Scandale Gaz de schiste
N.K-Morizet, porte-parole du lobby pétrolier en France Il n'en revient pas. Stéphane Gatignon, maire
de Sevran, a découvert qu'une enquête publique concernant la délivrance
de permis
de recherches d’hydrocarbures, dont certains concernent sa commune, avait été lancée en janvier dernier. Il affirme ne pas en avoir été informé et dénonce la méthode des autorités.
Étonnement, à découvrir aussi un projet d’arrêté, non daté, qui attribue le permis
de recherche à la Société Poros, société au capital fluctuant (aujourd'hui 1,2 million d'euros), au chiffre d'affaires annuel
de 350.000 euros avec un unique salarié. Curieuse société dont le champ d'actions pour la recherche pétrolière se situe également en Tunisie avec des permis
de recherche attribués en 2007, avant la révolution.
Scandale que
de tels enjeux financiers et environnementaux se gèrent en catimini, par une consultation virtuelle dont personne n'est informé, ni élus, ni population. Soixante communes concernées et pas un mot, pas une enquête publique, pas un avis
de consultation !
Une fois tout cela dénoncé par voie
de presse, le ministère du Développement durable vient
de faire marche arrière. In extremis, il prolonge d'un mois la pseudo-consultation en question et propose désormais au public des cartes relatives à chaque permis ainsi que la possibilité d’adresser "ses observations" à l’adresse mail suivante, dgec-beph@developpement-durable.gouv.fr.
Des décisions prises sans consultationPremière victoire sur un procédé totalement anti-démocratique ! Aujourd’hui,
de nombreux maires ont décidé
de faire part
de leurs inquiétudes face à l’exploitation pétrolière en Île-
de-France, mais aussi
de leur refus
de procédés d'un autre âge où les décisions se prennent dans le dos des populations et
de leurs élus.
On sait que le pétrole d'Île-
de-France est essentiellement extrait
de terrains schisteux qui nécessitent, pour son extraction, des techniques
de fracturation des roches qui sont particulièrement dangereuses pour l'environnement. Depuis 2011, suite à une mobilisation massive, l'exploitation par "fracturation hydraulique" est interdite. Restent des procédés mal connus comme la fracturation à l'azote, par exemple. Or les informations consenties par le ministère ne nous renseignent aucunement sur la nature des procédés qui seront utilisés, ni sur leurs conséquences environnementales et humaines.
En tout état
de cause, l'extraction impliquerait nécessairement l'utilisation
de divers produits chimiques susceptibles
de polluer l’air et nos nappes phréatiques, bien au-delà des périmètres immédiatement concernés par les permis. La recherche
de ces huiles
de schiste est elle-même source
de nuisances multiples (manipulations sismiques, puits
de forages, convois
de camions, etc.). Peut-on raisonnablement envisager
de tels chantiers dans les zones urbaines d'Ile-
de-France, comme en Seine-Saint-Denis ?
D’autant que notre territoire est marqué par une dissolution
de gypse qui rend les terrains instables et par la présence, à Vaujours,
de l’ancien Commissariat à l'énergie atomique, où perdurent encore quelques traces
de radioactivité…
Comment, dans ces conditions, accepter ces permis
de recherches pétrolières sans plus
de visibilité sur les risques encourus ? Les enjeux financiers du pétrole en France ne sont pas négligeables : le seul bassin parisien a permis, en cinquante ans, l'exploitation
de quelque 300 millions
de barils.
Des méthodes opaquesMadame Nathalie Kosciusko-Morizet, toute nouvelle porte-parole du candidat Sarkozy, aura tout fait, avant
de quitter sa fonction ministérielle, pour que cette affaire soit arrangée en toute discrétion. Se prévalant d'un côté d'un "Grenelle
de l'environnement", elle fait,
de l’autre, le jeu des lobbies pétroliers.
Certes, le code minier n'impose pas
de véritable enquête publique, ni aucune forme
de réelle publicité. Cependant l'article 6
de la charte constitutionnelle
de l'environnement donne le droit aux élus et à la population
de participer à l'élaboration des décisions publiques ayant une incidence sur l'environnement. Sur ce point il est nécessaire, pour le futur gouvernement et le futur parlement,
de se saisir
de cette carence juridique et
de réformer le code minier pour le mettre en conformité avec les exigences démocratiques
de transparence.
Il semble évident aujourd'hui que les autorités doivent renoncer au mythe des énergies fossiles pour se tourner vers le potentiel du renouvelable. Le photovoltaïque, l'éolien, la géothermie sont des solutions porteuses, en termes énergétiques comme économiques.
Nos concitoyens sont préoccupés par l'avenir
de notre politique énergétique. Mobilisons-nous donc contre ces méthodes d’opacité et répondons à cette consultation en ligne par un "NON" collectif, citoyen et déterminé.
Le 19 janvier dernier, dans la plus grande discrétion, a été lancée une enquête publique concernant la délivrance
de permis exclusifs
de recherches d’hydrocarbures ayant recours au
gaz de schiste. Elle concerne 12 permis en France (dix en Île-
de-France, un en Lorraine et un en Aquitaine).
Une affaire qui relève du scandale.Scandale, d’abord, parce que cette découverte d'une consultation importante pour l'avenir
de milliers
de familles et
de territoires
de notre pays s'est faite au hasard
de lectures sur internet. Scandale, parce qu'en enquêtant sur le site du ministère du Développement durable, cher à Nathalie Kosciusko-Morizet, on découvre des documents relatifs à l'attribution
de 14 permis exclusifs
de recherche d'hydrocarbure – dont 12 en Île-
de-France. Scandale encore, lorsqu’on comprend que la commune
de Sevran, comme 60 autres, est concernée par un permis (dit "permis
de Chevry") seulement après avoir réussi à déchiffrer un document qui, plutôt que d’offrir une cartographie claire, indique seulement des coordonnées
de géolocalisation.
http://www.sylviesimonrevelations.com/article-
gaz-
de-
schiste-n-k-morizet-porte-parole-du-lobby-petrolier-en-france-100461789.html