Le système se paie Besancenot...
Condamné à 1.500 euros avec sursis pour une séquestration de cadres de
La Poste, l'ancien candidat du NPA à la présidentielle dénonce une
«machination».
Avec dix autres postiers, vous avez été condamné pour avoir séquestré des cadres de La Poste lors d'une occupation à Nanterre en 2010. Comment prenez-vous cette décision du tribunal?
Comme une injustice car nous sommes condamnés pour une séquestration qui n'a pas eu lieu. 1.500 euros avec sursis, ça peut paraître une petite sanction, mais il faut savoir que l'inscription au casier judiciaire peut avoir des conséquences graves pour un fonctionnaire. On considère que c'est tout simplement fait pour permettre à la direction de La Poste de nous licencier. C'est la première raison pour laquelle on a décidé de faire appel de cette condamnation. La deuxième, c'est la jurisprudence que ça laisse: aujourd'hui, un fait de grève, une occupation, peuvent être maquillés en séquestration. Tout le monde doit se sentir concerné par ce qui se passe.
Lors de l'audience, vous aviez évoqué une «machination». Vous maintenez?
Evidemment! Des séquestrations de patrons par des ouvriers, j'en ai déjà soutenues. Je ne me suis jamais caché derrière mon petit doigt pour le faire. Raison de plus pour nous croire quand on dit qu'elle n'a pas eu lieu. Mais en plus, on ne nous reproche pas n'importe quelle séquestration: il ne s'agit pas de la séquestration d'un directeur d'établissement qui aurait du pouvoir, mais de cadres qui n'ont même pas de pouvoir de décision. En plus de nous traiter de terroristes et de preneurs d'otages, on nous traite de lâches.
Ça paraît complètement dingue...
Ça paraît d'autant plus dingue que là, la justice n'a pas traîné pour faire un travail qui pour l'instant n'est pas juste. En moins d'un an, on a eu droit à quatre jours de procès et une condamnation qui tombe le 5 septembre. On est loin des vingt ans qu'a mis la justice pour s'occuper de Jacques Chirac, loin aussi du rythme qui est habituellement celui des juges quand il s'agit d'autres hommes politiques.
Savez-vous quand se déroulera l'appel ?
Il y en a probablement pour un an.
Faites-vous un lien entre cette condamnation et le fait que vous auriez pu de nouveau porter les couleurs du NPA à la présidentielle ?
[Rires] Non, non, j'en suis pas là. Je considère simplement qu'on a voulu faire un exemple. En pleine rentrée sociale, c'est un signal qu'on envoie. C'est l'autre versant des politiques de rigueur et d'austérité. Quand un gouvernement s'apprête à mener des politiques violentes et qu'il sait qu'elles vont déplaire et provoquer des mobilisations, on sait que pour les imposer il faudra passer en force. C'est dans ce contexte qu'on criminalise l'action syndicale.
Faites-vous un parallèle entre votre condamnation et celle des Continental ?
Oh que oui. Il y a de grandes similarités avec les Continental, comme avec le cas des marins corses et de beaucoup d'autres dont on a moins parlé. On n'est pas les premiers et je crains qu'on ne soit pas les derniers. D'où l'utilité d'une grande mobilisation unitaire pour dénoncer la casse sociale et syndicale.
http://www.liberation.fr/politiques/01012358070-besancenot-en-plus-de-nous-traiter-de-terroristes-on-nous-traite-de-laches
Condamné à 1.500 euros avec sursis pour une séquestration de cadres de
La Poste, l'ancien candidat du NPA à la présidentielle dénonce une
«machination».
Avec dix autres postiers, vous avez été condamné pour avoir séquestré des cadres de La Poste lors d'une occupation à Nanterre en 2010. Comment prenez-vous cette décision du tribunal?
Comme une injustice car nous sommes condamnés pour une séquestration qui n'a pas eu lieu. 1.500 euros avec sursis, ça peut paraître une petite sanction, mais il faut savoir que l'inscription au casier judiciaire peut avoir des conséquences graves pour un fonctionnaire. On considère que c'est tout simplement fait pour permettre à la direction de La Poste de nous licencier. C'est la première raison pour laquelle on a décidé de faire appel de cette condamnation. La deuxième, c'est la jurisprudence que ça laisse: aujourd'hui, un fait de grève, une occupation, peuvent être maquillés en séquestration. Tout le monde doit se sentir concerné par ce qui se passe.
Lors de l'audience, vous aviez évoqué une «machination». Vous maintenez?
Evidemment! Des séquestrations de patrons par des ouvriers, j'en ai déjà soutenues. Je ne me suis jamais caché derrière mon petit doigt pour le faire. Raison de plus pour nous croire quand on dit qu'elle n'a pas eu lieu. Mais en plus, on ne nous reproche pas n'importe quelle séquestration: il ne s'agit pas de la séquestration d'un directeur d'établissement qui aurait du pouvoir, mais de cadres qui n'ont même pas de pouvoir de décision. En plus de nous traiter de terroristes et de preneurs d'otages, on nous traite de lâches.
Ça paraît complètement dingue...
Ça paraît d'autant plus dingue que là, la justice n'a pas traîné pour faire un travail qui pour l'instant n'est pas juste. En moins d'un an, on a eu droit à quatre jours de procès et une condamnation qui tombe le 5 septembre. On est loin des vingt ans qu'a mis la justice pour s'occuper de Jacques Chirac, loin aussi du rythme qui est habituellement celui des juges quand il s'agit d'autres hommes politiques.
Savez-vous quand se déroulera l'appel ?
Il y en a probablement pour un an.
Faites-vous un lien entre cette condamnation et le fait que vous auriez pu de nouveau porter les couleurs du NPA à la présidentielle ?
[Rires] Non, non, j'en suis pas là. Je considère simplement qu'on a voulu faire un exemple. En pleine rentrée sociale, c'est un signal qu'on envoie. C'est l'autre versant des politiques de rigueur et d'austérité. Quand un gouvernement s'apprête à mener des politiques violentes et qu'il sait qu'elles vont déplaire et provoquer des mobilisations, on sait que pour les imposer il faudra passer en force. C'est dans ce contexte qu'on criminalise l'action syndicale.
Faites-vous un parallèle entre votre condamnation et celle des Continental ?
Oh que oui. Il y a de grandes similarités avec les Continental, comme avec le cas des marins corses et de beaucoup d'autres dont on a moins parlé. On n'est pas les premiers et je crains qu'on ne soit pas les derniers. D'où l'utilité d'une grande mobilisation unitaire pour dénoncer la casse sociale et syndicale.
http://www.liberation.fr/politiques/01012358070-besancenot-en-plus-de-nous-traiter-de-terroristes-on-nous-traite-de-laches