Québec : loi 78 à la 14ième semaine de gréve étudiante
[Note perso : l'exemple parfait de comment créer un problème où il n'existait pas pour ensuite offrir une solution dont personne n'aurait voulu au départ ...ils doivent tous relire "Le Prince" de Machiavel en ce moment ... ]
Depuis plus de trois mois, les étudiants du Québec sont très massivement en grève contre le projet gouvernemental de hausse des droits d’inscription à l’université. Des manifestations considérables ont déstabilisé le gouvernement libéral, entraînant la démission de la ministre de l’éducation, Line Beauchamp. Le premier ministre Jean Charest ne trouve rien de mieux à faire en ce 17 mai que de faire passer une « loi spéciale » visant à rendre illégale la grève et à criminaliser les étudiants en lutte.
QUÉBEC - Le gouvernement Charest a bien l'intention d'assommer la contestation étudiante à coups de fortes amendes et en restreignant de façon inédite le droit de manifester.
C'est la teneur du projet de loi 78 qui a été présenté dans une certaine fébrilité jeudi soir en séance extraordinaire. Le projet de loi est perçu comme une véritable déclaration de guerre au mouvement étudiant, qui l'a condamné.
Manifestations balisées; amendes salées
La pièce législative vise les associations étudiantes, leurs représentants, les salariés et leurs syndicats. Plus personne ne pourra entraver le droit d'un étudiant de recevoir l'enseignement dispensé par l'établissement d'enseignement qu'il fréquente.
Les amendes vont de 7000 $ à 35 000 $ s'il s'agit d'un dirigeant, d'un employé, d'un représentant. Pour les associations, les fédérations, les syndicats ou autres organismes, elles s'élèvent de 25 000 $ à 125 000 $.
Les manifestations sont aussi strictement balisées par des règles. Au moins huit heures avant sa tenue, les organisateurs devront aviser les autorités de la date, de l'heure, de la durée, de l'itinéraire et des moyens de transport utilisés. Le corps de police pourra exiger des changements de lieu ou d'itinéraire, aux fins de maintenir la paix, l'ordre et la sécurité publique.
Qui plus est, une association étudiante et sa fédération seront tenues responsables s'il y a préjudice à un tiers en cas d'entrave au droit de recevoir l'enseignement, à moins qu'elle ne démontre qu'elle n'est pas responsable.
«Le gouvernement se sert d'une crise qu'il lui-même provoquée pour ni plus ni moins transformer tout mouvement social (...) en crime et un État qui a une tradition d'ouverture en un État policier», a déclaré le président de la FECQ, Léo Bureau-Blouin, dans un point de presse à l'Assemblée nationale.
«C'est une limitation excessive au droit de manifester, une limitation déraisonnable, a-t-il ajouté, en affirmant que la loi vise à tuer les associations étudiantes. Elle est bien pire que la hausse des droits, a-t-il dit, et il sera impossible de négocier dans ses conditions. C'est pire que ce à quoi on s'attendait.»
http://www.985fm.ca/national/nouvelles/le-gouvernement-charest-adopte-la-ligne-dure-une-145559.html
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