établi en Égypte, il avait reçu le nom de sheikh Abdel Wahîd Yasha (sic) et même la nationalité égyptienne. Il épousa en secondes noces une Arabe. (LD, III, 4, 22)

    Et encore :

    Dans le cas de Guénon, ce rattachement (initiatique) a dû principalement se réaliser – comme nous l’avons dit – avec des “chaînes” islamiques. Mais à celui qui n’a pas d’inclination à s’en remettre à des musulmans ou à des Orientaux, Guénon ne propose pas grand chose. (R, 212)

    Le “cas de Guénon” a donc induit Evola à reconnaître qu’existent, aujourd’hui encore et malgré tout, des possibilités de rattachement initiatique ; en plus, Evola affirme que, dans les conditions actuelles, le choix de l’Islam comme voie traditionnelle est pratiquement obligatoire pour ceux qui adhèrent à la doctrine traditionnelle dans sa formulation guénonienne et ne veulent pas se contenter de la théorie.

    D’ailleurs, Evola avait encore plus nettement affirmé, à propos des centres initiatiques:

    Il est certain qu’il en existe encore, bien que l’Occident ne soit guère concerné ici et bien qu’il faille, dans ce domaine, se tourner vers le monde musulman et l’Orient. (VdT, I, 3, 120; puis dans AM, 253)

    Un problème qu’Evola évoque dans ce contexte, concerne le rapport existant entre les centres initiatiques et le cours de l’histoire. Il est formulé comme suit:

    Le cors de l’histoire est généralement interprété comme une involution et une dissolution. Or, face aux forces qui agissent en ce sens, quelle est la position des centres initiatiques? (AM, 253)

    Ce problème implique également l’Islam, puisqu’Evola dit :

    Par exemple, il est certain qu’existent en terre d’Islam des organisations initiatiques (celles des soufis), mais leur présence n’a pas du tout empêché l’”évolution” des pays arabes dans une direction anti-traditionnelle, progressiste et moderniste, avec toutes les conséquences inévitables de ce phénomène. (AM, 254)

    Une telle question avait été posée par Evola dans le cadre d’une correspondance avec Titus Burckhardt, qui, en connaissance de cause, lui avait “fait remarquer que des possibilités de ce genre (c’est à dire traditionnelles, n.d.r.) subsistaient dans des régions non européennes” (CC, 204). Nous ignorons si, et comment, l’écrivain suisse avait répondu aux objections d’Evola; en tout cas, on pourrait faire observer avant tout que les “pays arabes”, avec lesquels Evola semble identifier la “terre d’Islam”, ne constituent en réalité que la dixième partie du monde musulman, de sort qu’il n’est pas correct de faire coïncider leur “évolution” avec le développement de la situation générale de la ummah islamique. Mais surtout, quand bien même les “centres initiatiques (soufis)” ne s’opposeraient pas, par leur action, au processus général d’involution, il serait toutefois arbitraire d’affirmer que leur fonction est illusoire, comme le fait Evola lorsqu’il évoque ces échanges polémiques avec des milieux qui se font encore des illusions sur les possibilités offertes par les “restes traditionnels” existant dans le monde actuel. (CC, 203)

    En fait, le rattachement à des centres initiatiques – dont procède toute transmission régulière d’influences spirituelles – constitue l’unique solution possible pour quiconque entend réagir à la tendance involutive du monde moderne : tendance inexorable puisque soumise aux rigoureuses lois cycliques qui régissent la manifestation. C’est le propre du rattachement à un centre initiatique – et, grâce à lui, au centre suprême – d’assurer la continuité de la transmission des influences spirituelles pour toute la durée du présent cycle d’humanité et donc permettre la participation au monde de l’Esprit jusqu’à la fin du cycle. Dans une telle perspective, c’est le propre du processus d’involution que de se révéler “illusoire”: en fait, celui-ci ne concerne que la manifestation – laquelle, compte tenu de son caractère fondamentalement contingent, ne représente rigoureusement rien vis-à-vis de l’Absolu.
    Claudio Mutti


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    Livres de Julius Evola  Empty Re: Livres de Julius Evola

    Message  DiesIrae 13/12/2011, 00:28

    Salam,

    petit article de Julius Evola, qui contrairement aux antifas d'aujourd'hui avait un combat d'avance:

    Le Juif Disraeli et la construction de l'empire des marchands



    Dans un court article publié dans ce journal pendant la période des sanctions (novembre 1935), nous avons cherché à expliquer la nature de l'"empire anglais" au point de vue d'une typologie des formes de civilisation.

    A cette occasion, nous avons montré qu'il n'est que la caricature et la contrefaçon d'un véritable empire. Tout empire digne de ce nom est lié à une organisation supranationale fondée sur des valeurs héroïques, aristocratiques et spirituelles. Or, on ne trouve rien de semblable dans l'"empire" anglais. Tout rapport hiérarchique normal y a subi au contraire une véritable inversion. Il existe en Angleterre une monarchie, une noblesse presque féodale, une caste militaire qui, au moins jusqu'à ces dernières années, possédait de remarquables qualités de caractère et de sang-froid. Mais tout cela n'est qu'apparence. Le véritable centre de l'"empire" anglais est ailleurs; il est, si on peut dire, dans la caste des marchands au sens le plus général, dont les formes modernes sont l'oligarchie ploutocratique, la finance, le monopole industriel et commercial. Le "marchand" est le véritable maître de l'Angleterre; l'esprit sans scrupules et cynique du marchand, l'intérêt économique, la volonté de posséder et d'exploiter autant que possible les richesses du monde, ce sont là les bases de la politique "impériale" anglaise, les véritables forces motrices de la vie anglaise, sous des apparences monarchiques et conservatrices.

    Or, on sait que, partout où l'intérêt économique prédomine, le Juif se montre et parvient à accéder rapidement aux postes de commande. La pénétration du judaïsme en Angleterre ne date pas d'hier. C'est la révolution anglaise et le protestantisme qui lui ont ouvert les portes de la Grande-Bretagne. Les Juifs, qui avaient été expulsés par Edouard I en 1290, ont été réadmis en Angleterre par suite d'une pétition soutenue par Cromwell et finalement approuvée par Charles II en 1649. C'est à partir de cette époque que les Juifs, surtout les Juifs espagnols (les sépharades), ont commencé à émigrer en masse en Angleterre, où ils ont apporté les richesses qu'ils avaient accumulées ailleurs de façon plus ou moins douteuse, et ce sont ces richesses qui, comme nous venons de l'indiquer, leur ont permis d'accéder aux centres de commande de la vie anglaise, en commençant par l'aristocratie et les milieux très proches de la Couronne. Moins d'un siècle après leur réadmission, les Juifs se sentaient donc tellement sûr d'eux qu'ils ont demandé leur naturalisation, c'est-à-dire la citoyenneté anglaise. C'est là que se produit un évènement très intéressant : la loi, ou bill, de naturalisation des Juifs est approuvée en 1740. La plupart de ses partisans étaient des membres des classes supérieures et des hauts dignitaires de l'Eglise protestante, ce qui montre à quel point ces éléments étaient déjà enjuivés ou corrompus par l'or juif. La réaction n'est pas venue des classes supérieures anglaises, mais du peuple. La loi de 1740 a provoqué de telles émeutes et de tels désordres dans la population qu'elle a dû être abrogée en 1753.

    Les Juifs recoururent alors à une autre tactique : ils abandonnèrent la synagogue et se convertirent, nominalement, au christianisme. Ainsi, l'obstacle fut facilement contourné et l'oeuvre de pénétration se poursuivit à un rythme accéléré. Ce qui importait aux Juifs, c'était de conserver les postes de commande et d'éliminer les arguments religieux sur lesquels s'appuyait principalement l'opposition à cette époque-là : tout le reste était secondaire, car le Juif converti restait, par son instinct, sa mentalité et sa manière d'agir, tout aussi Juif, comme le montre un exemple frappant parmi tant d'autres : le très influent banquier juif Sampson Gideon, bien qu'il se fut converti, continua à soutenir la communauté juive et se fit enterrer au cimetière juif. Avec son argent, il acheta à son fils une immense propriété et le titre de baronet.

    Ce fut là la tactique préférée des riches Juifs en Angleterre à partir du dix-huitième siècle : ils supplantèrent la noblesse féodale anglaise en acquérant leurs biens et leurs titres, et c'est ainsi que, en se mêlant à l'aristocratie, en raison du système représentatif britannique, ils se rapprochèrent de plus en plus du gouvernement, ce qui eut pour conséquence naturelle et inévitable un enjuivement progressif de la mentalité politique anglaise.

    Par ailleurs, de 1745 à 1749, Sampson Gideon avait financé le gouvernement anglais avec des capitaux qu'il avait doublés de façon douteuse en spéculant sur la guerre de Sept Ans, plus ou moins comme le fit Rothschild en rachetant pour une bouchée de pain des actions dont il avait fait baisser la valeur, alors que, à l'exception de ses agents, personne ne connaissait l'issue de la bataille de Waterloo. En même temps, pour accroître leur influence, les Juifs s'allièrent systématiquement à la noblesse; le fait que, en 1772, on ait ressenti la nécessité d'empêcher le mariage des membres de la maison royale anglaise avec des Juifs par la Royal Marriages Bill peut nous donner une idée de l'ampleur de la pénétration juive.

    C'est par ces deux moyens que s'établit une convergence d'intérêts de plus en plus apparente entre l'impérialisme anglais et le capitalisme anglais, qui était lui-même lié par des liens indissolubles et de plus en plus complexes au capitalisme juif. Mais, en dehors de l'impérialisme au sens large, ce qu'on sait moins, c'est que l'"empire britannique" fut une création inédite du judaïsme, qu'un Juif offrit à la couronne royale anglaise.

    Ce Juif était Benjamin Disraeli, premier ministre de la reine Victoria, anobli avec le titre de Lord Beaconsfield. Cet évènement est particulièrement intéressant. Auparavant, il ne serait venu à l'esprit de personne d'associer la dignité impériale à une idée de richesse comme celle qui est attribuée aux possessions coloniales. Même après le moyen âge gibelin, tout esprit traditionnel y aurait vu une véritable extravagance et une caricature, puisque l'idée impériale a toujours eu quelque chose de sacré et qu'elle a toujours été liée à une fonction supérieure de domination et de civilisation et à un droit, d'une certaine manière, transcendant. Il n'y a qu'un Juif qui pouvait avoir l'idée de "réformer" la conception de l'empire, d'en faire quelque chose de ploutocratique et de le transformer en matérialisme impérialiste. Ce Juif était Disraeli - Dizzy, comme on le surnommait. C'est lui qui fit de la reine Victoria une "impératrice", une impératrice coloniale, l'impératrice des Indes. Infatigable partisan de l'idée "impériale" anglaise, il la concevait sur le modèle de l'idée messianico-impérialiste juive, l'idée d'un peuple dont la puissance est la richesse des autres peuples, dont il s'est emparé, qu'il exploite et contrôle cyniquement. Disraeli s'en prit toujours très violemment à ceux qui voulaient séparer l'Angleterre de ses territoires d'outre-mer, où, comme le dit un historien israélite, les Juifs avaient été des pionniers. C'est que Disraeli savait qui soutenait cette Angleterre qui devait dominer les richesses du monde; il se peut qu'il ait été de ces initiés qui savaient que ce n'était pas la simple ploutocratie britannico-juive qui tirait les ficelles. En effet, on connaît ces mots, souvent cités, de Disraeli : "Le monde est gouverné par de tout autres personnages que ceux qu'imaginent ceux qui ne sont pas dans les coulisses" ("Sybil").

    "Quel acteur, cet homme! Et pourtant, la première impression qu'il nous donne est celle d'une sincérité absolue. Certains le considèrent comme un étranger. Est-ce l'Angleterre qui lui appartient ou lui qui appartient à l'Angleterre? Est-il conservateur ou libéral? Tout cela revient sans doute au même pour lui. La puissante Venise, la république impériale sur laquelle le soleil ne se couche jamais, c'est là la vision qui le fascine. L'Angleterre est l'Israël de son imagination et, si la chance est avec lui, il sera le premier ministre de l'Empire".

    Le critique qui a écrit ces mots sur Disraeli, alors qu'il n'était encore que le leader du parti conservateur, s'est donc révélé avoir vraiment l'esprit prophétique. Ces mots renferment le véritable esprit de l'action de "Dizzy". La référence à Venise, en fait, vient de ce que la famille Disraeli, originaire de Cento près de Ferrare, avait cherché fortune à Venise avant de partir pour l'Angleterre; aussi est-ce en quelque sorte à cause de sa famille que Dizzy s'est souvenu de l'idéal "impérial" vénitien, au rang duquel, en étroite connexion avec l'idée juive, il voulait élever l'Angleterre. C'était, là encore, l'idée impériale du marchand, la puissance d'une oligarchie bourgeoise fondée sur l'or, le commerce, les possessions d'outre-mer, les trafics. Le reste ne servait que de moyen et d'instrument. Mais, pour pouvoir réaliser cet idéal "vénitien", puisque Venise était, au moins théoriquement, une république libre, il fallait priver encore davantage l'Angleterre de tout ce qu'elle avait conservé de l'ancien esprit traditionnel dans son organisation. On a ici un autre aspect caractéristique de l'action de Disraeli.

    Nous ne pouvons pas faire ici un exposé approfondi des conflits entre les partis politiques anglais du temps de Disraeli. De toutes façons, la plupart de nos lecteurs connaissent la lutte entre les tories, partisans du roi, conservateurs et pour la plupart catholiques, et les whigs, aristocratie luthérienne jalouse de son indépendance et favorable aux nouvelles idées libérales. Le chef d'oeuvre de Disraeli a été de dépasser dans une certaine mesure cette opposition en prenant la direction d'un nouveau parti, appelé, au sens restreint, conservateur, et dont les idées avaient assez de poids pour neutraliser ce qu'il y avait encore de bon dans un des partis antagonistes susmentionnés à l'aide de ce que l'autre pouvait offrir. Autrement dit, dans le parti conservateur de Disraeli, les vrais conservateurs sont devenus libéraux et les libéraux, au contraire, sont devenus, dans une certaine mesure, conservateurs, car, en raison des idées utilitaristes que ceux-ci professaient, il a été facile de leur montrer que leurs intérêts matérialistes et ceux de leurs adversaires coïncidaient. Ayant ainsi réalisé, avec son nouveau parti, le quid medium, Disraeli a fait de l'Angleterre une simple république oligarchique. En réalité, son parti conservateur était une sorte de clique unie par des intérêts communs de classe, mais intérieurement divisée, épris de libéralisme, sans aucun idéal. Naturellement, l'influence juive et maçonnique y était prépondérante.

    Il semble toutefois que Disraeli voyait encore plus loin, comme le montre son cycle romanesque, "La nouvelle Angleterre". "Sybil ou les deux Nations" reflète exactement la tactique idéologique qu'avait déjà employée la maçonnerie pour préparer la révolution française. Disraeli n'y dissimule pas son enthousiasme pour les classes inférieures de la société, prédisant que ce sont elles qui feront l'histoire, quand elles seront guidées par leurs chefs naturels, une nouvelle élite éclairée qui aura dépassé les préjugés du passé. De semblables idées enthousiasmaient la nouvelle génération de la noblesse anglaise, qui rêvait de jouer ce nouveau rôle directeur d'aristocrates "éclairés", creusant de ce fait leur propre tombe. Dans l'autre roman du même cycle, "Coningsby", le personnage central est un Juif mystérieux d'origine espagnole, Sidonia - "un mélange de Disraeli et de Rothschild, ou, mieux, de ce que Disraeli aurait voulu être et de ce qu'il aurait voulu que Rothschild soit" (Maurois). Ce Sidonia enseigne à Coningsby, symbole de la nouvelle Angleterre, la doctrine de l"ambition héroïque" ; là encore, on retrouve l'idéal pseudo-conservateur de Disraeli. La solution, pour Sidonia, est un gouvernement aux idées conservatrices mais aux pratiques libérales. En fin de compte, dès lors que l'aristocratie anglaise tory était devenue libérale et que ses idées n'étaient plus que de simples "principes" sans conséquences pratiques, il ne restait plus qu'à flatter l'ambition de cette classe pour que ses membres jouent le rôle de chefs du peuple, destinés, naturellement, à être évincés dans la phase suivante de la subversion, ainsi que cela s'était produit pour l'aristocratie française qui avait caressé les idées nouvelles. A ce sujet, en dehors des idées exposées dans le livre, il faut noter que c'est Disraeli qui a introduit le suffrage universel en Angleterre, au moins sous une forme préliminaire (vote des chefs de famille propriétaires), car il a eu l'habileté de présenter la chose comme un compromis acceptable par les tories aussi bien que par les whigs. Mais le travail destructeur de Disraeli ne s'est pas limité au domaine politique, il a essayé de s'étendre aussi au domaine religieux. C'est ici que le Juif jette purement et simplement le masque. Il lui fallait miner aussi les parties saines de l'Angleterre dans leur fondement le plus profond, qui était la religion chrétienne, et, surtout, la religion catholique. C'est à cet effet que Disraeli avança la fameuse théorie de la convergence et de l'intégration réciproque du judaïsme et du catholicisme. Voici ce qu'il écrit dans "Sybil" : "Le christianisme sans le judaïsme est incompréhensible, de la même façon que le judaïsme sans le catholicisme est incomplet". Dans "Tancrède", il en rajoute, prétendant que le devoir de l'Eglise est de défendre, dans une société matérialiste, les principes fondamentaux d'origine juive qui figurent dans les deux Testaments. Cette thèse était tellement extrême que Carlysle déclara que les "insolences juives" de "Dizzy" étaient insupportables et demanda "pendant combien de temps encore John Bull permettrait à ce singe absurde de danser sur son estomac".

    Mais, en matière de judaïsme, Disraeli, qui, parce qu'il avait été baptisé, se déclarait chrétien, était intransigeant et prêt à tout. Par tous les moyens, sans se soucier du scandale, il a soutenu la thèse de l'alliance entre les "conservateurs" affaiblis que nous venons de mentionner et les Juifs. Persécuter les Juifs est la plus grosse erreur que puisse commettre le parti conservateur, parce qu'il en arrivera ainsi à les transformer en chefs de mouvements révolutionnaires. Il y a ensuite la question morale. "Vous enseignez aux enfants l'histoire des Juifs", a dit Disraeli dans son fameux discours à la Chambre des Communes. "Les jours de fêtes, vous lisez à haute voix aux vôtres les exploits des Juifs; le dimanche, si vous voulez chanter les louanges du Très-Haut ou vous consoler de vos malheurs, vous cherchez dans les chants des poètes juifs l'expression de ces sentiments. C'est en proportion exacte de la sincérité de votre foi que vous devriez accomplir ce grand acte de justice naturelle...comme chrétien (?), je ne prendrai donc pas la terrible responsabilité d'exclure ceux qui appartiennent à la religion dans laquelle est né mon seigneur et sauveur".

    Il n'aurait pas pu aller plus loin dans l'impudence. En fait, cette déclaration a provoqué un scandale chez les "conservateurs", mais sans conséquences. La pénétration prudente et silencieuse de la juiverie dans les classes supérieures anglaises et dans le gouvernement lui-même continuait. C'est à Disraeli qu'on doit le coup de main anglais sur l'Egypte en 1875 - avec l'aide de qui? De Rothschild. En1875, le khédive avait des ennuis financiers et Disraeli est parvenu à savoir qu'il était disposé à vendre 177 000 actions du canal de Suez. L'occasion était magnifique de s'assurer le contrôle de la route des Indes. Le gouvernement hésite. Rothschild non. Voici les répliques de la conversation historique entre Disraeli et Rothschild (Disraeli lui demande quatre millions de Livres Sterling) : "Quelle garantie avez-vous à me fournir?" - "Le gouvernement britannique" - "Vous aurez cinq millions demain", et il le lui accorde à un taux d'intérêts "extrêmement bas"; naturellement, les intérêts véritables et importants de la clique juive se situaient sur un autre plan, moins visible...

    Disraeli n'a pas manqué non plus de faciliter aux Juifs d'Angleterre l'observance rituelle de la loi juive. Fait peu connu, le "samedi anglais" n'est pas autre chose que le sabbat juif, le jour de repos rituel des juifs. C'est justement Disraeli qui l'a introduit en Angleterre, sous un prétexte "social" adéquat.

    Donc, alors que l'enjuivement de l'ancienne Angleterre féodale s'accomplissait par des moyens divers, que la veille aristocratie se décomposait graduellement et se voyait inoculer les idées qui en feraient la proie des influences matérielles et spirituelles du judaïsme et de la maçonnerie, Disraeli n'oubliait pas l'autre tâche, celle d'accroître et de renforcer la puissance du nouvel empire des marchands, de la nouvelle "Venise impériale", de l'Israël renaissante de la Promesse. Il le fit dans un style tout aussi juif. Disraeli a été un des principaux instigateurs de cette triste et cynique politique internationale anglaise par personnes interposées "protégées" et de chantage, qui est actuellement poussée jusqu'à ses conséquences extrêmes. Le cas le plus frappant fut celui la guerre russo-turque. Disraeli n'hésita pas à trahir tout d'abord l'ancienne cause de la solidarité européenne en plaçant la Turquie sous protection anglaise. La Turquie, vaincue, est sauvée par l'Angleterre : par la méthode "anglaise" bien connue des menaces et des sanctions, Disraeli réussit à paralyser l'avance slave vers le Sud, sans qu'un seul coup de fusil soit tiré, et la Turquie lui fait même cadeau de Chypre. Au congrès de Berlin, l'ambassadeur russe Gortshakov ne peut pas s'empêcher de s'écrier douloureusement : "Avoir sacrifié cent mille soldats et cent millions pour rien!" (*). Il y a cependant quelque chose de plus grave, à un point de vue supérieur. En raison de cette situation, provoquée par Disraeli, la Turquie est admise dans la communauté des nations européennes protégées par le soi-disant "droit international". Nous écrivons "soi-disant", parce que, auparavant, ce droit, loin de valoir pour tous les peuples de la terre, valait uniquement pour le groupe des nations européennes; c'était une sorte de défense et de loi intérieure européennes. Avec l'admission de la Turquie, une nouvelle phase du droit international commence, et c'est véritablement la phase dans laquelle le "droit" devient un masque et son caractère "international" une simple ruse démocratique, car il s'agit essentiellement d'un instrument au service des intérêts anglo-juifs, puis français. Ce développement aboutit à la Société des Nations, à sa crise et à la guerre actuelle.

    Les dernières années de la vie de Disraeli furent cependant agitées. Les méfaits de la ploutocratie et des cliques pseudo-conservatrices commencèrent à se faire sentir quand elles provoquèrent une crise financière, agricole, et même coloniale, dans tout l'empire dont Disraeli avait rêvé et qui était devenu réalité. Révolte des Afghans, guerre des Zoulous, prodromes de la guerre des Boers. Le vieux Disraeli, devenu Lord Beaconsfield et favori de la reine Victoria, a fini par perdre son poste. Il a été remplacé par Gladstone. Malgré tout, ce n'est qu'un changement de garde. Les cabales, les systèmes, les directives de politique internationale "impérialiste", le faux conservatisme, la mentalité juive qui détruit de plus en plus les résidus de l'ancienne éthique du gentleman et du fair play par une hypocrisie et un matérialisme sans fond, tout cela survit et se développe, dans le cadre de l'"empire" britannique, après Disraeli, et porte toujours la marque de son auteur. Jusqu'à présent.

    La tradition veut que, chaque année, les marchands de la City, repère de la ploutocratie anglo-juive, invitent le Lord Mayor et reçoivent les confidences et l'expression de la confiance du premier ministre dans un discours qu'il prononce à cette occasion. Le dernier discours de ce type que prononça Disraeli fut encore une fois une profession de foi "impérialiste" : "Pour les Anglais, être patriotes, c'est maintenir l'empire, et maintenir l'empire est leur liberté". Ainsi, il faut bien dire que, dans la lutte obstinée et désespérée que mène actuellement l'Angleterre, c'est l'esprit du Juif Disraeli qui continue à vivre. Si les Anglais, en s'y conformant, cause la ruine de leur "empire" et de leur nation, c'est à ce champion du Peuple Elu qu'ils devront en être reconnaissants.



    Julius EVOLA



    (*) Beaucoup trouveraient aujourd'hui étrange qu'une amitié se soit presque nouée au congrès de Berlin entre le Juif Disraeli et Bismarck, le "chancelier de fer" prussien et aryen. Ils se sont entendus à merveille. "Der alte Jude, das ist der Mann!" ("Ce vieux Juif, c'est l'homme de la situation!"), a dit de lui Bismarck. Il n'y a pourtant pas de quoi s'en étonner outre mesure à la lecture de l'ouvrage de de Poncins et Malynski, "La Guerre Occulte", récemment traduit par Evola (ed. Hoepli), qui éclaircit certains aspects de l'action de Bismarck qui, à un point de vue traditionnel et véritablement conservateur, sont forts négatifs.

    Source: http://thompkins_cariou.tripod.com/id23.html
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    Message  DiesIrae 20/1/2012, 20:58

    Salam tout le monde,

    quelques livres de Julius Evola trouvés sur Wawa Conspi:
    http://www.the-savoisien.com/wawa-conspi/viewtopic.php?id=2291

    Seulement ils sont en anglais, donc bonne lectures pour certains.

    Salam.

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