Argh, je trouves pas ce que je veux ! Bon en gros THE théoricien du kabbalisme fut l'un des premiers à réaliser un retour massif en Israël et pour lui la Kabbale était une arme "politique" dirons-nous. Je te la fais courte parce que sans mes textes sous les yeux je marche à l'aveugle. Je demanderais bien à Ryssen mais ensuite Nourdine va m'enguirlander !
J'ai toutefois trouvé un (!) élément sur le net :
http://www.eeif.org/newsletter/article.php?num=155
"Tou bichvath est mentionné dans la Mishna Roch Hashana comme « le nouvel an des arbres ». Une discussion entre Hillel et Shamaï aboutit à la conclusion que ce Roch Hachana sera commémoré le 15 du mois de chvath.
Non, nous ne sommes pas dans Alice au pays des merveilles, mais pour la tradition juive, les arbres ont aussi leur Roch Hashana comme les humains. Si l'homme est jugé le 1er tichri, sa nourriture originelle, le fruit, le sera quel mois plus tard. Bien entendu dans la Mishna, ce Tou bichvath s'entendait comme un jour lié à la terre d'Israël et aux mitsvoth qui lui étaient liées (dîmes, et autres).
Pourtant, à l'époque où la Mishna fut rédigée, ces mitsvoth avaient été réduites à une peau de chagrin (c'est le cas de le dire), puisque le Temple et Jérusalem avaient été détruits, et que l'empire romain imposait sa totale puissance sur les Juifs, rescapés de la catastrophe.
La nostalgie du retour fut incontestablement l'un des moteurs de la survie du peuple juif dans l'exil. Un jour Dieu se souviendrait de son peuple, comme des Hébreux en Egypte, Il enverrait un nouveau Moïse pour poser un terme à cette dispersion.
Certains maitres, plus que d'autres, furent sensibles aux signes de l'Histoire. Ce furent les kabbalistes. Déjà Juda Halévy dans son Kouzari fait de l'historiosophie juive une preuve de l'existence de Dieu : Israël devenait le cœur (au sens organique du terme) de l'histoire universelle ; l’exil et le retour représentaient les battements de ce cœur qui bat. Israël en exil transportait la Shékhina, la Présence divine dans ses malheurs. Ce malheur trouva l'un de ses points d'orgue dans l'Inquisition et l'expulsion des Juifs en 1492.
A cette époque la Kabbale avait élaboré ses idées maîtresses. Cette expulsion, devenait pour les mystiques le signe du retour. Les « étincelles de sainteté » (nétsoutsoth hakédousha) aspiraient à retourner à leur source. Langage hermétique sans doute qui signifiait concrètement retour en Israël (Palestine à l'époque). Jérusalem, depuis 70 et depuis les terribles Croisades, était interdit aux fils de notre peuple.
Mais cette domination ne put diminuer l'espérance dans le retour à une souveraineté juive sur le pays des ancêtres. De l’Espagne ingrate, quelques maîtres et leurs disciples partirent pour la terre des promesses. Jérusalem fermé, ils se dirigèrent vers Safed (Tsfat) en Galilée, là où quelques siècles auparavant, le Talmud de Jérusalem avait vu le jour.
Il n’est pas faux de parler d’un authentique esprit sioniste. Ces mystiques (Rabbi Moshé Cordovéro, Rabbi Yossef Caro, Rabbi Chlomo Elkabetz, Rabbi Isaac Louria Ashkénazi, …) avaient vu dans l’expulsion d’Espagne, le doigt de Dieu, et ce « doigt » faisait le signe du retour.
Il fallait trouver une fête à caractère religieux (le sioniste laïque ou socialiste était inconcevable à l’époque) qui soulignerait cet esprit de retour, cet attachement à la terre d’Israël. Ce fut Tou bichvath qui fut élu, « jour de l’Indépendance ». Manger les fruits du pays (blé, orge, le raisin, la grenade, la figue, la datte, l’olive) en récitant la bénédiction idoine, planter des arbres sur le sol ancestral, autant d’actes qui prenaient un caractère cosmique.
Nous devons être reconnaissants à ces maîtres d’avoir donner une telle ampleur, qui dans les textes talmudiques ne représentaient qu’une date dans le calendrier. La « date » devint « datte »…
Cher EI, peut-être vas-tu participer à une plantation d’arbre, à un repas de fruits, n’oublie pas Jérusalem, Israël, le lieu vers où convergent tous les cœurs juifs."