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    PATER NOSTER (Notre Père)

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    Message  Invité 23/6/2010, 19:36

    Pie XII recite le Pater

    Pater noster, qui es in caelis, sanctificetur nomen tuum.
    Adveniat regnum tuum.
    Fiat voluntas tua, sicut in caelo et in terra.
    Panem nostrum quotidianum da nobis hodie, et dimitte nobis debita nostra sicut et nos dimittimus debitoribus nostris.
    Et ne nos inducas in tentationem, sed libera nos a malo.
    Amen.

    Notre Père, qui êtes aux cieux ;
    Que votre nom soit sanctifié ;
    Que votre règne arrive ;
    Que votre volonté soit faite sur la terre comme au ciel.
    Donnez-nous aujourd'hui notre pain quotidien (ou : de chaque jour).
    (Et) pardonnez-nous nos offenses, comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés.
    (Et) ne nous laissez pas succomber à la tentation.
    Mais délivrez-nous du mal.
    Ainsi soit-il.


    C'est Notre Seigneur Jésus Christ lui même qui a institué cette prière qui est la plus importante pour les Chrétiens.

    "Dans vos prières, ne multipliez pas les paroles, comme font les païens, qui s’imaginent devoir être exaucés à force de paroles.
    Ne leur ressemblez donc pas, car votre Père sait de quoi vous avez besoin, avant que vous ne le lui demandiez. Vous prierez donc ainsi :
    Notre Père qui êtes aux cieux, que votre nom soit sanctifié ;
    que votre règne arrive ; que votre volonté soit faite sur la terre comme au ciel.
    Donnez-nous aujourd’hui le pain nécessaire à notre subsistance ;
    et remettez-nous nos dettes, comme nous-mêmes remettons à ceux qui nous doivent ;
    et ne nous induisez point en tentation, mais délivrez-nous du Malin.
    Car si vous remettez aux hommes leurs offenses, votre Père céleste vous remettra aussi (les vôtres).
    Mais si vous ne remettez pas (les leurs) aux hommes, votre Père ne pardonnera pas non plus vos offenses."
    Matthieu chapitre 6 9-13


    "Il arriva, comme il était en prière en un certain lieu, lorsqu’il eut achevé, qu’un de ses disciples luit dit : « Seigneur, apprenez-nous à prier, comme Jean l’a appris à ses disciples. »
    Il leur dit : « Lorsque vous priez, dites : Père, que votre nom soit sanctifié ; que votre règne arrive.
    Donnez-nous chaque jour le pain nécessaire à notre subsistance ;
    et remettez-nous nos péchés, car nous remettons nous-mêmes à tous ceux qui nous doivent ; et ne nous induisez pas en tentation"

    Luc chapitre 11: 2-4


    Dernière édition par Tonino le 23/6/2010, 19:52, édité 1 fois
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    Message  Invité 23/6/2010, 19:50

    La brièveté du PATER NOSTER

    Nous avons promis au lecteur la démonstration d'une vérité peu connue. Le chrétien qui veut assurer son salut, doit se détourner de tout désir particulier, pour se retourner sans cesse du côté de la pure et simple volonté de Dieu. Ce genre de conversion est chose si rare qu'avant d'en montrer, selon notre promesse, la vertu salutaire, nous voulons en expliquer plus au long la nature.

    Si l'on voulait classifier les âmes, on pourrait à bon droit les partager en trois catégories. Toutes poursuivent le bonheur. Il est vrai que les hommes songent peu, pour l'ordinaire, à la partie essentielle de ce bonheur, à celle qui est réservée pour la vie future. Mais enfin tous veulent être heureux. Ce qui les divise, c'est le choix du moyen. Les uns cherchent leur satisfaction dans le mal; les autres dans le bien particulier; d'autres dans la volonté de Dieu.

    Cette classification mérite d'être appréciée.
    Le plus triste apanage de notre misérable nature est le fatal penchant qui la pousse, quand elle choisit l'objet de sa félicité, à choisir de travers. L'humanité, on peut le dire, ressemble à un enfant à qui l'on présenterait, du poison sucré. Certes, en ce cas, le goût l'emporterait sur la raison, et le pauvre petit se tuerait pour jouir.

    Telle, et plus triste encore, est la folie d'une foule d'êtres humains, qui se croient cependant et que l'on croit raisonnables. Oui, se tuer pour jouir, jouir en se tuant, voilà le funeste jeu de ces millions de grands enfants qu'on appelle des hommes.

    Voici de l'or à gagner, mais au mépris de la conscience; un plaisir à savourer, mais il est défendu; une passion à satisfaire, mais au prix de l'innocence. Tout cela est poison : n'importe! ce poison est doux, parfumé, savoureux; il flatte le palais. Va pour le plaisir! A plus tard la pénitence, s'il plaît à Dieu! C'est l'immuable conduite de la première des trois catégories en question : de celle qui cherche le bonheur dans le mal.

    La deuxième paraît logée à l'extrême opposé, car elle cherche son bonheur dans le bien; et qu'y a-t-il de plus éloigné du mauvais que ce qui est bon?

    Ne nous y trompons pas cependant. Il y a bien et bien; ou plutôt dans le bien se trouvent cachés deux plaisirs : celui de la créature et celui de Dieu.

    Or, les hommes dont nous parlons en ce moment, négligent l'un de ces deux plaisirs, pour ne poursuivre que l'autre, le leur. Leur égoïsme a changé d'objet, mais il est resté égoïsme. Combien n'en trouve-t-on pas, parmi les chrétiens, de ces gens de bien livrés à leurs convoitises d'autant plus ardemment qu'ils ont moins de scrupules! On s'adonne aux bonnes œuvres, on a du zèle, on prend la défense des intérêts de Dieu, on se fait avocat de la bonne cause, on se proclame soldat du Christ et de son Église, on a le bonheur on travaille à la conversion des âmes. Mais en cela, quel esprit de personnalité! Gardez-vous de me contrarier, je suis homme de bien! Comment pourriez-vous me contredire? Pourquoi me gêner? Comment oser penser ce que je ne pense pas? Laissez-moi libre; laissez-moi maître; n'empiétez pas sur mon terrain; approuvez-moi; louez-moi; ou au moins laissez-moi jouir de mon bien. De mon bien, entendez-vous! Car, vous le voyez, en ce qui compose ma vie il n'y a rien de mal. Tout est bon : je suis catholique, et tout est catholique en moi. J'ai fait mon choix, mais mon choix est légitime. Encore une fois, je suis homme de bien; je veux continuer à l'être; et que personne, ni homme ni Dieu, n'entreprenne de me contrecarrer ! sinon je perds la paix, parce que cette paix je l'ai fixée dans ce bien de mon choix...

    Les chrétiens de cette trempe ne comprennent guère ce que nous avons appelé plus haut la brièveté du Pater noster. Leur secrète prière est remplie des détails de la volonté propre : Mon Dieu, disent-ils, que votre nom soit sanctifié; oui, sans doute ; mais que ce soit par moi plutôt que par un autre! Cette sanctification de votre nom est mon plaisir, c'est ma passion. 0 Dieu, quelle joie pour moi de vous glorifier par ma parole! Aussi ne me réduisez pas au silence. Quelle délectation pour moi de réussir en cette entreprise! Aussi ne permettez pas qu'elle soit entravée; sinon je saurai murmurer. Que votre règne arrive, mais dans telle ou telle condition! Que votre volonté soit faite, pourvu que la mienne s'exécute! Tel est, sinon sur les lèvres, au moins dans le cœur, le Pater de l'homme qui ne pousse pas l'amour du bien au delà du bien particulier et borné.

    Tout autre est la disposition des chrétiens du troisième genre. Sortie des étroites limites de la convoitise personnelle, leur âme a compris que les choses bonnes, prises en elles-mêmes, ne sont que vanité. Sous l'influence de cette lumière, ils corrigent à chaque instant leur instinctif mouvement vers tel ou tel bien, par le fameux verumtamen (1) du Christ agonisant.

    Le Sauveur, pour notre consolation, voulut que son humanité sainte éprouvât le désir naturel de voir le calice de l'amertume remplacé par celui de la joie. Mais, dans sa prière, il ajouta sans cesse : Verumtamen... Cependant!... Cependant, ô mon Dieu, que votre volonté se fasse et non la mienne!

    A son exemple, le chrétien généreux sort à chaque instant de la multiplicité de ses désirs, pour rentrer dans la simplicité de la volonté divine.

    Aussi, pour lui, l'Oraison Dominicale a conservé cette brièveté qui en dit plus que les plus longs discours. Seigneur, que votre nom soit sanctifié! Sera-ce par moi, ou par quelque autre? Par tel moyen, par tel autre? Je n'entre pas dans ce détail. Qu'il soit sanctifié, et voilà tout !

    Que votre règne arrive! Que ce soit par les coups de votre sévérité ou par ceux de votre bonté, n'importe! Qu'il arrive : je m'en tiens à ce seul mot! Que votre volonté soit faite! Comment, ou par qui? Commentaire inutile! Qu'elle soit faite sur la terre comme au ciel : voilà mon unique désir! Donnez-nous aujourd'hui notre pain quotidien. Quel pain? Sera-t-il dur? Ne le sera-t-il pas? Qui le choisira? Qui le mesurera? Vous, mon Dieu, vous seul; je n'ai pas de lois à vous dicter et, en fait de pain, tout me sera bon, pourvu que ce soit Dieu qui donne.

    Pardonnez-nous nos offenses, comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés. Telle est mon unique ambition, et je ne m'amuse pas à désirer d'autre avantage que celui de mourir pardonné. Ne nous induisez point en tentation : ce n'est pas à moi, Seigneur, à faire le triage des épreuves, pour vous dire que j'accepte celle-ci et que je préfère celle-là. Tout ce que vous voudrez, mon Dieu; et que rien ne soit pour moi occasion et cause de damnation! Enfin délivrez-nous du mal. Qu'est-ce qui est mal pour moi? La richesse m'est-elle bonne? La pauvreté m'est-elle mauvaise? Je l'ignore. M'est-il avantageux d'être malade, de ne l'être pas? Ai-je intérêt à vivre longtemps, à mourir bientôt? Qui le sait? N'en parlons donc pas. Seigneur, délivrez-moi du mal, du péché, de l'enfer, et de ce que vous savez devoir nuire à mon éternité. Ainsi soit-il! Je ne vous demande pas davantage, parce que mon cœur est simple; et que, sans être exempt des désirs de la nature, je force mon âme à rester dans la Providence.

    La voilà, dépeinte au naturel, la simplicité du chrétien supérieur, qui n'ajoute rien à l'Oraison Dominicale, à son Pater.

    Or, de celui-là on peut affirmer qu'il suit la voie du salut assuré.

    N'exagérons rien, et que Dieu nous préserve de dire ou de penser qu'il n'y a de sauvés que ceux qui arrivent à ce parfait dégagement; non, certes, il n'en est pas ainsi : parmi les élus, il en est beaucoup qui arrivent à une mort en état de grâce par une vie remplie de préoccupations trop naturelles.

    Mais, qu'on ne l'oublie jamais, nos entretiens n'ont pas pour objet le salut. C'est du salut certain, assuré, autant qu'il peut l'être, que nous parlons.

    Or, pour avoir cette assurance, pour remplacer la possibilité inquiétante par l'humble et craintive sécurité, pour passer de la voie tortueuse à la voie droite, il faut s'exercer à la vertu que nous venons de décrire, et travailler à absorber toutes les instinctives aspirations de la nature dans l'adhésion pure et simple à la pure et simple volonté de notre Père qui est au ciel.



    T. R. P. ACHILLE DESURMONT
    DE LA CONGRÉGATION DU TRÈS-SAINT-RÉDEMPTEUR
    Extrait: ''L'ART D'ASSURER SON SALUT''
    PARIS LIBRAIRIE PIERRE TÉQUI
    82, rue bonaparte (VIe)
    1927.



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