karine a écrit:Le Réseau Voltaire pour la liberté d’expression [31]
De création récente (1984), le "Réseau Voltaire", qui conçoit la "laïcité" comme un bon moyen d’accélérer le pourrissement des mentalités et des moeurs en France, se montre d’une remarquable efficacité politique et médiatique, ce qui, dans le combat général, fait de lui le plus redoutable des adversaires.
C’est à l’occasion de l’adoption, par le Parlement, de "l’article Jolibois" (art. 227-24 du nouveau Code pénal, en vigueur depuis le 1er mars 1994), qui rend passible de poursuites pénales tout "
message à caractère violent ou pornographique ou de nature à porter atteinte à la dignité humaine", que le Réseau Voltaire fit pour la première fois parler de lui, dénonçant le "retour de l’ordre moral" et de la "censure".
"
C’est grâce à la vigilance du Réseau Voltaire que l’article Jolibois n’est pas passé inaperçu, lit-on dans "Globe-Hebdo" du 2 mars 1994.
Cette jeune association, constituée le 31 janvier 1994 au Parlement européen, s’est fixée comme objectifs la défense de la liberté d’expression et de la laïcité, ainsi que la lutte contre l’intégrisme moral et la censure. Présidée par Thierry Meyssan [32], elle compte de nombreux adhérents, comme la LICRA, le MRAP, les Radicaux de gauche ou les Verts. La pétition que le Réseau Voltaire a rédigée [33] a été signée par Pierre Bourdieu, Henri Caillavet, Mgr Gaillot, Jean-François Hory, Henri Leclerc, Gilles Perrault, Madeleine Rebérioux et Philippe Sollers".
Le Réseau Voltaire est constitué sous forme d’une association " loi 1901" dont la déclaration a été publiée au "
Journal officiel des associations" du 2 mars 1994 sous l’objet suivant : "
La défense de la liberté d’expression et d’information reconnue notamment par l’article 11 de la Déclaration des Droits de l’homme et du citoyen du 26 août 1789 et par l’article 10 de la Convention européenne de sauvegarde des Droits de l’homme et des Libertés fondamentales du 4 novembre 1950 ; la défense de la laïcité, fondement de la République, et la lutte contre l’intégrisme moral et la censure".
Derrière ce paravant officiel, le Réseau Voltaire est en fait issu du rapprochement de deux forces distinctes mais complémentaires :
- le puissant lobby de ceux qui, vivant de la pornographie, sont ses bailleurs de fond; ceux-là ont matériellement intérêt à combattre ce qu’ils appellent "l’ordre moral" sans jamais apparaître nulle part;
- et les "idéologues" (socialistes, trotskystes, francs-maçons...) qui, dans le débat politique, interviennent au nom de la "liberté d’expression" mais consacrent en fait l’essentiel de leurs efforts à déchristianiser les comportements et les moeurs [34].
Un puissant lobby de défense de publications et de messageries pornographiquesLe Réseau Voltaire est issu, en droite ligne, du "Projet Ornicar", groupement homosexuel dont Thierry Meyssan assurait la présidence et qui s’était rendu célèbre en invitant Mgr Gaillot à participer, le 12 février 1990, au dîner-débat qu’il organisait sur le thème : "
Les homosexuels, une chance pour l’Eglise ?".
Comme le Réseau Voltaire l’écrit lui-même, "
Le Projet Ornicar, association dont l’objet social est la défense des Droits de l’homme et l’abolition des discriminations sexuelles, participa activement à l’information des parlementaires durant les années de débat sur la réforme du Code pénal. Pour ses membres, dont la plupart sont issus de la minorité homosexuelle, cette réforme devait consacrer l’abandon de la notion de "bonnes moeurs" et traduire dans les textes l’un des grands principes de 1789: la séparation des sphères publique et privée. Cet idéal, formulé par les philosophes et les francs-maçons des Lumières, devait être reformulé pour répondre aux nouvelles situations sociales" et à "l’apparition des nouvelles technologies de communication" (...). Aussi le Projet Ornicar organisa-t-il le 22 janvier 1994, une journée de travail dans un grand hôtel parisien. Une centaine de personnalités, élus de la Nation, journalistes, juristes et chefs d’entreprises s’y retrouvèrent (...). A nouveau réunis le 31 janvier 1994 au Parlement européen, ils constituèrent une association fédérative, le Réseau Voltaire" [35].
Dans une "
Note d’information sur le Réseau Voltaire", écrite il y a deux ans (10 mars 1994) pour le compte de la Fédération des Familles de France, M. Denis Périer-Daville montre qu’en fait "
le Réseau Voltaire constitue le paravent cachant un ensemble de publications et messageries pornographiques cherchant à se protéger contre des poursuites judiciaires. L’élément moteur de ce groupement est le magazine gay "Illico", propriétaire en sus de 36-15 Boy, de plusieurs messageries roses (36-15 homo, 36-15 Lesbis, 36-15 JH, 36-15 Colt...). "Illico" est produit par Staff Communication, 64 rue Rambuteau, 75003 Paris, qui édite également "Gay Infos", propriétaire de messageries roses télématiques" et qui "constitue un guide de "voyages sexuels" à l’étranger pour homosexuels et pédophiles recherchant spécialement de très jeunes gens"...
Enfin, depuis le lancement de la pétition "
Contre la restauration de la censure" en mars 1994, la revue "Maintenant" est pratiquement devenue l’organe d’expression du Réseau Voltaire. Cette revue violemment anti-catholique, blasphématoire et outrancièrement pornographique, dont le responsable de la rédaction n’est autre que Thierry Meyssan, appartient au magnat du minitel rose Guy Sitbon, dont le fils, Michel Sitbon, est à la fois directeur de la publication et... trésorier du Réseau Voltaire."
Michel Sitbon, écrit François David dans "Le temps de l’Eglise" de décembre 1995,
est le directeur d’un vaste réseau de messageries roses et de revues pornographiques. Il est aussi délégué du Syndicat national de la télématique (SNT) dont le président est Louis Roncin. Ce même Louis Roncin qui, propriétaire de 36-15 Cum ou 36-15 Ulla, a été condamné en 1991 par la Cour d’Appel d’Amiens pour incitation à la débauche. Quant au vice-président du Réseau Voltaire, Jean-Paul Lubliner, il est domicilié au 41 de la rue Damrémont à Paris, adresse qui est celle du siège de Synapse Agency, la société éditrice du magazine porno "Sans nom" (...)". "Maintenant" du 8 février 1995 reconnaît d’ailleurs sans aucun complexe que "
son financement est entièrement dû à l’entreprise qui l’édite, qui est éditrice de nombreuses publications érotiques et services minitel dits "roses".
Un redoutable réseau politique, social et culturelLe Réseau Voltaire n’est pas tant un mouvement, qu’un réseau d’associations et de relations.
"
Bien que ne revendiquant qu’environ 300 adhérents directs, le Réseau Voltaire tire sa force d’être une nébuleuse d’une cinquantaine d’associations", écrit Emmanuel Ratier [36]. Parmi les associations qui font partie (ou dont les dirigeants font partie) du Réseau Voltaire figurent : la LICRA, le MRAP, la Ligue des Droits de l’Homme, Radical [37], la Coordination des Associations pour le Droit à l’Avortement et à la Contraception (CADAC), le Mouvement Français pour la Planning Familial (MFPF), etc...
Cette particularité est sans doute la clé de son efficacité politique : "
Ce groupement déclaré en association loi 1901, ne fonctionne ni en fédération, ni en collectif, mais en réseau, explique Thierry Meyssan.
Chaque membre adresse à un "noeud" central les informations dont il dispose sur les organisations de la droite extrême et sur les atteintes à la liberté d’expression. L’information est vérifiée et développée, puis transmise, sous forme de dépêches hebdomadaires, aux autres membres [38]. Chacun peut ainsi conduire ses propres actions en connaissance de cause, selon sa propre logique et ses moyens. Les contacts directs entre membres sont facilités par le "noeud" central, permettant avec fluidité des regroupements ponctuels variés. Ainsi des groupes très divers peuvent participer, chacun avec ses propres exigences tactiques, à une stratégie commune" [39].
"
L’originalité du mode de fonctionnement du Réseau Voltaire, insiste par ailleurs Thierry Meyssan,
permet de mêler à la fois des entreprises, des associations de défense des droits de l’homme, des syndicats et des partis politiques, sans qu’aucun ne se trouve inféodé aux autres. Comme son nom l’indique, le système fonctionne en réseau aussi bien pour la collecte d’informations que pour leur diffusion. Il n’y a pas de mot d’ordre mais l’orchestration de synergies où chacun s’implique à la carte. Un des intérêts du système est de faciliter sa mobilisation quel que soit le point du Réseau attaqué" [40].
Le mode de fonctionnement du Réseau Voltaire lui permet de jouer un rôle prépondérant dans la mise en place de "collectifs" contre la venue du pape à Tours, à Reims et à Sainte Anne d’Auray, en septembre prochain.
Le Réseau Voltaire, que "Le Monde" lui-même qualifie de "
collectif de la mouvance franc-maçonne", bénéficie à cette occasion de tout l’appui que le Grand Orient de France est en mesure de lui apporter.
Un récent article du "Monde" intitulé "
La mobilisation laïque et républicaine des anti-Clovis" révèle en effet que des "
réunions se tiennent dans la prestigieuse salle du conseil de l’ordre, au Grand Orient de France, à Paris. Sans plan de table ni protocole, des membres du Parti socialiste, du Parti communiste français, de Radical, des Verts, retrouvent, à l’heure du dîner, des représentants de la Ligue communiste révolutionnaire, de la Fédération anarchiste, du Parti des travailleurs, un journaliste de Charlie-Hebdo et, bien sûr, tout un chapelet d’"assoces", comme la Ligue des droits de l’homme, le MRAP, la LICRA et Ras l’front. Vendredi 24 mai, pour leur troisième rencontre, à l’initiative du réseau Voltaire - un collectif de la mouvance franc-maçonne qui "défend les libertés collectives et individuelles" -, ils devaient discuter autour d’un texte intitulé : "Tous et toutes citoyens, la France c’est nous, Clovis on s’en fout", de leur engagement dans les manifestations contre la venue du pape en septembre" [41].
Ainsi que nous venons de le constater, le combat laïciste a su faire peau neuve !... Non content d’être responsable de la faillite d’un Etat sans références morales, et d’être parvenu à enfanter ce monstre stérile de l’Education Nationale, laïque et obligatoire, cause première du grand échec scolaire français et de la baisse galopante du niveau des études, le voici à présent qui entend chasser la plus petite trace de Dieu dans la vie intime de nos concitoyens.
Pour s’être recyclé, par "gay pride" interposée, il n’est pas pour autant devenu plus tolérant : le voici aujourd’hui inventeur du "sexuellement correct" !...
Date de mise en ligne : 25 juin 2006
Date de publication : juin 1996
[31] 8 rue Auguste Blanqui, 93200 Saint Denis.
[32] On se souvient que Thierry Meyssan (qui, adolescent, fréquentait un groupe du Renouveau charismatique à Bordeaux...) n’a pas hésité à calomnier le Père Daniel-Ange, le 2 octobre 1995, au cours de l’émission "Comme un lundi" de Christophe Dechavanne et que le Tribunal de grande instance de Nanterre l’a condamné le 6 novembre "pour avoir tenu à son égard des propos diffamatoires" (NDLR).
[33] Texte intitulé "Non à la restauration de la censure", selon lequel le nouveau Code pénal "viole la laïcité, principe fondamental de la République" (NDLR).34 - Tel est le but que s’assigne la franc-maçonnerie et plus particulièrement le Grand Orient de France qui, loin de se contenter de l’actuelle sécularisation des institutions et des lois, se propose à présent de "faire sortir Dieu du l it des Français" (Cf. "Humanisme" n°190, avril 1990).
[34] Tel est le but que s’assigne la franc-maçonnerie et plus particulièrement le Grand Orient de France qui, loin de se contenter de l’actuelle sécularisation des institutions et des lois, se propose à présent de "faire sortir Dieu du l it des Français" (Cf. "Humanisme" n°190, avril 1990).
[35] "Maintenant" n° 6, mai-juin 1994, p. 11.
[36] "Faits et documents" du 1er juin 1996, p. 6.
[37] Les liens entre le Réseau Voltaire et Radical (ex-mouvement des Radicaux de gauche) sont particulièrement étroits puisqu’il semble que Thierry Meyssan ait adhéré à Radical et qu’inversement Jean-François Hory (ancien président du Mouvement des Radicaux de gauche, député européen radical) soit un des membres fondateurs du Réseau Voltaire. C’est d’ailleurs dans une salle réservée par Radical, au siège parisien du Parlement européen, que le Réseau Voltaire a tenu son assemblée générale du 21 janvier 1995.
[38] Le Réseau Voltaire publie chaque semaine une "Note d’information", bulletin confidentiel de six pages strictement réservé à ses correspondants et adhérents (NDLR).
[39] Cf "Faits et documents" du 1er juin 1996, p. 6
[40] "Premier Janvier 1998", bulletion de l’Association du 1er janvier 1998 n°2 du 5 décembre 1995, p. 4.
[41] Ariane Chemin in "Le Monde" des 26-27 mai 1996.
source:
http://www.ichtus.fr/article.php3?id_article=171