Un livre mis au pilon en belgique suite à ses révélations
Les deux auteurs font l’historique de leur enquête critique qui touche les aspects criminels du capitalisme ultra-moderne, dans sa phase actuelle de la fusion et de la complicité Etat-Mafia. Au travers de cette enquête sur le scandale de la prostitution et de l’abattage sexuelles de jeunes proies enfants, adultes, en Belgique et en Europe, les deux auteurs pénètrent de l’intérieur dans les coulisses de ce marché mafieux ; de celui des revendeurs à celui des commanditaires hauts placés. De plus les deux auteurs pointent exactement la phase de développement actuel criminogène de ce devenir monde du capitalisme ultra-moderne en Europe, et partout dans le monde .
Ce bouquin d’investigation journalistique révèle violemment que le monde est une marchandise. Et on comprend mieux qu’il est gêné en haut lieu et qu’il y ait eu pilonnage par l’editeur...
L’affaire d’Outreau cacherait-elle l’« affaire Dutroux » ? « Le spectacle sert beaucoup plus à cacher qu’à montrer »
De l’étrange protection de Marc Dutroux (pédophile et autres affaires mafieuses internationales) à l’affaire d’Outreau, l’autre côté du drame, déni de justice, déni de présomption d’innocence. Les innocents d’Outreau ont-ils payé pour d’autres affaires crapuleuses, ou, dit autrement : ont-ils payé pour le laxisme et la protection d’une mafia internationale ?
La pédophilie n’a pas de nationalité. Tous les pays sont concernés. La France, des histoires récentes l’ont démontré, comme les autres. Mais qui sait qu’elle a été impliquée dans le plus grave des scandales de ce genre : l’affaire Dutroux ?
Août 1996, Marc Dutroux est arrêté. Brusquement confrontée à la pire des horreurs, la Belgique passe de la stupeur à la révolte. L’onde de choc fera le tour de la terre, mais le séisme ébranle en profondeur le petit royaume.
Cinq ans plus tard, la justice belge croit que Dutroux est un prédateur isolé, ce que les auteurs, au terme d’une enquête fouillée et riche de révélations, contestent. Reprenant l’affaire à zéro, suivant les traces du « monstre de Marcinelle » de sa naissance à son actuelle vie en prison, ils vont plus loin.
Travaillant sur de multiples documents secrets, le dossier pénal de Dutroux comme le fameux dossier Pinon, sur des témoignages nouveaux et des pièces inédites, ils remontent le fil de l’histoire contemporaine belge pour découvrir l’importance du malaise et du drame.
Argent caché, réseaux s’étendant sur l’Europe entière, personnalités nommées à tort ou à raison dans de multiples histoires louches au point que de graves pressions font succomber tous ceux qui veulent lever un coin du voile... cette enquête révèle les terrifiants dessous du scandale de la pédophilie. Un scandale qui bouleverse les consciences. Et qui ne connaît aucune frontière.
« Le Président du tribunal de Grande Instance de Paris, statuant en référé nous a prescrit de faire état des protestations du Roi des Belges contre les atteintes portées à sa réputation contenues dans cet ouvrage. »
1- Résumé
Le premier chapitre décrit l’enfance et la jeunesse de Marc Dutroux. On y relève que la justice belge, par le juge Lacroix, de Charleroi, arrête Dutroux dès 1983 pour crime sexuel et le relâche « faute de preuves ». Ce scénario sera resservi régulièrement au fil des ans, avec la participation, outre Lacroix, de la cour d’Appel de Mons, présidée par le juge Agneessens.
Le deuxième chapitre expose l’incroyable faisceau d’actes judiciaires et policiers qui tous devaient conduire à l’arrestation de Dutroux avant la catastrophe découverte par la population en août 96 et qui, tous, ont conduit à l’accomplissement de cette horreur. Le troisième chapitre est consacré aux travaux de la commission parlementaire d’enquête sur la façon dont les pouvoirs exécutif et judiciaire ont conduit le dossier Dutroux, Nihoul et consorts. Le quatrième chapitre examine le cas de Michel Nihoul. On y relève notamment, que la justice bruxelloise a délibérément ignoré, dans un procès de proxénétisme, les indices graves de réseau de pédocriminalité impliquant des amis de Nihoul et de Patrick Haemers, l’un d’entre eux offrant à Nihoul un alibi dans le cadre de l’affaire Dutroux. Nihoul est un personnage central dans l’organisation de partouzes où criminels de caniveaux et gens de la haute société s’entemélangeaient, sous le contrôle des services secrets du pays. Enregistré par un micro caché, Nihoul dira : « Ni moi ni Dutroux ne survivrons au procès ». Le cinquième chapitre aborde l’Europe de la pédophilie sous l’angle des pistes précises que la justice belge a délibérément négligées dans l’enquête Dutoux et consorts.
Le sixième chapitre recense les pressions qui pèsent sur les témoins, les enquêteurs, les journalistes et les citoyens actifs, pressions qui vont de la décrédibilisation par manipulation de l’opinion à la disparition tragique et inopinée, en passant par diverses formes d’intimidation, de chantage ou d’achat. Le député socialiste Claude Eerdekens, qui s’est considérablement assagi depuis, déclara à la télévision « Le juge Connerotte a donné, lors d’une séance à huis clos devant notre commission, le nom de personnalités, notamment du monde politique, qui ont apporté un soutien à Marc Dutroux et Michel Nihoul », ajoutant « nous touchons à un volet de protections à ce point important que j’ai le sentiment que certains membres de l’appareil de l’Etat s’organisent pour nous empêcher de continuer. »
Le septième chapitre aborde la question des ballets roses révélée au public par le « dossier Pinon », ouvert en 1980. Lorsqu’il n’était pas encore secrétaire d’Etat à l’Energie, le sénateur écologiste Olivier Deleuze affirmait, dans une interview, « sur base des quatre dossiers en notre possession, je peux affirmer ceci : oui, il y eut des ballets roses à la fin des années 70 impliquant des hauts personnages de l’Etat. Mais des dossiers ont disparu ou ont été planqués ».
Le huitième chapitre passe en revue les indices nombreux, sérieux et concordants qui désignent la maison royale de Belgique comme verrou de dossiers criminels qui sont devenus autant d’affaires d’Etat. Le premier maréchal des logis Jean-Luc Decker a traduit dans une note la tension au sein des équipes qui mènent l’enquête Dutroux : « Au sujet de la déclaration (du témoin) X3 mettant en cause la famille royale, il faut savoir qu’à ce jour cette déclaration n’est pas encore en procédure. J’ai profité de l’occasion pour préciser au conseiller Marique qu’aucun enquêteur de l’antenne Neufchâteau ne faisait d’enquête à charge de personnes bénéficiant de l’inviolabilité, d’immunités, de privilèges de juridiction ou autres. » Un autre dossier explosif et enterré, celui des comptes à pseudonyme de la Kredietbank de Luxembourg, présente des connexions avec d’autres affaires d’Etat. On y trouve certains des comptes à pseudonymes du Roi et de ses enfants, dont le compte intitulé Prothéa, évoqué en cour de Cassation lors du procès de corruption de certains hauts personnages de l’Etat dans un marché de fournitures militaires, le procès Agusta-Dassault.
Les neuvième et dixièmes chapitres proposent de remonter le fil de l’histoire institutionnelle du pays à la lumière de l’histoire de la criminalité d’Etat, pour expliquer la genèse du cul-de-sac judiciaire dans lequel Dutroux a enferré tout le système institutionnel du pays.
Le onzième chapitre caractérise la pédocriminalité comme forme particulière de crime contre l’humanité : le pédocide, en relevant les dimensions culturelles et institutionnelles de ce génocide rampant.
Le douzième chapitre examine le cas de l’actuel président du parti socialiste, ancien vice-premier ministre, Elio Di Rupo. Le treizième chapitre illustre par la situation qui règne, en matière de protection de l’enfance, à Mons, ville dont Elio Di Rupo est bourgmestre, la thèse centrale du livre, à savoir le lien structurel qui enchaîne les institutions du pays, de la justice à l’aide à la jeunesse, à la grande criminalité, notamment à la pédocriminalité. Rien n’est plus dangereux pour la population que la perversion de l’Etat, puisque les meilleures lois deviennent alors autant de pièges qui se referment sur ceux qu’elles sont censées protéger.
Le chapitre quatorze révèle les connexions entre l’affaire du réseau pédocriminel de Nice impliquant certains magistrats et couvert par le conseil de l’Ordre des avocats et la magistrature bruxelloise ainsi que l’Ordre des avocats du barreau de Bruxelles. « Si les avocats ne se battent pas pour défendre des principes, alors ils ont le conseil de l’Ordre qu’ils méritent » , tel est le diagnostic d’Etienne Van Werveke, qui intervint comme avocat dans les volets belge et français de cette double affaire d’Etat. La conclusion analyse le surgissement puis la stérilisation de l’extraordinaire mouvement social, dit « mouvement blanc », qui a su opposer la dignité à la politique institutionnelle. La portée de ce mouvement social peut être résumée par cette phrase : « le respect de l’enfant est la clé de la résistance à la loi du plus fort ».
2- D’où sort le livre ?
L’éditeur Flammarion a passé commande d’un livre sur l’affaire Dutroux au journaliste luxembourgeois Jean Nicolas fin décembre 1999. Celui-ci a demandé à Frédéric Lavachery, militant au sein du réseau des comités blancs, s’il voulait écrire ce livre avec lui. Interdit d’expression partout en Belgique, y compris par la coordination des comités blancs, Lavachery accepta. Le projet de l’éditeur était de publier un ouvrage grand-public sur le scandale au sens strict, celui de Jean Nicolas de réaliser un livre à succès, celui de Lavachery de mettre sur la place publique les résultats de trois ans de travail au sein d’un mouvement social qui avait déstabilisé un Etat situé au coeur de l’Europe dite démocratique, sur la simple exigence du respect de la dignité. Le résultat est un compromis de ces trois approches différentes, en partie divergentes.
3- A quoi et à qui le livre a-t-il servi ?
L’éditeur a subit de la part des autorités belges une pression considérable durant l’été 2001 pour que le livre ne sorte pas. Flammarion a probablement cédé fin juillet, début août, pour finalement décider de publier l’ouvrage début septembre. L’indice de ces louvoiements se trouve dans le fait que les corrections sur épreuves envoyées par Lavachery courant juillet n’ont pas été intégrées au livre sorti de presses en septembre, probablement parce qu’entre temps la décision de ne pas le publier avait été envisagée. Lorsque la décision inverse fut prise, l’existence de ces corrections a dû échapper à l’éditeur. Objet d’une stupéfiante unanimité de la critique journalistique belge qui a condamné le livre sans l’avoir lu, il s’est assez bien vendu pendant trois mois du fait de cette publicité négative. Or, jamais Flammarion ne fit de promotion pour l’ouvrage. Mieux, courant 2003, Flammarion adressa des excuses au gouvernement belge et au Roi Albert pour avoir publié un livre que les autorités belges annonçaient vouloir poursuivre pour son contenu devant les juridictions de fond de Paris. Cela, c’était pour la galerie ! Jamais les autorités belges n’auraient osé affronter le déballage public des dossiers sur lesquels le livre est construit. Notre sentiment, c’est qu’une partie de l’establishment belge a fini par consentir à la publication pour s’en servir contre la famille royale et ses partisans au sein de l’appareil politico-judiciaire belge. Cette manipulation du projet de Flammarion et des auteurs devait être assortie d’une démolition en règle du livre et de ses auteurs pour que la population ne puisse s’emparer des faits et analyses contenus dans le livre. Flammarion a joué dans la combine : sortir le livre et le boycotter. Contraint par ses obligations contractuelle, Flammarion a proposé aux auteurs de racheter le nombre d’exemplaires qu’ils souhaitaient pour assurer eux-même une certaine diffusion avant destruction du stock.
4- Pourquoi nous le diffusons
Parce que ce livre apporte un éclairage et un témoignage que nul autre, jusqu’ici, n’a apporté sur les dimensions institutionnelles du marché de la torture de l’enfant révélé par l’affaire Dutroux-Nihoul.
source:
http://achevement.free.fr/index.php3?forcer_lang=true〈=fr