La chasse aux manifestants du diner du Siècle...
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Lucx- Nombre de messages : 102
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nex- Modérateur
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Ce qui s'est passé le 22 juin dernier (dîner du Siècle) devant l'Automobile Club de France devrait en faire bondir plus d'un plus d'une..... On sait sous quel régime nous sommes mais cet "incident" révèle une fois de plus que la contestation est acceptable quand c'est les syndicats qui ménent le bal et que toucher aux zones sensibles, pointer du doigt ce qu'un Besancenot ne fera jamais, là, c'est 10 CRS sur une femme ayant une caméra à la main..... TOUT EST LA
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Si le scandale vient de la vérité, il faut supporter le scandale plutôt qu'abandonner la vérité
Saint Grégoire le Grand
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Le Club "Le Siècle", Première Société Secrète de France -
Serge de Beketch. (Radio courtoisie, 07/04/1993)
http://fr.gloria.tv/?media=190290Serge de Beketch. (Radio courtoisie, 07/04/1993)
Présentation du club oligarchique sectaire français "Le Siècle" sur Radio Courtoisie par Serge de Beketch & Emmanuel Ratier.
Une discussion à l'occasion de la parution de E. Ratier:
- Au Coeur du Pouvoir, Enquête sur le Club le plus puissant de France, Facta, Paris, 1996, 589 p., ISBN: 2-9508318-3-4.
Club créé vers 1944/45, plouto-endogamique, tenu secret jusqu'en 1977 où le journal L'Humanité divulgue au grand jour son existence et que nos politicards actuels feignent ne découvrir qu'aujourd'hui, en 2010.
Ratier publie tous les 15 jours Faits & Documents - Lettre d'Informations Confidentielles, répertoriant l'actualité des sociétés secrètes, des lobbies, des magouilles et des C.V. cachés de nos politiciens français.
Date : Me. 7 Avril 1993.
Invité : Emmanuel Ratier.
Présentation : Serge de Beketch.
Emission : Le Libre Journal.
Source : Radio Courtoisie.
Télécharger cette émission au format MP3 (2 sites au choix par sécurité):
www.megaupload.com/?d=CCRJ3KXE
www.mediafire.com/?l3x9pl0h0eo8c3q
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Comment Le Siècle « rackette » (et manipule) la politique française
Une poignée de gourous de la Com’ perçoivent de généreuses »cotisations » pour que leurs clients du gouvernement n’aient pas « les oreilles qui sifflent lors du dîner du club Le Siècle ». Un exemple simple de la mécanique utilisée par ce club mondialiste pour influer sur la vie politico médiatique française, sans oublier, pour certains, de se remplir les poches au passage.
Le Club Le Siècle, n’est bien sûr qu’un simple « club de réflexion » au sein duquel les gens riches et de pouvoir peuvent discuter tranquillement en bonne compagnie. Cette version, nous la connaissons tous, c’est celle qui nous est seriné par les médias officiels lorsqu’ils sont contraints de se prononcer sur ce mystérieux club. Circulez y a rien à voir, aucune atteinte à la « souveraineté » ou à ce qu’on appelle la Démocratie. Pas du tout. Par contre, ces mêmes médias officiels parfois lâchent des « pépites ». Par inadvertance, ignorance ? Difficile de savoir, en tout cas le très consensuel hebdomadaire Marianne, dont les journalistes sont pourtant peu suspects d’être d’odieux « conspirationnistes » (des sombres individus classés au rang « d’ennemis de la Démocratie » par le très respecté Laurent Joffrin du non moins respectable Libération/Rothschild).
C’est ainsi qu’au détour d’un inoffensif article sur les sondages « coûteux remèdes pour les ministres impopulaires » (publié dans le numéro 763 du 3 au 9 décembre), nous apprenons la parution fin octobre d’un référé de la Cour des Comptes qui détaille les factures que des « experts en communication » adressent aux services de presse du gouvernement, de l’Elysée ou de différents ministres. Des notes pour le moins salées puisque l’ardoise globale représente la modique somme de plus de 600 millions d’euros. Un gâteau que les manitous de la Com’ parisienne se partagent goulumment. Jugez plutôt, le cabinet de conseil en communication Pierre Giacometti et associés s’empoche 1 934 335 roros, et ce pour les seules factures « mal justifiées », c’est à dire qu’il en a d’autres « en règle »…
Mais alors la question que tout le monde se pose, c’est pourquoi dépenser autant ? Quel est ce service ? Cette excellence que l’on loue ainsi à prix d’or ?
Sur les factures, des noms aux consonances »ésotériques » pour le profane : « document stratégique semestriel », « recommandation sur la stratégie et sur les outils RP on/off line », « notes mensuelles d’analyses de perception et de conseil en stratégie globale ».
Derrière ce charabia se cache en réalité plus « occulte » encore. Car ces tarifs exorbitants ne servent pas uniquement à sortir les politiques de l’impasse lorsqu’une réforme passe mal dans l’opinion, et que celle ci a , selon la terminologie consacrée, besoin d’un « peu de pédagogie ». Non, il s’agit en fait d’une sorte de « dîme » prélevée aux acteurs de la vie politique, car dans le même article on apprend avec délice que les communicants « estampillés Euro-RSCG, Publicis ou TBWA, ont ainsi le pouvoir, moyennant finance, de créer un buzz positif autour d’un ministre. »On peut toujours refuser de cotiser, raconte, a contrario, un ancien ministre, mais alors il faut s’attendre à avoir les oreilles qui sifflent à l’heure ou dînent les membres du club Le Siècle ».
Ainsi en résumant, les gourous de la Com’, membres éminents du Siècle, s’ils ne reçoivent pas leur « cotisation » des hommes politiques, massacrent les projets de ces derniers, entre le plat de résistance et le dessert de ces agapes mondialistes.
On comprend ainsi mieux où se situe le centre de gravité de la politique française. Ou les « buzz » se font et se défont, ou l’on choisit qui va monter, ou descendre, et surtout où l’on vient biberonner les dernières instructions des mondialistes qui seront ensuite données en pâture au public par le truchement des médias inféodés. Une démocratie en « circuit fermé », dans la grande tradition maçonnique, dont Le Siècle est un peu la « super loge », celle ou se construit le « »Temple » d’une France complément dissoute dans le Mondialisme.
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L'annuaire 2010 du club "Le Siècle" - L'abcédédaire d'une République bananière
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L'équipe de Méridien Zéro recevait le 28 novembre dernier, Emmanuel Ratier le grand spécialiste du "Dîner du Siècle", cette antre de la non-démocratie. Emmanuel Ratier est le seul à ce jour à avoir publier un ouvrage de plus de 500 pages sur le sujet (Au cœur du pouvoir : enquête sur le club le plus puissant de France, Facta, Paris, 1996, 589 p.)
Une mise à jour de cet ouvrage est d'ailleurs attendu pour bientôt.
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Emmanuel Ratier sur le Siècle
"Cette émission était spécialement consacrée aux centres de pouvoir (clubs, loges, réseaux, coteries, lobbies...) et axée plus particulièrement autour du club "Le Siècle". Pour l'occasion, Méridien Zéro recevait le spécialiste du sujet en la personne d'Emmanuel RATIER (journaliste, écrivain et éditeur). Le Lt. STURM était à la barre accompagné du matelot confirmé Eugène KRAMPON et du mousse Docteur G."
(Copyright © 2010 Meridien Zero, Radio Bandiera Nera).
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Sois sage et tais-toi : Bienvenue en Oligarchie Française
Il y a des jours comme ça, on se demande si il n’existe vraiment pas un oeil qui voit tout. En cette journée du mercredi du 22 juin 2011, j’ai pu me poser cette question lorsque la providence est venue frapper à ma porte. J’avais eu en effet l’occasion d’échanger avec un de nos plus cher et fidèle lecteurs sur la page Facebook de Lo Sai France, au sujet des contenus développés par notre fine équipe de rédacteurs. Il nous était reproché, à très juste titre, de passer trop de temps a relayer des contenus déjà existants et de trop peu nous consacrer a la production de nos propres analyses et supports. Cher ED, je crois que ce jour là, tes souhaits ont été entendus. En effet, le soir même, j’ai pu assister à un événement totalement surréaliste qui fait l’objet de cet article aujourd’hui. Comme d’habitude, je me suis rendu a mon rendez-vous habituel Place de la Concorde à Paris, face à l’Automobile Club de France, comme tous les quatrièmes mercredis de chaque mois, au trop méconnu « Diner du Siècle », au cours duquel j’ai pu prendre part aux événements que je vais vous relater maintenant.
« Le Siècle » est la matrice de la pensée unique
« Il n’existe qu’une seule source grand public pour connaître Le Siècle, le club élitiste qui regroupe les personnalités les plus puissantes de France : le travail d’Emmanuel Ratier. Ce qu’il écrit est confirmé par les témoignages que nous avons recueillis et par les annuaires internes que nous avons consultés. Cependant, cet auteur a très mauvaise presse et si tous les politologues utilisent ses ouvrages, aucun n’ose les citer. Pour en savoir plus, rien ne vaut d’interroger l’homme qui a le plus étudié le sujet. »
Extrait d’un entretien réalisé par Thierry Meyssan avec Emmanuel Rastier, auteur du livre « Au cœur du pouvoir : Enquête sur le club le plus puissant de France« , publié le 18 juin 2011 sur le Réseau Votraire
Lire l'article !
Une zone de non droit
Nous étions donc face à l’Automobile Club de France avec quatre de mes amis. Il n’y avait pas plus de monde, que ce soit en terme de manifestants qu’en terme d’effectifs policiers. En effet, il faut préciser que d’habitude, la Préfecture de Police mobilise à peu près un fourgon de Gardes Républicains par manifestant, le tout bien évidemment aux frais du contribuable, afin d’encadrer et « sécuriser » une réunion privée d’un club secret. Par définition, cet événement privé n’a donc absolument aucun caractère officiel justifiant de tels déploiements de moyens, ni de telles dépenses du denier public.
Une absence totale de mobilisation
Quatre manifestants au total, nous, et aucun policier, ou presque. Nous nous sommes posés beaucoup de questions en arrivant, nous nous sommes demandés si la réunion de ce mois-ci n’avait pas été annulée ou déplacée aux vues de l’absence totale d’un dispositif de sécurité tel que nous avions l’habitude de le voir. Nous nous sommes vite rendus compte qu’il n’en était rien, dès lors que nous avons vu les premiers convives arriver sur les lieux. Alors pourquoi une telle absence ? Simple ! Il est colporté partout sur la toile que le Club du Siècle se retrouver chaque « dernier » mercredi de chaque mois. Or, en réalité, il s’agit de chaque quatrième mercredi de chaque mois. Le mois de Juin en comporte cinq.
Après vérification, il s’avère que des événements étaient prévus pour la réunion du Siècle en Juin. Des rassemblements étaient bien planifiés, mais le 29, soit le dernier mercredi du mois de Juin, et non le quatrième, le 22, ce jour fatidique ou le destin a frappé, et c’est le cas de le dire ! Ceci explique aussi pourquoi aucune force policière n’était présente, aucune manifestation n’étant ouvertement programmée sur Internet. A ce sujet, je tiens à rappeler à tous ceux qui se mobilisent contre le Siècle, vous qui comme nous militez pour une information juste et entière, je tiens à vous rappeler à tous, si l’on tiens à être en accord avec son propre combat, qu’il est important de se renseigner correctement, de confronter, vérifier, et valider les informations collectées…
Une réaction démesurée
Postés à proximité de l’Automobile Club, juste à côté de l’entrée, nous avons vu un homme téléphoner en nous regardant. 10 minutes plus tard, deux policiers en civil sont apparus, continuant à nous regarder talkie-walkie à la main. Cinq minutes après, un bus de CRS « spécial manifestants » est arrivé. Nous l’avons contemplé passer pour aller se garer à l’écart de la Place de la Concorde. Ce sont ensuite cinq fourgons remplis de Gardes Républicains qui sont arrivées pour se stationner dans la rue Royale à proximité de notre lieu de « rassemblement ».
Nous avons décidé de bouger pour nous poster en face. L’un d’entre nous est parti se mettre un peu à l’écart pour filmer les convives qui commençaient à arriver à pieds, en taxi ou en métro. Nous n’étions plus que trois, deux amis, un homme et une femme, et moi-même. Nous les appellerons par des pseudonymes afin de respecter leur anonymat : Carla et Nicolas. Nicolas a décidé de sortir une pancarte faite maison, un bout de carton sur lequel était inscrit au marqueur : « L’oligarchie, ça suffit ! ». Il a brandi son panneau face aux invités du diner qui arrivaient en masse, à l’homme qui téléphonait en nous regardant, ainsi qu’aux deux policiers en civil qui venaient de le rejoindre. Cela a eu pour effet d’attirer l’attention des passants qui regardaient d’un oeil intrigué « cet original » brandissant son panneau. Les deux policiers en civil se sont immédiatement dirigés vers nous pour nous demander poliment de nous disperser, tout en nous rappelant la loi sur les rassemblements. Au delà de deux personnes, c’est un rassemblement illicite aux yeux de la loi. Bien évidemment, rassurez-vous, vous avez (encore) le droit de circuler en famille sans être inquiété… C’est la pancarte en carton a aggravé notre cas.
Nous avons discuté un moment avec les policiers, très charmants, à qui nous expliquions que nous comprenions, que nous respections leur travail, mais que nous étions ici car nous protestions contre cette réunion dangereuse pour l’intérêt général de citoyens comme nous. Une vieille dame est arrivée, qui savait pourquoi nous étions ici. Elle avait connaissance de l’existence du Club du Siècle, et elle a soutenu notre action auprès des gardiens de la paix. Face à leur insistance, nous pressant de ne plus rester sur le trottoir que nous « occupions » face au bâtiment, nous avons dit aux policiers que nous partions. Nicolas a alors demandé « si je vais seul sur le trottoir en face, seul sans ma pancarte, ça va alors ? » et il s’est écarté après leur réponse positive.
Nous nous sommes donc dispersés, Carla et moi-même sur le trottoir interdit, nous étions restés discuter avec la vieille dame, et Nicolas à l’écart, qui expliquait ce qu’était « l’oligarchie » aux passants curieux qui se demandaient ce qu’il se passait.
A trois c’est un rassemblement illicite, à moins, non
Ce n’est pas moi qui l’invente, c’est la loi. Nous sommes restés avec Carla discuter avec la petite dame deux à trois minutes, c’est alors que nous avons vu un groupe d’une quinzaine de CRS arriver sur nous nous sommant de nous disperser. Nous leur avons dit qu’on ne faisait rien de mal, que nous discutions présentement avec la dame tranquillement sur le trottoir, et que nous partions. Sans nous laisser le temps d’avancer de nous-même, ils se sont mis en demi cercle autour de nous et se sont mis à avancer tout en nous poussant. Nous avancions donc (pas d’autre choix) et obtempérions.
« Allez-allez ! Je vais vous faire mal ! »
C’est alors que Carla a reçu un coup de matraque sur l’épaule. Elle s’est mise à crier sur le responsable du coup : « Hey, pourquoi vous me tapez ? Il m’a fait mal là ! », ce à quoi l’homme a répondu « Allé allé ! Je vais vous faire mal, vous allez voir, je vais vous faire mal ! ».
L’un de ses collègues m’a demandé de la tenir et de l’écarter ce que j’ai fait. Enfin disons que j’ai essayé. Ils continuaient d’avancer et de nous pousser, mais plus devant nous, sur le côté. Nous nous sommes ainsi retrouvé collés à des barrières de travaux pour finir totalement encerclé et bloqués. A ce moment là Carla n’a pu contenir sa colère et son énervement. Elle a craché sur l’épaule de l’homme qui la menaçait de lui faire mal, tandis que j’essayais de la retenir.
« C’est bon, on enlève »
Je n’ai pas eu le temps de comprendre ce qu’il nous arrivait dès lors que j’ai entendu cette phrase prononcée par un agent de l’Etat derrière moi. Le CRS qui me faisait face m’a envoyé son poing en plein visage, poing dont je garde encore une trace à l’heure ou j’écris ce témoignage. Non suffisant, peut-être ai-je l’air dangereusement vif, fort et musclé, j’ai aussi eu droit à un grand coup de genou dans les parties. Tandis que les agents placés derrière moi me tiraient violemment par le sac à dos, ceux de devant m’ont poussé pour me retrouver ainsi plaqué à terre. Je ne me suis à aucun moment débattu. Ils m’ont « maitrisé » et relevé. J’ai alors vu Carla à terre avec trois ou quatre gardiens de la paix la maintenant à terre de tous leurs poids. Ils avaient posé leurs genoux sur elle pour la maintenir au sol le temps de lui passer les menottes. Elle hurlait de douleur, de rage et de peur.
Ils nous ont amené à l’écart, à l’entrée du parc qui fait face à l’ambassade des Etats-Unis, à proximité du lieu de notre interpellation. Après une fouille rapide, un fourgon est arrivée. Je pensais qu’elle allait nous conduire au poste, il n’en a rien été. Le véhicule s’est contenté de bloquer la circulation de l’avenue Gabriel Peri le temps qu’un bus arrive. Oui, un bus, ce même bus que nous avions vu arriver auparavant. Un véhicule immense pouvant contenir plusieurs dizaines de personnes, pour nous, rien que pour nous, Carla et moi. Nous avons été installés à l’intérieur et conduits au commissariat du 8ème arrondissement.
« Vous savez ce que vous êtes dans la société ? »
« Vous n’êtes rien ! Qu’est ce que vous nous faites chier petites merdes, va ! ». Voici ce à quoi nous avons eu droit pendant le trajet. Fouille, suppression des supports vidéos et photo de mon téléphone mobile, et monologue agressif à notre encontre. Ce même homme qui tout à l’heure avait menacé de faire mal à Carla pendant l’interpellation nous tenait un discours des plus aberrants selon nous, en tout cas agressif. Nous comprenions son énervement, nous comprenions que le fait de mobiliser des forces de l’ordre pour un rassemblement illicite puisse énerver, mais nous ne comprenions pas une telle agressivité. Voilà pourquoi nous avons préféré finir par nous taire durant tout ce long trajet, à écouter le bras armé du gouvernement nous rappeler ce que nous étions aux yeux de la société et du pouvoir… Rien, des moins que rien, « des merdes » selon lui. Nous le savions bien, c’est justement ce pourquoi nous étions là.
Au SAIP du 210 rue du Faubourg Saint-Honoré
Nous avons été reçu dans ce commissariat du 8ème par des gardiens de la paix fort sympathiques, et surtout, visiblement très courageux. En effet, non contents de passer leurs journées ces temps-ci à auditionner de plus en plus de manifestants comme nous, ils doivent exercer leur fonction difficile dans des locaux délabrés, inadaptés, et équipés d’un mobilier et de matériel datant des années 70, usés et abimés.
Des ordres passés en direct
Pendant mon audition, l’agent des forces de l’ordre qui s’occupait de moi, quand je lui ai demandé si il ne trouvait pas tout ça disproportionné, m’a expliqué pourquoi une telle démonstration de force pour deux personnes. Il faut dissuader les passants de se mobiliser pour venir en aide aux personnes interpelées, et ceci dans le but d’éviter tout débordement. Lorsque je lui ai demandé si une telle violence était justifiée, cette même personne m’a expliqué que les CRS avaient deux modes d’action : « encadrement, protection » et « dispersion ». Ce soir là, ils étaient en mode « dispersion », tels que l’ordre leur en avait été donné en direct. Oui, en direct, et pour cause. L’homme dont je vous parlait en début d’article était visiblement un commissaire de Police, présent à l’Automobile Club ce soir là. D’après ce que l’on m’a dit au commissariat, ce serait l’homme au téléphone, dont je parlais au début de ce témoignage, qui aurait appelé les forces de Sécurité Républicaine et qui aurait leur aurait donné l’ordre de nous « disperser ».
Une audition aux parties « très indiscrètes »
Lors de l’audition, après les questions relatives à mon état civil, l’agent de police m’a indiqué qu’il allait passer maintenant aux « questions indiscrètes ». Les renseignements demandés étaient étrangement détaillés (de l’état civil à la situation familiale, passant par l’adresse, position exacte de l’appartement, montant du loyer, nom du propriétaire, jusqu’à l’emploi, avec le nom de l’employeur, l’adresse, le montant du salaire, etc etc). Comme au sujet des conditions de notre interpellation, j’ai demandé si tout cela n’était pas un peu disproportionné : d’accord avec moi, le gardien de la paix m’a indiqué que « c’est pour constituer une base de données, et calculer directement l’amende au plus juste et en direct en cas de condamnation ».
Je suis sorti du poste aux alentours de 23H, Carla est restée en garde à vue pour 24 heures du fait de « l’agression » qu’elle aurait commise à l’encontre du CRS qui l’avait brusquée pendant l’interpellation.
Outrage et agression envers un agent des forces de l’ordre
C’est le motif pour laquelle elle a été gardée. Mise en geôle après mon départ du poste, elle a été visitée par un avocat commis d’office à 4H du matin, puis conduite à sa demande à l’hôpital Dieu sur l’Île de la Cité afin de vérifier son état de santé et de constater ses blessures. Elle a été relâchée le lendemain, jeudi 23 juin 2011 aux alentours de 17H30, après une nuit blanche dans une cellule sale et sans confort, même minimum. A l’heure ou je vous écris, elle est convoquée ce jour pour une confrontation avec le garde républicain responsable du coup de matraque, et à l’origine de la plainte, l’inculpation, et la garde à vue pour outrage et agression. L’entretien devrait je pense normalement se passer et ne pas donner de suite ni de condamnation. En effet, quand bien même la parole de cet homme vaudrait plus que celle de Carla, nous avons ici toutes les preuves de sa bonne foi. Par ailleurs, elle n’a pas porté plainte pour les coups reçus et l’arrestation abusive dont nous avons été victime. Selon nous, les forces de l’ordre, quelles que soient leurs vocations, leurs motivations, leur état d’esprit lors d’interventions, ces femmes et ces hommes restent avant tout des gens comme vous et moi qui ne font que suivre les ordre qu’on leur donne, et que leur fonction oblige à suivre sans discuter.
Je n’ai pas pensé à le demander lors de la signature. Je n’y ai songé qu’après être sorti, je me suis dit qu’une copie du procès verbal aurait été intéressante à produire en annexe de ce témoignage. J’ai donc téléphoné hier au poste qui m’avait accueilli la veille, afin de leur demander si il m’était possible de récupérer une copie de ma déclaration. On m’a répondu « impossible, on ne peut rien sortir du dossier ». J’en ai profité aussi pour prendre des nouvelles de Carla. En effet, autant je n’avais été gardé que quelques heures, pour m’entendre au sujet de mon interpellation pour « réunion illicite sur la voie publique », Carla, elle, a été gardée là bas en pour 24 heures de garde à vue. Carla est finalement sortie du poste de police le lendemain vers 18H après une nuit blanche, exténuée et désabusée.
Vendredi 24 juin 2011, 17h30
17H30, Carla est juste sortie de la confrontation avec le Garde Républicain qui avait porté plainte pour « outrage et agression » à laquelle elle était convoquée ce jour là. Pendant une heure, elle a été reçue au poste ou elle avait effectué sa garde à vue, et elle a été entendue par la commissaire en charge du dossier. Quatre des CRS qui nous avaient arrêtés étaient présents. Ils ont tous portés plainte contre elle.
Le Garde Républicain agressé par son crachat a soutenu ne pas avoir utilisé de matraque, mais un « tonfa » (voir ci-contre). La personne en charge de l’audition a demandé de ne pas jouer sur les mot. Les trois autres représentants de la République ont soutenu la victime, et donc déposé eux aussi une plainte pour avoir reçu des résidus de l’arme ayant servi à l’agression : des postillons issus du dangereux projectile. Lorsque Carla tentait de prendre la parole pour se défendre, et malgré le fait qu’elle reconnaisse devant l’auditoire qu’elle avait effectivement insulté, « agressé » avec un crachat, mais ayant agi sous le coup de la colère et de l’énervement, elle se heurtait à la partie adverse qui soit minimisait, soit grossissait, en tout cas, niait en bloc. Pourtant, vous avez vu les images de notre interpellation comme nous. Eux, non. Lorsqu’il a été porté à leur connaissance que ces images existaient, l’ambiance a soudainement changé. A la question « avez-vous quelque chose à ajouter ? » plus personne n’a répondu. Fin de l’entretien, Carla sera prochainement convoquée devant un juge qui statuera sur cette effroyable affaire.
Conclusion
Pour conclure sur cette histoire, je ferais court. Outre le fait que notre groupe de quatre dangereux manifestants ait pu enfreindre le cadre légal sur les rassemblements, outre le fait que le respect d’un membre des Forces de l’Ordre ait pu être bafoué par une réaction impulsive de la part d’une personne poussée dans ses retranchements, il n’empêche que nos droits les plus fondamentaux ont été malmenés pour arriver à une tel résultat : Une situation totalement absurde et absolument démesurée. Mobiliser des inspecteurs de Police, un procureur, un avocat, des médecins, une commissaire pour mener l’entretien de Vendredi, prochainement un tribunal et un juge, personnellement, c’est tout simplement disproportionné, et surréaliste. Des moyens démesurés, des bleus partout sur le corps et une immense perte de temps, je pensais que mes impôts étaient utilisés à bon escient, et non pour casser ainsi des bien déjà vaines initiatives individuelles. Je tiens pour finir à rappeler que je ne fais pas ici le procès des Forces de l’Ordre et des Gardiens de la Paix. Nous avons croisés après l’interpellation et durant la garde à vue de Carla des personnes aussi atterrées que nous de cette affaire, mais pourtant obligées de faire leur travail. Ce que je dénonce ici, ce sont les conditions incroyables dans lesquelles se sont passées ces événements, ainsi que les abus de pouvoir dont nous avons été, et sommes encore à cet heure les victimes. Jusqu’à ce que Carla reçoive sa convocation au tribunal et que le jugement final soit délivré, cette histoire reste en suspend.
Article 13 des droits de l’homme et du citoyen 1789, préambule de notre constitution : La garantie des droits de l’Homme et du Citoyen nécessite une force publique : cette force est donc instituée pour l’avantage de tous, et non pour l’utilité particulière de ceux auxquels elle est confiée.
» Consulter la constitution Française sur legifrance.gouv.fr
http://www.legifrance.gouv.fr/html/constitution/const01.htm
La Démocratie n’existe plus en France que sur du papier. Il s’agit de ce petit papier qui nous donne la sensation tous les cinq ans de faire entendre notre voix au sujet de l’avenir de notre pays et de l’intérêt général, on appelle ça un « bulletin de vote ». Mais il y a bien longtemps que les décisions vitales ne se prennent plus dans les sphères démocratiques du pouvoir. Ces sphères ne servent plus qu’à légaliser ce qui est décidé en amont, hors de notre champ de vision et de compréhension. Ce pouvoir par le peuple pour le peuple n’existe plus que dans nos livres d’histoire. J’en vois certains sourire, pourtant c’est la triste réalité.
Bienvenue chez nous, bienvenue à tous en Oligarchie.
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Entretien avec l’auteur de « Au Cœur du pouvoir »
Emmanuel Ratier
« Le Siècle » est la matrice de la pensée unique
Emmanuel Ratier
« Le Siècle » est la matrice de la pensée unique
Il n’existe qu’une seule source grand public pour connaître Le Siècle, le club élitiste qui regroupe les personnalités les plus puissantes de France : le travail d’Emmanuel Ratier. Ce qu’il écrit est confirmé par les témoignages que nous avons recueillis et par les annuaires internes que nous avons consultés. Cependant, cet auteur a très mauvaise presse et si tous les politologues utilisent ses ouvrages, aucun n’ose les citer. Pour en savoir plus, rien ne vaut d’interroger l’homme qui a le plus étudié le sujet.
C’est dans les prestigieux salons de l’Automobile Club de France,
place de la Concorde, face à l’Assemblée nationale,
que se réunissent sous haute protection les membres du Siècle.
Thierry Meyssan : Il n’existe à ce jour qu’un ouvrage sur Le Siècle, le vôtre : Au Cœur du pouvoir, enquête sur le club le plus puissant de France. Vous venez d’en publier une édition actualisée et considérablement augmentée. Selon vous, pourquoi êtes-vous le seul à publier sur un sujet aussi important ? Nos confrères considèrent-ils cette organisation sans importance ou, au contraire, craignent-ils en la dévoilant de fragiliser le système ?
Emmanuel Ratier : Tous les grands médias, qu’il s’agisse de la presse écrite, des radios ou des télévisions sont détenus ou contrôlés par des membres du Siècle (Dassault, Rothschild, Bolloré, Arnault, Lagardère, etc.) ou dirigés par des membres du Siècle. Les rares articles qui ont pu paraître sur le principal (et unique en fait) club d’influence français, Le Siècle, sont convenus et dépourvus de tout intérêt. Un seul exemple : l’année dernière, j’ai reçu à plusieurs reprises une journaliste économique renommée qui travaillait pour le magazine Capital de M6. Elle m’a dit vouloir consacrer un dossier de 25 minutes au club Le Siècle. Je lui a ouvert mes dossiers, lui ai donné tous les contacts, fourni des documents ultra confidentiels (annuaires, circulaire internes, fiches de recrutement, etc.). Je lui ai gentiment expliqué également que son reportage ne sortirait jamais et serait annulé parce que le PDG de M6, Nicolas de Tavernost était membre du Siècle. Elle m’a téléphoné, quasiment en pleurs, un mois après pour me dire que son travail avait été refusé. De même, Au Cœur du pouvoir a été envoyé à environ 130 journalistes de la grande presse, la presse que l’on peut dire « aux ordres ». Il n’y a eu aucun article dessus.
T. M. : Pouvez-vous nous décrire brièvement le mode d’adhésion au Siècle et ses activités ?
Emmanuel Ratier : La sélection est extrêmement stricte et complexe. On ne rentre pas au Siècle, on y est coopté. Il faut être parrainé par deux membres, dont au moins un membre du conseil d’administration (qui ne regroupe qu’une douzaine de personnes). Une enquête est conduite, un CV détaillé rempli. Le système de vote est tout sauf démocratique. Une voix ne vaut pas une autre voix. Il fonctionne comme dans les loges maçonniques. On vote avec des boules noires et blanches. Une boule noire vaut deux boules blanches. Si vous avez trois boules noires, vous êtes automatiquement refusé.
Ensuite, vous devenez « membre invité ». Vous êtes testé à chaque dîner et faites l’objet d’un rapport du président de table. Votre cas est réexaminé eu bout d’un an. Si vous « faites l’affaire », vous devenez « membre à part entière ». Nombre sont alors expulsés du cercle. Pour les autres, si le conseil d’administration considère qu’il n’est pas assez fiable mais intéressant, que sa carrière est saccadée, bref, que l’on n’est pas sûr de son avenir, on peut le garder comme « invité » pendant plusieurs années. Tel Nicolas Sarkozy, qui est « membre invité » depuis plus de dix ans ou François Bayrou qui l’a été également pendant au moins dix ans. Les statuts prévoient également, ce qui est véritablement l’expression parfaite du « racisme de classe » ou du « racisme de caste » que vous pouvez être exclu si vous perdez votre emploi (chômage) ou que vous changez de fonctions. Vous devez également quitter le cercle quand vous partez à la retraite, et en tout cas à 65 ans maximum. Mais vous avez des personnages comme Antoine Bernheim qui, à 90 ans, est toujours membre du Siècle car il peut toujours rendre des services (il a notamment été le patron de Generali).
T. M. : La caractéristique de ce club est d’assumer ne pas avoir d’idéologie sinon celle du pouvoir. Mais ce n’est aucunement une organisation exécutive, juste un tissu relationnel. Pensez-vous que ce soit uniquement un outil pour faciliter des carrières personnelles, ou estimez-vous que cette organisation vise à pérenniser la domination d’une caste sur la société française ?
Emmanuel Ratier : Il y a une idéologie, c’est celle du libéralisme mondialisé. Comme l’a expliqué Laurent Joffrin, directeur du Nouvel Observateur, qui a démissionné avec fracas du Siècle il y a environ un mois [1], Le Siècle est véritablement la section française de l’hyper-classe ou de la super-classe mondialisée. Il correspond à cette expression de Samuel Huntington : « la super-classe née de la mondialisation ». De même Jacques Julliard, ancien membre de la Commission trilatérale, écrit assez courageusement [2] : « Le Siècle, le club de cette superclasse dirigeante (…) Dans ce milieu fermé où les socialistes ont leur place à côté des gros bataillons de la droite française, fermente l’idéologie de la classe dominante : modernisme économique, bien-pensance sociale et culturelles, conformisme économique, respect absolu de la puissance de l’argent. » Hormis qu’il y a largement autant d’oligarques de gauche que de droite au Siècle, cette description est parfaitement exacte : il y a bien une idéologie… mais qui ne se revendique pas en tant que telle. Ce qu’il faut bien comprendre, c’est que tous les membres du Siècle ne sont pas égaux et que le pouvoir est passé d’un groupe à un autre à mesure que le capital se restructurait en France, en Europe et dans le monde. On est donc passé, en 60 ans, du primat des politiques (IVe République) à celui des industriels (Pompidou), puis aux technocrates (Giscard d’Estaing et les débuts de François Mitterrand), puis aux banques (Bérégovoy) et enfin à la finance mondialisée (Chirac, Sarkozy). Aujourd’hui, ce sont les financiers qui contrôlent le Siècle et dictent leurs règles aux politiques. Comme le dit Julliard, « il existe, derrière les apparences successives des combinaisons ministérielles, un gouvernement de facto, un gouvernement invisible des élites financières et institutionnelles qui, à défaut de dicter sa loi, fournit la pensée et inspire l’action des élites dirigeantes françaises. »
Je ne veux pas être trop long, mais Le Siècle est un endroit, un laboratoire, où se décident beaucoup de choses. On en a des éléments dans les mémoires d’anciens membres, au détour d’articles, etc. Les conversations étant secrètes, il est toujours difficile d’apporter la preuve de ce pur affairisme mais plusieurs membres me l’ont confirmé tout comme diverses fuites, le système de recrutement, etc. La plupart des membres ne sont pas recrutés pour leurs qualités propres mais pour les fonctions qu’ils occupent. C’est le libéralisme antisocial pur et dur qui ne rêve que d’une chose : que les classes populaires françaises travaillent pour 2 euros par jour comme les Chinois aujourd’hui et que l’oligarchie, qui les exploite, engrange ses bénéfices colossaux dans des paradis fiscaux.
La rupture aujourd’hui ne se fait pas entre gauche et droite. Nicole Notat était secrétaire général de la CFDT quand elle est entrée au Siècle. Ce qui lui permettait de dîner chaque mois avec les grands patrons du CAC 40 et le gouvernement. Il en est de même aujourd’hui avec certains responsables de la CGT. La rupture se fait donc sur un axe assez proche de celui du Réseau Voltaire, entre mondialistes et anti-mondialistes, entre respect des droit des peuples et des nations et pure exploitation économique des individus considérés comme un marchandise.
Elue présidente du Siècle en novembre 2010,
Nicole Notat incarne la pensée unique.
Proche d’Edmond Maire et de Jacques Delors,
elle fut secrétaire générale de la CFDT de 1992 à 2002.
Elle s’efforça de convaincre la classe ouvrière de soutenir
le Traité de Maastricht, la création de l’euro,
et la réforme Juppé de l’assurance sociale.
Passée de l’autre côté de l’échiquier social,
elle est aujourd’hui PDG de l’agence de notation Vigeo.
T. M. : L’Humanité avait, au lendemain de la rupture de l’Union de la gauche, évoqué les rencontres entre des grands patrons et des ministres socialistes aux dîners du Siècle. Vous évoquez à l’instant le cas de Nicole Notat et vous révélez dans votre ouvrage que cette organisation permet aujourd’hui des contacts secrets entre ce même patronat et des leaders de centrales syndicales. Pensez-vous que ceci contribue à décrisper le dialogue social ou, au contraire, à le corrompre ?
Emmanuel Ratier : Il est absolument évident que cela s’apparente à de la corruption, même si elle n’est pas financière. Cela ressemble à ces avocats qui prétendent s’opposer dans les prétoires et se congratulent ensuite à la buvette du Palais. On voit très bien pour le Parti communiste et pour la CGT ce qui s’est produit. Les dirigeants qui ont été cooptés au Siècle ont fait changer du tout au tout l’idéologie du PCF et de la CGT. Malgré leurs rodomontades, ces deux organisations ont rallié l’Union européenne, le Traité de Maastricht, le fédéralisme, l’euro, le mondialisme, etc. Ils ont trahi tous les intérêts et les acquis sociaux des classes sociales qu’ils prétendaient défendre, en particulier la classe ouvrière et les employés. Ils sont les complices du « détricotage » des acquis obtenus par les luttes sociales des 150 dernières années. Ce qui fait que les syndicats ne pèsent pratiquement plus rien et sont essentiellement financés par des cotisations patronales ou par l’État.
T. M. : Votre ouvrage comprend une étude d’une centaine de pages suivie d’un dictionnaire biographique de plus de 500 pages en petits caractères. Vous ne vous contentez pas de rappeler la carrière de chaque membre du Siècle, vous décrivez ses engagements politiques, comme vous le faites dans votre lettre bimensuelle, Faits & Documents [3]. De facto, vous êtes devenu le meilleur connaisseur des élites françaises. Quelle image en avez-vous ?
Emmanuel Ratier : Vous allez faire grincer des dents. Mes travaux ne sont jamais cités mais pillés, aussi bien par les médias que par les universitaires. J’ai été refusé en DEA de sciences politiques à l’Institut d’études politiques. Je ne pourrai jamais trouver un jury de thèse. Les professeurs qui accepteraient d’y figurer grilleraient leur carrière. Quant aux élites françaises qui constituent les bataillons du Siècle, elles sont, mais c’est sans doute la cas ailleurs, d’une extrême médiocrité, en particulier dans la sphère politique. Ce qui les caractérise, c’est un manque total d’imagination, une pensée politiquement conformiste, une soumission à l’argent, une âpreté au pouvoir. Le Siècle, c’est d’abord, et avant tout, une soif de pouvoir pour des gens qui détiennent du pouvoir et en veulent encore plus. C’est une centrale d’énergie qui redistribue exclusivement l’énergie en direction de ses membres. Un vaste système de relations, de réseaux, de système de courte échelle, de marche pied, de mariages, de relations d’affaires, de jetons dans les conseils d’administration, etc. D’aucuns appelleraient cela « le système » ou « l’établissement » (« establishment »). Mais sa particularité d’aujourd’hui est d’être extrêmement peu nombreuse et très concentrée entre les mains de quelques uns. Qu’importe leurs méthodes : par exemple, Jean-Marie Messier, qui a ruiné l’un des fleurons français, Vivendi Universal, n’a jamais été exclu et trône toujours dans les dîners.
T. M. : Bien que vous soyez un journaliste très réputé, vous avez été exclu des grands médias français à la suite d’un oukaze de Charles Pasqua. Vous avez alors poursuivi votre travail en écrivant dans les revues du Front National, ce qui vous vaut aujourd’hui une image persistante d’extrémiste de droite. Pourtant, vous vous attaquez à une organisation qui est directement issue de la Collaboration et qui illustre parfaitement la capacité des élites françaises à survivre aux changements de régimes politiques. Quelle est donc votre démarche ?
Emmanuel Ratier : Le Siècle est effectivement issu d’un milieu très particulier. Nombre de ses fondateurs ont eu un parcours à la François Mitterrand, pour ne pas dire plus. C’est-à-dire un itinéraire sinon trouble du moins complexe, où se croisent la collaboration de gauche, la résistance, la synarchie, la technocratie, la franc-maçonnerie, etc. Tout cela dans l’atmosphère très particulière de l’après-guerre, avec le jeu américain anticommuniste, les combinaisons de partis des années 1950, etc. Ou aujourd’hui, les étranges menées de l’ambassade américaine en direction des banlieues françaises [4]. En l’occurrence, Au Cœur du pouvoir n’attaque personne en particulier ni en général. C’est une espèce de description sociologique de ce que l’on peut considérer comme un cas parfait d’oligarchie très efficace dans une supposée démocratie. Il n’y a aucune prise de position politique, c’est plutôt un précis de dissection.
Mes adversaires, qui ne font en cela que le jeu des gens puissants que je peux effectivement déranger (et deviennent dès lors leurs complices), m’affublent de toutes les étiquettes possibles, un peu comme vous Thierry Meyssan depuis que vous avez rompu le pacte du politiquement correct. Et ce, afin d’éviter d’examiner ce que j’écris et de tenter de démontrer ou de prouver que je me trompe ou suis dans l’erreur. Tout cela n’a rien à voir avec la réalité. Il suffit de m’avoir rencontré une fois pour le savoir. Je publie depuis 17 ans, tous les quinze jours, une lettre confidentielle, Faits & Documents, qui regorge de nouvelles confidentielles ou exclusives. Je n’ai pas eu un seul procès et seulement deux ou trois droits de réponse. Il en est de même de l’émission de trois heures que j’anime toutes les quatre semaines sur Radio Courtoisie. Pas un procès, pas un droit de réponse.
T. M. : … En fait, vous avez écrit beaucoup de choses erronées sur le Réseau Voltaire par le passé sans que nous ne nous manifestions. Vous ne les avez corrigées que beaucoup plus tard. L’absence de procès n’est pas un critère suffisant..
Emmanuel Ratier : Il est exact que j’ai été très vif sur le Réseau Voltaire et sur vous-même, Thierry Meyssan. De votre côté, vous ne m’avez pas épargné. Avec l’accélération de la mondialisation et des montages comme le 11 septembre, nous avons tous les deux largement évolué et avons découvert qu’au delà des apparence de nombreux points nous rapprochaient. La preuve, cet entretien aurait été impossible il y a une quinzaine d’années. De même, j’ai publié dans Faits & Documents un long dialogue entre Michel Lajoye, terroriste d’extrême droite, et Carlos, terroriste d’extrême gauche. Chacun à sa manière estimait l’autre et, surtout, acceptait de dialoguer. Un entretien impossible à envisager pour tout esprit conformiste avec des cases où chacun serait bien rangé, étiqueté.
T. M. : Revenons au portrait également erroné que l’on a dressé de vous et qui vient en partie de ce que, vous ayant diabolisé, on n’a pas compris votre maturation.
Emmanuel Ratier : Je pourrai publier un livre entier exclusivement à partir des fausses assertions qui m’ont été attribuées. Je ne donnerai qu’un exemple : un chapitre entier m’est consacré dans une biographie consacrée à Thierry Ardisson. J’y suis présenté comme son « maître à penser », son « gourou ». Or, je n’ai jamais rencontré cet animateur de télévision, je ne lui ai jamais parlé, jamais écrit. Tout le reste, et 90 % de ma notice sur Wikipedia, est du même acabit. La seule chose qui soit exacte, c’est que j’ai été, à partir de l’âge de 15 ans un militant nationaliste et je ne renie strictement rien de ce passé. J’ai évolué sur certains points, en particulier le clivage droite-gauche, la question-clé aujourd’hui étant celle du mondialisme (et de son opposé, le respect des identités).
T. M. : Le fondateur du Siècle, Georges Bérard-Quélin [5], avait misé sur les deux tableaux durant la Seconde Guerre mondiale, mais son passé chargé aurait pu jouer contre lui à la Libération. Il a semble-t-il été sauvé par ses amitiés radicales-socialistes et américanophiles. Selon vous, à qui était-il redevable ?
Emmanuel Ratier : Je n’ai pas eu accès à toutes les archives. Les fonds sont totalement fermés. La famille a évidemment refusé de coopérer. Les secrets sont très soigneusement gardés (ou détruits). Ils font partie des grands secrets de la République. Ils me sont totalement inaccessibles. Il suffit de voir le livre du capitaine Paul Barril, Les Archives secrètes de Mitterrand [6], où, dans une note, présentée comme émanant de la DGSE relative à Klaus Barbie [7], figure nommément le nom de Georges Bérard-Quélin. Ou dans la revue XXe siècle, revue universitaire considérée comme sérieuse, figure un incroyable article totalement flagorneur et dénué de réelle historicité, s’apparentant à la « légende dorée », sur le club Le Siècle. J’ajouterai que l’une des clés (mais pas le seule), c’est évidemment l’appartenance à la franc-maçonnerie de Georges Bérard-Quélin, appartenance que l’on pourra rattacher à celle d’un Jean-André Faucher [8]
T. M. : Le fondateur du Siècle est aussi celui d’un empire de presse inconnu du grand public : sa société est une sorte d’agence de presse qui édite des bulletins quotidiens ou hebdomadaires à l’attention des élites et des médias [9]. Vu le passé collaborationniste de cette personnalité, il vient tout de suite à l’esprit qu’il a continué légalement ce qu’il faisait durant le régime de l’État français : du renseignement. Selon vous, cet empire de presse est-il réellement privé ou connecté aux services d’un État ?
Emmanuel Ratier : Totalement méconnue, hormis des puissants, la Société générale de presse est la principale société de fichage (légal) des personnalités françaises. Leurs fiches sont beaucoup plus complètes que celles de feu les Renseignements généraux et beaucoup plus fiables. Sont passés par la SGP des centaines, voire plus d’un millier, de jeunes journalistes, qui ont ensuite essaimé et fait carrière un peu partout. Toute la presse est dépouillée, y compris l’intégralité du Journal officiel. La SGP a des archives, des fiches, sur des millions (je dis bien des millions) de journalistes, hommes politiques, syndicalistes, patrons, membres de cabinets ministériels, hommes d’Église, intellectuels, maires, etc. Ces archives courent sur plus de 50 ans. Il suffit de consulter les annuaires qu’elle publie très régulièrement depuis plusieurs dizaines d’années pour s’en rendre compte. La direction de la SGP est assurée par Étienne Lacour qui est en même temps le secrétaire général, pratiquement inamovible, du conseil d’administration du Siècle. Il a remplacé Georges Bérard-Quélin qui occupait exactement les mêmes fonctions. Je ne sais rien de son actionnariat ni des services qu’il peut fournir, moyennant paiement. Mais il est évident que celui qui détiendrait les clés de la SGP détiendrait dans le même temps les plus grosses archives sur le pouvoir en France. Des archives parfaitement tenues à jour alors que celles des RG et autres services de police ne sont plus que l’ombre de ce qu’elles ont pu être, quand elles n’ont pas tout simplement été détruites.
Thierry Meyssan
Au Cœur du pouvoir, enquête sur le club le plus puissant de France, par Emmanuel Ratier, 735 pp., Facta éd. 2011.
Ce dictionnaire biographique est disponible par correspondance via la Librairie du Réseau Voltaire.
[1] « Comme en 1788... », par Laurent Joffrin, Le Nouvel Observateur, 12 mai 2011.
[2] « DSK, la gauche et l’argent », par Jacques Julliard, Marianne, 4 juin 2011.
[3] Voir le site internet de Faits et Documents.
[4] Cf. Faits & Documents n° 308.
[5] Georges Bérard-Quélin (1917-1990) fonda durant la Seconde Guerre mondiale La Correspondance de la Presse, une agence de presse qui alimentait l’ensemble de la presse collaborationniste aussi bien en zone occupée qu’en zone administrée par l’État français de Philippe Pétain. Elle se partageait le marché avec la SPE (à laquelle elle reprendra ultérieurement Le Bulletin quotidien), et avec Inter-France. Simultanément, Bérard-Quélin participa au réseau de Résistance « Espoir de la France ». Bien que recherché à la Libération, il fut protégé et jamais jugé. Il créa Le Siècle alors que Paris n’était pas encore libérée et continua son activité d’agence de presse. Membre du Grand Orient de France et du Parti radical-socialiste, il soutint en 1981 son ami François Mitterrand.
[6] Les Archives secrètes de Mitterrand, par Paul Barril, Albin Michel éd., 2001.
[7] Klaus Barbie (1913-1991) était un officier SS qui dirigea la Gestapo de Lyon où il fut surnommé le « Boucher de Lyon ». Il fut notamment responsable de la rafle des enfants d’Izieu et de la mort sous la torture de Jean Moulin. Recyclé par les États-Unis, il fut exfiltré par la CIA en Amérique latine. Sous le pseudonyme de Klaus Altman, il participa à l’Opération Condor et organisa la répression en Bolivie, y compris l’exécution de Che Guevara. Arrêté après la chute de la dictature de Banzer, il fut extradé vers la France où il fut condamné à la réclusion à perpétuité pour « crime contre l’humanité ».
[8] Jean-André Faucher (1921-1999) était un lointain cousin de François Mitterrand. Il fut nommé par Philippe Pétain délégué à la propagande de l’État français, puis condamné à mort par contumace à la Libération pour « crime de trahison en temps de guerre ». Recyclé par le MI6, il rejoignit le Gladio —dont il commanda la cellule « Armée française loyale »— , participa au Plan Bleu et fut amnistié. Franc-maçon et membre du Parti radical-socialiste, il joua un rôle important dans la création de la Convention des institutions républicaines (CIR) et devint attaché de presse de François Mitterrand lors de la campagne présidentielle de 1965. Dans les années 1970, il fut Grand chancelier de la Grande Loge de France, avant de faire scission et de créer la Grande Loge d’Orient et d’Occident. En 1981, François Mitterrand le nomma au Conseil économique et social. Il poursuivit une carrière de journaliste, notamment au Figaro et à Valeurs actuelles, où il rédigea jusqu’à sa mort une chronique intitulée « La lettre de M. de Rastignac ».
[9] La Société générale de presse édite chaque jour quatre bulletins : Le Bulletin Quotidien (qui poursuit la publication homonyme de la SPE durant l’Occupation), La Correspondance économique, La Correspondance de la Presse (qui poursuit les publications de l’agence homonyme durant la Collaboration), et La Correspondance de la Publicité. Elle publie également toutes sortes d’annuaires biographiques.
http://www.voltairenet.org/Emmanuel-Ratier-Le-Siecle-est-la
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Nicolas Dupont-Aignan sur le Club Le Siècle (12/04/2012)
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EXCLUSIF : Reportage au Dîner du Siècle de l'entre deux tours : avril 2012
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NON"O"NOM- Nombre de messages : 76
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A écouter Valls, le Bilderberg et un cercle d'amis ou on y discute de choses et d'autres...
En fait d'après Valls, se ne sont que des potes qui se retrouvent ensembles, pour prendre des nouvelles du p'tit dernier, faire une partie de golf, une bonne bouffe... Rien d’extraordinaire en somme.
Lui s'est retrouvé là dedans par hasard.
Nous sommes de que de vilains comploteurs !
paralleye- Admin
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Information d'archive à propos du club "Le Siècle".
Le club "Le Siècle", réseau d'influence et de subversion mondialiste d'essence fondamentalement maçonnique et apatride (vu le CV des membres).
En un mot comme en mille, un organisme parasite à l'oeuvre pour comploter en douce et ronger la France de l'intérieur, que trop peu de gens connaissent, encore aujourd'hui...
source : https://www.youtube.com/watch?v=GxJVhPCT2Ks
Le club "Le Siècle", réseau d'influence et de subversion mondialiste d'essence fondamentalement maçonnique et apatride (vu le CV des membres).
En un mot comme en mille, un organisme parasite à l'oeuvre pour comploter en douce et ronger la France de l'intérieur, que trop peu de gens connaissent, encore aujourd'hui...
Archive Nov 2019 - Parlons du Club le Siècle et de la F A F
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