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    TAFTA - Un nouvel ordre politique - Le futur grand marché transatlantique.

    GarfieldLove
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    Message  GarfieldLove 6/2/2009, 07:10

    ...
    Parallèlement aux négociations sur l’existence d’un grand marché, des discussions discrètes se sont développées afin de créer un espace commun de contrôle des populations. Un rapport secret, conçu par des experts de six États membres, a établit un projet de création d’une aire de coopération transatlantique en matière de « liberté de sécurité et de justice", d’ici 2014 [2]. Il s’agit de réorganiser les affaires intérieures et la Justice des États membres « en rapport avec les relations extérieures de l’Union européenne », c’est à dire essentiellement en fonction des relations avec les États-Unis.

    Plus encore que le transfert des données personnelles et la collaboration des services de police, processus déjà largement réalisé, l’enjeu de la création d’un tel espace consiste dans la possibilité, à terme, de la remise des ressortissants de l’Union aux autorités états-uniennes. Rappelons que le mandat d’arrêt européen, qui résulte de la création d’un « espace de liberté, de sécurité et de Justice » entre les États membres, supprime toutes les garanties qu’offrait la procédure d’extradition. Le mandat d’arrêt repose sur le principe de reconnaissance mutuelle. Il considère, comme immédiatement conforme aux principes d’un État de droit, toutes les dispositions juridiques de l’État demandeur. L’installation d’une telle aire de coopération transatlantique ferait que l’ensemble de l’ordre de droit états-unien serait reconnu par les 27 et que les demandes US d’extradition seraient, après de simples contrôles de procédure, automatiquement satisfaites.

    Or, aux États-Unis, le Military Commissions Act of 2006 [3]permet, de poursuivre ou d’emprisonner indéfiniment, toute personne désignée comme ennemi par le pouvoir exécutif. Cette loi concerne tout ressortissant d’un pays avec lequel les USA ne sont pas en guerre. On est poursuivi comme « ennemi combattant illégal » non pas sur des éléments de preuve, mais simplement parce qu’on est nommé comme tel par le pouvoir exécutif. Cette loi, de portée internationale, n’a été contestée par aucun gouvernement étranger.
    Grand marché et contrôle des populations


    article complet sur :
    http://www.toutsaufsarkozy.com/cc/article04/EkFFlZyEFZHTpJthqn.shtml


    affraid  affraid  affraid  affraid  affraid  affraid  affraid  affraid  affraid


    Dernière édition par Bardamu le 4/3/2015, 12:12, édité 1 fois (Raison : Modif du titre)
    mayah
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    TAFTA - Un nouvel ordre politique - Le futur grand marché transatlantique. Empty TAFTA, vérité sur le traité transatlantique

    Message  mayah 26/3/2014, 01:25

    Coucou   What a Face 

    J'en profite pour mettre à jour les infos concernant le traité transatlantique.

    Très bonne vidéo sur cet infâme projet qui se trame tranquillement dans notre dos...

    Il n’y aura jamais suffisamment de mises en garde quand au traité transatlantique, ce que certains appellent le « Nouvel ordre mondial », car ce projet vieux de plusieurs décennies nous impose une destinée que nous n’avons ni choisie ni souhaitée.




    Source : http://croah.fr/videos/la-verite-sur-le-traite-transatlantique/



    Pas beaucoup d'information circule à ce sujet, personne n'en parle sur les MassMédias (pas vraiment étonnant ^^), en somme personne ni du gouvernent ni de l'opposition, ne s'oppose ouvertement à projet en France.

    Je viens cependant de tomber sur un article de Médiapart concernant les réactions de l'opposition américaine à ce sujet. Bah oui, les américains aussi veulent protéger leur marché, leurs normes environnementales,de sécurité, etc. De plus, les négociations privées où participent presque uniquement les grandes entreprises capitalistes suscitent l'interrogation. Pourquoi tant de secret?? (on se le demande bien!)  Very Happy Et puis, la volonté de vouloir mettre en place des procédures spéciales pour accélérer la mise en place de ce traité pousse certains démocrates et citoyens américains à la méfiance: « Nous avons tout à gagner à aller vite. Sinon, nous savons bien qu’il y aura une accumulation de peurs, de menaces, de crispations », déclaration de Flamby 1er, ce libéral, oups, social démocrate...

    A quand ce genre de débat en France, pays des droits de l'homme, de la liberté d'expression, des lumières ...??  lol! C'est plutôt le début du goulag intellectuel.

    Voici l'article en question, très instructif.


    Barack Obama est à Bruxelles, mercredi, pour un sommet USA-UE. Au menu : les négociations sur l'accord transatlantique, censé aboutir à la création de la plus grande zone de libre-échange du monde. Pour cet accord, l'administration Obama se heurte toutefois aux États-Unis à l’opposition d'élus du Congrès et d'une partie de la société civile.




    Barack Obama rencontre, mercredi 26 mars à Bruxelles, le président de la commission européenne José Manuel Barroso. Il sera question d'Ukraine mais aussi d'un autre sujet brûlant : le T-TIP, acronyme désignant le Transatlantic Trade and Investment Partnership, un accord commercial entre l’Union européenne (UE) et les États-Unis censé aboutir d’ici 2015 à la plus grande zone de libre-échange du monde .

    Barack Obama arrive en effet quelques jours après une nouvelle session de discussions entre les délégués américains et les experts de la commission européenne (à qui les 28 ont donné mandat pour négocier). Depuis juin 2013, ceux-ci se sont déjà rencontrés quatre fois et un cinquième round est prévu cet été à Washington. Un tel rythme indique une volonté d’avancer vite sur ce sujet des plus polémiques, suscitant craintes et critiques de part et d’autre de l’Atlantique.

    « Nous avons tout à gagner à aller vite. Sinon, nous savons bien qu’il y aura une accumulation de peurs, de menaces, de crispations », lâchait François Hollande lors d’une conférence de presse aux côtés de son homologue américain, en février dernier (lire notre article). Le week-end dernier, le représentant américain au Commerce, Michael Froman, appelait, lui, les Européens à ne pas laisser les prochaines élections européennes freiner le rythme des négociations.

    Mais Michael Froman a beau vouloir accélérer la manœuvre, il semble oublier qu’aux États-Unis, les obstacles à la signature d’un accord avec l’UE sont nombreux. Pour commencer, l’administration Obama va devoir convaincre le Congrès de l’intérêt de ce grand accord commercial. D’autant plus que ce n’est pas le seul : l'administration est déjà engagée dans d’autres négociations, entreprises dès 2009 et bien plus avancées, sur un accord de libre-échange avec onze pays d’Asie. Il s’agit du Trans-Pacific Partnership (TPP), qui occupe actuellement beaucoup plus l’espace médiatique américain.

    Ces accords de libre-échange suscitent la méfiance de nombreux élus et groupes représentant la société civile. Ils dénoncent la manière dont sont menées ces différentes négociations commerciales et s’interrogent sur les gains économiques que les Américains sont censés en tirer. Au point que, pour le moment, le Congrès n’a pas accordé à l’administration Obama le mandat officiel lui permettant de négocier !

    De ces discussions à huis clos, dont ne filtre quasiment aucun document officiel, on ne sait pas grand-chose, si ce n’est qu’elles sont déjà extrêmement complexes voire confuses. Le T-TIP est un projet d’accord des plus ambitieux. Il a la spécificité de porter à la fois sur l’abaissement des barrières tarifaires (déjà faibles entre l’UE et les États-Unis) et sur une harmonisation des normes et des règlements. Autrement dit, il s’agit d’aligner les réglementations américaine et européenne dans un ensemble de secteurs allant de l’agriculture à l’industrie, en passant par l’énergie, la santé ou encore les procédures d’attribution des marchés publics. Le but est de créer une sorte de grand marché intérieur.

    Un tel objectif est souvent vu comme démesuré voire insensé, notamment parce qu’il s’agirait pour l’atteindre d’harmoniser les fonctionnements propres à chaque État voire leurs modèles de société. Les différentes sessions de négociations l’illustrent assez bien : à chaque fois, des délégués arrivent avec de nouvelles requêtes soulignant les particularités de leur État, et devant faire exception.

    Du côté américain, le secteur des services financiers est ainsi un sujet de discorde. Les Américains ne veulent pas que ceux-ci figurent au menu de la négociation. « Ils ont en mémoire les débats houleux et interminables provoqués par l’initiative de réforme du secteur bancaire au Congrès, connue sous le nom de Dodd-Frank. S’y atteler de nouveau leur paraît trop difficile, ils ne veulent pas y toucher », analyse Edward Alden, expert des politiques commerciales américaines pour le think tank Council on Foreign Relations. Même chose du côté des Européens, qui ont récemment demandé l'instauration de quotas sur les importations de bœuf et de poulet.
    Au bout du compte, la négociation paraît si délicate qu’on a du mal à comprendre pourquoi les deux partenaires commerciaux se sont fixés un tel objectif. L’argument est celui de la croissance économique, répète-t-on des deux côtés de l’Atlantique. « Le T-TIP a pour but de promouvoir la croissance aux États-Unis et en Union européenne et d'ajouter de nouveaux emplois aux 13 millions existant déjà grâce aux investissements et au commerce transatlantique », lit-on sur la page du représentant américain au Commerce.

    « L’intention de l’administration américaine est double, précise Edward Alden. Il s’agit d’une part de continuer de libéraliser les échanges, en estimant que cela a des effets positifs sur la croissance, et en privilégiant les accords bilatéraux car les négociations multilatérales sous l’égide de l’OMC n’avancent plus depuis une dizaine d’années. Il s’agit d’autre part de mettre en place un ensemble de règles permettant de restreindre l’influence de la Chine, puisque tant les États-Unis que l’Europe s’inquiètent des pratiques commerciales chinoises. »

    Mais l’argument de la croissance économique ne convainc pas grand monde pour le moment. En outre, il ne suffit pas à justifier le secret qui entoure les négociations. Le sujet est donc devenu politiquement explosif aux États-Unis. Les critiques d’élus et de groupes issus de la société civile sont de plus en plus vives.


    Le lobbying des grandes entreprises


    La critique porte sur plusieurs points. De nombreux groupes de protection de l’environnement, de consommateurs ou encore de défense de la justice sociale dénoncent le système de négociation à huis clos mais aussi la surreprésentation des intérêts des grandes entreprises dans les instances de négociations. « Sur les 556 experts ayant voix au chapitre, près de 90 % sont issus du milieu privé et industriel », note Ilana Solomon, du Sierra Club, l’une des plus grandes associations écologistes américaines.

    Elle fait ainsi référence aux vingt-huit comités de conseil qui existent de manière pérenne à Washington et qui sont consultés lors de la mise en place de toute nouvelle politique commerciale. Cette infographie du Washington Post permet de comprendre qui composent ces comités (cliquer ici). On y retrouve les données citées par le Sierra Club. 85 % des experts sont issus des grandes entreprises et du privé tandis que les milieux de la recherche, les ONG ou encore les syndicats de travailleurs se partagent les sièges restants.

    Sans droit de regard, les associations s’inquiètent donc de voir disparaître des droits sociaux et des normes de sécurité, par exemple dans les domaines environnementaux ou alimentaires. Le tout, « pour des bénéfices économiques minimes voire inexistants », juge Melinda St Louis, de la grande association de défense des consommateurs Public Citizen. Elle précise que c’était également l’argument lors de la négociation de l’accord NAFTA (accord de libre échange nord-américain signé en 1994), « et qu’en dix ans, on a toujours pas vu les fameuses retombées économiques promises ».

    Cette longue liste de doléances n’a pas échappé aux élus du Congrès, par ailleurs vexés d’être à ce point tenus à l’écart des négociations. Ils se montrent par conséquent très réticents à soutenir l’administration Obama dans sa démarche.

    En janvier, le président américain demandait en effet au Congrès, lors de son discours sur l’état de l’Union, de lui accorder certains pouvoirs spéciaux lui permettant de négocier plus rapidement les grands accords commerciaux bilatéraux en cours avec l’Asie et l’Europe. Une procédure dite « fast track authority », qui équivaut à une forme de blanc-seing accordé par les élus au président, si ceux-ci estiment que c’est le meilleur moyen d’avancer.

    Cette procédure a permis de négocier les derniers grands traités de libre-échange tel que NAFTA. Quand elle s’applique, le Congrès n’est consulté qu’une fois le texte de l’accord finalisé, avec un simple vote « oui ou non », sans possibilité de l’amender.

    Sauf que, à la surprise générale, les élus démocrates s’y opposent. Ils sont une majorité dans le propre camp de Barack Obama à dire qu'ils  refusent un tel privilège au président, estimant qu’ils doivent avoir un droit de regard sur ces négociations. Du côté républicain, l’idée de libéraliser les échanges rencontre plus de succès, mais la forme des négociations en dérange aussi certains : une cinquantaine d’élus de la mouvance Tea Party exige de l’administration qu’elle rende les négociations plus transparentes.
    L’administration Obama se retrouve donc bloquée, préférant patienter plutôt que de se soumettre à un vote du Congrès et se voir refuser la « fast-track authority ». En attendant, elle se voit contrainte de mener une opération séduction auprès de son propre camp, en espérant qu'il change rapidement d'avis… Ça ne risque pas d’arriver dans les prochaines semaines : les élections américaines de mi-mandat se tiennent en novembre prochain. La campagne va bientôt commencer et, avec elle, une période très peu propice à la prise de risque politique.

    Les négociations ont donc beau se poursuivre avec l’Union européenne, l'accord transatlantique n'est définitivement pas pour demain.


    Source: http://www.mediapart.fr/journal/international/220314/accord-transatlantique-les-velleites-de-l-administration-americaine-et-de-nombreux-obstacles-mardi?onglet=full


    Et pour finir, une vidéo d'Agence Info Libre qui interview Patrick Gatines, philosophe et chercheur indépendant, spécialiste des réseaux d'influence, et militant d'ATTAC.

    M. Gatines oriente depuis quelques années ses recherches sur les lobbies et think-tanks euro-américains et propose sur son site internet, l'Observatoire Géopolitique des Réseaux d'Influence, un point périodique sur les négociations et les actions autour de l'accord de libre-échange transatlantique.




    Voila, désolée pour ce long post mais je voulais à tout prix partager ces informations.
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    TAFTA - Un nouvel ordre politique - Le futur grand marché transatlantique. Empty Re: TAFTA - Un nouvel ordre politique - Le futur grand marché transatlantique.

    Message  Bardamu 4/3/2015, 12:16

    Vente d'Alstom : le dessous des cartes


    Pour Jean-Michel Quatrepoint, la vente d'Alstom est un «scandale d'État». Le journaliste et économiste révèle que le gouvernement a délibérément confié à un groupe américain l'avenir de l'ensemble de notre filière nucléaire

    Jean-Michel Quatrepoint est journaliste économiste. il a travaillé entre autres au Monde, à la Tribune et au Nouvel Economiste. Il a écrit de nombreux ouvrages, dont La crise globale en 2008 qui annonçait la crise financière à venir.

    Dans son dernier livre, Le Choc des empires. Etats-Unis, Chine, Allemagne: qui dominera l'économie-monde? (Le Débat, Gallimard, 2014), il analyse la guerre économique que se livrent les trois grands empires qui règnent en maitres sur la mondialisation: les Etats-Unis, la Chine et l'Allemagne.

    PROPOS RECCUEILLIS PAR

    Alexandre Devecchio@Alex_devecch

    Vendredi 19 décembre, dans un complet silence médiatique, les actionnaires d'Alstom ont approuvé à la quasi-unanimité le passage sous pavillon américain du pôle énergie du fleuron industriel. 70% des activités d'Alstom sont donc vendues au conglomérat General Electric (GE). Que cela signifie-t-il concrètement?

    Le protocole d'accord approuvé par Emmanuel Macron en novembre et voté par l'assemblée générale d'Alstom, le 19 décembre, est proprement hallucinant! tant il fait la part belle à Général Electric et ne correspond pas à ce qui avait été négocié et présenté au printemps dernier.

    Au-delà des éléments de langage des communicants et de la défense de Patrick Kron, il s'agit, bel et bien de la vente - oserais-je dire, pour un plat de lentilles - d'un des derniers et des plus beaux fleurons de l'industrie française à General Electric.

    Pour comprendre les enjeux, il faut rappeler quelques faits. Le marché mondial de la production d'électricité, des turbines, est dominé par quatre entreprises: Siemens, Mitsubishi, General Electric et Alstom. Le groupe français détient 20 % du parc mondial des turbines à vapeur. Il est numéro un pour les centrales à charbon et hydrauliques. Alstom Grid, spécialisé dans le transport de l'électricité, est également un des leaders mondiaux. Mais c'est dans le nucléaire qu'Alstom était devenu un acteur incontournable. Avec 178 turbines installées, il couvre 30 % du parc nucléaire mondial. Ses nouvelles turbines, Arabelle sont considérées comme les plus fiables du monde et assurent 60 ans de cycle de vie aux centrales nucléaires. Arabelle équipe les futurs EPR. Mais Alstom a également des contrats avec Rosatom en Russie et avec la Chine pour la livraison de quatre turbines de 1000 MW. Alstom, faut-il le rappeler, assure la maintenance de l'îlot nucléaire des 58 centrales françaises.

       C'est désormais le groupe américain qui décidera à qui et comment vendre ces turbines. C'est lui aussi qui aura le dernier mot sur la maintenance de nos centrales sur le sol français... Nous avons donc délibérément confié à un groupe américain l'avenir de l'ensemble de notre filière nucléaire.

    Les activités nucléaires d'Alstom n'étaient-elle pas censées être sanctuarisées?

    Au début des négociations avec GE, celui-ci n'était intéressé que par les turbines à vapeur et notamment à gaz. Dans l'accord du mois d'avril dernier, cette activité était vendue à 100 %, mais trois filiales 50-50 étaient créées. L'une pour les énergies renouvelables, dont l'hydraulique et l'éolien en mer. La deuxième pour les réseaux, Alstom Grid, et la troisième, pour les activités nucléaires. À l'époque, les autorités françaises, par la voix d'Arnaud Montebourg, avaient garanti que ce secteur nucléaire resterait sous contrôle français. Le vibrionnant ministre français est parti et les promesses, c'est bien connu, n'engagent que ceux qui veulent les croire.

    Non seulement le 50-50 est devenu 50 plus une voix pour General Electric, mais le groupe américain détiendra 80 % pour la partie nucléaire. C'est dire que la production et la maintenance des turbines Arabelle pour les centrales nucléaires sera contrôlée par GE.

    Quelles sont les conséquences sur l'industrie française, notamment sur la filière nucléaire?

    On peut dire ce que l'on veut, mais c'est désormais le groupe américain qui décidera à qui et comment vendre ces turbines. C'est lui aussi qui aura le dernier mot sur la maintenance de nos centrales sur le sol français. La golden share que le gouvernement français aurait en matière de sécurité nucléaire n'est qu'un leurre. Nous avons donc délibérément confié à un groupe américain l'avenir de l'ensemble de notre filière nucléaire…

    Pourquoi General Electric qui, il y a un an, n'était intéressé que par les turbines à vapeur a-t-il mis la main sur ce secteur nucléaire?

    Tout simplement, parce que l'énergie est au centre du projet stratégique américain. Et que le nucléaire est une des composantes de l'énergie. Le marché redémarre. Dans les pays émergents, mais aussi en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis. General Electric en était absent. Là, il revient en force et acquiert, pour quelque milliards de dollars avec Arabelle, le fleuron des turbines nucléaires.

    Sur le marché chinois, l'un des plus prometteurs, Westinghouse associé à Hitachi, est en compétition face à EDF, Areva et Alstom. Arabelle était un atout pour la filière française. Que se passera-t-il demain si GE négocie un accord avec Westinghouse pour lui fournir Arabelle? C'est donc à terme toute la filière nucléaire française qui risque d'être déstabilisée à l'exportation.

       Est-on sûrs qu'en cas de fortes tensions entre nos deux pays, comme ce fut le cas sous le Général de Gaulle, la maintenance de nos centrales nucléaires, la fourniture des pièces détachées seront assurées avec célérité par la filiale de GE ?

    Cela peut-il également avoir des conséquences diplomatiques et géopolitiques? Lesquelles?

    Oui, et c'est peut-être le plus grave. Les Etats-Unis sont nos alliés, mais il peut arriver dans l'histoire que des alliés soient en désaccord ou n'aient pas la même approche des problèmes, notamment dans la diplomatie et les relations entre États. Est-on sûrs qu'en cas de fortes tensions entre nos deux pays, comme ce fut le cas sous le Général de Gaulle, la maintenance de nos centrales nucléaires, la fourniture des pièces détachées seront assurées avec célérité par la filiale de GE?

    En outre, on a également oublié de dire qu'il donne à GE le monopole de la fourniture de turbines de l'ensemble de notre flotte de guerre. D'ores et déjà, le groupe américain fournit près de la moitié des turbines à vapeur de notre marine, à travers sa filiale Thermodyn du Creusot. Alstom produit le reste, notamment les turbines du Charles de Gaulle et de nos quatre sous-marins lanceurs d'engins. Demain, GE va donc avoir le monopole des livraisons pour la marine française. Que va dire la Commission de la concurrence? Monsieur Macron a-t-il étudié cet aspect du dossier?

    Enfin, il est un autre secteur qu'apparemment on a oublié. Il s'agit d'une petite filiale d'Alstom, Alstom Satellite Tracking Systems, spécialisée dans les systèmes de repérage par satellite. Ces systèmes, installés dans plus de 70 pays, équipent, bien évidemment, nos armées, et des entreprises du secteur de la défense et de l'espace. C'est un domaine éminemment stratégique, car il concerne tous les échanges de données par satellite. General Electric récupère cette pépite. Quand on sait les liens qui existent entre la NSA, les grands groupes américains pour écouter, lire, accéder aux données des ennemis, mais aussi des concurrents, fussent-ils alliés, on voit l'erreur stratégique à long terme que le gouvernement vient de commettre. Le ministère de la Défense a t il donné son avis?

    Peut-on aller jusqu'à parler de dépeçage?


    Oui car, ne nous y trompons pas, l'histoire est écrite. Patrick Kron, actuel PDG, s'est félicité que les accords avec les Américains permettront à Alstom de vendre, d'ici à trois ou quatre ans, ses participations dans les trois sociétés communes, dans de bonnes conditions… pour les actionnaires. Ce qui restera d'Alstom, la partie ferroviaire qui aura bien du mal à survivre, reversera de 3 à 4 milliards d'euros aux actionnaires dont Bouygues qui détient 29% et qui souhaitait sortir. En fait on fait porter à Bouygues un chapeau trop grand pour lui. Ce n'est pas la raison principale de cette cession. Ni le fait que la branche énergie d'Alstom ne soit pas rentable ( seules les turbines à gaz depuis le rachat catastrophique de l'activité de ABB en 2000 posent problème ).

    Quelle est alors, selon vous, la véritable raison de cette vente?

    La véritable raison, quoiqu'en disent les dirigeants d'Alstom, c'est la pression judiciaire exercée par la justice américaine qui s'est saisie en juillet 2013 , d'une affaire de corruption, non jugée, en Indonésie pour un tout petit contrat ( 110 milions de dollars ). Tout se passe comme si cette pression psychique, voire physique, sur les dirigeants, la crainte d'être poursuivi, voire emprisonné ( comme ce fut le cas pour un des responsable d'une filiale du groupe aux Etats Unis ) la menace d'amendes astronomiques avaient poussé ces dirigeants a larguer l'activité énergie. Comme par hasard il y avait un acheteur tout trouvé: Général Electric. Ce ne sera jamais que la cinquième entreprise soumise à la vindicte de la justice américaine que ce groupe rachète. Au passage je rappelle que Jeffrey Immelt son PDG est le président du conseil pour l'emploi et la compétitivité mis en place à la Maison Blanche par Obama. Ce qui n'empêche pas GE d'être le champion de l'optimisation fiscale ( Corporate Tax Avoiders ) avec une vingtaine de filiales dans les paradis fiscaux. Sur 5 ans le groupe a déclaré 33,9 milliards de dollars de profits et n'a pas payé un cent d'impôts aux Etats Unis. Outre Atlantique ont dit désormais ce qui est «bon pour GE est bon pour l'Amérique «. Mais ce qui est bon pour GE ne l'est pas forcément pour la France ou l'Europe. A moins de considérer que notre avenir est de devenir une filiale de GE…

       Le drame de l'appareil d'Etat c'est qu'il est dirigé par Bercy où la fibre industrielle a pratiquement disparu. Soit nous avons des politiques qui ne connaissent l'activité économique qu'à travers le prisme des collectivités locales soit nous avons de jeunes technocrates formés, imprégnés par la mentalité de banquier d'affaires .


    Si on peut comprendre que les actionnaires trouvent leur compte dans cette vente, comment expliquer la passivité des acteurs de la filière nucléaire et surtout de l'Etat?


    On ne peut que s'étonner du peu de réactions des acteurs de la filière nucléaire. Il est vrai que Bercy et l'Élysée ont donné leur feu vert à cette nouvelle version des accords au moment même où EDF et Areva connaissaient une vacance du pouvoir. Chez Areva, Luc Oursel, aujourd'hui décédé, avait quitté de fait les rênes à la fin de l'été. Chez EDF, François Hollande et Emmanuel Macron ont décidé seuls, contre l'avis de Manuel Valls et de Ségolène Royal, de ne pas renouveler Henri Proglio et de le remplacer par Jean-Bernard Lévy. Un patron de qualité, unanimement apprécié… chez Thalès. Cette vacance du pouvoir, à un moment crucial, a incontestablement favorisé l'évolution des accords au profit de GE. Une politique de gribouille, puisque Henri Proglio va se retrouver président du Conseil de surveillance… de Thalès. Du grand n'importe quoi. Le moins qu'on puisse dire c'est que l'Élysée et Bercy n'ont pas fait un cadeau de Noël aux nouveaux présidents d'EDF et d'Areva. Le drame de l'appareil d'Etat c'est qu'il est dirigé par Bercy où la fibre industrielle a pratiquement disparu. Soit nous avons des politiques qui ne connaissent l'activité économique qu'à travers le prisme des collectivités locales soit nous avons de jeunes technocrates formés, imprégnés par la mentalité de banquier d'affaires . Un bref passage par Rothshild ou Lazard n'est pas forcément un gage de compétences en industrie…

    L'Europe a-t-elle joué un rôle dans cette affaire?

    Indirectement oui, lorsque Pierre Bilger, en 1999, a racheté une partie des activités de turbines de ABB - un rachat funeste, le groupe français ayant payé fort cher des turbines qui vont se révéler défectueuses - la Commission européenne a exigé qu'Alstom cède une partie de ses actifs dans ce secteur. Et ce, pour éviter une position dominante sur le marché européen. C'est ainsi que General Electric a racheté l'usine de Belfort d'Alstom.

    Que dit le cas Alstom de la désindustrialisation de la France?

    Qu'il y a un lien direct entre la désindustrialisation de la France, son déficit abyssal du commerce extérieur, sa perte d'influence dans le monde, la lente attrition des emplois qualifiés et les désastres industriels à répétition que notre pays a connu depuis vingt ans. De Péchiney à Arcelor, en passant par Bull, Alcatel, la Générale de Radiologie et aujourd'hui Alstom, la liste est longue de nos fleurons industriels qui ont été purement et simplement liquidés par l'absence de vision stratégique de la classe politique et de la haute administration, par la cupidité et l'incompétence de certains dirigeants d'entreprise qui ont fait passer leurs intérêts personnels avant ceux de la collectivité. Oui, il y a bien une corrélation entre l'étrange défaite de 1940, qui vit en quelques semaines l'effondrement de notre pays et celle, plus insidieuse et plus longue, qui voit le délitement de notre appareil industriel.

    http://www.lefigaro.fr/vox/economie/2015/01/05/31007-20150105ARTFIG00339-vente-d-alstom-les-dessous-des-cartes-par-jean-michel-quatrepoint.php

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