Le Mouvement 5 étoiles pour les nuls
chiara- Nombre de messages : 47
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- Message n°1
Le Mouvement 5 étoiles pour les nuls
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- Message n°3
Qui est donc Beppe Grillo?
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- Message n°7
Movimento 5 Stelle au Parlement contre les lobby
5:31 "FUORI I MERCANTI DAL TEMPIO"
(chassez les marchands du temple)
C'est la phrase qu'on voit apparaître sur les bancs du Parlement du côté du Mouvement 5 étoiles pendant le discours de Giorgio SORIAL député au Parlement Mouvement 5 étoiles.
Quenelle magistrale!
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- Message n°8
Sorial consigne la photo du lobbyste
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- Message n°9
les lobby au Parlement
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- Message n°10
Carlo Sibilia, député du Mouvement 5 étoiles : « Nous n’avons plus confiance en la politique italienne »
lien article web
Il arrive immense et vous tend la main en vous invitant de l’autre à entrer dans son bureau dépouillé. A 27 ans, Carlo Sibilia est député du Mouvement 5 étoiles, le mouvement créé par Beppe Grillo et Gianroberto Casaleggio. Originaire d’Avellino, en Campanie (Naples), il est diplômé en biotechnologie et a étudié dans différents pays d’Europe.
Un vélo pliable rangé dans un coin de son bureau, il a tout du parfait grillino, jeune et écolo. « Rien ne m’aurait dit qu’un jour je finirai dans l’hémicycle », sourit-t-il. Et pourtant...
Séduit par la nouveauté 5 étoiles, il a commencé à fréquenter les Meetups, les plates-formes qui constituent le Mouvement, en 2006.
Il revient sur les sept premiers mois qu’il a passé à Montecitorio (siège des députés italiens) et les polémiques qui ont assailli le Mouvement de Beppe Grillo. Entretien.
Storitalia. Le Mouvement 5 étoiles a remporté 26% des voix lors des législatives italiennes de février dernier. Depuis, la gauche qui n’a pas obtenu une majorité absolue, gouverne avec le parti de Berlusconi. Aujourd’hui, nombreux sont ceux qui vous reprochent d’avoir fait le jeu du Cavaliere. Pourquoi avoir refusé une alliance avec la gauche au lendemain des législatives ?
Carlo Sibilia. Nous sommes au-delà de la traditionnelle partition droite-gauche. Le Mouvement 5 étoiles ne se retrouve plus dans ce schéma politique. Nous voulons créer quelque chose de nouveau qui le dépasse. [Lorsqu’au lendemain des élections législatives, la gauche a dû trouver un allié pour obtenir la majorité, ndlr], nous avons refusé pour plusieurs raisons.
Nous avons toujours dit que nous refuserions toute alliance, et ce bien avant les élections, parce que c’est un système politique dans lequel nous ne nous reconnaissons plus. Il était aussi normal et important pour nous de tenir nos promesses. Les électeurs qui ont voté pour nous, ont voté en âme et conscience. La cohérence est l’une de nos lignes directrices. Je n’ai pas d’idées préconçues sur les partis seulement, si nous regardons les quarante dernières années de politique italienne, aujourd’hui quel est le bilan ? Je dois constater malheureusement que ces institutions ont plus fait de mal à l’Italie qu’autre chose.
Deuxièmement, lorsque la gauche nous a demandé de lui accorder la confiance pour former son gouvernement, le chef de file du Parti démocratique s’est présenté devant nous avec une liste de huit points qu’il nous a promis de respecter, parmi lesquels la réforme de la loi électorale. A aucun moment, il ne nous a demandé de faire partie de son gouvernement. Si on nous avait proposé d’y entrer, nous aurions examiné cette proposition. Quelques mois plus tard, Pierluigi Bersani (qui a démissionné entre temps et a été remplacé par Enrico Letta) a reconnu à la fête de l’Unité qu’il n’aurait jamais fait alliance avec les Grillini.
C’est votre premier mandat de député. Tous les membres du Mouvement 5 étoiles sont issus de la société civile et n’ont exercé aucun mandat politique, comme c’est exigé dans le statut. Quel est votre sentiment en tant que novice politique, sept mois après être entré dans les Institutions ?
Il y a proprement un système, une structure qui nous gouverne. Les partis politiques dirigent le pays mais sont incapables de prendre leurs responsabilités. Le rapport avec les médias, aussi, sont très durs. Les médias ne doivent pas être « gentils », ce n’est pas ça le problème, mais ils doivent demander des comptes à tout le monde, pas seulement au Mouvement 5 étoiles.
Les Italiens manquent de liberté. Nous évoluons dans un système clos. Par exemple, nous avons le problème des « raccomandazioni », le piston. Cette situation fausse les rapports entre les gens avec notamment le risque que les gens ne soient pas recrutés par leur compétences ou encore qu’ils ne peuvent trouver du travail que parce qu’ils connaissent quelqu’un. Peut-on se sentir libre dans son travail ainsi ? Ce sont des mécanismes pernicieux qui régulent notre société. Nous voulons changer ça.
Le Mouvement 5 étoiles a pour slogan « tous égaux » et considère que les élus sont les portes-paroles des électeurs. Quelles sont vos relations avec la base ?
Je suis originaire d’Avellino (Naples) mais les gens m’appellent de toute l’Italie donc je me sens moins lié à mon territoire. Je parcours la Péninsule entière : la semaine dernière, j’étais à Benevento, l’autre à Chieti. En tant que député, je dois avoir une vision culturelle nationale. L’Italie a toujours eu du mal à se définir (en raison notamment de la distance entre le Nord et le Sud.) Tous les élus peuvent être en lien d’une région à l’autre, grâce à la plate-forme Meetup qui gère les groupes locaux. Les électeurs peuvent aussi donner leur avis.
Notre but est la démocratie directe mais nous sommes dans un système qui ne la prévoit pas ; alors nous lançons des initiatives comme cette application qui va permettre aux électeurs du Mouvement de participer à l’élaboration des lois. Evidemment, on ne peut pas consulter la toile tout le temps, cela dépend du thème abordé. Nous voulons aussi informer les électeurs. Prenons par exemple la réforme de la loi électorale : pour que les gens puissent choisir le système qui leur semble le plus juste, ils doivent savoir ce que signifie scrutin majoritaire, proportionnelle... Les choses se font progressivement.
Il y a quelques semaines, deux sénateurs du M5E ont fait passer un amendement supprimant le délit de clandestinité. Dans une note publiée sur le blog de Beppe Grillo, ce dernier et Gianroberto Casaleggio ont durement repris cette initiative, désavouant l’action de ces élus. Le post, très dur, expliquait notamment que si, pendant la période électorale, le M5E avait proposé de supprimer le délit de clandestinité, il aurait pris un pourcentage inférieur à 1%. Que s’est-il passé ?
L’amendement de Maurizio Buccarella, avocat sicilien de profession, et de Andrea Cioffi, un ingénieur qui a travaillé en Afghanistan, était respectable car ces deux députés sont très compétents ou au moins ont de l’expérience concernant les problématiques liées à l’immigration. Cependant, ce thème est trop sensible pour que la base ne soit pas consultée. Il faut que les gens s’expriment sur le sujet.
Les thématiques sensibles comme l’immigration, comme l’euthanasie, ce sont des problématiques qui influent radicalement sur le pays. Il est normal que les gens donnent leur avis. Concernant les sénateurs, par exemple, moi j’étais d’accord avec eux. Mais sur ce point, je ne me sens pas de prendre une décision pour la base. Il faut que ce soit préalablement discuté.
On reproche souvent au Mouvement 5 étoiles d’être radical, critiquant les élus des partis traditionnels, allant même les appeler « Ladri » (voleurs). Les deux-tiers des électeurs ne partagent pas pourtant votre vision de la politique...
Je suis convaincu que le système des partis est fini... Il n’est plus adapté à notre pays. En tout cas, il ne me correspond plus. Et comme moi, aux millions d’Italiens qui ont voté 5 étoiles. Par exemple, les partis disent avoir besoin d’argent pour faire de la politique ; nous nous appuyons sur le bénévolat, nous refusons les remboursements électoraux.
Nous avons laissé dans les caisses publiques les 42 millions d’euros que l’Etat nous aurait reversé pour les frais de campagne. Nous restituons une partie de nos salaires. Pour l’instant, il s’agit d’1,5 million d’euros. Nous avons demandé à créer un fonds pour les PME afin que celles en difficultés puissent utiliser cet argent. Le fonds devrait bientôt être ouvert. Les partis doivent se rendre compte qu’ils ne peuvent plus vivre de la politique, que ce n’est pas un métier à vie. Les gens pensent aussi que nous sommes soumis à Beppe Grillo. C’est absurde, comme si j’attendais qu’il me donne le feu vert pour voter.
Quel est justement le rôle de Beppe Grillo ?
Beppe nous aide au niveau communication. S’il n’y avait pas eu Grillo, qui aurait parlé de nous ? Qui serait informé de ce que nous faisons ? Sans Grillo, pas de mégaphone ! Nous n’aurions jamais pris tous ces votes. Beppe est le « portail » qui nous permet de communiquer. Mais il n’est pas tout.
Prenez par exemple, les incinérateurs de déchets, c’est l’une de nos grandes batailles. Nous avons communiqué sur le sujet avec des rapports scientifiques, avec des experts... Je comprends que ce soit difficile de s’orienter dans le M5E. Grillo est libre d’écrire ce qu’il veut. Mais on peut se connecter sur le site du M5E. Moi je me demande toujours pourquoi on est plus curieux de ce qui se fait dans le M5E. Les autres partis font-ils la même chose ? Pouvez-vous savoir ce qu’ils font de l’argent public ?
Vous n’hésitez pas à appeler vos collègues « voleurs », vous grimpez pour protester sur le toit de la chambre des députés, vous attirant les foudres de la présidence de la chambre des députés. Votre comportement est très critiqué, pourquoi agissez-vous ainsi ?
Nous multiplions les actions physiques. Ça a été le cas, notamment concernant la Constitution et notamment la réforme l’article 138, article qui permet de modifier la Constitution. 42 sages ont été chargés de modifier cet article. Cinq d’entre eux sont soupçonnés d’avoir exercé le favoritisme lors d’examens universitaires et d’avoir offert des diplômes à certains de leurs étudiants. Et ce sont ces personnes que l’on charge de modifier la Constitution ? Ce sont des choses très graves.
Nous sommes allés sur le toit de la chambre des députés, nous avons été fortement critiqués. Mais c’était un acte désespéré. Entendre le président de la République dire que nous ne faisons rien pour les gens, c’est vraiment dur. Je ne vois pas comment répondre, que dire. Peu après la condamnation de Berlusconi et l’ouverture d’une procédure de destitution, le président de la République parle d’amnistie pour désengorger les prisons. Je pense qu’au regard de l’histoire politique italienne et de ces vingt dernières années, les Italiens sont en droit de se poser la question sur le pourquoi de ces amnisties. Nous n’avons plus confiance en la politique italienne.
Il arrive immense et vous tend la main en vous invitant de l’autre à entrer dans son bureau dépouillé. A 27 ans, Carlo Sibilia est député du Mouvement 5 étoiles, le mouvement créé par Beppe Grillo et Gianroberto Casaleggio. Originaire d’Avellino, en Campanie (Naples), il est diplômé en biotechnologie et a étudié dans différents pays d’Europe.
Un vélo pliable rangé dans un coin de son bureau, il a tout du parfait grillino, jeune et écolo. « Rien ne m’aurait dit qu’un jour je finirai dans l’hémicycle », sourit-t-il. Et pourtant...
Séduit par la nouveauté 5 étoiles, il a commencé à fréquenter les Meetups, les plates-formes qui constituent le Mouvement, en 2006.
Il revient sur les sept premiers mois qu’il a passé à Montecitorio (siège des députés italiens) et les polémiques qui ont assailli le Mouvement de Beppe Grillo. Entretien.
Storitalia. Le Mouvement 5 étoiles a remporté 26% des voix lors des législatives italiennes de février dernier. Depuis, la gauche qui n’a pas obtenu une majorité absolue, gouverne avec le parti de Berlusconi. Aujourd’hui, nombreux sont ceux qui vous reprochent d’avoir fait le jeu du Cavaliere. Pourquoi avoir refusé une alliance avec la gauche au lendemain des législatives ?
Carlo Sibilia. Nous sommes au-delà de la traditionnelle partition droite-gauche. Le Mouvement 5 étoiles ne se retrouve plus dans ce schéma politique. Nous voulons créer quelque chose de nouveau qui le dépasse. [Lorsqu’au lendemain des élections législatives, la gauche a dû trouver un allié pour obtenir la majorité, ndlr], nous avons refusé pour plusieurs raisons.
Nous avons toujours dit que nous refuserions toute alliance, et ce bien avant les élections, parce que c’est un système politique dans lequel nous ne nous reconnaissons plus. Il était aussi normal et important pour nous de tenir nos promesses. Les électeurs qui ont voté pour nous, ont voté en âme et conscience. La cohérence est l’une de nos lignes directrices. Je n’ai pas d’idées préconçues sur les partis seulement, si nous regardons les quarante dernières années de politique italienne, aujourd’hui quel est le bilan ? Je dois constater malheureusement que ces institutions ont plus fait de mal à l’Italie qu’autre chose.
Deuxièmement, lorsque la gauche nous a demandé de lui accorder la confiance pour former son gouvernement, le chef de file du Parti démocratique s’est présenté devant nous avec une liste de huit points qu’il nous a promis de respecter, parmi lesquels la réforme de la loi électorale. A aucun moment, il ne nous a demandé de faire partie de son gouvernement. Si on nous avait proposé d’y entrer, nous aurions examiné cette proposition. Quelques mois plus tard, Pierluigi Bersani (qui a démissionné entre temps et a été remplacé par Enrico Letta) a reconnu à la fête de l’Unité qu’il n’aurait jamais fait alliance avec les Grillini.
C’est votre premier mandat de député. Tous les membres du Mouvement 5 étoiles sont issus de la société civile et n’ont exercé aucun mandat politique, comme c’est exigé dans le statut. Quel est votre sentiment en tant que novice politique, sept mois après être entré dans les Institutions ?
Il y a proprement un système, une structure qui nous gouverne. Les partis politiques dirigent le pays mais sont incapables de prendre leurs responsabilités. Le rapport avec les médias, aussi, sont très durs. Les médias ne doivent pas être « gentils », ce n’est pas ça le problème, mais ils doivent demander des comptes à tout le monde, pas seulement au Mouvement 5 étoiles.
Les Italiens manquent de liberté. Nous évoluons dans un système clos. Par exemple, nous avons le problème des « raccomandazioni », le piston. Cette situation fausse les rapports entre les gens avec notamment le risque que les gens ne soient pas recrutés par leur compétences ou encore qu’ils ne peuvent trouver du travail que parce qu’ils connaissent quelqu’un. Peut-on se sentir libre dans son travail ainsi ? Ce sont des mécanismes pernicieux qui régulent notre société. Nous voulons changer ça.
Le Mouvement 5 étoiles a pour slogan « tous égaux » et considère que les élus sont les portes-paroles des électeurs. Quelles sont vos relations avec la base ?
Je suis originaire d’Avellino (Naples) mais les gens m’appellent de toute l’Italie donc je me sens moins lié à mon territoire. Je parcours la Péninsule entière : la semaine dernière, j’étais à Benevento, l’autre à Chieti. En tant que député, je dois avoir une vision culturelle nationale. L’Italie a toujours eu du mal à se définir (en raison notamment de la distance entre le Nord et le Sud.) Tous les élus peuvent être en lien d’une région à l’autre, grâce à la plate-forme Meetup qui gère les groupes locaux. Les électeurs peuvent aussi donner leur avis.
Notre but est la démocratie directe mais nous sommes dans un système qui ne la prévoit pas ; alors nous lançons des initiatives comme cette application qui va permettre aux électeurs du Mouvement de participer à l’élaboration des lois. Evidemment, on ne peut pas consulter la toile tout le temps, cela dépend du thème abordé. Nous voulons aussi informer les électeurs. Prenons par exemple la réforme de la loi électorale : pour que les gens puissent choisir le système qui leur semble le plus juste, ils doivent savoir ce que signifie scrutin majoritaire, proportionnelle... Les choses se font progressivement.
Il y a quelques semaines, deux sénateurs du M5E ont fait passer un amendement supprimant le délit de clandestinité. Dans une note publiée sur le blog de Beppe Grillo, ce dernier et Gianroberto Casaleggio ont durement repris cette initiative, désavouant l’action de ces élus. Le post, très dur, expliquait notamment que si, pendant la période électorale, le M5E avait proposé de supprimer le délit de clandestinité, il aurait pris un pourcentage inférieur à 1%. Que s’est-il passé ?
L’amendement de Maurizio Buccarella, avocat sicilien de profession, et de Andrea Cioffi, un ingénieur qui a travaillé en Afghanistan, était respectable car ces deux députés sont très compétents ou au moins ont de l’expérience concernant les problématiques liées à l’immigration. Cependant, ce thème est trop sensible pour que la base ne soit pas consultée. Il faut que les gens s’expriment sur le sujet.
Les thématiques sensibles comme l’immigration, comme l’euthanasie, ce sont des problématiques qui influent radicalement sur le pays. Il est normal que les gens donnent leur avis. Concernant les sénateurs, par exemple, moi j’étais d’accord avec eux. Mais sur ce point, je ne me sens pas de prendre une décision pour la base. Il faut que ce soit préalablement discuté.
On reproche souvent au Mouvement 5 étoiles d’être radical, critiquant les élus des partis traditionnels, allant même les appeler « Ladri » (voleurs). Les deux-tiers des électeurs ne partagent pas pourtant votre vision de la politique...
Je suis convaincu que le système des partis est fini... Il n’est plus adapté à notre pays. En tout cas, il ne me correspond plus. Et comme moi, aux millions d’Italiens qui ont voté 5 étoiles. Par exemple, les partis disent avoir besoin d’argent pour faire de la politique ; nous nous appuyons sur le bénévolat, nous refusons les remboursements électoraux.
Nous avons laissé dans les caisses publiques les 42 millions d’euros que l’Etat nous aurait reversé pour les frais de campagne. Nous restituons une partie de nos salaires. Pour l’instant, il s’agit d’1,5 million d’euros. Nous avons demandé à créer un fonds pour les PME afin que celles en difficultés puissent utiliser cet argent. Le fonds devrait bientôt être ouvert. Les partis doivent se rendre compte qu’ils ne peuvent plus vivre de la politique, que ce n’est pas un métier à vie. Les gens pensent aussi que nous sommes soumis à Beppe Grillo. C’est absurde, comme si j’attendais qu’il me donne le feu vert pour voter.
Quel est justement le rôle de Beppe Grillo ?
Beppe nous aide au niveau communication. S’il n’y avait pas eu Grillo, qui aurait parlé de nous ? Qui serait informé de ce que nous faisons ? Sans Grillo, pas de mégaphone ! Nous n’aurions jamais pris tous ces votes. Beppe est le « portail » qui nous permet de communiquer. Mais il n’est pas tout.
Prenez par exemple, les incinérateurs de déchets, c’est l’une de nos grandes batailles. Nous avons communiqué sur le sujet avec des rapports scientifiques, avec des experts... Je comprends que ce soit difficile de s’orienter dans le M5E. Grillo est libre d’écrire ce qu’il veut. Mais on peut se connecter sur le site du M5E. Moi je me demande toujours pourquoi on est plus curieux de ce qui se fait dans le M5E. Les autres partis font-ils la même chose ? Pouvez-vous savoir ce qu’ils font de l’argent public ?
Vous n’hésitez pas à appeler vos collègues « voleurs », vous grimpez pour protester sur le toit de la chambre des députés, vous attirant les foudres de la présidence de la chambre des députés. Votre comportement est très critiqué, pourquoi agissez-vous ainsi ?
Nous multiplions les actions physiques. Ça a été le cas, notamment concernant la Constitution et notamment la réforme l’article 138, article qui permet de modifier la Constitution. 42 sages ont été chargés de modifier cet article. Cinq d’entre eux sont soupçonnés d’avoir exercé le favoritisme lors d’examens universitaires et d’avoir offert des diplômes à certains de leurs étudiants. Et ce sont ces personnes que l’on charge de modifier la Constitution ? Ce sont des choses très graves.
Nous sommes allés sur le toit de la chambre des députés, nous avons été fortement critiqués. Mais c’était un acte désespéré. Entendre le président de la République dire que nous ne faisons rien pour les gens, c’est vraiment dur. Je ne vois pas comment répondre, que dire. Peu après la condamnation de Berlusconi et l’ouverture d’une procédure de destitution, le président de la République parle d’amnistie pour désengorger les prisons. Je pense qu’au regard de l’histoire politique italienne et de ces vingt dernières années, les Italiens sont en droit de se poser la question sur le pourquoi de ces amnisties. Nous n’avons plus confiance en la politique italienne.