Les Anonymous et le printemps arabe
Alors que les média mainstream ont mis un temps fou à se rendre compte de ce qu’il se passait dans le monde arabe, les Anonymous ont répondu présent dès le départ.
Les Anonymous Tunisiens ont collaboré avec les autres au sein de l’
OpTunisia, une opération lancée dès le 2 janvier, moins de deux semaines après Sidibouzid, bien avant que la plupart des média occidentaux ne se décident à parler de quoi que ce soit.
«Nous nous sommes intéressés à la Tunisie à travers Wikileaks, dans un premier temps, mais au fur et à mesure que nous avons été rejoints par des Tunisiens, la problématique s’est centrée sur la censure qui s’y pratiquait, c’est comme cela que ça a démarré» racontait un Anonymous à Al Jazeera au beau milieu d’une attaque DDoS visant des sites gouvernementaux Tunisiens.
A mesure que les Anonymous réalisaient l’importance de ce qui était en train de se passer, et prenant conscience de l’omerta des média occidentaux, ils ont collaboré de plus en plus avec les dissidents Tunisiens pour les aider à partager des vidéos avec le reste du monde.
Anonymous a rapidement mis au point un «kit de secours» traduit en français et en arabe, informant les cyberdissidents sur la façon de préserver leur anonymat en ligne et les méthodes pour éviter d’être détectés sur internet par la cyberpolice de Ben Ali.
Ils ont utilisé leur intelligence collective pour développer un script greasemonkey, une extension de Firefox destinée à aider les Tunisiens à parer les attaques de phishing intensives opérées par le gouvernement Tunisien.
Après la Tunisie, l’intérêt porté par les Anonymous aux révolutions n’a jamais baissé.En Algérie, où l’usage de l’internet est plus limité et où l’adoption de Twitter est plus lente qu’en Tunisie,
OperationAlgeria n’a pas été un succès, tout comme les manifestations dans la rue.
Opération Egypte, pendant ce temps, a été lancé le 25 janvier à la demande d’activiste Egyptien. Cette opération est considérée par de nombreux Anonymous comme un franc succès. A l’image de l’opinion de la rue du Caire, il a été décidé de ne pas attaquer de média ou de promouvoir la violence.
Les Anonymous ont travaillé avec le groupe
Telecomix, un réseau de cyberactivistes qui utilisent des moyens légaux pour défendre la liberté d’expression, mettre en place des sites miroirs ou fabriquer des proxies afin d’aider les Egyptiens souhaitant accéder aux sites censurés par leur gouvernement. Ils sont même parfois passés au fax quand aucun autre moyen de communication n’était utilisable.
Durant les opérations Egyptienne et Tunisienne, l’humour noir n’a pas été oublié, comme quand les ambassades de ces pays ont été victimes d’un afflux massif de pizzas commandés à leur intention par les activistes.
En contraste, les canaux IRC consacrés à l
’OperationLybia a pris un ton plus militant, en particulier avant que l’OTAN n’impose une zone d’interdiction aérienne.
«Les combattants Libyens sont venus à la rencontre des Ano pour trouver une espace où ils se savaient à l’abri», explique un Anonymous, faisant allusion à la façon dont l’opposition Libyenne utilisait l’IRC comme un abri virtuel dès le début des soulèvements.
«Ils étaient très reconnaissants pour l’écoute qu’ils y trouvaient ainsi que l’aide apportée, même si nous avions des moyens limités» ajoute un autre Anonymous.
Plusieurs Anonymous interviewés à l’occasion de cet article reconnaissent que l’interaction d’Anonymous avec le monde arabe a changé la nature et la démographie de leur propre mouvement.
«Auparavant, je dirais que les Anonymous se répartissaient entre l’Amérique du Nord, l’Europe et l’Australie» explique un Ano, «mais depuis la rencontre d’Anonymous avec la Tunisie en particulier, beaucoup de nouveaux venus ont rejoint les rangs d’Anonymous, en provenance du monde musulman».
Anonymous, cependant, a des précédents quand il s’agit de rassembler des forces pour lutter contre un régime autoritaire. ‘
Operation Iran’ a été monté durant la révolution verte qui a secoué le pays en 2009 pour contester le résultat des élections présidentielles. Les cyberactivistes ont lancé un groupe afin de faire tomber un site où la tête d’opposants au régime était mise à prix, affichant leur photos aux yeux de tous.
Al Jazzera a parlé au fondateur du groupe Anonymous en Iran, qui explique que son groupe est composé d’une quinzaine d’individus, essentiellement issus de la diaspora Iranienne, qui sont rejoints à l’occasion d’opérations spéciales par des centaines d’autres.
«Nous n’acceptons pas de membre résidant en Iran du fait des risques» affirme-t-il dans une interview conduite par email. «Nous luttons pour la liberté d’expression et la libre circulation des idées en Iran».
Coleman affirme néanmoins que bien qu’il y ai eu des précédents, la Tunisie marque un tournant dans l’histoire d’Anonymous.
src: http://www.fhimt.com/2011/05/23/les-anonymous-et-le-printemps-arabe/
Acutellement Telecomix certainement soutenu par Anonymous s'occupent du cas de la Syrie.
Je ne crois pas à la légitimité de ces groupes sois disant sans commandement centralisé (un peu comme le mythe d'al quaida) , aux origines obscures et qui participent à la déstabilisation de gouvernements pour l'intérêt de puissances étrangères. Il faudrait être naif pour croire en ces héros virtuels.