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    Victor Hugo et l'Islam

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    nonwo


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    Victor Hugo et l'Islam Empty Victor Hugo et l'Islam

    Message  nonwo 13/2/2011, 21:49

    Hommage de Victor Hugo au prophète Mohamed paix et bénédiction de DIEU sur lui.





    L'an neuf de l'Hégire

    Grave, il ne faisait plus à personne un reproche,

    Il marchait en rendant aux passants leur salut,

    On le voyait vieillir chaque jour, quoiqu’il eût

    A peine vingt poils blancs à sa barbe encore noire ;

    Il s'arrêtait parfois pour voir les chameaux boire,

    Se souvenant du temps qu’il était chamelier.

    Il semblait avoir vu l’Eden, l’âge d’amour,

    Les temps antérieurs, l’ère immémoriale.

    Il avait le front haut, la joue impériale,

    Le sourcil chauve, l’œil profond et diligent,

    Le cou pareil au col d’une amphore d’argent,

    L’air d’un Noé qui sait le secret du déluge.

    Si des hommes venaient le consulter, ce juge

    Laissait l’un affirmer, l’autre rire et nier,

    Ecoutait en silence et parlait le dernier.

    Sa bouche était toujours en train d’une prière ;

    Il mangeait peu, serrant sur son ventre une pierre ;

    Il s’occupait de lui-même à traire ses brebis ;

    Il s’asseyait à terre et cousait ses habits.

    Il jeûnait plus longtemps qu’autrui les jours de jeûne,

    Quoiqu’il perdît sa force et qu’il ne fût plus jeune.

    A soixante-trois ans une fièvre le prit.

    Il relut le Coran de sa main même écrit,

    Puis il remit au fils de Séid la bannière,

    En lui disant : " Je touche à mon aube dernière.

    Il n’est pas d’autre Dieu que Dieu. Combats pour lui. "

    Et son œil, voilé d’ombre, avait ce morne ennui

    D’un vieux aigle forcé d’abandonner son aire.

    Il vint à la mosquée à son heure ordinaire,

    Appuyé sur Ali le peuple le suivant ;

    Et l’étendard sacré se déployait au vent.

    Là, pâle, il s’écria, se tournant vers la foule ;

    "Peuple, le jour s'éteint, l'homme passe et s'écroule ;

    La poussière et la nuit, c’est nous. Dieu seul est grand.

    Peuple je suis l’aveugle et suis l’ignorant.

    Sans Dieu je serais vil plus que la bête immonde."

    Un cheikh lui dit : "Ô chef des vrais croyants ! Le monde,

    Sitôt qu’il t’entendit, en ta parole crut ;

    Le jour où tu naquit une étoile apparut,

    Et trois tours du palais de Chosroès tombèrent."

    Lui, reprit : "Sur ma mort, les Anges délibèrent ;

    L’heure arrive. Ecoutez. Si j’ai de l’un de vous

    Mal parlé, qu’il se lève, ô peuple, et devant tous

    Qu’il m’insulte et m’outrage avant que je m’échappe,

    Si j’ai frappé quelqu’un, que celui-là me frappe."

    Et, tranquille, il tendit aux passants son bâton.

    Une vieille, tondant la laine d’un mouton,

    Assise sur un seuil, lui cria : "Dieu t’assiste !"

    Il semblait regarder quelque vision triste,

    Et songeait ; tout à coup, pensif, il dit : "voilà,

    Vous tous, je suis un mot dans la bouche d’Allah ;

    Je suis cendre comme homme et feu comme prophète.

    J’ai complété d’Issa la lumière imparfaite.

    Je suis la force, enfants ; Jésus fut la douceur.

    Le soleil a toujours l’aube pour précurseur.

    Jésus m’a précédé, mais il n’est pas la Cause.

    Il est né d’une Vierge aspirant une rose.

    Moi, comme être vivant, retenez bien ceci,

    Je ne suis qu’un limon par les vices noirci,

    J’ai de tous les péchés subi l’approche étrange,

    Ma chair a plus d’affront qu’un chemin n’a de fange,

    Et mon corps par le mal est tout déshonoré ;

    Ô vous tous, je serais bien vite dévoré

    Si dans l’obscurité du cercueil solitaire

    Chaque faute engendre un ver de terre.

    Fils, le damné renaît au fond du froid caveau

    Pour être par les vers dévoré de nouveau ;

    Toujours sa chair revit, jusqu’à ce que la peine,

    Finie ouvre à son vol l’immensité sereine.

    Fils, je suis le champ vil des sublimes combats,

    Tantôt l'homme d’en haut, tantôt l'homme d’en bas,

    Et le mal dans ma bouche avec le bien alterne

    Comme dans le désert le sable et la citerne ;

    Ce qui n’empêche pas que je n'aie, ô croyants !

    Tenu tête dans l'ombre aux Anges effrayants

    Qui voudraient replonger l'homme dans les ténèbres,

    J’ai parfois dans mes poings tordu leurs bras funèbres ;

    Souvent, comme Jacob, j’ai la nuit, pas à pas,

    Lutté contre quelqu’un que je ne voyais pas ;

    Mais les hommes surtout on fait saigner ma vie,

    Ils ont jeté sur moi leur haine et leur envie,

    Et, comme je sentais en moi la vérité,

    Je les ai combattus, mais sans être irrité,

    Et, pendant le combat je criais : "laissez faire !

    Je suis le seul, nu, sanglant, blessé ; je le préfère.

    Qu’ils frappent sur moi tous ! Que tout leur soit permis !

    Quand même, se ruant sur moi, mes ennemis

    Auraient, pour m’attaquer dans cette voie étroite,

    Le soleil à leur gauche et la lune à leur droite,

    Ils ne me feraient point reculer ! "C’est ainsi

    Qu’après avoir lutté quarante ans, me voici

    Arrivé sur le bord de la tombe profonde,

    Et j’ai devant moi Allah, derrière moi le monde.

    Quant à vous qui m’avez dans l’épreuve suivi,

    Comme les grecs Hermès et les hébreux Lévi,

    Vous avez bien souffert, mais vous verrez l’aurore.

    Après la froide nuit, vous verrez l’aube éclore ;

    Peuple, n’en doutez pas ; celui qui prodigua

    Les lions aux ravins du Jebbel-Kronnega,

    Les perles à la mer et les astres à l’ombre,

    Peut bien donner un peu de joie à l'homme sombre.

    Il ajouta ; "Croyez, veillez ; courbez le front.

    Ceux qui ne sont ni bons ni mauvais resteront

    Sur le mur qui sépare Eden d'avec l’abîme,

    Etant trop noirs pour Dieu, mais trop blancs pour le crime ;

    Presque personne n’est assez pur de péchés

    Pour ne pas mériter un châtiment ; tâchez,

    En priant, que vos corps touchent partout la terre ;

    L’enfer ne brûlera dans son fatal mystère

    Que ce qui n’aura point touché la cendre, et Dieu

    A qui baise la terre obscure, ouvre un ciel bleu ;

    Soyez hospitaliers ; soyez saints ; soyez justes ;

    Là-haut sont les fruits purs dans les arbres augustes,

    Les chevaux sellés d’or, et, pour fuir aux sept dieux,

    Les chars vivants ayant des foudres pour essieux ;

    Chaque houri, sereine, incorruptible, heureuse,

    Habite un pavillon fait d’une perle creuse ;

    Le Gehennam attend les réprouvés ; malheur !

    Ils auront des souliers de feu dont la chaleur

    Fera bouillir leur tête ainsi qu’une chaudière.

    La face des élus sera charmante et fière."

    Il s’arrêta donnant audience à l’espoir.

    Puis poursuivant sa marche à pas lents, il reprit :

    "Ô vivants ! Je répète à tous que voici l'heure

    Où je vais me cacher dans une autre demeure ;

    Donc, hâtez-vous. Il faut, le moment est venu,

    Que je sois dénoncé par ceux qui m’ont connu,

    Et que, si j’ai des torts, on me crache au visage."

    La foule s’écartait muette à son passage.

    Il se lava la barbe au puits d’Aboufléia.

    Un homme réclama trois drachmes, qu’il paya,

    Disant : "Mieux vaut payer ici que dans la tombe."

    L’œil du peuple était doux comme un œil de colombe

    En le regardant cet homme auguste, son appui ;

    Tous pleuraient ; quand, plus tard, il fut rentré chez lui,

    Beaucoup restèrent là sans fermer la paupière,

    Et passèrent la nuit couchés sur une pierre

    Le lendemain matin, voyant l’aube arriver ;

    "Aboubékre, dit-il, je ne puis me lever,

    Tu vas prendre le Livre et faire la prière."

    Et sa femme Aïscha se tenait en arrière ;

    Il écoutait pendant qu’Aboubékre lisait,

    L’AN NEUF DE L’HEGIRE


    Et souvent à voix basse achevait le verset ;

    Et l’on pleurait pendant qu’il priait de la sorte.

    Et l’Ange de la mort vers le soir à la porte

    Apparut, demandant qu’on lui permît d’entrer.

    "Qu’il entre." On vit alors son regard s’éclairer

    De la même clarté qu’au jour de sa naissance ;

    Et l’Ange lui dit : "Dieu désire ta présence.

    - Bien", dit-il. Un frisson sur les tempes courut,

    Un souffle ouvrit sa lèvre, et Mahomet mourut.

    Victor Hugo
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    nonwo


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    Message  nonwo 13/2/2011, 22:48

    j' en remets une couche Very Happy




    A ma fille

    O mon enfant, tu vois, je me soumets.
    Fais comme moi: vis du monde éloignée;
    Heureuse? non; triomphante? jamais.
    -- Résignée! --

    Sois bonne et douce, et lève un front pieux.
    Comme le jour dans les cieux met sa flamme,
    Toi, mon enfant, dans l'azur de tes yeux
    Mets ton âme!

    Nul n'est heureux et nul n'est triomphant.
    L'heure est pour tous une chose incomplète;
    L'heure est une ombre, et notre vie, enfant,
    En est faite.

    Oui, de leur sort tous les hommes sont las.
    Pour être heureux, à tous, -- destin morose! --
    Tout a manqué. Tout, c'est-à-dire, hélas!
    Peu de chose.

    Ce peu de chose est ce que, pour sa part,
    Dans l'univers chacun cherche et désire:
    Un mot, un nom, un peu d'or, un regard,
    Un sourire!

    La gaîté manque au grand roi sans amours;
    La goutte d'eau manque au désert immense.
    L'homme est un puits où le vide toujours
    Recommence.

    Vois ces penseurs que nous divinisons,
    Vois ces héros dont les fronts nous dominent,
    Noms dont toujours nos sombres horizons
    S'illuminent!

    Après avoir, comme fait un flambeau,
    Ébloui tout de leurs rayons sans nombre,
    Ils sont allés chercher dans le tombeau
    Un peu d'ombre.

    Le ciel, qui sait nos maux et nos douleurs,
    Prend en pitié nos jours vains et sonores.
    Chaque matin, il baigne de ses pleurs
    Nos aurores.

    Dieu nous éclaire, à chacun de nos pas,
    Sur ce qu'il est et sur ce que nous sommes;
    Une loi sort des choses d'ici-bas,
    Et des hommes!

    Cette loi sainte, il faut s'y conformer.
    Et la voici, toute âme y peut atteindre:
    Ne rien haïr, mon enfant; tout aimer,
    Ou tout plaindre!

    Paris, octobre 1842.


    lorelianeGTQ
    lorelianeGTQ


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    Message  lorelianeGTQ 13/2/2011, 23:25

    Y a pas à dire, Totor, comme la surnommée Juliette Drouet, était un génie! Très fort ses textes.

    Tagada, ok, mais Victor Hugo est passer par beaucoups d'étapes, il est, il faut le dire, par une drôle d'époque..

    Citer de la pléiade, Oeuvre politique d'avant son exil (1851 - 1851)

    Sur un athée, Le 25 Mars 1817.

    Que dit ce philosophe blême,
    Aux cris dréssés, a l'oeil en feu,
    Qui nous déroulant maint problème,
    Contre le Tout Puissant veut lancer l'Anathème,
    Et dire avec orgueil : "écoutez moi, morbleu!,
    Messieurs, l'on ne doit pas croire (et je le prouve même)
    Qu'en la matière, et non en Dieu?..."
    Philosophe insensé! Ton stupide blasphème,
    Peut-il ébranler notre foi?
    En nous montrant ton absurde système,
    Penses-tu nous reduire a ne croire qu'en toi?

    Victor Hugo


    Voici l'An neuf de l'Hégire en vidéo, il est écrit une mention d'ajout de texte au debut..De quoi s'agirait-il?

    Victor HUGO chante le Prophete de l'Islam




    Dernière édition par lorelianeGTQ le 1/2/2012, 09:06, édité 1 fois
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    nonwo


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    Victor Hugo et l'Islam Empty Re: Victor Hugo et l'Islam

    Message  nonwo 13/2/2011, 23:55

    Rebelote. Quand on aime, on ne compte pas

    Les Djinns - Victor Hugo -


    Murs, ville

    Et port,

    Asile

    De mort,

    Mer grise

    Où brise

    La brise,

    Tout dort.



    Dans la plaine

    Naît un bruit.

    C'est l'haleine

    De la nuit.

    Elle brame

    Comme une âme

    Qu'une flamme

    Toujours suit !



    La voix plus haute

    Semble un grelot.

    D'un nain qui saute

    C'est le galop.

    Il fuit, s'élance,

    Puis en cadence

    Sur un pied danse

    Au bout d'un flot.



    La rumeur approche.

    L'écho la redit.

    C'est comme la cloche

    D'un couvent maudit ;

    Comme un bruit de foule,

    Qui tonne et qui roule,

    Et tantôt s'écroule,

    Et tantôt grandit,



    Dieu ! la voix sépulcrale

    Des Djinns !... Quel bruit ils font !

    Fuyons sous la spirale

    De l'escalier profond.

    Déjà, s'éteint ma lampe,

    Et l'ombre de la rampe,

    Qui le long du mur rampe,

    Monte jusqu'au plafond.



    C'est l'essaim des Djinns qui passe,

    Et tourbillonne en sifflant !

    Les ifs, que leur vol fracasse,

    Craquent comme un pin brûlant.

    Leur troupeau, lourd et rapide,

    Volant dans l'espace vide,

    Semble un nuage livide

    Qui porte un éclair au flanc.



    Ils sont tout près ! — Tenons fermée

    Cette salle, où nous les narguons.

    Quel bruit dehors ! Hideuse armée

    De vampires et de dragons !

    La poutre du toit descellée

    Ploie ainsi qu'une herbe mouillée,

    Et la vieille porte rouillée

    Tremble, à déraciner ses gonds !



    Cris de l'enfer! voix qui hurle et qui pleure !

    L'horrible essaim, poussé par l'aquilon,

    Sans doute, ô ciel ! s'abat sur ma demeure.

    Le mur fléchit sous le noir bataillon.

    La maison crie et chancelle, penchée,

    Et l'on dirait que, du sol arrachée,

    Ainsi qu'il chasse une feuille séchée,

    Le vent la roule avec leur tourbillon.



    Prophète ! si ta main me sauve

    De ces impurs démons des soirs,

    J'irai prosterner mon front chauve

    Devant tes sacrés encensoirs !

    Fais que sur ces portes fidèles

    Meure leur souffle d'étincelles,

    Et qu'en vain l'ongle de leurs ailes

    Grince et crie à ces vitraux noirs !



    Ils sont passés ! — Leur cohorte

    S'envole, et fuit, et leurs pieds

    Cessent de battre ma porte

    De leurs coups multipliés.

    L'air est plein d'un bruit de chaînes,

    Et dans les forêts prochaines

    Frissonnent tous les grands chênes,

    Sous leur vol de feu pliés !



    De leurs ailes lointaines

    Le battement décroît,

    Si confus dans les plaines,

    Si faible, que l'on croit

    Ouïr la sauterelle

    Crier d'une voix grêle,

    Ou pétiller la grêle

    Sur le plomb d'un vieux toit.



    D'étranges syllabes

    Nous viennent encor ;

    Ainsi, des Arabes

    Quand sonne le cor,

    Un chant sur la grève

    Par instants s'élève

    Et l'enfant qui rêve

    Fait des rêves d'or.



    Les Djinns funèbres,

    Fils du trépas,

    Dans les ténèbres

    Pressent leurs pas ;

    Leur essaim gronde ;

    Ainsi, profonde,

    Murmure une onde

    Qu'on ne voit pas.



    Ce bruit vague

    Qui s'endort,

    C'est la vague

    Sur le bord ;

    C'est la plainte,

    Presque éteinte,

    D'une sainte

    Pour un mort.



    On doute

    La nuit...

    J'écoute : —

    Tout fuit,

    Tout passe ;

    L'espace

    Efface

    Le bruit.
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    nonwo


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    Victor Hugo et l'Islam Empty Re: Victor Hugo et l'Islam

    Message  nonwo 1/2/2012, 00:08

    Claude Gueux

    Victor Hugo 1834



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