Oui, c'est vrai que le terme "paganisme" regroupe le tout, au moins ca parle à plus de monde.
Quant à mes propos, je ne pense pas les avoir trop tronqués...
Quant à mes "connaissances"... ca se limite au panthéon Ases/Vanes, et j'entame depuis peu l'Edda poétique.
LES EDDAS NORDIQUES
INTRODUCTION
Les Eddas sont des recueils d’anciens textes scandinaves traitant de l’univers Viking, tel le Havamal ( recueil de préceptes populaires, de la lokasenna, des sarcasmes de Loki lequel s’invita avec joie et bonheur à un illustre banquet et y insulta tous les convives en ayant un mot doux pour chacun …), et équivalent à la bible pour la culture occidentale.
Sans doute l’une des œuvres majeures de la littérature médiévale islandaise, les Eddas, deux recueils distincts, sont nos seules sources d’information sur la mythologie nordique. Elles font aujourd’hui partie intégrante du patrimoine culturel islandais et scandinave.
L'origine du mot Edda, provient certainement du mot vieux norrois edda, signifiant arrière-grand-mère, ou aïeule, et, par analogie, mère de la poésie, elle-même véhicule de Connaissance spirituelle et initiatique. Il se peut aussi que le mot Edda se soit appliqué à l'ensemble des récits mythiques parce qu'il se transmettait oralement, de génération en génération, à la manière des légendes traditionnelles. La plupart des spécialistes, notamment Régis Boyer, s'accordent pour voir dans le mot edda le verbe edere, qui signifie composer de la poésie, faisant de l'Edda, un Art Poétique nordique et par suite germanique.
Les Eddas répertorient l’ensemble des légendes et mythologies du Grand Nord. Ils se divisent en deux parties :
La première, l'Edda poétique, replace l’homme du Nord dans son contexte, son clan, sa culture, sa fierté, son approche avec la notion de sacré… Cela restitue de manière flagrante et objective la manière dont on vivait et pensait à l’époque.
La deuxième, l'Edda de Snorri, traite avec profondeur des textes proprement dits. Cela va de l’origine des Eddas -ce genre littéraire si prisé à l’époque-, de la cosmogonie, la théogonie, l’histoire mythique de l’origine du monde, jusqu’au Ragnarok ou les dieux seront jugés.
En 1643, l’évêque Brynjolfur Sveinsson découvre un manuscrit : il l’offre au roi du Danemark, et le nomme en conséquence le Codex Regius, le "manuscrit du Roi". Ce manuscrit est la copie d’un original datant sans doute du XIIème siècle. Sveinsson vient tout simplement de faire l’une des plus importantes découvertes de l’histoire de l’Islande. Il vient de mettre à jour l’Edda poétique. L’un des deux Eddas, le plus ancien.
L'EDDA POETIQUE
L’Edda poétique est un recueil de poèmes scaldiques. C’est le plus ancien Edda (XIIème siècle). L’original a été perdu. Le Codex Regius date lui du XIIIème siècle. L’Edda poétique rassemble une trentaine de poèmes rédigés en vieux norrois : des textes mythologiques (mettant en scène les dieux du panthéon nordique), mais également héroïques (Sigudr, meurtrier de Fafnir). Deux textes se détachent du lot : les "Havamal" qui exposent l’éthique Viking par l’intermédiaire de Óðin, mais surtout la "Voluspa" (récit de l’histoire mythique du monde, de la création au Ragnarok).
Comme on peut l'observer avec les récits (généralement irlandais) transmettant la tradition celte, les textes nordiques de l'Edda Poétique sont à la fois des récits historiques et mythologiques, des textes spirituels et, à un niveau plus rare, des manuels d'enseignement du chamanisme, de magie, et de médecine, dont les destinataires exacts, rois, prêtres, skaldes ou chamans et leurs élèves, ne nous sont pas connus avec précision.
La plupart des textes composant l'Edda Poétique datent du Moyen-Age, et furent méticuleusement recueillis par des chrétiens, comme la poésie celtique irlandaise le fut par les moines d'Armagh.
Cependant, bien que parfois teintés de christianisme, les récits nordiques ne subirent que peu de transformation et, malgré quelques adjonctions, demeurent les plus riches témoignages d'une Connaissance antique qui ne laissa d'autre part que peu de traces lisibles.
Longtemps, les spécialistes ont cru que l’Edda était une œuvre de Saemundr Sigfusson, un savant du XIIème siècle. Certains ont même surnommé le texte l’Edda de Saemundr. Nous savons aujourd’hui que ce n’est pas le cas. Son auteur reste inconnu.
CONTENU DE L'EDDA POETIQUE
Le nombre des poèmes qui composent l'Edda est variable suivant les éditions qui publient le recueil.
Certains poèmes ne font pas partie du Codex Regius mais sont supposés faire partie de l'Edda. Dans la liste qui suit, les poèmes contenus dans le codex regius seront identifiés par un cr.
Les poèmes mythologiques
Völuspá — La prédiction de la voyante - cr
Hávamál — L'ode du Très-Haut - cr
Grímnismál — L'ode de Grimnir - cr
Vafþrúðnismál — L'ode de Vafthrudhnir - cr
Baldrs draumar — Les rêves de Baldr
Hymiskviða — Le chant d'Hymir - cr
Þrymskviða — Le chant de Thrym - cr
Alvíssmál — L'ode d'Alviss - cr
Hárbarðsljóð — Le lai d'Harbard - cr
Skírnismál — L'ode de Skirnir - cr
Gróttasöngr — Le chant de Grotti
Grógaldr — L'incantation de Gróa
Fjölsvinnsmál — L'ode de Fjölsvid
Rígsþula — Le poème de Rig
Lokasenna — L'esclandre de Loki - cr
Hyndluljóð — Le lai de Hyndla
Les poèmes épiques
Atlakviða — Le chant d'Atli - cr
Atlamál — L'ode d'Atli - cr
Reginsmál — L'ode de Regin - cr
Fáfnismál — L'ode de Fáfnir - cr
Grípisspá — La prédiction de Grippir - cr
Sigrdrífumál — L'ode de Sigrdrífa - cr
Brot af Sigurðarkviðu — Le fragment du poème de Sigurdr - cr
Sigurðarkviða hin skamm — Le chant bref de Sigurdr - cr
Guðrúnarkviða I — Le premier chant de Gudrún - cr
Helreið Brynhildar — Chevauchée de Brynhild au royaume de Hel - cr
Guðrúnarkviða II — Le deuxième chant de Gudrún - cr
Guðrúnarkviða III — Le troisième chant de Gudrún - cr
Oddrúnargrátr — La complainte d'Oddrún - cr
Guðrúnarhvöt — L'exhortation de Gudhrun - cr
Hamðismál — L'ode d'Hamdir - cr
Helgakviða Hjörvarðssonar — Le chant de Helgi, fils de Hjörvardhr - cr
Helgakviða Hundingsbana I — Le premier chant d'Helgi, meurtrier de Hundingr - cr
Helgakviða Hundingsbana II — Le deuxième chant d'Helgi, meurtrier de Hundingr - cr
Völundarkviða — Le chant de Völundr - cr
L'EDDA de SNORRI
Sans doute rédigée à partir de 1220 par le poète, historien, mythographe et homme politique islandais Snorri Sturluson, l’Edda ou Edda de Snorri (Snorra Edda en vieux norrois, langue dans laquelle elle est rédigée), également connue sous les noms d’Edda en prose et de Jeune Edda, se veut d’abord un manuel de poésie scandinave traditionnelle, la poésie scaldique. Mais c’est aussi et surtout une présentation complète et organisée de la mythologie nordique, qui en fait l’un des chefs-d’œuvre de la littérature médiévale et un classique de la littérature islandaise.
L’Edda de Snorri a joué un rôle majeur dans la redécouverte de la mythologie germanique au XVIIIe siècle et elle a servi de base, au siècle suivant, aux premiers travaux de recherche sur le sujet. Elle constitue en effet la principale source de notre connaissance de la mythologie nordique, sans laquelle de nombreux autres témoignages resteraient incompréhensibles. Composée plus de deux siècles après la fin du paganisme en Islande, marquée par la culture chrétienne et la créativité littéraire de son auteur, elle doit toutefois être maniée avec prudence, la fiabilité de son témoignage étant depuis plusieurs décennies l’objet d’un débat entre chercheurs.
Sturluson écrivit son Edda pour les scaldes : il leur apprend tout d’abord à maîtriser la métrique complexe, puis pour leur donner quelque inspiration, leur réalise un exposé complet sur la mythologie des germains du nord. Snorri Sturluson a réalisé que la poésie scaldique se perd en même temps que les mythes du Panthéon nordique. Difficile de rédiger un poème sans faire appel au surnaturel et aux Dieux. L’Edda est là pour empêcher l’oubli.
L'Edda de Snorri Sturluson est le plus complet, dans les domaines, historique, mythologique, et poétique, de tous les ensembles connus.
Il se compose de la Gylfaginning (la Fascination de Gylfi),
des Skaldskaparmal (L'art des skaldes, c'est-à-dire des poètes),
l'Hattatal (ou Dénombrement des mètres, soit un traité de métrique poétique).
On attribue également à Snorri la Saga d'Egill, la Thrymskvida et un prologue à l'origine cependant douteuse.
Les quatre parties de l'Edda de Snorri
Il est généralement admis que c'est le Háttatal qui a été composé le premier, lorsque Snorri revint de son séjour à la cour de Hákon. Il aurait ensuite ressenti la nécessité d'expliquer cet autre aspect essentiel de la poésie scaldique que sont les heiti et les kenningar et rédigé le Skáldskaparmál . Enfin, le contenu fréquemment mythologique des kenningar l'aurait convaincu de la nécessité d'écrire une présentation d'ensemble de la mythologie nordique : la Gylfaginning.
Prologue
Le Prologue de l'Edda, dont l'attribution à Snorri est contestée, présente les dieux d'une façon évhémériste dans un cadre d'inspiration chrétienne et classique
Le Prologue débute par une explication du paganisme d'un point de vue chrétien. Il évoque d'abord plusieurs épisodes de la Genèse : la création par Dieu du ciel et de la terre, l'apparition d'Adam et Ève, le déluge et l'arche de Noé. Mais les hommes cessèrent d'obéir aux commandements divins, et oublièrent jusqu'au nom de Dieu. Toutefois, l'observation des forces naturelles les amena à vouer un culte à la terre, puis à déduire l'existence d'un être créateur.
L'un des rois qui régnaient à Troie, se nommait Múnón ou Mennón. Il avait épousé une fille du roi Priam et eut d'elle un fils nommé Trór, « que nous appelons Thor ». Il fut élevé en Thrace par Lóríkus. Il était beau et fort et, quand il eut douze ans, il tua son père adoptif et s'empara de son royaume. Puis, il voyagea et vainquit des berserkir et des géants, un dragon et d'autres bêtes sauvages. Il épousa une prophétesse nommée Síbíl, « que nous appelons Sif ». Au-delà de la référence à Troie, l’influence classique est révélée par le parallèle que Heinz Klingenberg a tracé entre Trór / Thor et le héros troyen Énée, plusieurs traits du personnages de Trór et de nombreux épisodes de sa vie apparaissant démarqués de l’Énéide de Virgile notamment.
Dix-huit générations plus tard naquit Vóden, « que nous appelons Odin », homme d'une grande sagesse et possédant de nombreux dons. Son épouse se nommait Frígídá, « que nous appelons Frigg ». Odin, qui avait le don de voyance, apprit qu'il devait se rendre dans le nord. Aussi quitta-t-il la Turquie avec une suite nombreuse. Supérieurs en beauté et en sagesse aux autres hommes, les Ases (ainsi nommés car ils venaient d'Asie) furent bientôt considérés comme des dieux car, en chaque endroit où ils séjournaient, la paix et la prospérité les accompagnaient. Odin établit ses fils à la tête des contrées traversés : trois d'entre eux se partagèrent la Saxe (parmi leurs descendants figurent notamment Baldr et Fródi, mais aussi Rerir, l'ancêtre des Völsungar) ; Skjöld, dont sont issus les Skjöldungar, gouverna le Danemark ; Yngvi, ancêtre des Ynglingar, régna en Suède, où Odin fonda sa capitale après que le roi Gylfi lui eut offert le pouvoir ; Sæming enfin dirigea la Norvège.
La Gylfaginning
La Gylfaginning (« Mystification de Gylfi » en vieux norrois) prend la forme d’un dialogue entre le roi Gylfi et trois personnages régnant sur Ásgard. Leur entretien sert de cadre à une présentation cohérente de la mythologie nordique.
Le roi Gylfi régnait en Suède. Il offrit un jour à une vagabonde qui l’avait distrait une partie de son royaume, aussi grande que ce que quatre bœufs pourraient labourer en un jour et une nuit. Mais cette vagabonde était une Ase, Gefjon. Les bêtes de trait qu'elle employa étaient en réalité les enfants qu’elle avait eus avec un géant. Elles labourèrent si bien le sol qu’une portion de territoire se détacha, formant l’île de Seeland. Surpris du pouvoir des Ases, Gylfi se demanda s’il ne provenait pas des dieux qu’ils révéraient. Aussi se mit-il en route pour Ásgard. Quand il arriva, il découvrit une halle gigantesque, la Valhöll. Il fut introduit auprès des maîtres des lieux : Haut, Également-Haut et Troisième. Gylfi les interrogea alors sur leurs dieux. Au terme de ce questionnement, Gylfi entendit un grand bruit. Lorsqu’il regarda autour de lui, la halle avait disparu : il avait été le jouet d’une illusion.
En réponse aux interrogations de Gylfi, ses hôtes racontent d’abord l’origine du monde, la naissance des premiers dieux et l’apparition de l’homme. Il est ensuite question du frêne Yggdrasil, ce qui permet d’évoquer notamment la source de Mimir et les Nornes. Vient ensuite une présentation successive des différents dieux, d’Odin à Loki, dont les trois enfants monstrueux (Fenrir, le serpent de Midgard et Hel) sont présentés. Les déesses et les Valkyries sont aussi évoquées. La Valhöll est ensuite décrite, puis les Einherjar. Sont également racontées l’origine du cheval Sleipnir et donc la construction d’Ásgard. Gylfi demande alors à ses interlocuteurs si Thor a jamais rencontré plus fort que lui. Ceux-ci, réticents, sont toutefois contraints de raconter son voyage chez Útgardaloki. Il est ensuite question de la revanche de Thor sur le serpent de Midgard lors de son voyage chez Hymir. Ce sont ensuite la mort de Baldr et le châtiment de Loki qui sont racontés. Survient alors le récit du Crépuscule des dieux, et enfin l’évocation de la naissance d’un monde nouveau.
Le Skáldskaparmál
Dans le Skáldskaparmál ou Skaldskaparmal (« Dits sur la poésie »), des listes de kenningar et de heiti sont l'occasion de rapporter de nombreux récits mythologiques et héroïques et de citer plusieurs poèmes scaldiques.
Le Skáldskaparmál a pour cadre un somptueux banquet donné par les Ases en l'honneur d'Ægir, ici présenté comme un magicien venu de l'île de Hlésey. Lors du repas, Bragi, le dieu de la poésie, fournit à son voisin de table de longues listes de heiti et de kenningar, et lui raconte de nombreuses histoires permettant d’en expliquer l’origine.
Certaine de ces histoires appartiennent à la mythologie : l'enlèvement d'Idun par Thjazi, et comment Skadi se choisit Njörd pour époux, l’origine et le vol de l'hydromel poétique, les combats de Thor contre les géants Hrungnir et Geirröd ou encore la fabrication des objets précieux des dieux. D’autres sont relatives à des héros ou à des rois légendaires : Snorri résume ainsi toute l’histoire de Sigurd et des Völsungar. Il évoque aussi les rois Fródi et Hrólf kraki, ainsi que la Hjadningavíg.
Les kenningar qui figurent dans le Skáldskaparmál sont empruntées à d’anciens scaldes. Parfois, Snorri ne se contente pas de citer une kenning, mais rapporte aussi de longs extraits de poèmes permettant de l'expliquer : la Haustlöng de Thjódólf des Hvínir, la Thórsdrápa d'Eilíf Godrúnarson et la Ragnarsdrápa de Bragi Boddason sont ainsi reproduites. Est également intégré au Skáldskaparmál un poème considéré comme faisant partie de l'Edda poétique bien qu'il ne figure pas dans le Codex Regius : le Gróttasöngr. Le Skáldskaparmál comprend aussi des listes de heiti. Sa dernière partie se présente sous forme de thulur (listes de noms et heiti versifiées et utilisant des moyens mnémotechniques) : sont ainsi présentées les différentes manières de désigner les dieux, les géants, les hommes et les femmes, la bataille et les armes, et enfin les éléments naturels.
Le Háttatal
Le Háttatal (« Dénombrement des mètres ») est d'abord un poème de louange en l'honneur du roi Hákon et du jarl Skuli. Conventionnel sur le fond - il loue la gloire, le courage et la générosité des deux hommes - il se distingue en revanche par sa forme : ses 102 strophes illustrent les cent mètres différents qui peuvent être utilisés par les scaldes. Chacune est accompagnée d'un commentaire stylistique, ce qui fait de cette partie de l’Edda un manuel de métrique scaldique
Source: http://croyance-nordique.cultureforum.net/t329-les-eddas-temoignages-de-la-spiritualite-nordique