Le gouvernement irlandais avait tenté de bloquer cette relation de partages de données, mais en vain. La présidente nationale de l’IPSC, Freda Hugues, condamne cette approbation de la Commission européenne, et déclare : « Il s’agit d’une initiative scandaleuse au nom de la Commission. Israël est un pays qui s’est servi de passeports de ressortissants irlandais, allemands, britanniques et français pour perpétrer l’assassinat extrajudiciaire d’un membre du Hamas à Dubaï, l’année dernière. Il n’y a aucune raison de croire que c’était la première ou la seule action illégale de la sorte. Par conséquent, il serait absurde que la Commission autorise le transfert de données, à caractère personnel, des ressortissants de l’Union européenne à cet état voyou, à moins que ce ne soit dans un cas manifestement grave. Cette mesure va laisser des millions de citoyens potentiellement à la merci d’un vol de leur identité, parrainé par leur État, du même genre que ce que nous avons connu à Dubaï en janvier de l’année dernière. Il s’agit d’accepter tacitement la légitimation des actes de terrorisme d’État que commet Israël. » [NDLR : Lire à ce sujet l'article que nous avions écrit au sujet de l'affaire de Dubaï.]
Freda Hugues critique également la nature partisane de l’Union européenne, quand il s’agit d’Israël : « Cela fait partie d’une tendance plus large au sein de l’UE, selon laquelle, en dépit des déclarations hypocrites et de circonstance critiquant les violations israéliennes des droits de l’homme, les États membres de l’UE travaillent à développer et à affermir les relations économiques et symboliques avec Israël. Par exemple, la « recherche scientifique » est une forme extrêmement lucrative de coopération entre l’UE et Israël. Israël participe à plus de 800 projets avec des universités et des entreprises européennes, pour un montant évalué à 4,3 milliards d’€. En 2013, il est prévu qu’Israël reçoive plus de 500 millions d’€ de subventions européennes. En Irlande, nous devrions tous être scandalisés par le fait que le représentant de l’Irlande auprès de la Commission européenne, Maire Geoghegan-Quinn, soit aussi la personne chargée de gérer ces subventions. Parmi les bénéficiaires, on trouve les fabricants d’armes, tels que « Elbit » et « Israël Aerospace Industries », qui construisent les drones et les avions qui servent régulièrement à attaquer la population de Gaza. »
Mme Hugues réitère l’appel de l’IPSC, afin qu’il soit mis fin à l’impunité israélienne et tout particulièrement pour exclure Israël de l’Accord Euro-Med : « Israël ne craint aucune répercussion pour ses actions de la part des États membres de l’UE. Ces institutions persistent à lui permettre d’agir en toute impunité. L’Accord Euro-Med entre Israël et l’UE accorde à Israël un accès privilégié au marché européen. L’article 2 de cet accord stipule clairement que l’application de l’accord est conditionnée par le respect par Israël, « des droits de l’homme et des principes démocratiques », un respect considéré comme un « élément essentiel » de l’accord. Israël a violé de façon flagrante le droit international, à maintes occasions et, pour cela, il doit être exclu de cet accord préférentiel. Pourtant, aucun État membre de l’UE, ni aucun commissaire de l’UE n’a jamais évoqué cette option. En tant que tel, il faut nous interroger sérieusement sur l’engagement de l’UE dans la protection des droits de l’homme. »
Freda Hugues conclut : « Je recommande à toute personne préoccupée par cette plus grande coopération entre l’Europe et Israël – ce qui revient, ni plus ni moins, à récompenser les Israéliens pour leur terrorisme contre les Palestiniens – de lire l’excellent livre de David Cronin sur la question : « L’alliance de l’Europe avec Israël : Aider l’occupation ». »