Aussi nommé herbe à cinq coutures, semble avoir été
aussi répandu dans les temps anciens que maintenant
et sa réputation semble avoir été excellente. (En
allemand, la dernière syllabe du nom Spitzwegerich
provient du latin rex , roi). Le plantain lancéolé était
donc le roi des chemins et fut depuis toujours une
bénédiction pour les hommes.
Une prière anglo-saxonne se référant à neuf plantes et
se trouvant dans un manuscrit, du 11ème siècle sans
doute, parle également du plantain lancéolé :
“Et toi, plantain, mère des plantes, ouverte vers l’Est,
puissant intérieurement: les voitures passent sur toi,
les femmes chevauchaient sur toi, les fiancées
chevauchaient sur toi, les taureaux renâclaient sur toi. Tu as résisté à tout cela t’arques boutant
de toutes tes forces. Alors résiste aussi au poison et à la contamination qui menace ce pays!”
La situation n’a pas changé aujourd’hui. Le mal menace le pays et nous avons besoin de simples
comme le plantain, si prisé dans tous les livres sur les plantes médicinales, pour faire face à ce mal.
Son cousin, le grand plantain (Plantago major), possède les mêmes propriétés positives et est
utilisé exactement de la même façon. Tous les deux se trouvent sur tous les sentiers champêtres et
les lisières, dans les fossés et les terres incultes humides, et ils sont répondus pratiquement dans le
monde entier.
Le plantain est utilisé en premier lieu contre toutes les maladies des organes respiratoires et tout
particulièrement en cas d’engorgement des poumons, de toux, de coqueluche, d’asthme pulmonaire,
oui, même en cas de tuberculose pulmonaire.
L’abbé suisse Kuenzle, ce grand médecin de la nature, un connaisseur de la grande force
thérapeutique des plantes, écrit que le plantain est utilisé, quelle que soit l’espèce, avec la racine,
la plante avec ses feuilles, la fleur et les graines. Il purifie comme aucune autre plante ne peut le
faire le sang, les poumons et l’estomac et est indiqué pour celle raison aux personnes anémiques ou
dont le sang est de mauvaise qualité, dont les poumons et les reins sont faibles, qui sont de pâleur
maladive, qui ont des exanthèmes des dartres ou qui toussotent, qui sont enroués, et restent
maigres comme des clous même si on les gave comme des oies. Il aide les enfants malingres en
dépit d’une bonne alimentation à se remettre sur pied.
J’ai moi-même pu procurer à certaines personnes une grande aide en cas d’asthme pulmonaire et
bronchique avec du plantain et du thym, mélangés à parts égales (voir “Utilisation possible). Une
telle infusion est également très recommandée en cas de maladies du foie et de la vessie. en cas de
bronchite, d’asthme pulmonaire et bronchique, la tisane fait un excellent effet lorsqu’elle est
utilisée de la façon suivante : on fait bouillir une tasse d’eau froide avec une tranche de citron (s’il
est traité; sans zeste) et une cuillérée à café bombée de sucre candi brun, on laisse venir quatre à
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cinq bouillons, on retire du feu et on ajoute ensuite une cuillérée à café bombée du mélange de
tisane. Laisser infuser une demi-minute.
Dans les cas graves, la tisane doit être préparée fraîche quatre à cinq fois par jour. On la boit par
gorgées, aussi chaud qu’on peut le supporter.
Comme on peut le lire dans les anciens livres sur les plantes, les graines de plantain sont efficaces
contre la formation de calculs lorsqu’on en prend quotidiennement huit grammes. On boit en outre
de la tisane de plantain. Le sirop de plantain purifie le sang de toutes ses impuretés et substances
toxiques. On devrait en faire une véritable cure en en prenant tous les jours, avant chaque repas,
une cuillérée à soupe (pour les enfants, une cuillérée à café) (voir pour la préparation du sirop
“Formes d’utilisation”).
Dans les milieux paysans, on sait que le plantain a toujours été un vulnéraire apprécié. Une fois, un
paysan se blessa grièvement avec un outil alors qu’il était dans les champs; à mon grand
étonnement, il prit des feuilles fraîches de plantain, les broya entre ses doigts et les posa sur la
plaie. Bien que les feuilles ne fussent pas lavées, aucune inflammation ne s’ensuivit. Les feuilles
fraîches broyées aident en cas d’écorchures, de coupures, de piqûres de guêpes, oui, même en cas
de morsures de chiens déchaînés, de morsures d’animaux venimeux et de serpents, cette méthode
étant chez les derniers nommés une ressource de secours, faute de médecins disponibles. Dans un
vieux livre sur les plantes, il est écrit : “Lorsqu’un crapaud est mordu par une araignée, il court
chercher du plantain. Il sait bien ce qui l’aide.”
Pour guérir les goitres, des feuilles fraîches écrasées entre les deux mains, mélangées à un peu de
sel et posées sur le cou peuvent amener la guérison. Les feuilles de plantain posées dans la
chaussure éliminent les ampoules provoquées par la marche. Toute tumeur, si maligne qu’elle soit,
peut disparaître si on la traite avec des feuilles fraîchement broyées.
Les feuilles posées sur les parties malades aident également en cas de maladies malignes des
glandes. Dans ces cas, il serait cependant bon de faire macérer de la marjolaine fraîche (dans les
cas urgents, on peut également utiliser de la marjolaine séchée) dans de l’huile d’olives. On met de
la marjolaine dans une bouteille, verse l’huile par-dessus et on la laisse reposer dix jours dans un
endroit chaud, L’huile de marjolaine ainsi fabriquée est étalée sur les glandes malades, on pose des
feuilles broyées de plantain par-dessus et on pose une bande pour faire tenir le tout. En peu de
temps, une amélioration se produit.
Lors d’une conférence se tenant au presbytère municipal de Linz, j’indiquai que les feuilles écrasées
de plantain pouvaient guérir toutes les plaies, même vieilles de dix ans. Cinq mois après, lors d’une
conférence dans la salle de l’école des soeurs de la Croix de Linz, une femme demanda la parole:
elle avait douté, lors de ma première conférence, que le plantain puisse guérir toute plaie, même
vieille de dix ans. Sa voisine avait depuis 17 ans une plaie ouverte au pied et ne pouvait plus sortir
de chez elle depuis longtemps pour cette raison. Elle lui apporta le lendemain des feuilles de
plantain et les posa, selon les conseils de Madame Treben, sur la jambe malade. Tous les doutes
disparurent : la plaie se ferma, et guérit à une vitesse incroyable, à leur grande surprise. Les cinq
derniers mois, elle ne s’était plus ouverte.
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Un autre exemple : un mutilé de guerre qui avait une
prothèse de la jambe avait des plaies ouvertes sur le
moignon du fait de l’été particulièrement torride. Ni
des pommades, ni des rayons, ni des piqûres ne
pouvaient guérir ces plaies. Lorsqu’il posa du plantain
sur les plaies, elles guérirent en une nuit et il put
reprendre son travail.
Moi-même, j’ai pu me soigner rapidement à l’aide de
jus frais de plantain. Il y a des années de cela, je
portais mon petit-fils d’un an dans mes bras lorsqu’il
me mordit pour me taquiner dans la joue gauche, audessus
du coin de la bouche. Pendant plusieurs jours,
cette morsure me fit bien souffrir. Je me mis alors à
enduire les endroits douloureux avec de l’essence de
plantain. Je me faisais du souci, car cela pouvait
devenir un jour ou l’autre une induration maligne.
Fin avril, je me rendis avec mon mari à un congrès à
Freistadt. Soudain, je ressentis à l’endroit de
l’ancienne morsure une tumeur dure qui s’était formée
pendant la nuit. J’allai immédiatement chercher une
poignée de feuilles de plantain dans les prés, je les
écrasai entre le pouce et l’index et j’en enduisis
souvent la tumeur pendant la journée. Le soir,
l’induration avait presque disparu; le lendemain matin,
elle avait entièrement disparu, à notre grande joie. L’affirmation de l’abbé Kneipp dans ses écrits
que pour chaque maladie, il pousse un simple, n’est donc pas exagérée.
Plus j’approfondis mes connaissances des simples, et plus je fais l’expérience de miracles. De
nombreuses personnes meurent chaque année, après de longues souffrances, de tumeurs
cancéreuses, alors qu’il existe des plantes médicinales pour les combattre. Nous pourrions tous
vivre plus sainement et plus heureux si nous avions plus de compréhension pour nos simples. Les
ignorants n’y voient que des mauvaises herbes.
Commencez à vous intéresser davantage aux herbes et vos maux disparaîtront peu à peu.
Ces quelques lignes sont également destinées à donner courage et espoir aux personnes âgées qui
souffrent depuis des années de plaies ouvertes aux pieds. Leurs plaies se fermeront elles aussi si
elles y posent des feuilles de plantain, et elles guériront. L’âge n’a aucune importance dans ce cas.
Si la plaie ouverte est accompagnée d’un enflement de grande importance, il faut baigner le pied
dans un extrait à froid de mauve ou une décoction de prêle des champs. Les rebords des plaies sont
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enduits après le bain de pommade au souci (voir “Souci”, “Formes d’utilisation”). Les feuilles de
plantain sont également chaudement recommandées en cas de thromboses.
Ces exemples montrent clairement que l’on peut avoir confiance en la pharmacie du Bon Dieu alors
même que les médecins ont abandonné le malade.
Utilisation possible du Plantin
Infusion : ébouillantez seulement 1 cuillérée à café bombée de feuilles avec 1/4 de litre d’eau,
laissez infuser brièvement.
Tisane composée : ébouillantez 1 cuillérée à café bombée du mélange feuilles de plantain et thym à
parts égales avec de litre d’eau
Tisane : faire macérer à froid pendant la nuit 1 cuillérée à café bombée de racines dans ¼ de litre
d’eau, réchauffer le lendemain jusqu’à ébullition, puis passer. Boire cette quantité une demi-heure
avant et une demi-heure après le petit-déjeuner, par gorgées.
Cataplasme de feuilles : lavez des feuilles fraîches de plantain lancéolé et de grand plantain, les
broyer sur une planche avec un rouleau à pâtisserie pour en faire une bouillie de feuilles, et poser
sur la partie malade.
Sirop (première recette): passez par la moulinette à viande quatre poignées bombées de feuilles
lavées de plantain. On ajoute à cette bouillie de feuilles un peu d’eau, afin qu’elle ne colle pas, 300
g de sucre brut et 250 g de miel d’abeilles. En tournant constamment, on laisse mijoter à feu doux
jusqu’à formation d’un liquide épais, que l’on remplit chaud dans des verres et que l’on conserve au
réfrigérateur.
Sirop (deuxième recette): posez les feuilles lavées et du sucre brut par couches dans un bocal à
cornichons, et pressez fermement le tout. La masse se dépose. Les jours suivants, l’on refait des
couches, jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de place dans le bocal. L’on creuse un trou dans un endroit
protégé du jardin, et on y pose le bocal, fermé par trois à quatre couches de papier spécial. L’on
met une planche par-dessus, avec une pierre pour la faire tenir en place. Recouvrir ensuite de
terre. Planche et pierre devraient toutefois rester visibles. Du fait de la chaleur régulière de la
terre, le sucre et les feuilles fermentent pour devenir un sirop. Au bout de trois mois environ, on
retire le bocal, on presse le jus à travers un presse-fruits (pas à travers un linge!), on le fait bouillir
une fois et on le remplit dans des verres hermétiques pouvant être refermés plusieurs fois. Si vous
ne pouvez pas procéder à cette sorte de fermentation, posez le bocal au soleil ou à proximité d’un
fourneau jusqu’à ce que le sirop se dépose au fond. Faites bouillir également ce sirop une fois.
Salade : à partir des racines et des feuilles fraîches et crues (voir partie correspondante du texte).
Tige : tous les jours, bien mâcher et manger 5 à 10 tiges crues et lavées.