Crise financière : le scénario catastrophe de Nouriel Roubini
Le magazine Forbes décrit le scénario catastrophe d’effondrement généralisé du système financier que l’économiste Nouriel Roubini croit possible. La perte de la note d’excellence A.A.A accordés aux assureurs obligataires déclencherait un « tsunami, » pour reprendre le mot de Josef Ackermann, le patron de la Deutsche Bank, emportant tout sur son passage.
Acte I : les assureurs obligataires perdent leur note A.A.A
Les autorités de régulation New Yorkaises du secteur de l’assurance s’activent pour mettre en place, avec l’aide des banques, un plan de sauvetage des « monolines. » Roubini pense que cette tentative va échouer, et qu’il n’y a pas de plan B. Sans infusion de capital, les monolines vont perdre la note A.A.A qui leur est attribuée par les agences de notation. Les banques qui, comme Merrill Lynch ou Citigroup, ont souscrit auprès des monolines des assurances garantissant la valeur de leur portefeuille contre des pertes éventuelles, seraient alors contraintes de procéder à de nouvelles dépréciations, venant s’ajouter aux 140 milliards de dollars de pertes déjà enregistrées. Ces pertes pourraient totaliser 400 milliards pour les subprimes, et monter jusqu’à 1000 milliards dans l’ensemble du secteur financier. Roubini estime qu’une grande banque pourrait faire faillite.
Acte II : la contagion
Ces dépréciations ne serait pas cantonnées au secteur des emprunts subprimes, mais atteindraient bientôt les autres crédits, pourtant mieux notés, octroyés aux ménages considérés comme solvables, mais qui sont dans le rouge quand la valeur du bien immobilier, grignotée par le dégonflement de la bulle, devient inférieure à l’emprunt souscrit. Cette contagion s’étendra également de proche en proche à tous les compartiments de l’activité du crédit : l’immobilier commercial, les crédits autos, les crédits à la consommation, les crédits finançant les opérations de rachats d’entreprises, les obligations émises par les entreprises, et les produits dérivés.
Si les banques, les fonds d’investissement, et les courtiers essuient des pertes à hauteur de 200 milliards, cela se traduira par la disparition de 2 000 milliards de crédits qui ne pourront plus être octroyés par manque de fonds propres, selon une étude réalisée par Goldman & Sachs.
Roubini prévoit que, loin du découplage espéré entre l’économie américaine et le reste du monde, c’est au contraire à un « recouplage » auquel nous allons assister, au fur et à mesure que les pertes vont se répandre dans toutes les places financières mondiales, et tout spécialement en Europe. Les fonds souverains, ces fonds d’investissements créés par les états producteurs de pétrole et les pays en développement pour recycler leurs surplus de dollars, ne disposeront pas d’assez de capitaux pour à nouveau « jouer les sauveurs, » comme ils avaient accepté de le faire pour quelques grandes banques américaines au dernier trimestre.
Bien que la Fed ait baissé son taux directeur, le coût du crédit va augmenter, en raison de la hausse des « primes de risques » que les prêteurs vont exiger. Les bourses, le marché des matières premières, les actions des entreprises des économies émergentes vont souffrir, avertit-il. Les les investisseurs rendus méfiants vont retirer leurs capitaux des secteurs à risques. En 2008, le « cash sera roi, » affirme l’économiste.
Acte III : une récession prolongée
Roubini estime que les USA sont d’ores et déjà entrés en récession depuis le mois de décembre, et que celle-ci pourrait se prolonger au moins une année. Le ralentissement de la consommation se traduira par l’accumulation à l’excès de stocks d’invendus ( dans le secteur des biens de consommation durables et de l’automobile ) une faiblesse accrue du marché du travail, avec une baisse du nombre d’emplois et des salaires stagnants. Le prix des biens immobilier, qui a déjà fondu de 8% pourrait chuter encore de 20%, perdant au total 30% avant de toucher le fond.
Acte IV : la fin du système bancaire non régulé
Les banques sont piégées par les structures hors bilan, les SIV, qu’elles ont créées pour mettre en vente leurs crédits sous forme de titres sur le marché monétaire. Ce « système bancaire fantôme, » comme le nomme Roubini, n’a pas accès, contrairement aux établissements de dépôts, aux « prêts de dernier ressort, » accordés par les banques centrales en cas de manque de liquidités. Aujourd’hui, ce sont les banques qui les maintiennent à flot, mais lorsque, à court de fonds propres, elles cesseront de les refinancer, les investisseurs qui ont confié leurs fonds à ces établissements doivent s’attendre à perdre de l’argent.
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Le magazine Forbes décrit le scénario catastrophe d’effondrement généralisé du système financier que l’économiste Nouriel Roubini croit possible. La perte de la note d’excellence A.A.A accordés aux assureurs obligataires déclencherait un « tsunami, » pour reprendre le mot de Josef Ackermann, le patron de la Deutsche Bank, emportant tout sur son passage.
Acte I : les assureurs obligataires perdent leur note A.A.A
Les autorités de régulation New Yorkaises du secteur de l’assurance s’activent pour mettre en place, avec l’aide des banques, un plan de sauvetage des « monolines. » Roubini pense que cette tentative va échouer, et qu’il n’y a pas de plan B. Sans infusion de capital, les monolines vont perdre la note A.A.A qui leur est attribuée par les agences de notation. Les banques qui, comme Merrill Lynch ou Citigroup, ont souscrit auprès des monolines des assurances garantissant la valeur de leur portefeuille contre des pertes éventuelles, seraient alors contraintes de procéder à de nouvelles dépréciations, venant s’ajouter aux 140 milliards de dollars de pertes déjà enregistrées. Ces pertes pourraient totaliser 400 milliards pour les subprimes, et monter jusqu’à 1000 milliards dans l’ensemble du secteur financier. Roubini estime qu’une grande banque pourrait faire faillite.
Acte II : la contagion
Ces dépréciations ne serait pas cantonnées au secteur des emprunts subprimes, mais atteindraient bientôt les autres crédits, pourtant mieux notés, octroyés aux ménages considérés comme solvables, mais qui sont dans le rouge quand la valeur du bien immobilier, grignotée par le dégonflement de la bulle, devient inférieure à l’emprunt souscrit. Cette contagion s’étendra également de proche en proche à tous les compartiments de l’activité du crédit : l’immobilier commercial, les crédits autos, les crédits à la consommation, les crédits finançant les opérations de rachats d’entreprises, les obligations émises par les entreprises, et les produits dérivés.
Si les banques, les fonds d’investissement, et les courtiers essuient des pertes à hauteur de 200 milliards, cela se traduira par la disparition de 2 000 milliards de crédits qui ne pourront plus être octroyés par manque de fonds propres, selon une étude réalisée par Goldman & Sachs.
Roubini prévoit que, loin du découplage espéré entre l’économie américaine et le reste du monde, c’est au contraire à un « recouplage » auquel nous allons assister, au fur et à mesure que les pertes vont se répandre dans toutes les places financières mondiales, et tout spécialement en Europe. Les fonds souverains, ces fonds d’investissements créés par les états producteurs de pétrole et les pays en développement pour recycler leurs surplus de dollars, ne disposeront pas d’assez de capitaux pour à nouveau « jouer les sauveurs, » comme ils avaient accepté de le faire pour quelques grandes banques américaines au dernier trimestre.
Bien que la Fed ait baissé son taux directeur, le coût du crédit va augmenter, en raison de la hausse des « primes de risques » que les prêteurs vont exiger. Les bourses, le marché des matières premières, les actions des entreprises des économies émergentes vont souffrir, avertit-il. Les les investisseurs rendus méfiants vont retirer leurs capitaux des secteurs à risques. En 2008, le « cash sera roi, » affirme l’économiste.
Acte III : une récession prolongée
Roubini estime que les USA sont d’ores et déjà entrés en récession depuis le mois de décembre, et que celle-ci pourrait se prolonger au moins une année. Le ralentissement de la consommation se traduira par l’accumulation à l’excès de stocks d’invendus ( dans le secteur des biens de consommation durables et de l’automobile ) une faiblesse accrue du marché du travail, avec une baisse du nombre d’emplois et des salaires stagnants. Le prix des biens immobilier, qui a déjà fondu de 8% pourrait chuter encore de 20%, perdant au total 30% avant de toucher le fond.
Acte IV : la fin du système bancaire non régulé
Les banques sont piégées par les structures hors bilan, les SIV, qu’elles ont créées pour mettre en vente leurs crédits sous forme de titres sur le marché monétaire. Ce « système bancaire fantôme, » comme le nomme Roubini, n’a pas accès, contrairement aux établissements de dépôts, aux « prêts de dernier ressort, » accordés par les banques centrales en cas de manque de liquidités. Aujourd’hui, ce sont les banques qui les maintiennent à flot, mais lorsque, à court de fonds propres, elles cesseront de les refinancer, les investisseurs qui ont confié leurs fonds à ces établissements doivent s’attendre à perdre de l’argent.
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