« Yes we care »
Martine Aubry avait réuni ses soutiens, vendredi matin 26 août, dans un amphithéâtre de la faculté de La Rochelle, non loin de L'Encan, le lieu de l'université d'été. L'occasion pour la maire de Lille de galvaniser ses troupes, venues suffisamment nombreuses pour remplir à saturation la salle.
Virulente contre Nicolas Sarkozy, Mme Aubry n' a pas hésité non plus à lancer quelques piques à l'attention de François Hollande, sans jamais le citer. "Mieux vaut être solide quand on veut affronter Nicolas Sarkozy", lance-t-elle à la salle qui scande des "Martine, présidente !". Et d'ajouter : "Il ne faut pas avoir peur de dire les choses, sur le cumul des mandats, par exemple". C'est l'un des angles d'attaque des aubrystes contre les hollandistes : ce dernier est accusé d'être ambigu sur sa volonté de mettre fin au cumul, une mesure votée par les militants PS en 2009, mais qui agace fortement les élus locaux socialistes.
Une bonne tête de gagneuse !! Pardon !! De gagnante
A peine le meeting fini, et alors que ses proches restent pour assurer le "service après-vente" auprès de la presse, Martine Aubry, elle, s'engouffre dans une voiture et disparaît. Une stratégie de "rareté de la parole" en partie stratégique, mais surtout à l'opposée de celle de son principal adversaire, François Hollande.
Mme Aubry a envoyé une "lettre aux Français", sur le modèle de François Mitterrand. Imprimée à un million d'exemplaires, qui seront distribués à la main par les militants - pour un coût total de 25 000 euros financé par ses soutiens à l'Assemblée, assure l'entourage de la candidate, répondant aux critiques de ses adversaires - et diffusée sur le web , elle présente ses grands thèmes de campagne. Ceux-ci restent ceux du programme socialiste, Mme Aubry ne proposant que peu de nouveautés. "C'est elle qui a fait le programme", justifie son entourage.
(Notre récit de la stratégie de Mme Aubry est à lire dans Le Monde daté de dimanche 28 et lundi 29 août)