Bonsoir à vous
Je vais tenter de partager quelques informations tirer de ‘’Histoire juive, religion juive, le poids de trois millénaires‘’ d'Israel SHAHAK, un infatigable laïque en ce qui concerne l’histoire humaine, non pas contre la religion mais plutôt qu’il est contre l’utilisation de la religion pour expliquer des événements, justifié des politiques irrationnelles et cruelles, favoriser son propre groupe de “croyants” au détriment des autres.
Bonne lecture !
Une illustration de la différence essentielle entre les projets impériaux de type laïc et les principes de l'“idéologie juive”.
- Une stratégie Israélienne globale, non fondée sur les principes de l’idéologie juive mais sur des considérations purement stratégiques et impériales.
Principes exposés par Shlomo Gazit, ex-chef des renseignements militaires :
En d’autres termes, Israël vise à imposer son hégémonie sur les autres État du Moyen-Orient.
Aux yeux du général, Israël, en protégeant les régimes du Moyen-Orient, rend un service vital aux « pays industriellement avancés, qui tous souhaitent ardemment la stabilité au Moyen-Orient ». Sans Israël, affirme-t-il, les régimes existants dans la région se seraient écroulés depuis longtemps, s'ils sont restés en place, c'est uniquement grâce aux menaces israéliennes ... hypocrite.
-Mais Israël est déterminée par l'“idéologie juive” plus que par les projets impériaux.
Moses Hadas : selon son étude, les fondements du “judaïsme classique”, c'est-à dire du judaïsme tel qu'il a été établi par les sages qui compilèrent le Talmud, remontent à des influences platoniciennes et surtout à l'image de Sparte que l'on trouve chez Platon. Un trait essentiel du système politique Platonicien, adopté par le judaïsme dès la période des Maccabées (142-63 av. J.-C) réside en ceci, écrit Hadas:
On ne saurait donner meilleure définition du “judaïsme classique” et de la façon dont les rabbins, effectivement, le “manipulaient”.
Le judaïsme, toujours selon Hadas, a fait siens les objectifs programmatiques de Platon, tels que lui-même les résumait dans le fameux passage :
Remplacez “gardien” par “rabbin”, et vous obtiendrez l'image parfaite de ce judaïsme classique qui continue d'exercer une influence profonde sur la société israélienne-juive et de déterminer dans une large mesure la politique israélienne.
Interprétation
Ce que la plupart des gens “bien informés” pensent savoir du judaïsme peut être très trompeur, à moins qu’ils ne sachent lire l’hébreu. Une idée fausse sur le judaïsme, particulièrement répandue chez les chrétiens ou les personnes marquées par la tradition et la culture chrétiennes : l'idée que le judaïsme serait une “religion biblique”, que l'Ancien Testament aurait dans le judaïsme la même place centrale, la même autorité prescriptive que l'ensemble de la Bible pour les protestants, voire pour les catholiques.
Tout est fixé rigidement par le Talmud, et non par la Bible elle-même. Beaucoup, et peut-être la plupart des versets bibliques prescrivant des actes et des devoirs religieux sont “compris” par le judaïsme
classique, et par l'orthodoxie actuelle, dans un sens qui diffère complètement, ou qui est exactement l'inverse de la signification littérale, telle que la comprennent les lecteurs chrétiens ou autres de l'Ancien Testament, qui, eux, ne voient que l'évidence du texte.
Selon l'apologétique judaïque, l'interprétation de la Bible, initiée par les Pharisiens et fixée dans le Talmud, est toujours plus libérale que le sens littéral.
Certains des exemples qui suivent montrent que c'est loin d'être le cas:
Toutes les pratiques du judaïsme classique (et orthodoxe actuel), la
base déterminante de sa structure législative, est le Talmud dit babylonien. Le reste de la littérature talmudique (y compris le Talmud dit palestinien ou de Jérusalem) n'ayant qu'une autorité supplétive.
Fondamentalement le talmud ce compose de deux parties :
-La Mishna, code de lois lapidaire en six volumes divisés chacun en plusieurs traités (en hébreu) rédigé en Palestine en l’an 200.
-Guémara, volumineux recueil d’explications et de commentaires de la Mishna.
Il y a deux Guémara plus ou moins parallèles : l’une a été composée en Mésopotamie (Babylon) entre 200 et 500, l’autre en Palestine entre 200 et bien avant l'an 500.
Seul le Talmud babylonien (c'est-à-dire la Mishnah plus la Guémarah mésopotamienne), bien plus abondant et bien mieux organisé que le palestinien, est considéré comme définitif et comme source indiscutable d'autorité.
Le reste du Talmud et la littérature talmudique sont écrits tantôt en hébreu tantôt en araméen et ne traitent pas uniquement de question juridique l'exposé juridique est souvent brusquement interrompu par ce que l'on appelle la « Narration » (Aggadah), pot-pourri de récits et d'anecdotes mettant en scène rabbins et gens du peuple, personnages bibliques, anges, démons, faits de sorcellerie et miracles. (La Mishnah est remarquablement sobre à cet égard ; la croyance dans les démons et la sorcellerie ne s'y manifeste que rarement. Le Talmud babylonien, au contraire, regorge des plus grossières superstitions)
Les dispenses
Durant la période du judaïsme classique plusieurs lois talmudiques devinrent intolérables pour les classes dirigeantes de la société juive, les rabbins et les riches.
Il fut élaborée une méthode de tromperie systématique pour sauvegarder le texte de la loi tout en en violant l'esprit et l'intention. C'est ce système hypocrite de “dispenses”.
Quelques exemples pour illustrer le fonctionnement de ce système :
Elle est bonne quand même leur méthode des dispenses ...
Je vais tenter de partager quelques informations tirer de ‘’Histoire juive, religion juive, le poids de trois millénaires‘’ d'Israel SHAHAK, un infatigable laïque en ce qui concerne l’histoire humaine, non pas contre la religion mais plutôt qu’il est contre l’utilisation de la religion pour expliquer des événements, justifié des politiques irrationnelles et cruelles, favoriser son propre groupe de “croyants” au détriment des autres.
Bonne lecture !
Une illustration de la différence essentielle entre les projets impériaux de type laïc et les principes de l'“idéologie juive”.
- Une stratégie Israélienne globale, non fondée sur les principes de l’idéologie juive mais sur des considérations purement stratégiques et impériales.
Principes exposés par Shlomo Gazit, ex-chef des renseignements militaires :
«La principale tâche d'Israël n'a pas changé [depuis la fin de
l'URSS] et elle est toujours décisive. La place géographique d'Israël,
au centre du Moyen-Orient arabe musulman, le désigne comme le
gardien de la stabilité dans tous les pays voisins. Son [rôle] est de
protéger les régimes existants ; de prévenir ou de contenir les
processus de radicalisation, et d'arrêter l'expansion des fanatismes
fondamentalistes religieux.
Dans ce but Israël neutralisera les changements au-delà de ses
frontières qu'il jugera intolérables au point de se sentir contraint
d'utiliser toute sa puissance militaire pour les empêcher ou les
extirper.»
En d’autres termes, Israël vise à imposer son hégémonie sur les autres État du Moyen-Orient.
Aux yeux du général, Israël, en protégeant les régimes du Moyen-Orient, rend un service vital aux « pays industriellement avancés, qui tous souhaitent ardemment la stabilité au Moyen-Orient ». Sans Israël, affirme-t-il, les régimes existants dans la région se seraient écroulés depuis longtemps, s'ils sont restés en place, c'est uniquement grâce aux menaces israéliennes ... hypocrite.
-Mais Israël est déterminée par l'“idéologie juive” plus que par les projets impériaux.
Moses Hadas : selon son étude, les fondements du “judaïsme classique”, c'est-à dire du judaïsme tel qu'il a été établi par les sages qui compilèrent le Talmud, remontent à des influences platoniciennes et surtout à l'image de Sparte que l'on trouve chez Platon. Un trait essentiel du système politique Platonicien, adopté par le judaïsme dès la période des Maccabées (142-63 av. J.-C) réside en ceci, écrit Hadas:
« que tous les aspects du comportement humain soient soumis à la sanction de la religion, laquelle est en fait manipulée par le chef politique ».
On ne saurait donner meilleure définition du “judaïsme classique” et de la façon dont les rabbins, effectivement, le “manipulaient”.
Le judaïsme, toujours selon Hadas, a fait siens les objectifs programmatiques de Platon, tels que lui-même les résumait dans le fameux passage :
«Le principal est que personne, homme ou femme, ne se trouve
sans un gardien, placé au-dessus de lui, et que personne ne s'habitue
à agir de sa propre initiative, au sérieux ou pour rire. En paix comme
en guerre, l'on doit vivre toujours sous les yeux de son gardien […]
Bref, l'on doit former son esprit à ne même pas envisager comment
agir en individu ou savoir comment cela se fait. (Lois, 942 ab)»
Remplacez “gardien” par “rabbin”, et vous obtiendrez l'image parfaite de ce judaïsme classique qui continue d'exercer une influence profonde sur la société israélienne-juive et de déterminer dans une large mesure la politique israélienne.
Interprétation
Ce que la plupart des gens “bien informés” pensent savoir du judaïsme peut être très trompeur, à moins qu’ils ne sachent lire l’hébreu. Une idée fausse sur le judaïsme, particulièrement répandue chez les chrétiens ou les personnes marquées par la tradition et la culture chrétiennes : l'idée que le judaïsme serait une “religion biblique”, que l'Ancien Testament aurait dans le judaïsme la même place centrale, la même autorité prescriptive que l'ensemble de la Bible pour les protestants, voire pour les catholiques.
Tout est fixé rigidement par le Talmud, et non par la Bible elle-même. Beaucoup, et peut-être la plupart des versets bibliques prescrivant des actes et des devoirs religieux sont “compris” par le judaïsme
classique, et par l'orthodoxie actuelle, dans un sens qui diffère complètement, ou qui est exactement l'inverse de la signification littérale, telle que la comprennent les lecteurs chrétiens ou autres de l'Ancien Testament, qui, eux, ne voient que l'évidence du texte.
Selon l'apologétique judaïque, l'interprétation de la Bible, initiée par les Pharisiens et fixée dans le Talmud, est toujours plus libérale que le sens littéral.
Certains des exemples qui suivent montrent que c'est loin d'être le cas:
1. Commençons pas le Décalogue lui-même. Le huitième
commandement, « Tu ne voleras pas » (Exode, 20:15), est interprété
comme l'interdiction de “voler” (c'est-à-dire d'enlever) une personne juive. La raison en est que selon le Talmud, tous les actes interdits par le Décalogue sont des crimes capitaux. Or, voler des biens n'est pas un crime capital (et l'enlèvement de gentils par des juifs est permis par la loi talmudique) — d'où cette interprétation. En revanche, on laisse son sens littéral à une formule quasi identique, « Vous ne volerez pas » (Lévitique,19:11).
2. Le célèbre verset « OEil pour oeil, dent pour dent » etc. (Exode,
21:24) est censé signifier « argent de l'oeil pour un oeil » etc., autrement dit paiement d'une amende et non châtiment physique.
3. Voici maintenant un cas notoire d'inversion complète du sens littéral.
Le texte biblique ordonne clairement de ne pas suivre la majorité dans une cause injuste : « Tu ne prendras pas le parti du plus grand nombre pour commettre le mal, et tu ne témoigneras pas contre quelqu'un engagé dans un procès en suivant la majorité contre le droit » (Exode, 23:2). Les derniers mots de la phrase — « Suivre la majorité contre le droit » sont arrachés de leur contexte et interprétés comme une injonction à suivre la majorité !
4. « Tu ne feras pas cuire un chevreau dans le lait de sa mère », est-il
dit dans l'Exode (23:19). Interprétation : défense, dans tous les cas, de mélanger de la viande avec du lait ou des laitages. Le même verset
apparaît à deux autres endroits du Pentateuque. Simple répétition, dira-ton ; non, il faut y voir une triple interdiction, qui défend aux Juifs 1) de manger d'une telle mixture, 2) de la faire cuire pour une raison ou une autre, et 3) d'en tirer quelque jouissance ou bénéfice que ce soit. (Selon une anecdote apocryphe, un célèbre hérétique juif du XIXe siècle fit remarquer à ce propos que le verset « Tu ne commettras pas d'adultère » n'est répété que deux fois : « apparemment, donc, il est interdit de manger l'adultère ou de le faire cuire, mais on peut quand même en tirer quelque jouissance ! »)
5. Dans de nombreux cas, des termes généraux tels que “ton
semblable”, “étranger”, ou même “homme” sont pris dans un sens
exclusiviste et chauvin. Le célèbre verset « tu aimeras ton compagnon
comme toi-même » (Lévitique, 19:18) est compris par le judaïsme
classique (et orthodoxe actuel) comme l'ordre d'aimer son compagnon juif, et non pas humain en général. De même, le verset « tu ne te mettras pas contre le sang de ton prochain » (ibidem, 16) est censé signifier qu'il ne faut pas rester inactif quand la vie (le “sang”) d'un compagnon juif est en danger ; mais comme on le verra au chapitre 5, il est interdit de sauver la vie d'un gentil, parce qu'« il n'est pas ton compagnon ». La généreuse injonction d'abandonner la glanure de son champ et les grappillons de sa vigne « au pauvre et à l'étranger » (ibidem, 9-10) ne s'applique plus, dans l'“interprétation”, qu'aux juifs pauvres et aux convertis au judaïsme. Les tabous concernant les cadavres commencent par le verset « Voici la loi,
lorsqu'un homme meurt dans une tente. Quiconque entre dans la tente […] sera impur sept jours » (Nombres, 19:14). Mais le mot “homme” (adam) est pris au sens de “juif”, si bien que seul un mort juif est tabou (c'est-à dire à la fois “impur” et sacré). Conformément à cette interprétation, les juifs pieux éprouvent une vénération mêlée de terreur magique pour les dépouilles de “leurs” semblables et pour les cimetières juifs, mais n'ont aucun respect des cadavres et des cimetières non-juifs. C'est ainsi que des centaines de cimetières musulmans ont été entièrement détruits en Israël
(ce qui a dégagé le terrain, par exemple, pour l'hôtel Hilton de Tel-Aviv) ; mais que de hauts cris à propos des dégâts subis, sous domination jordanienne, par le cimetière juif du mont des Oliviers ! On n'en finirait pas.
6. Enfin considérons un des plus beaux passages prophétiques, celui où Isaïe dénonce l'hypocrisie et le pur rituel, et exhorte à agir selon le bien commun. Un de ces versets dit (Isaïe, 1:15) : « Quand vous étendez les mains, je détourne les yeux. Vous avez beau multiplier les prières, moi, je n'écoute pas. Vos mains sont pleines de sang. » Or, les prêtres juifs “étendent les mains” lorsqu'ils bénissent les fidèles pendant le service ; ce verset se voit donc attribuer la signification suivante : un prêtre qui a commis accidentellement un homicide perd le droit d'“étendre les mains” en donnant la bénédiction (même s'il est repentant), parce qu'elle sont “pleines de sang” !
Toutes les pratiques du judaïsme classique (et orthodoxe actuel), la
base déterminante de sa structure législative, est le Talmud dit babylonien. Le reste de la littérature talmudique (y compris le Talmud dit palestinien ou de Jérusalem) n'ayant qu'une autorité supplétive.
Fondamentalement le talmud ce compose de deux parties :
-La Mishna, code de lois lapidaire en six volumes divisés chacun en plusieurs traités (en hébreu) rédigé en Palestine en l’an 200.
-Guémara, volumineux recueil d’explications et de commentaires de la Mishna.
Il y a deux Guémara plus ou moins parallèles : l’une a été composée en Mésopotamie (Babylon) entre 200 et 500, l’autre en Palestine entre 200 et bien avant l'an 500.
Seul le Talmud babylonien (c'est-à-dire la Mishnah plus la Guémarah mésopotamienne), bien plus abondant et bien mieux organisé que le palestinien, est considéré comme définitif et comme source indiscutable d'autorité.
Le reste du Talmud et la littérature talmudique sont écrits tantôt en hébreu tantôt en araméen et ne traitent pas uniquement de question juridique l'exposé juridique est souvent brusquement interrompu par ce que l'on appelle la « Narration » (Aggadah), pot-pourri de récits et d'anecdotes mettant en scène rabbins et gens du peuple, personnages bibliques, anges, démons, faits de sorcellerie et miracles. (La Mishnah est remarquablement sobre à cet égard ; la croyance dans les démons et la sorcellerie ne s'y manifeste que rarement. Le Talmud babylonien, au contraire, regorge des plus grossières superstitions)
Les dispenses
Durant la période du judaïsme classique plusieurs lois talmudiques devinrent intolérables pour les classes dirigeantes de la société juive, les rabbins et les riches.
Il fut élaborée une méthode de tromperie systématique pour sauvegarder le texte de la loi tout en en violant l'esprit et l'intention. C'est ce système hypocrite de “dispenses”.
Quelques exemples pour illustrer le fonctionnement de ce système :
1. Le prêt à intérêt. Il est formellement interdit par le Talmud, qui prévoit un châtiment sévère pour tout juif qui prélèvera un intérêt sur un prêt consenti à un autre juif. (Par contre, selon la plupart des autorités talmudiques, c'est un devoir religieux de soutirer le plus d'intérêts possibles quand on prête à des gentils.) Des règles très précises interdisent même les formes les plus détournées par lesquelles un prêteur juif pourrait tirer bénéfice d'un débiteur juif. Tous les complices juifs d'une telle transaction, y compris le scribe et les témoins, sont flétris comme infâmes (et perdent notamment tout titre à témoigner en justice), car participer à un tel acte revient, pour un juif, à déclarer qu'« il ne participe pas du dieu d'Israël ». Il
est clair que cette loi répond aux besoins de populations de cultivateurs ou d'artisans, ou de petites communautés utilisant leur argent pour le prêter à des non-juifs. Mais la situation avait énormément évolué à la fin du XVIe siècle en Europe orientale et surtout dans la Pologne d'alors, où vivait une communauté juive relativement importante, majoritaire dans beaucoup de petites villes. Les paysans, réduits à un état de servage assez proche de l'esclavage, n'étaient guère en position d'emprunter, et les prêts à la
noblesse n'intéressaient qu'une infime minorité de juifs très riches. Si bien que beaucoup de juifs faisaient des affaires entre eux.
C'est dans ces circonstances que fut conçu un arrangement (appelé
heter ‘isqa — “dispense pour affaires”) autorisant entre juifs un prêt à
intérêt ne violant pas la lettre de la loi, car, formellement, il ne s'agit pas du tout d'un prêt. Le prêteur “place” (on dit aujourd'hui “investit”) son argent dans l'affaire de l'emprunteur, et ce à deux conditions. Primo, que l'emprunteur, à une date convenue, versera au prêteur une somme convenue, définie comme “la part de profit” revenant au prêteur (en fait, il s'agit justement de l'intérêt sur le prêt). Secundo, que l'emprunteur sera censé avoir réalisé un profit suffisant pour verser au prêteur la “part” quilui revient, sauf déclaration contraire corroborée par le témoignage du rabbin de la ville, ou d'un juge rabbinique de la ville, etc. lequel, en vertu de l'accord, refuse de témoigner dans ce genre de cas. Pratiquement, la seule chose requise est de se procurer un exemplaire de cette dispense, rédigée en araméen et donc presque toujours incompréhensible pour les
intéressés, et de l'afficher sur un mur de la pièce dans laquelle se fait la transaction (ce texte se trouve en évidence dans toutes les filiales des banques israéliennes), ou même de le ranger dans un tiroir — ainsi, le prêt à intérêt entre juif devient parfaitement légal et irrépréhensible.
2. L'année sabbatique. Selon la loi talmudique (qui reprend le
Lévitique, 25), les terres possédées par les juifs en Palestine43 doivent être laissées en jachère tous les sept ans : cette année-là (dite “sabbatique”) tout travail agricole, y compris la récolte, est interdit sur ces terres. Des documents de toute sorte indiquent que cette loi fut observée rigoureusement pendant un millier d'années, du Ve siècle av. J.-C. jusqu'à la disparition de l'agriculture juive en Palestine. Par la suite, bien que n'ayant plus d'objet, cette loi fut gardée intacte en théorie. Mais dans les années
1880, avec l'établissement des premières colonies agricoles juives en
Palestine, elle se mit à poser un problème concret. Les rabbins favorables aux colons fabriquèrent une “dispense”, qui a été perfectionnée par leurs successeurs des partis sionistes religieux, et qui est devenue une pratique établie de l'État d'Israël.
Voici comment cela se passe. À la veille d'une année sabbatique, le
ministre israélien des Affaires intérieures remet au Grand Rabbin un
document qui l'institue propriétaire légal de toute la terre israélienne privée et publique. Muni de cet acte, le Grand Rabbin se rend chez un non-juif et lui vend toute la terre d'Israël (et, depuis 1967, des Territoires occupés) pour une somme nominale. Un document séparé stipule que l'“acheteur” “revendra” la terre après un an écoulé. Cette transaction se répète tous les sept ans, en général avec le même “acheteur”. Les rabbins non sionistes ne reconnaissent pas la validité de cette dispense(En conséquence de quoi les juifs orthodoxes non sionistes d'Israël organisent, pendant les années
sabbatiques, des points de vente de fruits et légumes produits par les arabes sur les terres arabes.) : ils affirment non sans raison que, la loi religieuse interdisant de vendre les terres de Palestine aux gentils, toute cette transaction repose sur un péché et donc est nulle et non avenue. À quoi les rabbins sionistes répondent que la Loi interdit certes une vente réelle, mais pas une vente fictive !
3. La traite des vaches le jour du sabbat. Elle a été proscrite à
une époque post-talmudique sous l'effet du processus, déjà noté, de
renforcement des règles religieuses. Il était facile de respecter cet interditdans la diaspora, où les juifs qui possédaient des vaches étaient en général assez riches pour avoir aussi des serviteurs non-juifs, à qui l'on pouvait confier (grâce aux subterfuges susdécrits) cette activité. Les premiers colons juifs de Palestine engageaient des arabes pour accomplir cette tâche ainsi que d'autres, mais quand les sionistes décrétèrent que seuls les juifs peuvent travailler sur les terres rédimées, il fallut bien inventer une dispense. (De fait, ce n'était pas un mince problème avant l'introduction de
la traite mécanique à la fin des années 50.) Là encore, grave dissension entre rabbins sionistes et non sionistes.
Selon les premiers, la traite est permise pourvu que le lait soit coloré en bleu. Ce lait bleu sabbatique ne sert qu'à faire des fromages — le colorant s'en allant avec le petit-lait. Les rabbins non sionistes se sont montrés bien plus imaginatifs (j'ai personnellement assisté à leur solution de la question dans un kibboutz religieux en 1952) : ils ont déniché une antique clause qui permet de soulager la vache le jour du sabbat, à la condition expresse que le lait se répande sur le sol. Mais voici la solution : le samedi matin, un pieux kibboutznik va à l'étable et dispose des seaux sous les vaches. (Rien, dans toute la littérature talmudique, n'interdit un tel travail.) Puis il va prier à la synagogue. Sur ces entrefaites, un de ses collègues arrive à l'étable avec l'“honnête intention” d'empêcher les vaches de souffrir en faisant couler leur lait par terre. Mais si le hasard fait qu'il y a juste là un seau,
doit-il l'ôter ? Cela n'est prescrit nulle part. Il remplit donc sa mission
charitable, ainsi que les seaux et se rend lui aussi à la synagogue. Enfin, un troisième pieux collègue passe par l'étable où il n'est pas peu étonné de découvrir des seaux pleins de lait. Il les met au frais et rejoint ses camarades à la synagogue. Tout est bien qui finit bien, et sans avoir à acheter du colorant bleu.
4. Le mélange des semences. Plusieurs dispenses ont été
promulguées par les rabbins sionistes eu égard à l'interdiction de semer espèces de graine différentes dans le même champ (Lévitique, 19:19). L'agronomie a en effet démontré que dans certains cas (notamment la culture des fourrages) les semailles mixtes étaient les plus rentables. Les rabbins ont donc proposé cette dispense : quelqu'un ensemence le champ en longueur avec une espèce de graine, et peu après, un de ses camarades, “ignorant” ce qu'a fait le premier, sème en largeur une autre espèce. Les intéressés trouvant que cela faisait beaucoup de travail gaspillé, on en est arrivé à cette deuxième solution : quelqu'un fait un tas d'une espèce de graine dans un endroit public, recouvre le tout d'une toile ou d'une planche, et verse par-dessus l'autre espèce de semence. Sur quoi un autre arrive et s'exclame devant témoins : « J'ai besoin de ce sac (ou de cette planche) ». Il la prend, et les graines se mélangent “naturellement”. Finalement un troisième homme arrive, avec mission de
“ramasser ça” et d'aller le semer dans tel ou tel champ.
(Pendant l'hiver 1945-1946, alors que je n'avais pas treize ans, j'ai pris part à cette cérémonie.
L'homme chargé des travaux des champs, dans l'école agricole religieuse où j'étudiais, était très
pieux ; il a pensé que le plus sûr était de faire accomplir l'acte décisif d'enlever la planche par un
orphelin de moins de treize ans. (Avant cet âge, en effet, un garçon n'est pas coupable de ses
péchés ; c'est son père, s'il en a un, qui est tenu pour responsable.) Tout me fut bien expliqué,
surtout le devoir de dire « j'ai besoin de cette planche » — ce qui n'était pas du tout le cas bien sûr.)
5. Pain au levain. (et autres produits de fermentation) : il ne faut en
manger ni même en avoir chez soi pendant les sept, ou en dehors de
Palestine, les huit jours de la Pâque. Le concept de substance “levée” n'a cessé lui-même de gonfler, et l'aversion, ne serait-ce que pour la vue d'un de ces aliments pendant le temps de fête, a pu frôler l'hystérie. L'interdit concerne désormais toutes les variétés de farine et même de grain non broyé. Dans la société talmudique il était tolérable puisqu'on cuisait le pain (levé ou pas) une fois la semaine ; les familles paysannes, avec le reste du blé de l'année précédente, faisaient du pain azyme pour cette fête, qui débouche sur la première moisson de printemps. Mais cette observance était très dure pour les familles de la diaspora européenne, toutes, ou presque, des classes intermédiaires, et surtout pour les commerçants en blé. Donc cette dispense : tous ces aliments sont vendus fictivement à un
gentil, à la veille des fêtes, et rachetés automatiquement après. L'unique chose à faire est de les mettre sous clé pendant le temps pascal. En Israël, cette vente fictive a été rendue plus efficace. Les juifs religieux “vendent” leurs aliments produits de fermentation à leur rabbin, lequel les “vend” aux grands rabbins ; ceux-ci les “vendent” à un gentil, et par une dispense spéciale, cette vente est censée comprendre aussi les aliments “levés” des juifs non pratiquants.
6. Le goy du sabbat. Ce sujet a donné lieu, peut-être, aux dispenses
les plus élaborées. On a vu que le champ d'application de l'interdit
sabbatique n'a cessé de s'étendre ; mais les activités qui doivent être
accomplies ou dirigés pour répondre aux nécessités ou augmenter le
confort continuent elles aussi de se multiplier — surtout dans les temps
modernes certes, mais les effets de la révolution technique ont commencé depuis longtemps à se faire sentir. Le paysan ou l'artisan juif du deuxième siècle en Palestine, qui avait sa meule pour ses besoins domestiques, pouvait facilement respecter l'interdit de moudre le jour du sabbat. Il en allait tout autrement pour l'exploitant d'un moulin à vent ou à eau — l'un des principaux métiers exercés par les juifs en Europe orientale. Mais même un “problème” aussi simplement humain que l'envie de boire une tasse de thé bien chaud le samedi après-midi devient très très dur, lorsque l'on a,n devant ses yeux, le samovar tentateur qui sert tous les autres jours de la semaine. Il ne s'agit que de deux exemples choisis dans la gamme interminable des “problèmes de l'observance du sabbat”. L'on peut affirmer avec certitude que pour une communauté composée exclusivement
de juifs orthodoxes, ils étaient tout à fait insolubles, au moins durant les huit ou dix derniers siècles, sans l'“aide” de non-juifs. Et ceci est encore plus vrai aujourd'hui dans l'“État juif”, puisque de nombreux services publics, comme l'eau, le gaz et l'électricité, sont concernés par l'interdit. Le judaïsme classique ne pouvait subsister ne fût-ce qu'une semaine entière sans recourir à des non-juifs.
Mais sauf dispenses spéciales, un obstacle de taille empêche d'employer des non-juifs à ces tâches du samedi. Ce serait contrevenir aux règles du Talmud, en effet, que de demander à un gentil d'effectuer le jour du sabbat toute tâche interdite aux juifs eux-mêmes. Je décrirai deux des nombreux
types de dispenses utilisées dans ce genre de cas.
En premier lieu, la méthode “allusive” — dérivant de la logique casuistique selon laquelle une exigence normalement coupable cesse de l'être si elle est formulée de façon dissimulée. En principe, l'allusion doit être “obscure”, mais elle peut être “claire” en cas de besoin ou de nécessité extrêmes. Ainsi, dans un récent petit livre sur les observances religieuses, publié à l'intention des soldats israéliens, on apprend à ces derniers comment s'adresser aux travailleurs arabes employés par l'armée comme goy du sabbat. Dans des cas urgents, par exemple s'il fait très froid et qu'il faut faire un feu, ou s'il y a besoin de lumière pour un service religieux, le soldat juif pieux peut utiliser une allusion “claire” en disant à l'arabe : « Il fait froid
(ou noir) ici ». En règle générale, cependant, on doit se contenter d'une
allusion “obscure”, comme : « Ce serait plus agréable s'il faisait plus chaud là-dedans ». Cette méthode “allusive” est d'autant plus répugnante et dégradante qu'elle s'applique normalement à des non-juifs qui, en raison de leur pauvreté ou de leur condition sociale inférieure, sont à la merci de leur employeur juif. Qu'il soit au service d'un particulier ou de l'armée israélienne, l'employé non juif doit apprendre à interpréter les “allusions obscures” comme des ordres, sous peine d'être renvoyé sans pitié. La seconde méthode est utilisée lorsqu'il s'agit de faire accomplir le samedi un travail qui n'est ni une tâche occasionnelle ni un service personnel (auxquels on peut “faire allusion” si le besoin s'en fait sentir), mais une activité régulière ou de routine ne requérant pas d'instructions spéciales. En vertu de cette méthode — appelée “inclusion implicite” (havla‘ah) du sabbat parmi les jours ouvrables — le gentil du samedi est engagé “pour toute la semaine (ou l'année)”, sans la moindre mention du sabbat dans lecontrat — alors qu'il s'agit en fait de tâches à exécuter uniquement ce
jour-là. On utilisait cette méthode, jadis, pour charger un gentil d'éteindre les cierges de la synagogue après la prière de la veille du sabbat (afin qu'ils ne se consument pas inutilement). Comme exemples modernes en Israël, citons le contrôle de la distribution de l'eau ou la surveillance des réservoirs le samedi.
(Le fait que certaines de ces tâches soient de très bonnes “planques”, laissant à l'employé six jours de congé sur sept, a donné lieu parfois à de regrettables méprises. Dans les années 60, la petite ville de Bney Braq (près de Tel-Aviv), peuplée presque exclusivement de juifs orthodoxes, a été secouée par un horrible scandale : le goy du sabbat, que la communauté employait depuis plus de vingt ans pour veiller à la distribution de l'eau tous les samedis, était mort, et l'on avait découvert qu'il n'était pas chrétien, mais juif ! Aussi, au moment d'engager son successeur, un Druze, la ville exigea, et obtint, de l'administration un document certifiant que le nouvel employé était un gentil, de pure ascendance non juive. Il paraît, et il est vraisemblable, que les recherches nécessaires furent confiées à la police secrète.)
Le même raisonnement est appliqué au cas de certains juifs, mais dans
un autre but. Il est interdit aux juifs de recevoir toute forme de paiement pour un travail accompli le jour du sabbat, même si ce travail est lui-même permis. Ici, le principal exemple concerne les professions sacrées : le rabbin ou le docteur talmudiste qui prêche ou enseigne le jour du sabbat, le chantre qui ne chante que le jour du sabbat et des autres fêtes religieuses (pour lesquelles valent les mêmes interdits), le bedeau, et autres. Aux temps talmudiques, et pendant plusieurs siècles encore dans certains pays, ces fonctions n'étaient pas rétribuées. Mais quand elles devinrent des professions salariées, l'on recourut à la dispense de l'“inclusion implicite”, et l'on se mit à engager ces personnes “pour le mois” ou “pour l'année”. Le
cas des rabbins et des lettrés talmudiques est particulièrement compliqué, du fait que le Talmud leur défend de recevoir toute espèce de paiement pour avoir prêché, enseigné, ou étudié des sujets talmudiques — et ce, même pendant la semaine. À leur intention, une dispense supplémentaire stipule que leur salaire, en vérité, n'en est pas un : c'est une « compensation de l'oisiveté » (dmey batalah). Résultat de ces deux fictions : un paiement correspondant en réalité à un travail effectué principalement, sinon uniquement le jour du sabbat se métamorphose en un paiement pour être resté sans travail pendant la semaine.
Elle est bonne quand même leur méthode des dispenses ...