Dédicace à Enone01:
https://novusordoseclorum.1fr1.net/t7038-les-recentistes-les-historiens-qui-contestent-la-chronologie-officielle#78504
Cet article résume un travail commencé il y a plus de 20 ans. Je suis une minéralogiste
professionnelle, spécialiste des silicates, ayant surtout travaillé sur des matériaux africains
dans un département voué à la recherche en géologie, minéralogie et géochronologie.
A l'époque, un géochronologiste mondialement connu demanda mon avis sur l'origine d'âges
"anormaux" que l'on trouve si fréquemment dans les études de géochronologie.
Ma réponse fut très simple : puisque les éléments radioactifs sont emprisonnés dans des
réseaux cristallins bien définis, il est logique de penser qu'ils sont influencés par les facteurs à
l'oeuvre dans la genèse et l'altération des cristaux, à savoir essentiellement la température et les
solutions (en particulier, dans le cas des âges anormaux mesurés dans les roches, les "conditions
hydrothermales").
Oosterwyck-Gastuche : "The dating of the Geological eras in question. Proofs of the occurrence of a Big Flood".
Communication au 6ème congrès Créationiste Européen. Amersfoords, Pays-Bas, août 1995, revu et complété.
Cette première partie sera suivi d'une seconde intitulée "Preuves géologiques et minéralogiques de l'absence de
signification chronologique des données isotopiques", et accompagnée d'une notice biographique détaillée sur
l'auteur et sa carrière universitaire.
Evidemment leur composition chimique avait son importance (Gastuche, 1959, Gastuche et
De Kimpe (1959), De Kimpe, Gastuche et Brindley (1961), etc.) de même que leur granulométrie
(Gastuche, 1963 a et b). Comme ces facteurs se rencontrent dans les échantillons donnant des âges
anormaux, je proposai une série de tests. Ils n'ont jamais été exécutés.
Les géochronologistes refusèrent en objectant qu'il était"non- scientifique" de faire des
expériences sur les techniques isotopiques, puisque celles-ci délivraient toujours des âges absolus.
Ils éludèrent en même temps toute espèce de discussion, même celle sur leurs résultats aberrants
qu'ils m'avaient pourtant chargée de passer au crible. Il est vrai que ma conclusion leur avait déplu.
Vous comprendrez pourquoi en lisant cet article et le suivant.
Une telle réaction stimula ma curiosité. Je consultai divers spécialistes : géologues,
sédimentologistes, embryologistes, généticiens, etc, à propos des preuves des longues durées de
l'évolution. Je découvris avec étonnement que tous pensaient qu'elles avaient été délivrées par la
géochronologie. Je me plongeai alors dans l'abondante documentation à ma disposition. Après avoir
constaté des différences de l'ordre de milliards d'années dans des formations précambriennes
apparemment identiques, je m'intéressai aux "événements bien datés" qui s'étaient produits sur le
continent africain, en liaison avec la "naissance de l'intelligence" chez les populations anthropoïdes
et hominidées lors de leur "processus d'émergence" vers l'état humain. Ces fossiles, datés par les
techniques isotopiques à plusieurs millions d'années, marquaient selon les experts la limite officielle
des Eres et notamment du pléistocène car ils coïncidaient avec l'apparition des premières industries
lithiques.
Je parvins à deux conclusions importantes :
1. Il n'existe aucune preuve, si petite soit-elle, d'une origine animale pour l'homme.
2. Les mesures isotopiques, qui "datent" les Eres géologiques, sont dénuées de toute signification chronologique.
Or les conclusions des manuels sont, on le sait, diamétralement opposées. Je commençai par
m'informer auprès de mes collègues géologues. Je voulais avant tout connaître les repères
chronologiques qui avaient servi à valider les millions d'années de l'Evolution et permis de trier les
données géochronologiques pour ne retenir que les bons résultats ("best values"). Il s avouèrent les
ignorer mais me recommandèrent de consulter le manuel d'Holmes, "Physical Geology" (1965), car
"tout s'y trouvait".
Je commençai donc mes recherches par ce manuel et découvris que le tri des dates avait été
opéré en fonction de la théorie "actualiste" de Lyell. C'est en effet son "échelle stratigraphique" qui
a fourni à "l'émergence de la vie" le cadre chronologique, formé par ces longues périodes appelées
"Eres" géologiques dont la dernière, le pléistocène, coïncide avec l'apparition de nos premiers
"ancêtres" bestiaux : les hominidés, auteurs, on le sait, des premières pierres taillées.
Il est important de noter que, pour son actualisme, Lyell s'était inspiré d'un "credo" précis,
d'après lequel les récits bibliques n'étaient que des fables, en sorte que strates et fossiles ne
pouvaient être les vestiges cataclysmiques d'une quelconque grande inondation comme on l'avait
enseigné jusqu'alors, mais reflétaient des périodes longues et tranquilles durant lesquelles les
espèces avaient progressivement évolué, de la Bactérie à l'Homme. D'où l'autre nom de l'actualisme
de Lyell : l'uniformitarisme ou "théorie tranquille". C'était au nom de l'objectivité scientifique que
Lyell reconnaissait avoir écarté l'interprétation diluvianiste, basée sur une croyance religieuse
subjective et donc irréaliste.
L'Echelle de Lyell, prouvant scientifiquement l'évolution, fut bientôt enseignée dans toutes
les universités. Un examen plus attentif fait conclure aujourd'hui qu'elle est devenue obsolète et que
les faits observés s'interprètent bien mieux dans le cadre du récit biblique.
Une telle déclaration peut paraître énorme. Je suis pourtant arrivée à cette conclusion après
consultation d'une masse considérable de documents. Des recherches plus poussées apporteraient
certainement de nouvelles preuves, mais je pense qu'il est important de montrer dès maintenant
pourquoi les principes de la géologie sont périmés. Il faut avouer que la plupart des géologues et
paléontologistes deviennent hystériques quand j'expose mes vues.
Ils ne peuvent cependant y répliquer. Je vais exposer tour à tour les principes qui fondent
l'évolutionnisme et montrer leurs faiblesses.
1. La preuve stratigraphique
Selon Lyell, le temps est mesuré par une "échelle stratigraphique" :
la succession verticale des strates et leur épaisseur témoignent des lents dépôts survenus au cours du
temps sur une croûte terrestre, supposée alors uniforme, et qui résultent de mouvement
verticaux, les continents provenant d'anciens océans, et vice-versa. Or la récente théorie de la
tectonique des plaques a révélé l'hétérogénéité de la croûte terrestre, les continents étant des
plaques rigides riches en silicates d'aluminium (Sial) qui "flottent" sur une couche inférieure
pâteuse riche en silicates de magnésium (Sima, Asthénosphère). La croûte sub-océanique,
constituée de Sima et extrêmement fine, est soumise encore aujourd'hui à d'impressionnants
phénomènes volcaniques. Les mouvements terrestres ont donc été latéraux, puisque les plaques qui
forment les continents actuels proviennent du démantèlement d'un continent unique primitif, que les
géologues appellent le "bon vieux continent rouge" (Old Red Continent, ORC). Celui-ci se serait
brisé en plusieurs morceaux lors d'un cataclysme survenu voici quelques 70 millions d'années,
d'après les meilleures estimations géochronologiques.
La théorie de Lyell est donc bien obsolète, infirmée comme elle l'est dans ses deux
premiers postulats, et aucune preuve objective n'est venue confirmer la chronologie de son
"échelle stratigraphique". Bien au contraire, de récentes expériences de stratification ont démontré
que les mêmes dépôts que Lyell avait interprétés comme le signe de longues durées, se formaient en
des temps très courts en milieu cataclysmique (cf. notamment Julien, Lan et Berthault, 1993). Par
conséquent, il reste à interpréter les strates et les fossiles différemment.
2. La preuve minéralogique et paléontologique
Elle apparaît désormais comme la plus fantaisiste. Le premier critère pour définir
l'ancienneté d'une strate fut son degré de cristallinité. Les plus anciennes, selon la classification
d'Arduino (1714-1795) étaient les gneiss et les roches cristallines, telles les granites, impossibles à
synthétiser, qu'on disait s'être formés lors d'une ère lointaine dite "primitive" appelée plus tard
"Archéenne" ou "Précambrienne", à laquelle avait succédé l'ère "secondaire", aux roches
consolidées, et la "tertiaire", aux roches meubles, formées de sédiments alluviaux.
Lyell reprendra la classification d'Arduino en la complétant d'un repère chronologique
essentiel : le "fossile caractéristique". Pour les géologues, les fossiles sont en effet les "médailles"
de la géologie (Moret, 1958). Ce n'est donc pas la strate qui fixe le temps de l'évolution, mais le
degré de complexité du fossile. On remarquera que l'échelle, qui repose sur un système de
stratification obsolète, est fondée en outre sur une pétition de principe. Lyell pose a priori et
sans preuves l'évolution comme démontrée.
Ce sont en effet les premiers organismes unicellulaires (Algues et Bactéries), supposés
"primitifs", qui - dans l'optique actualiste - ont donné naissance par filiations successives aux
organismes plus "complexes", les transformations obéissant aux fameuses lois de Lamark et de
Darwin, énoncées dans un cadre purement naturaliste ou matérialiste. Tels sont les éléments qui ont
servi à édifier "l'échelle" de Lyell. L'ère "archéenne", formée de roches cristallines, révèle des traces
d'Algues et Bactéries (on les appellera plus tard ères précambriennes, en soulignant leur extrême
complexité). Lui succède l'ère paléozoïque ou primaire (de la "montée des Poissons"), la
mézozoïque ou secondaire (de la "montée des Reptiles"), enfin la cénozoïque (de la "montée des
Mammifères"), divisée en tertiaire et quaternaire, cette dernière étant caractérisée par le "processus
d'émergence" de l'homme à partir de l'animalité.
Les préfixes grecs significatifs : "archeos" (très ancien), "paléos" (ancien), "mésos"
(moyen), "kainos" (récent), alliés à "zôè"( vie), suggèrent l'apparition successive de formes de vie
de plus en plus complexes, suivant une loi dite de "complexification conscience". Remarquons que
la même trame se retrouve dans "l'oeuvre des six jours" de la Genèse, mais sur une durée
extrêmement réduite.
Aujourd'hui la "preuve" essentielle des longues durées de l'évolution est apportée par la
géochronologie, et mes remarques venaient bien mal à propos, on le conçoit.
On date aujourd'hui très officiellement les ères précambriennes de 3000 à 600 millions
d'années, l'ère paléozoïque de 600 à 225 millions d'années, la mézozoïque de 225 à 70 millions
d'années, la cénozoïque de 70 millions d'années à nos jours, avec l'apparition de nos ancêtres
hominidés au pléistocène, vers 2-3 ou 5-6 millions d'années. Mais quelle preuve avons-nous que de
telles transformations par filiation d'espèces différentes ont bien eu lieu ? Et que les durées ont été
extrêmement longues ?... Aucune, il faut bien le reconnaître.
Commençons par la transformation des espèces. Elles sont aujourd'hui stables et les fossiles
appartiennent à des espèces disparues (certains et des meilleurs tels le caelacanthe ont été retrouvés
bien vivants, ce qui est embarrassant).
Mais d'autres espèces apparentées aux disparues vivent toujours et caractérisent des "niches
écologiques" bien définies (Flori et Rasolofomasoandro, 1974). Les espèces définissent donc la
niche écologique, et non une transformation quelconque. La stabilité de l'espèce étant un fait
reconnu, les "reconstitutions phylétiques" qui soi-disant fondent l'évolution sont des jeux de
l'esprit, valables seulement si l'Evolution est démontrée, les paléontologistes le reconnaissent
volontiers. Elles illustrent l'Evolution, mais ne la démontrent pas. Bounoure écrivait en 1957 à
propos des mammifères tertiaires (la remarque vaut pour toutes les reconstitutions) : "Notre esprit
peut bien... établir certaines comparaisons et certains liens de classement idéal des membres de ces
animaux : c'est même la tâche par excellence de l'anatomie comparée. Mais on va au delà des faits
si dans la plupart des cas on interprète ces liens comme dénotant une filiation réelle, une
descendance effective". La remarque vaut pour les restes fossiles - hominidés ou autres - qu'on nous
présente comme nos "ancêtres" (il faut remarquer les guillemets qui entourent le mot ancêtre dans le
langage évolutionniste, signalant le caractère essentiellement subjectif de leur classification).
Ainsi, la documentation abondante sur les crânes, la dentition ou les membres de différentes
espèces de singes, de chevaux, de dinosaures, etc. ne fait pas le constat d'une transition vers le
cerveau ou la main des humains, et la paléontologie n'a jamais apporté de preuve objective d'une
évolution progressive quelconque. De plus, à la lumière de la génétique et de l'embryologie
modernes, les théories de Lamarck et Darwin sont aujourd'hui qualifiées de puériles et d'irréalistes
(Chandebois 1989, 1993, Denton, 1989).
En particulier Chandebois, embryologiste, pense que les changements se sont opérés au sein
de l'embryon par des mécanismes physico-chimiques simples mais orientés, et pourraient s'être
produits en des temps très courts, ce qui suppose l'intervention d'une Intelligence agissant au sein de
l'embryon, dès avant que l'animal ait vu le jour, ce qu'excluent les "lois de l'usage et du non usage"
et de la "sélection naturelle".
Notons encore que Darwin a fondé sa théorie de la "sélection naturelle" en supposant
l'existence des longues durées nécessaires à l'évolution des espèces, qu'il explique par des
modifications minimes, telles celles provoquées par les éleveurs anglais sur des races de chevaux et
de chiens, mais poursuivies pendant des temps immenses, en se fondant sur l'actualisme de Lyell. Il
écrivait dans la préface de l'"Origine des espèces" : "Celui qui lit l'oeuvre grandiose de Charles
Lyell "Principles of Geology", dans laquelle l'Historien futur reconnaîtra qu'elle a provoqué une
révolution dans les sciences naturelles (il ne s'était pas trompé) et cependant n'admet pas que les
périodes écoulées ont été très longues, peut immédiatement fermer mon livre".
S'il n'y avait le cloisonnement des spécialités, les scientifiques auraient depuis longtemps
abandonné les thèses de Darwin, comme nous allons le voir (et comme beaucoup le reconnaissent
volontiers dans les publications spécialisées).
3. La preuve géochronologique
Reste cette dernière, présentée aujourd'hui comme la vraie preuve de l'évolution, faisant
remonter l'apparition des espèces à des millions voire des milliards d'années. Là encore, un examen
attentif révèle son caractère illusoire.
La mesure du temps géologique par la désintégration d'un isotope radioactif fut pour l'essentiel le
travail d'Arthur Holmes (1890-1963), qui partageait le "credo" de Lyell. En fait, il confirma les
thèses de Lyell en attribuant pour les formations archéennes ou précambriennes, où les signes d'une
vie élaborée n'avaient pas encore été découverts, les âges les plus anciens (de 3000 à 600 millions
d'années).
En outre son "échelle de temps phanérozoïque" 2 , de 600 millions d'années à notre ère,
confirma l'évolution observée dans l'échelle stratigraphique de Lyell, prouvant "l'émergence de la
vie" et datant officiellement les principaux "événements" répertoriés dans les ères géologiques.
Malgré sa documentation paléontologique apparemment convaincante et son impressionnant
formalisme mathématique, l'échelle géochronologique de Holmes apparaît fort confuse. Les dates
de son "échelle phanérozoïque" sont des plus discutables, comme on l'a constaté à de multiples
reprises et pour la première fois lors d'une réunion tenue l'année même de sa mort. On lui reprocha à
l'époque de s'appuyer sur un nombre trop restreint de données, contestables pour la plupart
(Harland, Smith and Wilcook éd., 1964). Plus tard, York et Farquhar (1972), déconcertés par la
profusion d'âges anormaux et réclamant davantage de données, écriront ironiquement à propos de
l'échelle d'Holmes :
"Ses deux présupposés nécessaires, localisation stratigraphique précise et datation radiométrique
fiable, donnent l'impression de s'exclure mutuellement ; on aboutit presque à un principe
d'incertitude géologique".
Le point inquiétant est le suivant : les déterminations isotopiques qui délivrent ces
millions d'années tant célébrés, (et si discutés par les spécialistes...) qui ont prouvé
"l'Apparition de la vie", n'ont jamais été pratiquées sur aucun fossile ni sur aucune des
strates dans lesquelles ces fossiles sont enfouis, les roches sédimentaires ne se prêtant pas à la
radiodatation. Le matériau daté est généralement une coulée de lave recouvrant ces couches
fossilifères, coulée dont on suppose qu'elle est intimement liée au processus évolutif tel qu'il a été
conçu dans le cadre "actualiste" qui a inspiré l'échelle de Holmes, ceci sans l'ombre d'une preuve.
Autre fait déconcertant : les âges "corrects" qui y figurent résultent d'une sélection
(Holmes, 1965), l'auteur n'ayant retenu que les "best values"(les "meilleures valeurs", celles qui
confirmaient l'échelle stratigraphique de Lyell), les autres étant rejetées comme "anomalous"(anormales).
Le caractère hypothétique d'une telle construction, valide si la théorie de Lyell est exacte, est
souligné par les géochronologistes eux-mêmes, à commencer par les auteurs de la méthode de
datation par le Potassium-Argon, Dalrymple et Lanphere (1979).
Fitch, Hooker et Miller (1978), confrontés aux problèmes de terrain, ont débattu dans
"Geological Background to Fossil Man" de la capacité des techniques de désintégration radioactive
à fournir des âges réels pour les
(ou plutôt elle les postule). Elle succède à l'ère précambrienne.
principaux "événements" du Rift Oriental Africain (East Rift Valley) reliés au "processus
d'émergence" ; ils notent que les phénomènes de désintégration radioactive datent des "événements"
survenus dans les roches mais à l'occasion de changements de température et/ou d'arrivées de
solutions. Ils soulignent : "Il est important de se rendre compte que l'exactitude des âges obtenus
par ce moyen dépend de l'intégrité et de l'état de préservation des enregistrements isotopiques des
roches- (puisqu'ils changent avec les facteurs mentionnés ci- dessus et avec l'altération des
minéraux constitutifs) - et aussi de notre interprétation des expériences radio-isotopiques".
Laquelle repose essentiellement " sur notre interprétation des données relatives à la faune fossile"
(interprétées- ce qu'ils ne disent pas- dans le cadre de la théorie actualiste et de l'Evolution), puisque
"la combinaison de la stratigraphie des roches et de la paléontologie stratigraphique nous donne
l'échelle des temps géologiques".
Malheureusement, ils constatent que les résultats obtenus dans le Rift Oriental, loin de confirmer
l'hypothèse actualiste, demeurent particulièrement étranges ; aussi ces auteurs concluent-ils : "Les
deux principaux outils de la géochronologie étant également faillibles, le mieux est de les utiliser
conjointement et non de les opposer".
L'outil par excellence n'est donc pas la géochronologie, mais l'échelle de Lyell, et l'argument
massue, qui semble maintenant dénué de sens, reste le "fossile caractéristique", les résultats
isotopiques étant filtrés en fonction de l'âge théorique de ce dernier.
Ainsi, le tableau 1 présente certains des résultats obtenus par Bishop et al. (1969) par les
techniques Potassium-Argon 3 dans le but de déterminer les "événements" officiels relatifs à la
"montée des hominoïdés" 4 du Miocène. Une mesure à 14-15 millions d'années est retenue pour
dater le Proconsul, un ancêtre "hominoïdé" important 5 , alors que des âges mesurés à 42 et 264
millions d'années seront écartés comme "anormaux". La première date s'intègre en effet dans
"l'échelle phanérozoïque" de Holmes, alors que les autres sont trop anciennes. La date de 42
millions d'années a été attribuée à l'influence de la granulométrie, mise plusieurs fois en évidence en
minéralogie (voir par exemple Gastuche, 1963 a et b), la date de 264 millions d'années, à
"l'influence de solutions plus anciennes" provenant du socle précambrien ("Basement complex") aux
"âges" radiométriques supérieurs à 600 millions d'années.
Le tableau 2 est intéressant aussi, car il montre certains des résultats obtenus par Fitch et
Miller (1976) sur un tuf volcanique universellement connu, le K.B.S., de Koobi-Fora, qui a soulevé
une infinité de questions. L'une d'entre elles était la fiabilité de la date du pléistocène, officiellement
établie grâce à une autre découverte célèbre,effectuée par le Dr Louis Bassett Leakey, à la gorge
d'Olduvai (Kenya) : des restes d'Australopithèque associés à de grossiers artéfacts en pierre, les
"choppers" - que l'Australopithèque avait certainement sculptés il y a 1,75 millions d'années-, fait
"prouvé" par une des toutes premières déterminations au K/Ar de la lave couvrant le célèbre "Bed I"
(Leakey, Everden et Curtis, 1961).
___________________
3 A l'époque, celles-ci étaient supposées plus fiables que celles à l'Uranium-Plomb et au Rubidium/Strontium,
dont les résultats montraient l'influence des solutions. On pensait à l'époque que ce n'était pas le cas pour la
technique Potassium-Argon, mais on se trompait.
4 Les hominoïdés sont de grands singes dont les restes fossiles ont été découverts en abondance aux environs du
lac Victoria. Ils sont évidemment les "ancêtres" des hominidés, et donc nos lointains "ancêtres". Of course !
5 Le Proconsul, avait suscité de grands espoirs. Son caractère d'"ancêtre" était souligné par Rudy Zalinger dans le
Courrier de l'Unesco (1972) qui le dessinait debout, une pierre dans chaque main. Déjà ! Steve Parker dans
"L'aube de l'humanité" (1992), le considère encore d'un oeil très favorable en vertu de la largeur de ses sinus.
Holmes (1965), enthousiasmé par la découverte de Leakey, posa officiellement qu'elle marquait la
date de "l'événement d'Olduvai" où le singe était devenu homme. Il avait enclenché le processus
d'hominisation en commençant à tailler des pierres. En conséquence, la date du pléistocène avait été
établie de façon "rigoureusement scientifique 1 ".
Quelques âges K/Ar apparents sur le tuf K.B.S.
(F.J. Fitch and J.A. Miller, in "Earliest Man and environment
in the Lake Rudolf basin", 1976)
gracieux..) et ressemblant à l'afarensis (Lucy), mais qui aurait pu être la femelle du robustus, l'espèce présentant,
comme on s'en aperçut par la suite, un important dimorphisme sexuel. On découvrit aussi des restes humains à
Olduvai, à propos desquels on fut très discret.
Malheureusement, les âges K/Ar obtenus ailleurs sur le même matériau s'avèrent
fantaisistes. La plus grande déception vint des découvertes de KoobiFora (près du lac Rudolf ou
Turkana), où des fossiles semblables associés aux mêmes "choppers" furent officiellement datés sur
le tuf K.B.S. d'un âge plus ancien : 2,42 millions d'années.
Des dates encore plus anciennes atteignant 221 millions d'années furent également obtenues sur le
même tuf, mais ne pouvaient être décemment insérées dans l'échelle d'Holmes (voir tableau 2).
Remarquons une fois de plus l'influence de la granulométrie sur l'âge K/Ar "apparent" (selon le mot
employé par les géochronologistes eux-mêmes pour qualifier les âges étranges, qui s'éloignent de
l'âge attendu pour le fossile et qui disparaîtront des publications officielles) : sur l'échantillon FM
7050, la fraction de sanidine calibrée entre 30 et 70 mesh et décalcifiée a vieilli de 9 millions
d'années par rapport au même matériau de départ simplement tamisé à 30 mesh. Affolant ! Et
d'autres données, provenant d'études aussi pointues sont encore plus mauvaises, nous le verrons plus
loin.
Pire que tout, le tuf K.B.S. contenait des restes humains : un crâne d'enfant : le "Skull 1470".
Il avait été découvert par le fils du Dr Leakey, Richard, qui commentait ainsi sa découverte : "Soit
on balance ce crâne, soit on balance nos théories sur l'homme primitif" (R.Leakey, 1973). Son père
était décédé en 1972, l'année précédente.
Il devint clair que ni l'outil paléontologique ni l'outil géochronologique n'étaient capable de
donner une date fiable. En plus, la curieuse sédimentation "cyclique" qu'on observait là-bas, où les
mêmes restes des mêmes fossiles roulés transportés par les flots étaient entrecoupés de lits de
cendres volcaniques, ne pouvait s'interpréter par la "théorie tranquille" de Lyell. Elle reflétait
visiblement la trace d'événements cataclysmiques. Les spécialistes finirent par le reconnaître, à
regret, mais en termes très techniques, incompréhensibles pour le commun des mortels.
La réaction des scientifiques au "Skull 1470" fut simple : ils balancèrent le crâne et
gardèrent leurs théories. Appartenant à une petite fille, avec manifestement une faible capacité
crânienne (800cc), il fut attribué à l'Homo erectus.
Les autres restes humains découverts dans la zone orientale du Rift, mélangés à une étonnante
masse d'os animaux, furent occultés tout autant, ou cités de façon incompréhensible par Coppens
notamment qui reconnaît la "coexistence entre l'australopithèque que l'on appelle robuste 1 et un
homme incontestable. Ca tout le monde le sait (Ah ?) Ils vivent ... dans le même pays, dans des
"niches" écologiques différentes. Deux types d'hominidés (seulement) ont coexisté à une certaine
époque de l'humanité... Et ce n'est pas une affaire de 2 ou 300 ans mais de 1 million d'années. On
trouve les deux dans les mêmes coupes, aux mêmes niveaux. Là dessus, le consensus est total".
(Coppens, 1991)
Invités à conclure le symposium consacré à l'"Homme primitif" publié avec la collaboration
du même Coppens (Coppens et al, 1976), Howell et Isaac reconnaissaient que la découverte de
Leakey "avait fait apparaître un ensemble inattendu de problèmes". Mais comme l'évolution de
l'homme n'est qu'une simple "question de comportement", comme "l'évidence fossile avait
clairement montré l'existence de primates bipèdes dans la tranche de 2 à 3 millions d'années 2, (...)
"tous étaient des hominidés", cqfd.
Un mystère demeurait : Qui avait sculpté les "choppers" ? "La conférence a traité ces
questions en partie à la blague - d'après les mêmes auteurs - parce qu'il n'y a pas de réponse
objective. La plupart des sites où furent découverts les hominidés n'ont pas d'objets façonnés et la
plupart des
2 Les Australopithèques pouvaient-ils se tenir debout ? On discuta sans fin sur la question sans pouvoir trancher,
jusqu'à ce qu'on s'aperçoive qu'ils étaient - comme les autres singes- d'humbles quadrumanes (cf. Johanson, 1996).
Les restes humains et les autres dates manifestement anormales avaient été passés sous silence...
sites archéologiques n'ont pas de traces d'hominidés... Par conséquent, notre réponse à ces
questions demeure largement subjective et spéculative". On devine laquelle... Nous sommes loin
de l'objectivité scientifique dont se réclament ces chercheurs.
Mais... la réponse des géochronologistes sur la fiabilité de leurs dates était aussi subjective et
spéculative, tout reposant sur les échelles de Lyell et de Holmes, bâties elles-mêmes sur des
conceptions subjectives... L'histoire naturelle doit-elle procéder de spéculations subjectives toutes
fondées non sur la science mais sur une seule "croyance" ferme, celle de Lyell : "En finir avec
Moïse" ? .... Confrontés chaque fois à des ensembles de faits contraignants qui infirment la "théorie
tranquille" qui sert de toile de fond à l'Evolution du vivant, les paléontologistes et sédimentologistes
se raccrochent désespérément aux données des géochronologistes qui ont apporté, pensent-ils, la
preuve incontestable de la réalité des phénomènes très lents décrits par Lamark et Darwin. Nous
verrons qu'ils se sont nourris d'illusions.
(Le prochain article sera précédé d'une notice biographique détaillée qu'il n'était pas possible de
loger ici).
Bibliographie
. Bounoure L. (1957). "Déterminisme et Finalité" p.57, cité par Flori J. et Rasolofomasoandro
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. Bishop W/W. (1978). "Geological Background to fossil Man", Publ. for the Geological Soc. of
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Si la profusion de données réunies au cours des nombreuses missions interdisciplinaires en
Afrique, et plus spécifiquement en Afrique Orientale, n'ont absolument pas prouvé le "processus
d'émergence" tant attendu des évolutionnistes, elles ont en revanche fourni d'impressionnantes
preuves d'un grand cataclysme accompagné d'une innondation gigantesque ayant recouvert la terre
entière en un temps guère éloigné du nôtre.
Curieusement les faits expérimentaux, au lieu d'être logiquement interprétés comme rendant
témoignage à un tel cataclysme, l'ont été en référence aux processus lents et uniformes de la théorie
"tranquille" de Lyell qui fonde la géologie, en dépit de son évidente absurdité dans le cas présent.
Les paléontologistes continuèrent d'opérer leurs "reconstitutions phylétiques" à partir de restes
appartenant à des espèces différentes mais qui, affirmaient-ils, avaient évolué très lentement sous
l'influence de "pressions de sélection" provoquées par des changements de climat au cours des
derniers millions d'années. Et ces fossiles étaient toujours datés par isotope : c'était même la preuve
de leur évolution progressive, disaient les paléontologistes, sans vouloir écouter les
géochronologistes qui, comme nous allons le voir, interprétaient leurs données de façon toute
différente.
Or, il est impossible de comprendre les erreurs commises par les paléontologistes dans
l'interprétation des âges radiométriques, si l'on se désintéresse du contexte géologique et
stratigraphique très particulier des "Rift valleys" où ces restes ont été découverts et si l'on ne
possède pas quelques notions de minéralogie et de critallographie.
Avant d'aborder ces sujets, je vais brièvement relater les acquis des missions
interdisciplinaires envoyées en Afrique de l'Est et dans la région du lac Victoria, et montrer qu'il est
impossible de les interpréter dans le cadre de l'Evolution du vivant.
1. Problèmes posés par les datations isotopiques.
Holmes (comme ses contemporains géologues), avait en effet bâti son "échelle des temps
phanérozoïques" sur les idées confuses de son temps sur la formation des roches et des minéraux
silicatés.
On croyait à l'époque qu'ils résultaient de "réactions acide-base", l"acide silicique"
réagissant avec des "bases" telles que Na20, Mg0, etc.
L'impossibilité de cristalliser la plupart des dérivés silicatés à température ordinaire - on n'obtenait
que des gels - signifiait, pensait- on, que la cristallisation n'avait pu se réaliser que très lentement,
sur des millions d'années, puisque ces minéraux cristallisaient par chauffage. Il fallait donc franchir
une importante barrière énergétique, compensée à la température ordinaire par des durées très
longues, affirmaient les experts qui ignoraient alors l'existence d'autres facteurs qui permettent cette
synthèse en des temps souvent très courts (cf. van Oosterwyck- Gastuche, 1964, 1974 a et b, etc).
A l'époque de Holmes, les meilleurs exemples de "vieilles roches" étaient les granites. Leurs
composants, qu'on était incapables de cristalliser à haute température et encore moins à basse
température, (quartz, feldspaths,micas) requéraient par conséquent des périodes extrêmement
longues pour se former. Le granite - d'après les vues de Lyell reprises, on l'a vu d'Arduino -
composait avec les gneiss la très ancienne croûte "archéenne" ou "précambrienne" dont la haute
antiquité avait été confirmée par les premières datations radioactives de Holmes par U/Pb suivies
par celles du précambrien d'Afrique par Holmes et Cahen (1957) par U/Pb et Rb/Sr. Cela n'empêcha
pas que survinssent de nouveaux problèmes : des changements impressionnants dans les contenus
isotopiques reliés à de mystérieux "événements" (ainsi, des "provinces" pouvaient soudainement
rajeunir d'un milliard d'années), mais les données étaient très incohérentes. Ainsi, les sept cycles
orogéniques mis en évidence pour l'Afrique par ces auteurs en 1957, et qui s'étendaient de 3200 à
620 millions d'années, n'avaient jamais été retrouvés ailleurs (Furon, 1960). Plus tard, Cahen et al.
(1984) n'admirent plus que deux de ces "événements", mais tout aussi mystérieux, on est bien forcé
de le reconnaître.
Autre point troublant : les contenus isotopiques des feldspaths et des micas variaient pour
les mêmes granites et donnaient des âges différents et différents de ceux de la roche entière, âges
dépendant encore de la granulométrie. De surcroît, pour une même roche, les résultats différaient
selon la méthode (U/Pb, Rb/Sr, U/Th et même K/Ar). De plus il devint évident que les changements
de température et l'arrivée de solutions influençaient les taux isotopiques. On expliqua les âges
aberrants par l'altération des minéraux dont ils dérivaient et l'on prit grand soin de ne dater que des
minéraux frais. Mais, même ainsi, les dates restaient chaotiques. On distingua entre "bons" et
"mauvais" matériaux, les "bons", délivrant les "bons" âges ("best values"), étant les structures les
plus compactes : micas (biotites, phengites, muscovites) ou les feldspaths. Mais les données
restèrent tout aussi incohérentes... La solution -d'une simplicité enfantine- avait déjà été trouvée par
Holmes, on le sait : le tri des données en fonction de l'échelle de Lyell, elle-même obtenue à partir
du tri des fossiles afin de prouver l'Evolution...
Il est donc clair que "l'Echelle phanérozoïque" d'Holmes ne pouvait que corroborer
"l'Echelle stratigraphique" de Lyell et les longues durées de l'Evolution... Mais les
géochronologistes ayant compris que les taux isotopiques variaient pour des raisons étrangères au
temps (nous les énumérerons plus loin), marquaient des réserves. Avec la découvertes de la méthode
K/Ar, ils pensèrent avoir enfin mis au point une "horloge" fiable.
Cette "horloge" dose l'Argon présent dans la lave (ou dans les minéraux constitutifs) qui
provient uniquement -assurait-on à l'époque- de la désintégration du Potassium 40. Elle mesure par
conséquent le temps écoulé depuis que la lave s'est répandue sur le sol. Alors, l'excès d'Argon
qu'elle contenait s'est dégagé et s'est équilibré avec celui de l'atmosphère, marquant ainsi le "temps
zéro" de "l'horloge".
Les mesures d'âge sur laves par K/Ar vont être largement exploitées pour dater les fossiles
qu'elles recouvrent en se référant implicitement aux événements très lents de la "théorie tranquille"
qui ont produit les sédiments dits "lacustres" ou "fluviatiles" entrecoupés de coulées de lave que l'on
trouve sur des centaines de mètres d'épaisseur dans les Rifts Africains 2
l'ouverture des rifts, lors d'une grande innondation, et à la remontée de l'asthénosphère. A propos du Proconsul, l'"ancêtre" que nous avons pris comme exemple, Pickford (1985) fait remarquer que la stratigraphie des environs du lac Victoria a été mal interprétée, les sédiments "lacustres" étant en réalité des cendres volcaniques (le lac Victoria n'existant pas lorsque celles-ci s'étaient déposées), provoquant l'extinction des Grands Singes, dont le Proconsul, qui n'avait aucune des qualités
qu'on lui avait reconnues sur des restes fragmentaires et qui n'était qu'un simple Singe après tout(pauvre Proconsul
!)
Les données K/Ar ont non seulement servi à dater nos "ancêtres" dans les "reconstitutions
phylétiques" que l'on connaît et qui ont soi- disant prouvé le "processus d'émergence". Elles ont
encore servi à déterminer l'époque des inversions magnétiques (Gauss, Matuyama, etc.) qui servent
de références chronologiques à d'autres "évenements bien datés", la durée des paléoclimats
déterminés par le "thermomètre 018" par exemple.
Or si la méthode K/Ar n'est pas fiable, c'est tout l'édifice des datations par isotope qui
s'écroule.
Tel est bien le cas, et je vais le montrer. Mais au début, les scientifiques ne s'en aperçurent
pas. Et quand il s'en rendirent compte (je parle ici des géochronologistes) ils ne le dirent pas, du
moins ouvertement, Et les paléontologistes ne voulurent pas comprendre ce qu'ils tentaient de leur
dire.
2. Datation des "ancêtres" de l'Homme découverts dans le Rift Oriental Africain
Tout commença avec la découverte par Louis Basset Leakey de l'Australopithèque et des
"choppers" à Olduvai, dont l'apparition remontait à 1,75 M.a. , selon une des premières datations
K/Ar sur lave, celle du "Bed 1"(Leakey et al, 1961).
Dans leur manuel de référence "Potassium-Argon dating" (1979), Dalrymple et Lanphere
montraient, par des exemples peu convaincants, comment ils avaient étalonné leur "horloge" et
citaient avant tout la datation-modèle, celle du "Bed 1". La date de 1,75 M.a. Devait - affirmaient-
ils- être préférée à d'autres données assez différentes, obtenues sur la même lave, en vertu de la
chronologie établie par Holmes pour son "échelle phanérozoïque". Leakey avait en effet découvert à
Olduvai l'être que le monde scientifique attendait : le premier Singe bipède et tailleur de pierres. Il
était donc l'ancêtre de l'Homme et le fossile devait par conséquent dater de 1,75 M.a. Et, en vertu
des lois de l'Evolution, on le placera à la base du Pleistocène
Ce n'est donc pas la date K/Ar qui a décidé de la chronologie, mais le fossile
caractéristique et, in fine l'Evolution du Vivant qu'on dira avoir été démontrée par cette
découverte, sans voir qu'on a vicié le raisonnement scientifique, et présenté les premisses en guise
de conclusion.
Et...les âges radiométriques ont, une fois de plus, été triés en fonction des critères subjectifs
et spéculatifs qu'on connaît. On ne nous l'avait pas dit...
Les dates K/Ar sont influencées par les solutions et les changements de température,
reconnaissent encore Dalrymple et Lanphere. Celles-ci "remettent, du moins partiellement, l'horloge
à zéro". Ils insistent sur un "careful choice" des échantillons, qui doivent être inaltérés, évidemment.
Mais même ainsi les "meilleurs minéraux" délivrent des âges étranges, c'est pourquoi il faut
se référer à d'autres chronologies et de préférence, à celle de l'Evolution. Les paléontologistes se
sentirent rassurés : l'âge "fossiles caractéristique" ayant été garanti par les plus grands spécialistes,
les datations vont se multiplier, après avoir bien sûr été triées dans le sens "scientifically correct".
J'ai déjà parlé de la découverte embarrassante mais vite oubliée... de Richard Leakey en 1973, le
"Skull 1470" (KNM 1470). Il avait trouvé dans les mêmes couches les restes de nombreux animaux,
dont des Australopithèques.
En 1978, Johanson découvre "Lucy" et la première "famille humaine" dans une région
aujourd'hui désertique d'Ethiopie, l'Afar, dans les gorges de la rivière Awash, au voisinage d'un
ancien lac, le paléo-lac Hadar. Le pays était autrefois arboré, riche en animaux divers et ... habité
par l'Homme. Mais l'attention des paléontologistes sera focalisée sur "Lucy", squelette de femelle
Australopithèque le plus complet trouvé jusqu'alors, daté -sur lave- de 3 M.a. Bien que sa mâchoire
en V et ses longs bras l'aient classée parmi les Singes, et qu'elle soit " far from being of the genus
Homo" (loin d'appartenir au genre Homo), sa petite taille (1m20) et sa constitution délicate lui
conféraient les qualités rêvées pour une évolution ultérieure vers l'état humain. On verra en elle
l'"Eve africaine", la mère de l'humanité moderne.
Lucy se tenait-elle debout ? On va discuter sans fin de la bipèdie des Australopithèques.
Johanson pensait alors qu'elle ne pouvait se tenir debout que pendant un temps très court. Coppens,
interrogé par les journalistes d'Historama (1991), faisait remarquer qu'elle devait se tenir debout,
puisqu'elle taillait des pierres : c'est donc qu'elle avait libéré ses mains...
La découverte de restes humains par Johanson, au même endroit, dans les mêmes couches
datées de 3 M.a., sera occultée. Sa date trop ancienne dérangeait la théoire de l'Evolution, aussi ces
êtres encombrants disparaîtront-ils et seront désignés désormais par "la famille" sans plus, ou par le
numéro du site, en les considérant comme de simples "hominidés" puisqu'ils taillaient
vraisemblablement des pierres (tout comme leur "ancêtre" Lucy...) Notons que Johanson n'avait pas
découvert de trace d'industrie lithique au paléo-lac Hadar...
En 1979, Mary Leakey (la veuve de Louis Leakey) découvre à Laetoli, non loin d'Olduvai,
des empreintes de pieds humains dans une lave datée de 3,8 M.a.. ! Bien qu'elle ait également
trouvé au même endroit des restes humains, ainsi que ceux de nombreux animaux (dont
l'Australopithèque...), Mary Leakey ne va pas hésiter à attribuer les traces à ce dernier. Il marchait
donc debout (il faut souligner qu'on n'avait pas encore découvert ses extrémités...). En présentant
cet être étrange à tête de Singe et pieds humains, elle faisait remarquer avec émotion : "Ils
semblaient si humains, si modernes pour avoir été découverts dans un tuf si ancien". En effet, c'est
surprenant. Surtout si l'on croit vraiment en la signification chronologique des "datations"...
Chavaillon et al (1977) vont briser le tabou, mais pas pour longtemps. Ils ont découvert
également dans les gorges de l'Awash à Melka Kounture (Ethiopie), des restes humains datés sur la
lave de 1,5 M.a. accompagnés des "choppers" caractéristiques de l'industrie olduwaïenne. "Il
est inutile de souligner l'intérêt de cette découverte", signaleront-ils avant de la jeter aux oubliettes.
Pourquoi l'homme ne serait-il pas l'auteur de la fameuse industrie après tout ?... Tout mais pas ça !
On n'en dira rien.
J'ai déjà cité en partie les conclusions des scientifiques réunis lors du congrès "Earliest
man..."(1976) dont Coppens était un des éditeurs. Howell et Isaac s'étaient dits incapables
d'identifier l'artisan de l'industrie lithique, on l'a vu.
Ils ajoutaient encore :
"Aussi, tant que nous n'aurons pas retrouvé plusieurs Hominidés leurs outils en mains, notre
réponse restera largement subjective et spéculative".
Car ces Hominidés là, ils les avaient retrouvés : des hommes utilisaient encore ces outils, en
Afrique et ailleurs. Mais ce n'était pas les "bons Hominidés" Ils vont donc préférer au témoignage
des faits leurs réponses subjectives et spéculatives de toujours.
C'est pourquoi Coppens affirmera sans complexes aux journalistes d'Historama qu'il lui
semblait que c'était "Lucy" et ses congénères qui avaient taillé les "choppers" : "La phase
préhumaine, c'est celle de Lucy... Ces gens étaient debout, mais pas debout comme nous le sommes
parce qu'ils avaient gardé l'aptitude de grimper aux arbres... Il me semble que ce sont les
préhominiens qui sont les tailleurs de pierre, les premiers artisans..." (Coppens, 1991). Mais rien
n'est moins sûr. Il fait encore remarquer : "J'avais toujours appris, avec mes vieux patrons, que
l'Homo habilis était celui qui faisait l'oldowayen, ensuite que l'erectus faisait l'acheuléen, et ensuite
que l'Homo sapiens était celui des outillages sur éclats. Or, en fouillant en Ethiopie, j'ai trouvé des
erectus qui en étaient encore à l'oldowayen et d'autres à l'acheuléen... puis j'ai trouvé des sapiens
avec des éclats et puis avec des lames c'est-à-dire des éclats plus petits à bords parallèles" (ibid.).
Coppens à son tour reconnaît qu'il n'existe aucune preuve du dogme officiel : perfectionnement du
type physique parallèle à celui de l'industrie... Et on se demande quel fut le rôle des "gens" de Lucy
dans tout ce mic-mac ? Johanson (1996) va nous donner la réponse : l'industrie lithique ne serait
apparue que 500.000 ans après la disparition des Australopithèques. Peut-on encore parler de
science dans le cas présent ?
On va trouver en Afrique, parmi une profusion de restes animaux et végétaux, des restes
humains. Et une profusion de pierres taillées. Les ossements, les crânes, les industries lithiques
seront datées sur lave et seuls les "bons âges" - ceux qui corroborent l'Evolution- seront retenus. Les
autres disparaîtront. En fait, il existe des laves actuelles qui sont datées de millions d'années par
K/Ar, de dizaines de milliers d'années par U/Th et qui recouvrent des ossements datés par C14
d'âges très récents (cf. Van Oosterwyck-Gastuche, 1994 c et d).
Et tous : Leakey, Coppens, Johanson et bien d'autres encore, ont écrit des livres les
glorifiants, eux et leurs découvertes. Où l'on découvre des reconstitutions phylétiques (toutes
différentes) dérivées de fossiles caractéristiques (différente), mais très bien datés évidemment c'est
même là le point essentiel. Ils parut encore des monographies très sérieuses (mais restées inconnues
du public, j'en ai cité ici quelques unes). Parurent encore et surtout des reportages, des films et
même des romans. Le monde entier sut qu'il descendait de "Lucy" et de ses congénères au teint gris
d'Afrique de l'Est. On fit paraître des "arbres généalogiques" où les "Hominidés" se transformaient
peu à peu, au cours des millions d'années, en Homo Sapiens-Sapiens (notre espèce) en passant par
les stades intermédiaires d'Homo habilis et d'Homo erectus, aux noms éloquants. On décida qu'ils
étaient les auteurs des industries lithiques (pauvre Robustus !).
Ces reconstitutions sont largement des oeuvres d'imagination, mieux vaudrait le reconnaître.
C'est pourquoi elle diffèrent les unes des autres et sont toujours âprement discutées. Aux
journalistes d'Historama qui lui faisaient remarquer que la généalogie des ancêtres de l'Homme était
devenue encore plus compliquée que celle des Habsbourg, Coppens répondait :
"L'essentiel est dans le mouvement de transformation et d'adaptation... il y a un peu de
complication dans le détail, mais celà ne change rien au grand schéma".
Car l'essentiel, est évidemment l'âge radiométrique du fossile, qui lui donne sa place dans
l'Evolution. Il est surpenant de voir avec quelle confiance naïve les paléontologistes se fient aux
âges radiométriques (triés par les géochronologistes...) pour déterminer l'âge de leur fossiles. Un
dernier témoignage, celui de Johanson (1996). Après des années troublées, l'Ethiopie rouvrait ses
frontières aux étrangers. Johanson put enfin retourner sur le site où il avait découvert "Lucy" et sa
"famille humaine" et nous rapporte, dans "Face to face to Lucy's family" (Face à face avec la
famille de Lucy), ses nouvelles découvertes.
Il a trouvé d'autres restes d'Australopithèques : de femelles, mais aussi de mâles, et a pu
enfin reconstituer leurs squelettes en entier. Il a aussi retrouvé 13 "Hominidés" du type de la
"famille" (ex-humaine) et a pu faire dater ces restes de façon extrêmement précise par une nouvelle
technique mise au point par Derek York à Toronto. Celle-ci consiste à mesurer l'Argon dégagé par
un monocristal de feldspath isolé de la lave qui surmonte le fossile. Il a pu ainsi, obtenir des âges
K/Ar extrêmement précis, à plus ou moins 10.000 ans près 3 , qui ont permis de dater le mâle de 3
M.a., la femelle de 3,18 M.a. et la "famille" de 3,2 à 3,4 M.a. Il fait encore remarquer que les
mesures d'âges publié en 1978 (qui tournaient autour de 3 M.a.) n'étaient que des évaluations...
Déception : le mâle était puissant, massif, presque deux fois plus lourd et plus grand que la
femelle et... tout à fait simiesque (pauvre Lucy !). Mais, dit Johanson, la femelle qu'il venait de
découvrir et qui avait vécu 180.000 ans avant lui (foi de Derek York), n'était donc pas sa
contemporaine, ils n'avaient pu s'unir (nous voilà soulagés !). Il rappelle que Meave Leakey (la
femme de Richard, les Australopithèques sont leur affaire de famille) avait récemment découvert
une variété plus ancienne (4,1 M.a.) et encore plus simiesque d'Australopithèque (l'anamensis) à
Kanapoi, près du lac Turkana, ce qui confortait l'hypothèse de l'évolution progressive de cet animal
exceptionnel.
Johanson va-t-il enfin reconnaître que les Australopithèques, y compris les Afarensis, ne sont
que des Singes ? Pas du tout ! Certes - dit-il- ils montaient aux arbres, mais ils étaient bipèdes. Il
ajoute que ce point fait toujours l'objet de discussions, mais que les traces découvertes par Mary
Leakey à Laetoli l'ont prouvé... Il reconnaît qu'il y a de nombreux scientifiques tels Randal Susman
et d'autres encore qui, après avoir examiné leurs extrémités (finalement retrouvées par Johanson) y
ont reconnu la courbure caractéristique des os des quadrumanes (l'horreur !)... Johanson cite
l'observation sans y attacher d'importance. Il affirme encore que les Australopithèques ne sont pas
les auteurs de l'industrie lithique : elle n'est apparue que 500.000 ans plus tard... (pauvre Holmes !).
Où se trouve à présent la limite du pléistocene ?... Mieux vaut ne pas y penser.
Qu'on n'aille surtout pas attribuer l'industrie aux "Hominidés" de "la famille" : ils sont trop
anciens et n'ont d'ailleurs pu évoluer, ayant été détruits lors d'une catastrophe, (les pauvres...!)
Johanson, en soulignant la stratigraphie particulière de l'Afar où les couches fossilifères sont
-comme partout dans les Rifts- entrecoupées de laves ou de cendrées, affirme que ce sont les
conditions cataclysmiques exceptionnelles qui ont d'une part éliminé la "famille" (embarrassante),
lave, ou d'autres granulométries, auraient certainement donné des âges différents, et différents de ceux de la lave
entière.
mais ont d'autre part aidé l'évolution de "Lucy" (pauvre Lyell !). C'est pourquoi Johanson conclut
avec autorité : "L'Afarensis est bien l'unique espèce d'Hominidés de l'Hadar (et "la famille" ? Elle a
eu la bonne idée de disparaître...) et le meilleur candidat au titre d'ancêtre commun de tous les
Hominidés, y compris de notre espèce".
En effet. C.q.f.d. Mais toutes ces constructions reposent sur les critères spéculatifs et subjectifs
qu'on sait et sur la valeur absolue des datations par isotopes.
(Suite et fin dans le prochain numéro)
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d'années ? Science et Foi n° 32, 15-17.
• Van Oosterwyck-Gastuche M.-C. (1974 b). Il est inexact de considérer que la transformation des
roches en minéraux secondaires exige des temps considérables et des températures élevées (cf.
notamment Harker, 1938 ; Jenny, 1941)- 1ère thèse annexe-Agrégation de l'Enseignement
Supérieur, mini-édition.
• Van Oosterwyck-Gastuche M.-C. Le radiocarbone face au Linceul de Turin. A paraître.
https://novusordoseclorum.1fr1.net/t7038-les-recentistes-les-historiens-qui-contestent-la-chronologie-officielle#78504
Ces textes sont téléchargeables sur le site web du CEP.
http://le-cep.org/larevue.html
Le Cep n°1. 4eme trimestre 1997
La datation des ères géologiques remise en question 1
Marie-Claire van Oosterwyck- Gastuche
http://le-cep.org/larevue.html
Le Cep n°1. 4eme trimestre 1997
La datation des ères géologiques remise en question 1
Marie-Claire van Oosterwyck- Gastuche
Résumé : L'Auteur expose ici, fondée sur ses travaux minéralogiques et
chimiques menés à l'Université de Louvain puis au Musée Royal de l'Afrique centrale de
Tervuren à partir de 1964, une critique radicale de la géochronologie. Contrairement à ce
qu'on croyait, de nombreux minéraux on pu être synthétisés ou altérés en quelques jours
ou quelques mois à la température ordinaire, dans des "conditions hydrothermales"
déterminées, sous l'action de solutions. S'expliquent ainsi de nombreuses anomalies
constatées dans les datations par les radio-éléments, ce qui rejaillit sur l'âge attribué aux
fossiles du Rift africain.
Cet article résume un travail commencé il y a plus de 20 ans. Je suis une minéralogiste
professionnelle, spécialiste des silicates, ayant surtout travaillé sur des matériaux africains
dans un département voué à la recherche en géologie, minéralogie et géochronologie.
A l'époque, un géochronologiste mondialement connu demanda mon avis sur l'origine d'âges
"anormaux" que l'on trouve si fréquemment dans les études de géochronologie.
Ma réponse fut très simple : puisque les éléments radioactifs sont emprisonnés dans des
réseaux cristallins bien définis, il est logique de penser qu'ils sont influencés par les facteurs à
l'oeuvre dans la genèse et l'altération des cristaux, à savoir essentiellement la température et les
solutions (en particulier, dans le cas des âges anormaux mesurés dans les roches, les "conditions
hydrothermales").
___________________
1Texte amicalement traduit de l'anglais par Jean-Michel Auquier à partir du texte original de M.C. vanOosterwyck-Gastuche : "The dating of the Geological eras in question. Proofs of the occurrence of a Big Flood".
Communication au 6ème congrès Créationiste Européen. Amersfoords, Pays-Bas, août 1995, revu et complété.
Cette première partie sera suivi d'une seconde intitulée "Preuves géologiques et minéralogiques de l'absence de
signification chronologique des données isotopiques", et accompagnée d'une notice biographique détaillée sur
l'auteur et sa carrière universitaire.
Evidemment leur composition chimique avait son importance (Gastuche, 1959, Gastuche et
De Kimpe (1959), De Kimpe, Gastuche et Brindley (1961), etc.) de même que leur granulométrie
(Gastuche, 1963 a et b). Comme ces facteurs se rencontrent dans les échantillons donnant des âges
anormaux, je proposai une série de tests. Ils n'ont jamais été exécutés.
Les géochronologistes refusèrent en objectant qu'il était"non- scientifique" de faire des
expériences sur les techniques isotopiques, puisque celles-ci délivraient toujours des âges absolus.
Ils éludèrent en même temps toute espèce de discussion, même celle sur leurs résultats aberrants
qu'ils m'avaient pourtant chargée de passer au crible. Il est vrai que ma conclusion leur avait déplu.
Vous comprendrez pourquoi en lisant cet article et le suivant.
Une telle réaction stimula ma curiosité. Je consultai divers spécialistes : géologues,
sédimentologistes, embryologistes, généticiens, etc, à propos des preuves des longues durées de
l'évolution. Je découvris avec étonnement que tous pensaient qu'elles avaient été délivrées par la
géochronologie. Je me plongeai alors dans l'abondante documentation à ma disposition. Après avoir
constaté des différences de l'ordre de milliards d'années dans des formations précambriennes
apparemment identiques, je m'intéressai aux "événements bien datés" qui s'étaient produits sur le
continent africain, en liaison avec la "naissance de l'intelligence" chez les populations anthropoïdes
et hominidées lors de leur "processus d'émergence" vers l'état humain. Ces fossiles, datés par les
techniques isotopiques à plusieurs millions d'années, marquaient selon les experts la limite officielle
des Eres et notamment du pléistocène car ils coïncidaient avec l'apparition des premières industries
lithiques.
Je parvins à deux conclusions importantes :
1. Il n'existe aucune preuve, si petite soit-elle, d'une origine animale pour l'homme.
2. Les mesures isotopiques, qui "datent" les Eres géologiques, sont dénuées de toute signification chronologique.
Or les conclusions des manuels sont, on le sait, diamétralement opposées. Je commençai par
m'informer auprès de mes collègues géologues. Je voulais avant tout connaître les repères
chronologiques qui avaient servi à valider les millions d'années de l'Evolution et permis de trier les
données géochronologiques pour ne retenir que les bons résultats ("best values"). Il s avouèrent les
ignorer mais me recommandèrent de consulter le manuel d'Holmes, "Physical Geology" (1965), car
"tout s'y trouvait".
Je commençai donc mes recherches par ce manuel et découvris que le tri des dates avait été
opéré en fonction de la théorie "actualiste" de Lyell. C'est en effet son "échelle stratigraphique" qui
a fourni à "l'émergence de la vie" le cadre chronologique, formé par ces longues périodes appelées
"Eres" géologiques dont la dernière, le pléistocène, coïncide avec l'apparition de nos premiers
"ancêtres" bestiaux : les hominidés, auteurs, on le sait, des premières pierres taillées.
Il est important de noter que, pour son actualisme, Lyell s'était inspiré d'un "credo" précis,
d'après lequel les récits bibliques n'étaient que des fables, en sorte que strates et fossiles ne
pouvaient être les vestiges cataclysmiques d'une quelconque grande inondation comme on l'avait
enseigné jusqu'alors, mais reflétaient des périodes longues et tranquilles durant lesquelles les
espèces avaient progressivement évolué, de la Bactérie à l'Homme. D'où l'autre nom de l'actualisme
de Lyell : l'uniformitarisme ou "théorie tranquille". C'était au nom de l'objectivité scientifique que
Lyell reconnaissait avoir écarté l'interprétation diluvianiste, basée sur une croyance religieuse
subjective et donc irréaliste.
L'Echelle de Lyell, prouvant scientifiquement l'évolution, fut bientôt enseignée dans toutes
les universités. Un examen plus attentif fait conclure aujourd'hui qu'elle est devenue obsolète et que
les faits observés s'interprètent bien mieux dans le cadre du récit biblique.
Une telle déclaration peut paraître énorme. Je suis pourtant arrivée à cette conclusion après
consultation d'une masse considérable de documents. Des recherches plus poussées apporteraient
certainement de nouvelles preuves, mais je pense qu'il est important de montrer dès maintenant
pourquoi les principes de la géologie sont périmés. Il faut avouer que la plupart des géologues et
paléontologistes deviennent hystériques quand j'expose mes vues.
Ils ne peuvent cependant y répliquer. Je vais exposer tour à tour les principes qui fondent
l'évolutionnisme et montrer leurs faiblesses.
1. La preuve stratigraphique
Selon Lyell, le temps est mesuré par une "échelle stratigraphique" :
la succession verticale des strates et leur épaisseur témoignent des lents dépôts survenus au cours du
temps sur une croûte terrestre, supposée alors uniforme, et qui résultent de mouvement
verticaux, les continents provenant d'anciens océans, et vice-versa. Or la récente théorie de la
tectonique des plaques a révélé l'hétérogénéité de la croûte terrestre, les continents étant des
plaques rigides riches en silicates d'aluminium (Sial) qui "flottent" sur une couche inférieure
pâteuse riche en silicates de magnésium (Sima, Asthénosphère). La croûte sub-océanique,
constituée de Sima et extrêmement fine, est soumise encore aujourd'hui à d'impressionnants
phénomènes volcaniques. Les mouvements terrestres ont donc été latéraux, puisque les plaques qui
forment les continents actuels proviennent du démantèlement d'un continent unique primitif, que les
géologues appellent le "bon vieux continent rouge" (Old Red Continent, ORC). Celui-ci se serait
brisé en plusieurs morceaux lors d'un cataclysme survenu voici quelques 70 millions d'années,
d'après les meilleures estimations géochronologiques.
La théorie de Lyell est donc bien obsolète, infirmée comme elle l'est dans ses deux
premiers postulats, et aucune preuve objective n'est venue confirmer la chronologie de son
"échelle stratigraphique". Bien au contraire, de récentes expériences de stratification ont démontré
que les mêmes dépôts que Lyell avait interprétés comme le signe de longues durées, se formaient en
des temps très courts en milieu cataclysmique (cf. notamment Julien, Lan et Berthault, 1993). Par
conséquent, il reste à interpréter les strates et les fossiles différemment.
2. La preuve minéralogique et paléontologique
Elle apparaît désormais comme la plus fantaisiste. Le premier critère pour définir
l'ancienneté d'une strate fut son degré de cristallinité. Les plus anciennes, selon la classification
d'Arduino (1714-1795) étaient les gneiss et les roches cristallines, telles les granites, impossibles à
synthétiser, qu'on disait s'être formés lors d'une ère lointaine dite "primitive" appelée plus tard
"Archéenne" ou "Précambrienne", à laquelle avait succédé l'ère "secondaire", aux roches
consolidées, et la "tertiaire", aux roches meubles, formées de sédiments alluviaux.
Lyell reprendra la classification d'Arduino en la complétant d'un repère chronologique
essentiel : le "fossile caractéristique". Pour les géologues, les fossiles sont en effet les "médailles"
de la géologie (Moret, 1958). Ce n'est donc pas la strate qui fixe le temps de l'évolution, mais le
degré de complexité du fossile. On remarquera que l'échelle, qui repose sur un système de
stratification obsolète, est fondée en outre sur une pétition de principe. Lyell pose a priori et
sans preuves l'évolution comme démontrée.
Ce sont en effet les premiers organismes unicellulaires (Algues et Bactéries), supposés
"primitifs", qui - dans l'optique actualiste - ont donné naissance par filiations successives aux
organismes plus "complexes", les transformations obéissant aux fameuses lois de Lamark et de
Darwin, énoncées dans un cadre purement naturaliste ou matérialiste. Tels sont les éléments qui ont
servi à édifier "l'échelle" de Lyell. L'ère "archéenne", formée de roches cristallines, révèle des traces
d'Algues et Bactéries (on les appellera plus tard ères précambriennes, en soulignant leur extrême
complexité). Lui succède l'ère paléozoïque ou primaire (de la "montée des Poissons"), la
mézozoïque ou secondaire (de la "montée des Reptiles"), enfin la cénozoïque (de la "montée des
Mammifères"), divisée en tertiaire et quaternaire, cette dernière étant caractérisée par le "processus
d'émergence" de l'homme à partir de l'animalité.
Les préfixes grecs significatifs : "archeos" (très ancien), "paléos" (ancien), "mésos"
(moyen), "kainos" (récent), alliés à "zôè"( vie), suggèrent l'apparition successive de formes de vie
de plus en plus complexes, suivant une loi dite de "complexification conscience". Remarquons que
la même trame se retrouve dans "l'oeuvre des six jours" de la Genèse, mais sur une durée
extrêmement réduite.
Aujourd'hui la "preuve" essentielle des longues durées de l'évolution est apportée par la
géochronologie, et mes remarques venaient bien mal à propos, on le conçoit.
On date aujourd'hui très officiellement les ères précambriennes de 3000 à 600 millions
d'années, l'ère paléozoïque de 600 à 225 millions d'années, la mézozoïque de 225 à 70 millions
d'années, la cénozoïque de 70 millions d'années à nos jours, avec l'apparition de nos ancêtres
hominidés au pléistocène, vers 2-3 ou 5-6 millions d'années. Mais quelle preuve avons-nous que de
telles transformations par filiation d'espèces différentes ont bien eu lieu ? Et que les durées ont été
extrêmement longues ?... Aucune, il faut bien le reconnaître.
Commençons par la transformation des espèces. Elles sont aujourd'hui stables et les fossiles
appartiennent à des espèces disparues (certains et des meilleurs tels le caelacanthe ont été retrouvés
bien vivants, ce qui est embarrassant).
Mais d'autres espèces apparentées aux disparues vivent toujours et caractérisent des "niches
écologiques" bien définies (Flori et Rasolofomasoandro, 1974). Les espèces définissent donc la
niche écologique, et non une transformation quelconque. La stabilité de l'espèce étant un fait
reconnu, les "reconstitutions phylétiques" qui soi-disant fondent l'évolution sont des jeux de
l'esprit, valables seulement si l'Evolution est démontrée, les paléontologistes le reconnaissent
volontiers. Elles illustrent l'Evolution, mais ne la démontrent pas. Bounoure écrivait en 1957 à
propos des mammifères tertiaires (la remarque vaut pour toutes les reconstitutions) : "Notre esprit
peut bien... établir certaines comparaisons et certains liens de classement idéal des membres de ces
animaux : c'est même la tâche par excellence de l'anatomie comparée. Mais on va au delà des faits
si dans la plupart des cas on interprète ces liens comme dénotant une filiation réelle, une
descendance effective". La remarque vaut pour les restes fossiles - hominidés ou autres - qu'on nous
présente comme nos "ancêtres" (il faut remarquer les guillemets qui entourent le mot ancêtre dans le
langage évolutionniste, signalant le caractère essentiellement subjectif de leur classification).
Ainsi, la documentation abondante sur les crânes, la dentition ou les membres de différentes
espèces de singes, de chevaux, de dinosaures, etc. ne fait pas le constat d'une transition vers le
cerveau ou la main des humains, et la paléontologie n'a jamais apporté de preuve objective d'une
évolution progressive quelconque. De plus, à la lumière de la génétique et de l'embryologie
modernes, les théories de Lamarck et Darwin sont aujourd'hui qualifiées de puériles et d'irréalistes
(Chandebois 1989, 1993, Denton, 1989).
En particulier Chandebois, embryologiste, pense que les changements se sont opérés au sein
de l'embryon par des mécanismes physico-chimiques simples mais orientés, et pourraient s'être
produits en des temps très courts, ce qui suppose l'intervention d'une Intelligence agissant au sein de
l'embryon, dès avant que l'animal ait vu le jour, ce qu'excluent les "lois de l'usage et du non usage"
et de la "sélection naturelle".
Notons encore que Darwin a fondé sa théorie de la "sélection naturelle" en supposant
l'existence des longues durées nécessaires à l'évolution des espèces, qu'il explique par des
modifications minimes, telles celles provoquées par les éleveurs anglais sur des races de chevaux et
de chiens, mais poursuivies pendant des temps immenses, en se fondant sur l'actualisme de Lyell. Il
écrivait dans la préface de l'"Origine des espèces" : "Celui qui lit l'oeuvre grandiose de Charles
Lyell "Principles of Geology", dans laquelle l'Historien futur reconnaîtra qu'elle a provoqué une
révolution dans les sciences naturelles (il ne s'était pas trompé) et cependant n'admet pas que les
périodes écoulées ont été très longues, peut immédiatement fermer mon livre".
S'il n'y avait le cloisonnement des spécialités, les scientifiques auraient depuis longtemps
abandonné les thèses de Darwin, comme nous allons le voir (et comme beaucoup le reconnaissent
volontiers dans les publications spécialisées).
3. La preuve géochronologique
Reste cette dernière, présentée aujourd'hui comme la vraie preuve de l'évolution, faisant
remonter l'apparition des espèces à des millions voire des milliards d'années. Là encore, un examen
attentif révèle son caractère illusoire.
La mesure du temps géologique par la désintégration d'un isotope radioactif fut pour l'essentiel le
travail d'Arthur Holmes (1890-1963), qui partageait le "credo" de Lyell. En fait, il confirma les
thèses de Lyell en attribuant pour les formations archéennes ou précambriennes, où les signes d'une
vie élaborée n'avaient pas encore été découverts, les âges les plus anciens (de 3000 à 600 millions
d'années).
En outre son "échelle de temps phanérozoïque" 2 , de 600 millions d'années à notre ère,
confirma l'évolution observée dans l'échelle stratigraphique de Lyell, prouvant "l'émergence de la
vie" et datant officiellement les principaux "événements" répertoriés dans les ères géologiques.
Malgré sa documentation paléontologique apparemment convaincante et son impressionnant
formalisme mathématique, l'échelle géochronologique de Holmes apparaît fort confuse. Les dates
de son "échelle phanérozoïque" sont des plus discutables, comme on l'a constaté à de multiples
reprises et pour la première fois lors d'une réunion tenue l'année même de sa mort. On lui reprocha à
l'époque de s'appuyer sur un nombre trop restreint de données, contestables pour la plupart
(Harland, Smith and Wilcook éd., 1964). Plus tard, York et Farquhar (1972), déconcertés par la
profusion d'âges anormaux et réclamant davantage de données, écriront ironiquement à propos de
l'échelle d'Holmes :
"Ses deux présupposés nécessaires, localisation stratigraphique précise et datation radiométrique
fiable, donnent l'impression de s'exclure mutuellement ; on aboutit presque à un principe
d'incertitude géologique".
Le point inquiétant est le suivant : les déterminations isotopiques qui délivrent ces
millions d'années tant célébrés, (et si discutés par les spécialistes...) qui ont prouvé
"l'Apparition de la vie", n'ont jamais été pratiquées sur aucun fossile ni sur aucune des
strates dans lesquelles ces fossiles sont enfouis, les roches sédimentaires ne se prêtant pas à la
radiodatation. Le matériau daté est généralement une coulée de lave recouvrant ces couches
fossilifères, coulée dont on suppose qu'elle est intimement liée au processus évolutif tel qu'il a été
conçu dans le cadre "actualiste" qui a inspiré l'échelle de Holmes, ceci sans l'ombre d'une preuve.
Autre fait déconcertant : les âges "corrects" qui y figurent résultent d'une sélection
(Holmes, 1965), l'auteur n'ayant retenu que les "best values"(les "meilleures valeurs", celles qui
confirmaient l'échelle stratigraphique de Lyell), les autres étant rejetées comme "anomalous"(anormales).
Le caractère hypothétique d'une telle construction, valide si la théorie de Lyell est exacte, est
souligné par les géochronologistes eux-mêmes, à commencer par les auteurs de la méthode de
datation par le Potassium-Argon, Dalrymple et Lanphere (1979).
Fitch, Hooker et Miller (1978), confrontés aux problèmes de terrain, ont débattu dans
"Geological Background to Fossil Man" de la capacité des techniques de désintégration radioactive
à fournir des âges réels pour les
___________________
2 Holmes appelle son échelle "phanérozoïque", parce qu'elle correspond à l'apparition de formes de vie élaborées(ou plutôt elle les postule). Elle succède à l'ère précambrienne.
principaux "événements" du Rift Oriental Africain (East Rift Valley) reliés au "processus
d'émergence" ; ils notent que les phénomènes de désintégration radioactive datent des "événements"
survenus dans les roches mais à l'occasion de changements de température et/ou d'arrivées de
solutions. Ils soulignent : "Il est important de se rendre compte que l'exactitude des âges obtenus
par ce moyen dépend de l'intégrité et de l'état de préservation des enregistrements isotopiques des
roches- (puisqu'ils changent avec les facteurs mentionnés ci- dessus et avec l'altération des
minéraux constitutifs) - et aussi de notre interprétation des expériences radio-isotopiques".
Laquelle repose essentiellement " sur notre interprétation des données relatives à la faune fossile"
(interprétées- ce qu'ils ne disent pas- dans le cadre de la théorie actualiste et de l'Evolution), puisque
"la combinaison de la stratigraphie des roches et de la paléontologie stratigraphique nous donne
l'échelle des temps géologiques".
Malheureusement, ils constatent que les résultats obtenus dans le Rift Oriental, loin de confirmer
l'hypothèse actualiste, demeurent particulièrement étranges ; aussi ces auteurs concluent-ils : "Les
deux principaux outils de la géochronologie étant également faillibles, le mieux est de les utiliser
conjointement et non de les opposer".
L'outil par excellence n'est donc pas la géochronologie, mais l'échelle de Lyell, et l'argument
massue, qui semble maintenant dénué de sens, reste le "fossile caractéristique", les résultats
isotopiques étant filtrés en fonction de l'âge théorique de ce dernier.
Ainsi, le tableau 1 présente certains des résultats obtenus par Bishop et al. (1969) par les
techniques Potassium-Argon 3 dans le but de déterminer les "événements" officiels relatifs à la
"montée des hominoïdés" 4 du Miocène. Une mesure à 14-15 millions d'années est retenue pour
dater le Proconsul, un ancêtre "hominoïdé" important 5 , alors que des âges mesurés à 42 et 264
millions d'années seront écartés comme "anormaux". La première date s'intègre en effet dans
"l'échelle phanérozoïque" de Holmes, alors que les autres sont trop anciennes. La date de 42
millions d'années a été attribuée à l'influence de la granulométrie, mise plusieurs fois en évidence en
minéralogie (voir par exemple Gastuche, 1963 a et b), la date de 264 millions d'années, à
"l'influence de solutions plus anciennes" provenant du socle précambrien ("Basement complex") aux
"âges" radiométriques supérieurs à 600 millions d'années.
Le tableau 2 est intéressant aussi, car il montre certains des résultats obtenus par Fitch et
Miller (1976) sur un tuf volcanique universellement connu, le K.B.S., de Koobi-Fora, qui a soulevé
une infinité de questions. L'une d'entre elles était la fiabilité de la date du pléistocène, officiellement
établie grâce à une autre découverte célèbre,effectuée par le Dr Louis Bassett Leakey, à la gorge
d'Olduvai (Kenya) : des restes d'Australopithèque associés à de grossiers artéfacts en pierre, les
"choppers" - que l'Australopithèque avait certainement sculptés il y a 1,75 millions d'années-, fait
"prouvé" par une des toutes premières déterminations au K/Ar de la lave couvrant le célèbre "Bed I"
(Leakey, Everden et Curtis, 1961).
___________________
3 A l'époque, celles-ci étaient supposées plus fiables que celles à l'Uranium-Plomb et au Rubidium/Strontium,
dont les résultats montraient l'influence des solutions. On pensait à l'époque que ce n'était pas le cas pour la
technique Potassium-Argon, mais on se trompait.
4 Les hominoïdés sont de grands singes dont les restes fossiles ont été découverts en abondance aux environs du
lac Victoria. Ils sont évidemment les "ancêtres" des hominidés, et donc nos lointains "ancêtres". Of course !
5 Le Proconsul, avait suscité de grands espoirs. Son caractère d'"ancêtre" était souligné par Rudy Zalinger dans le
Courrier de l'Unesco (1972) qui le dessinait debout, une pierre dans chaque main. Déjà ! Steve Parker dans
"L'aube de l'humanité" (1992), le considère encore d'un oeil très favorable en vertu de la largeur de ses sinus.
Holmes (1965), enthousiasmé par la découverte de Leakey, posa officiellement qu'elle marquait la
date de "l'événement d'Olduvai" où le singe était devenu homme. Il avait enclenché le processus
d'hominisation en commençant à tailler des pierres. En conséquence, la date du pléistocène avait été
établie de façon "rigoureusement scientifique 1 ".
Quelques âges K/Ar apparents sur le tuf K.B.S.
(F.J. Fitch and J.A. Miller, in "Earliest Man and environment
in the Lake Rudolf basin", 1976)
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1 L'australopithèque si talentueux était le "robustus". On découvrit plus tard à Olduvai le "gracilis" (plusgracieux..) et ressemblant à l'afarensis (Lucy), mais qui aurait pu être la femelle du robustus, l'espèce présentant,
comme on s'en aperçut par la suite, un important dimorphisme sexuel. On découvrit aussi des restes humains à
Olduvai, à propos desquels on fut très discret.
Malheureusement, les âges K/Ar obtenus ailleurs sur le même matériau s'avèrent
fantaisistes. La plus grande déception vint des découvertes de KoobiFora (près du lac Rudolf ou
Turkana), où des fossiles semblables associés aux mêmes "choppers" furent officiellement datés sur
le tuf K.B.S. d'un âge plus ancien : 2,42 millions d'années.
Des dates encore plus anciennes atteignant 221 millions d'années furent également obtenues sur le
même tuf, mais ne pouvaient être décemment insérées dans l'échelle d'Holmes (voir tableau 2).
Remarquons une fois de plus l'influence de la granulométrie sur l'âge K/Ar "apparent" (selon le mot
employé par les géochronologistes eux-mêmes pour qualifier les âges étranges, qui s'éloignent de
l'âge attendu pour le fossile et qui disparaîtront des publications officielles) : sur l'échantillon FM
7050, la fraction de sanidine calibrée entre 30 et 70 mesh et décalcifiée a vieilli de 9 millions
d'années par rapport au même matériau de départ simplement tamisé à 30 mesh. Affolant ! Et
d'autres données, provenant d'études aussi pointues sont encore plus mauvaises, nous le verrons plus
loin.
Pire que tout, le tuf K.B.S. contenait des restes humains : un crâne d'enfant : le "Skull 1470".
Il avait été découvert par le fils du Dr Leakey, Richard, qui commentait ainsi sa découverte : "Soit
on balance ce crâne, soit on balance nos théories sur l'homme primitif" (R.Leakey, 1973). Son père
était décédé en 1972, l'année précédente.
Il devint clair que ni l'outil paléontologique ni l'outil géochronologique n'étaient capable de
donner une date fiable. En plus, la curieuse sédimentation "cyclique" qu'on observait là-bas, où les
mêmes restes des mêmes fossiles roulés transportés par les flots étaient entrecoupés de lits de
cendres volcaniques, ne pouvait s'interpréter par la "théorie tranquille" de Lyell. Elle reflétait
visiblement la trace d'événements cataclysmiques. Les spécialistes finirent par le reconnaître, à
regret, mais en termes très techniques, incompréhensibles pour le commun des mortels.
La réaction des scientifiques au "Skull 1470" fut simple : ils balancèrent le crâne et
gardèrent leurs théories. Appartenant à une petite fille, avec manifestement une faible capacité
crânienne (800cc), il fut attribué à l'Homo erectus.
Les autres restes humains découverts dans la zone orientale du Rift, mélangés à une étonnante
masse d'os animaux, furent occultés tout autant, ou cités de façon incompréhensible par Coppens
notamment qui reconnaît la "coexistence entre l'australopithèque que l'on appelle robuste 1 et un
homme incontestable. Ca tout le monde le sait (Ah ?) Ils vivent ... dans le même pays, dans des
"niches" écologiques différentes. Deux types d'hominidés (seulement) ont coexisté à une certaine
époque de l'humanité... Et ce n'est pas une affaire de 2 ou 300 ans mais de 1 million d'années. On
trouve les deux dans les mêmes coupes, aux mêmes niveaux. Là dessus, le consensus est total".
(Coppens, 1991)
Invités à conclure le symposium consacré à l'"Homme primitif" publié avec la collaboration
du même Coppens (Coppens et al, 1976), Howell et Isaac reconnaissaient que la découverte de
Leakey "avait fait apparaître un ensemble inattendu de problèmes". Mais comme l'évolution de
l'homme n'est qu'une simple "question de comportement", comme "l'évidence fossile avait
clairement montré l'existence de primates bipèdes dans la tranche de 2 à 3 millions d'années 2, (...)
"tous étaient des hominidés", cqfd.
Un mystère demeurait : Qui avait sculpté les "choppers" ? "La conférence a traité ces
questions en partie à la blague - d'après les mêmes auteurs - parce qu'il n'y a pas de réponse
objective. La plupart des sites où furent découverts les hominidés n'ont pas d'objets façonnés et la
plupart des
___________________
1 Le "Skull 1470" est soi-disant un erectus et Lucy un australopithèque afarensis !2 Les Australopithèques pouvaient-ils se tenir debout ? On discuta sans fin sur la question sans pouvoir trancher,
jusqu'à ce qu'on s'aperçoive qu'ils étaient - comme les autres singes- d'humbles quadrumanes (cf. Johanson, 1996).
Les restes humains et les autres dates manifestement anormales avaient été passés sous silence...
sites archéologiques n'ont pas de traces d'hominidés... Par conséquent, notre réponse à ces
questions demeure largement subjective et spéculative". On devine laquelle... Nous sommes loin
de l'objectivité scientifique dont se réclament ces chercheurs.
Mais... la réponse des géochronologistes sur la fiabilité de leurs dates était aussi subjective et
spéculative, tout reposant sur les échelles de Lyell et de Holmes, bâties elles-mêmes sur des
conceptions subjectives... L'histoire naturelle doit-elle procéder de spéculations subjectives toutes
fondées non sur la science mais sur une seule "croyance" ferme, celle de Lyell : "En finir avec
Moïse" ? .... Confrontés chaque fois à des ensembles de faits contraignants qui infirment la "théorie
tranquille" qui sert de toile de fond à l'Evolution du vivant, les paléontologistes et sédimentologistes
se raccrochent désespérément aux données des géochronologistes qui ont apporté, pensent-ils, la
preuve incontestable de la réalité des phénomènes très lents décrits par Lamark et Darwin. Nous
verrons qu'ils se sont nourris d'illusions.
(Le prochain article sera précédé d'une notice biographique détaillée qu'il n'était pas possible de
loger ici).
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Le Cep n°2. 1eme trimestre 1998
La datation des ères géologiques remise en question (2)
Marie-Claire van Oosterwyck- Gastuche
II. L'absence de signification chronologique des "datations absolues",
prouvée par la géologie et la paléontologie.
La datation des ères géologiques remise en question (2)
Marie-Claire van Oosterwyck- Gastuche
II. L'absence de signification chronologique des "datations absolues",
prouvée par la géologie et la paléontologie.
Si la profusion de données réunies au cours des nombreuses missions interdisciplinaires en
Afrique, et plus spécifiquement en Afrique Orientale, n'ont absolument pas prouvé le "processus
d'émergence" tant attendu des évolutionnistes, elles ont en revanche fourni d'impressionnantes
preuves d'un grand cataclysme accompagné d'une innondation gigantesque ayant recouvert la terre
entière en un temps guère éloigné du nôtre.
Curieusement les faits expérimentaux, au lieu d'être logiquement interprétés comme rendant
témoignage à un tel cataclysme, l'ont été en référence aux processus lents et uniformes de la théorie
"tranquille" de Lyell qui fonde la géologie, en dépit de son évidente absurdité dans le cas présent.
Les paléontologistes continuèrent d'opérer leurs "reconstitutions phylétiques" à partir de restes
appartenant à des espèces différentes mais qui, affirmaient-ils, avaient évolué très lentement sous
l'influence de "pressions de sélection" provoquées par des changements de climat au cours des
derniers millions d'années. Et ces fossiles étaient toujours datés par isotope : c'était même la preuve
de leur évolution progressive, disaient les paléontologistes, sans vouloir écouter les
géochronologistes qui, comme nous allons le voir, interprétaient leurs données de façon toute
différente.
Or, il est impossible de comprendre les erreurs commises par les paléontologistes dans
l'interprétation des âges radiométriques, si l'on se désintéresse du contexte géologique et
stratigraphique très particulier des "Rift valleys" où ces restes ont été découverts et si l'on ne
possède pas quelques notions de minéralogie et de critallographie.
Avant d'aborder ces sujets, je vais brièvement relater les acquis des missions
interdisciplinaires envoyées en Afrique de l'Est et dans la région du lac Victoria, et montrer qu'il est
impossible de les interpréter dans le cadre de l'Evolution du vivant.
1. Problèmes posés par les datations isotopiques.
Holmes (comme ses contemporains géologues), avait en effet bâti son "échelle des temps
phanérozoïques" sur les idées confuses de son temps sur la formation des roches et des minéraux
silicatés.
On croyait à l'époque qu'ils résultaient de "réactions acide-base", l"acide silicique"
réagissant avec des "bases" telles que Na20, Mg0, etc.
L'impossibilité de cristalliser la plupart des dérivés silicatés à température ordinaire - on n'obtenait
que des gels - signifiait, pensait- on, que la cristallisation n'avait pu se réaliser que très lentement,
sur des millions d'années, puisque ces minéraux cristallisaient par chauffage. Il fallait donc franchir
une importante barrière énergétique, compensée à la température ordinaire par des durées très
longues, affirmaient les experts qui ignoraient alors l'existence d'autres facteurs qui permettent cette
synthèse en des temps souvent très courts (cf. van Oosterwyck- Gastuche, 1964, 1974 a et b, etc).
A l'époque de Holmes, les meilleurs exemples de "vieilles roches" étaient les granites. Leurs
composants, qu'on était incapables de cristalliser à haute température et encore moins à basse
température, (quartz, feldspaths,micas) requéraient par conséquent des périodes extrêmement
longues pour se former. Le granite - d'après les vues de Lyell reprises, on l'a vu d'Arduino -
composait avec les gneiss la très ancienne croûte "archéenne" ou "précambrienne" dont la haute
antiquité avait été confirmée par les premières datations radioactives de Holmes par U/Pb suivies
par celles du précambrien d'Afrique par Holmes et Cahen (1957) par U/Pb et Rb/Sr. Cela n'empêcha
pas que survinssent de nouveaux problèmes : des changements impressionnants dans les contenus
isotopiques reliés à de mystérieux "événements" (ainsi, des "provinces" pouvaient soudainement
rajeunir d'un milliard d'années), mais les données étaient très incohérentes. Ainsi, les sept cycles
orogéniques mis en évidence pour l'Afrique par ces auteurs en 1957, et qui s'étendaient de 3200 à
620 millions d'années, n'avaient jamais été retrouvés ailleurs (Furon, 1960). Plus tard, Cahen et al.
(1984) n'admirent plus que deux de ces "événements", mais tout aussi mystérieux, on est bien forcé
de le reconnaître.
Autre point troublant : les contenus isotopiques des feldspaths et des micas variaient pour
les mêmes granites et donnaient des âges différents et différents de ceux de la roche entière, âges
dépendant encore de la granulométrie. De surcroît, pour une même roche, les résultats différaient
selon la méthode (U/Pb, Rb/Sr, U/Th et même K/Ar). De plus il devint évident que les changements
de température et l'arrivée de solutions influençaient les taux isotopiques. On expliqua les âges
aberrants par l'altération des minéraux dont ils dérivaient et l'on prit grand soin de ne dater que des
minéraux frais. Mais, même ainsi, les dates restaient chaotiques. On distingua entre "bons" et
"mauvais" matériaux, les "bons", délivrant les "bons" âges ("best values"), étant les structures les
plus compactes : micas (biotites, phengites, muscovites) ou les feldspaths. Mais les données
restèrent tout aussi incohérentes... La solution -d'une simplicité enfantine- avait déjà été trouvée par
Holmes, on le sait : le tri des données en fonction de l'échelle de Lyell, elle-même obtenue à partir
du tri des fossiles afin de prouver l'Evolution...
Il est donc clair que "l'Echelle phanérozoïque" d'Holmes ne pouvait que corroborer
"l'Echelle stratigraphique" de Lyell et les longues durées de l'Evolution... Mais les
géochronologistes ayant compris que les taux isotopiques variaient pour des raisons étrangères au
temps (nous les énumérerons plus loin), marquaient des réserves. Avec la découvertes de la méthode
K/Ar, ils pensèrent avoir enfin mis au point une "horloge" fiable.
Cette "horloge" dose l'Argon présent dans la lave (ou dans les minéraux constitutifs) qui
provient uniquement -assurait-on à l'époque- de la désintégration du Potassium 40. Elle mesure par
conséquent le temps écoulé depuis que la lave s'est répandue sur le sol. Alors, l'excès d'Argon
qu'elle contenait s'est dégagé et s'est équilibré avec celui de l'atmosphère, marquant ainsi le "temps
zéro" de "l'horloge".
Les mesures d'âge sur laves par K/Ar vont être largement exploitées pour dater les fossiles
qu'elles recouvrent en se référant implicitement aux événements très lents de la "théorie tranquille"
qui ont produit les sédiments dits "lacustres" ou "fluviatiles" entrecoupés de coulées de lave que l'on
trouve sur des centaines de mètres d'épaisseur dans les Rifts Africains 2
___________________
2 On lira dans d'autres rapports que ces dépôts ont été produits par des événements cataclysmiques reliées àl'ouverture des rifts, lors d'une grande innondation, et à la remontée de l'asthénosphère. A propos du Proconsul, l'"ancêtre" que nous avons pris comme exemple, Pickford (1985) fait remarquer que la stratigraphie des environs du lac Victoria a été mal interprétée, les sédiments "lacustres" étant en réalité des cendres volcaniques (le lac Victoria n'existant pas lorsque celles-ci s'étaient déposées), provoquant l'extinction des Grands Singes, dont le Proconsul, qui n'avait aucune des qualités
qu'on lui avait reconnues sur des restes fragmentaires et qui n'était qu'un simple Singe après tout(pauvre Proconsul
!)
Les données K/Ar ont non seulement servi à dater nos "ancêtres" dans les "reconstitutions
phylétiques" que l'on connaît et qui ont soi- disant prouvé le "processus d'émergence". Elles ont
encore servi à déterminer l'époque des inversions magnétiques (Gauss, Matuyama, etc.) qui servent
de références chronologiques à d'autres "évenements bien datés", la durée des paléoclimats
déterminés par le "thermomètre 018" par exemple.
Or si la méthode K/Ar n'est pas fiable, c'est tout l'édifice des datations par isotope qui
s'écroule.
Tel est bien le cas, et je vais le montrer. Mais au début, les scientifiques ne s'en aperçurent
pas. Et quand il s'en rendirent compte (je parle ici des géochronologistes) ils ne le dirent pas, du
moins ouvertement, Et les paléontologistes ne voulurent pas comprendre ce qu'ils tentaient de leur
dire.
2. Datation des "ancêtres" de l'Homme découverts dans le Rift Oriental Africain
Tout commença avec la découverte par Louis Basset Leakey de l'Australopithèque et des
"choppers" à Olduvai, dont l'apparition remontait à 1,75 M.a. , selon une des premières datations
K/Ar sur lave, celle du "Bed 1"(Leakey et al, 1961).
Dans leur manuel de référence "Potassium-Argon dating" (1979), Dalrymple et Lanphere
montraient, par des exemples peu convaincants, comment ils avaient étalonné leur "horloge" et
citaient avant tout la datation-modèle, celle du "Bed 1". La date de 1,75 M.a. Devait - affirmaient-
ils- être préférée à d'autres données assez différentes, obtenues sur la même lave, en vertu de la
chronologie établie par Holmes pour son "échelle phanérozoïque". Leakey avait en effet découvert à
Olduvai l'être que le monde scientifique attendait : le premier Singe bipède et tailleur de pierres. Il
était donc l'ancêtre de l'Homme et le fossile devait par conséquent dater de 1,75 M.a. Et, en vertu
des lois de l'Evolution, on le placera à la base du Pleistocène
Ce n'est donc pas la date K/Ar qui a décidé de la chronologie, mais le fossile
caractéristique et, in fine l'Evolution du Vivant qu'on dira avoir été démontrée par cette
découverte, sans voir qu'on a vicié le raisonnement scientifique, et présenté les premisses en guise
de conclusion.
Et...les âges radiométriques ont, une fois de plus, été triés en fonction des critères subjectifs
et spéculatifs qu'on connaît. On ne nous l'avait pas dit...
Les dates K/Ar sont influencées par les solutions et les changements de température,
reconnaissent encore Dalrymple et Lanphere. Celles-ci "remettent, du moins partiellement, l'horloge
à zéro". Ils insistent sur un "careful choice" des échantillons, qui doivent être inaltérés, évidemment.
Mais même ainsi les "meilleurs minéraux" délivrent des âges étranges, c'est pourquoi il faut
se référer à d'autres chronologies et de préférence, à celle de l'Evolution. Les paléontologistes se
sentirent rassurés : l'âge "fossiles caractéristique" ayant été garanti par les plus grands spécialistes,
les datations vont se multiplier, après avoir bien sûr été triées dans le sens "scientifically correct".
J'ai déjà parlé de la découverte embarrassante mais vite oubliée... de Richard Leakey en 1973, le
"Skull 1470" (KNM 1470). Il avait trouvé dans les mêmes couches les restes de nombreux animaux,
dont des Australopithèques.
En 1978, Johanson découvre "Lucy" et la première "famille humaine" dans une région
aujourd'hui désertique d'Ethiopie, l'Afar, dans les gorges de la rivière Awash, au voisinage d'un
ancien lac, le paléo-lac Hadar. Le pays était autrefois arboré, riche en animaux divers et ... habité
par l'Homme. Mais l'attention des paléontologistes sera focalisée sur "Lucy", squelette de femelle
Australopithèque le plus complet trouvé jusqu'alors, daté -sur lave- de 3 M.a. Bien que sa mâchoire
en V et ses longs bras l'aient classée parmi les Singes, et qu'elle soit " far from being of the genus
Homo" (loin d'appartenir au genre Homo), sa petite taille (1m20) et sa constitution délicate lui
conféraient les qualités rêvées pour une évolution ultérieure vers l'état humain. On verra en elle
l'"Eve africaine", la mère de l'humanité moderne.
Lucy se tenait-elle debout ? On va discuter sans fin de la bipèdie des Australopithèques.
Johanson pensait alors qu'elle ne pouvait se tenir debout que pendant un temps très court. Coppens,
interrogé par les journalistes d'Historama (1991), faisait remarquer qu'elle devait se tenir debout,
puisqu'elle taillait des pierres : c'est donc qu'elle avait libéré ses mains...
La découverte de restes humains par Johanson, au même endroit, dans les mêmes couches
datées de 3 M.a., sera occultée. Sa date trop ancienne dérangeait la théoire de l'Evolution, aussi ces
êtres encombrants disparaîtront-ils et seront désignés désormais par "la famille" sans plus, ou par le
numéro du site, en les considérant comme de simples "hominidés" puisqu'ils taillaient
vraisemblablement des pierres (tout comme leur "ancêtre" Lucy...) Notons que Johanson n'avait pas
découvert de trace d'industrie lithique au paléo-lac Hadar...
En 1979, Mary Leakey (la veuve de Louis Leakey) découvre à Laetoli, non loin d'Olduvai,
des empreintes de pieds humains dans une lave datée de 3,8 M.a.. ! Bien qu'elle ait également
trouvé au même endroit des restes humains, ainsi que ceux de nombreux animaux (dont
l'Australopithèque...), Mary Leakey ne va pas hésiter à attribuer les traces à ce dernier. Il marchait
donc debout (il faut souligner qu'on n'avait pas encore découvert ses extrémités...). En présentant
cet être étrange à tête de Singe et pieds humains, elle faisait remarquer avec émotion : "Ils
semblaient si humains, si modernes pour avoir été découverts dans un tuf si ancien". En effet, c'est
surprenant. Surtout si l'on croit vraiment en la signification chronologique des "datations"...
Chavaillon et al (1977) vont briser le tabou, mais pas pour longtemps. Ils ont découvert
également dans les gorges de l'Awash à Melka Kounture (Ethiopie), des restes humains datés sur la
lave de 1,5 M.a. accompagnés des "choppers" caractéristiques de l'industrie olduwaïenne. "Il
est inutile de souligner l'intérêt de cette découverte", signaleront-ils avant de la jeter aux oubliettes.
Pourquoi l'homme ne serait-il pas l'auteur de la fameuse industrie après tout ?... Tout mais pas ça !
On n'en dira rien.
J'ai déjà cité en partie les conclusions des scientifiques réunis lors du congrès "Earliest
man..."(1976) dont Coppens était un des éditeurs. Howell et Isaac s'étaient dits incapables
d'identifier l'artisan de l'industrie lithique, on l'a vu.
Ils ajoutaient encore :
"Aussi, tant que nous n'aurons pas retrouvé plusieurs Hominidés leurs outils en mains, notre
réponse restera largement subjective et spéculative".
Car ces Hominidés là, ils les avaient retrouvés : des hommes utilisaient encore ces outils, en
Afrique et ailleurs. Mais ce n'était pas les "bons Hominidés" Ils vont donc préférer au témoignage
des faits leurs réponses subjectives et spéculatives de toujours.
C'est pourquoi Coppens affirmera sans complexes aux journalistes d'Historama qu'il lui
semblait que c'était "Lucy" et ses congénères qui avaient taillé les "choppers" : "La phase
préhumaine, c'est celle de Lucy... Ces gens étaient debout, mais pas debout comme nous le sommes
parce qu'ils avaient gardé l'aptitude de grimper aux arbres... Il me semble que ce sont les
préhominiens qui sont les tailleurs de pierre, les premiers artisans..." (Coppens, 1991). Mais rien
n'est moins sûr. Il fait encore remarquer : "J'avais toujours appris, avec mes vieux patrons, que
l'Homo habilis était celui qui faisait l'oldowayen, ensuite que l'erectus faisait l'acheuléen, et ensuite
que l'Homo sapiens était celui des outillages sur éclats. Or, en fouillant en Ethiopie, j'ai trouvé des
erectus qui en étaient encore à l'oldowayen et d'autres à l'acheuléen... puis j'ai trouvé des sapiens
avec des éclats et puis avec des lames c'est-à-dire des éclats plus petits à bords parallèles" (ibid.).
Coppens à son tour reconnaît qu'il n'existe aucune preuve du dogme officiel : perfectionnement du
type physique parallèle à celui de l'industrie... Et on se demande quel fut le rôle des "gens" de Lucy
dans tout ce mic-mac ? Johanson (1996) va nous donner la réponse : l'industrie lithique ne serait
apparue que 500.000 ans après la disparition des Australopithèques. Peut-on encore parler de
science dans le cas présent ?
On va trouver en Afrique, parmi une profusion de restes animaux et végétaux, des restes
humains. Et une profusion de pierres taillées. Les ossements, les crânes, les industries lithiques
seront datées sur lave et seuls les "bons âges" - ceux qui corroborent l'Evolution- seront retenus. Les
autres disparaîtront. En fait, il existe des laves actuelles qui sont datées de millions d'années par
K/Ar, de dizaines de milliers d'années par U/Th et qui recouvrent des ossements datés par C14
d'âges très récents (cf. Van Oosterwyck-Gastuche, 1994 c et d).
Et tous : Leakey, Coppens, Johanson et bien d'autres encore, ont écrit des livres les
glorifiants, eux et leurs découvertes. Où l'on découvre des reconstitutions phylétiques (toutes
différentes) dérivées de fossiles caractéristiques (différente), mais très bien datés évidemment c'est
même là le point essentiel. Ils parut encore des monographies très sérieuses (mais restées inconnues
du public, j'en ai cité ici quelques unes). Parurent encore et surtout des reportages, des films et
même des romans. Le monde entier sut qu'il descendait de "Lucy" et de ses congénères au teint gris
d'Afrique de l'Est. On fit paraître des "arbres généalogiques" où les "Hominidés" se transformaient
peu à peu, au cours des millions d'années, en Homo Sapiens-Sapiens (notre espèce) en passant par
les stades intermédiaires d'Homo habilis et d'Homo erectus, aux noms éloquants. On décida qu'ils
étaient les auteurs des industries lithiques (pauvre Robustus !).
Ces reconstitutions sont largement des oeuvres d'imagination, mieux vaudrait le reconnaître.
C'est pourquoi elle diffèrent les unes des autres et sont toujours âprement discutées. Aux
journalistes d'Historama qui lui faisaient remarquer que la généalogie des ancêtres de l'Homme était
devenue encore plus compliquée que celle des Habsbourg, Coppens répondait :
"L'essentiel est dans le mouvement de transformation et d'adaptation... il y a un peu de
complication dans le détail, mais celà ne change rien au grand schéma".
Car l'essentiel, est évidemment l'âge radiométrique du fossile, qui lui donne sa place dans
l'Evolution. Il est surpenant de voir avec quelle confiance naïve les paléontologistes se fient aux
âges radiométriques (triés par les géochronologistes...) pour déterminer l'âge de leur fossiles. Un
dernier témoignage, celui de Johanson (1996). Après des années troublées, l'Ethiopie rouvrait ses
frontières aux étrangers. Johanson put enfin retourner sur le site où il avait découvert "Lucy" et sa
"famille humaine" et nous rapporte, dans "Face to face to Lucy's family" (Face à face avec la
famille de Lucy), ses nouvelles découvertes.
Il a trouvé d'autres restes d'Australopithèques : de femelles, mais aussi de mâles, et a pu
enfin reconstituer leurs squelettes en entier. Il a aussi retrouvé 13 "Hominidés" du type de la
"famille" (ex-humaine) et a pu faire dater ces restes de façon extrêmement précise par une nouvelle
technique mise au point par Derek York à Toronto. Celle-ci consiste à mesurer l'Argon dégagé par
un monocristal de feldspath isolé de la lave qui surmonte le fossile. Il a pu ainsi, obtenir des âges
K/Ar extrêmement précis, à plus ou moins 10.000 ans près 3 , qui ont permis de dater le mâle de 3
M.a., la femelle de 3,18 M.a. et la "famille" de 3,2 à 3,4 M.a. Il fait encore remarquer que les
mesures d'âges publié en 1978 (qui tournaient autour de 3 M.a.) n'étaient que des évaluations...
Déception : le mâle était puissant, massif, presque deux fois plus lourd et plus grand que la
femelle et... tout à fait simiesque (pauvre Lucy !). Mais, dit Johanson, la femelle qu'il venait de
découvrir et qui avait vécu 180.000 ans avant lui (foi de Derek York), n'était donc pas sa
contemporaine, ils n'avaient pu s'unir (nous voilà soulagés !). Il rappelle que Meave Leakey (la
femme de Richard, les Australopithèques sont leur affaire de famille) avait récemment découvert
une variété plus ancienne (4,1 M.a.) et encore plus simiesque d'Australopithèque (l'anamensis) à
Kanapoi, près du lac Turkana, ce qui confortait l'hypothèse de l'évolution progressive de cet animal
exceptionnel.
Johanson va-t-il enfin reconnaître que les Australopithèques, y compris les Afarensis, ne sont
que des Singes ? Pas du tout ! Certes - dit-il- ils montaient aux arbres, mais ils étaient bipèdes. Il
ajoute que ce point fait toujours l'objet de discussions, mais que les traces découvertes par Mary
Leakey à Laetoli l'ont prouvé... Il reconnaît qu'il y a de nombreux scientifiques tels Randal Susman
et d'autres encore qui, après avoir examiné leurs extrémités (finalement retrouvées par Johanson) y
ont reconnu la courbure caractéristique des os des quadrumanes (l'horreur !)... Johanson cite
l'observation sans y attacher d'importance. Il affirme encore que les Australopithèques ne sont pas
les auteurs de l'industrie lithique : elle n'est apparue que 500.000 ans plus tard... (pauvre Holmes !).
Où se trouve à présent la limite du pléistocene ?... Mieux vaut ne pas y penser.
Qu'on n'aille surtout pas attribuer l'industrie aux "Hominidés" de "la famille" : ils sont trop
anciens et n'ont d'ailleurs pu évoluer, ayant été détruits lors d'une catastrophe, (les pauvres...!)
Johanson, en soulignant la stratigraphie particulière de l'Afar où les couches fossilifères sont
-comme partout dans les Rifts- entrecoupées de laves ou de cendrées, affirme que ce sont les
conditions cataclysmiques exceptionnelles qui ont d'une part éliminé la "famille" (embarrassante),
___________________
3 C'est du moins ce que lui aura certifié Derek York. Mais Johanson ne sait pas que d'autres minéraux de la mêmelave, ou d'autres granulométries, auraient certainement donné des âges différents, et différents de ceux de la lave
entière.
mais ont d'autre part aidé l'évolution de "Lucy" (pauvre Lyell !). C'est pourquoi Johanson conclut
avec autorité : "L'Afarensis est bien l'unique espèce d'Hominidés de l'Hadar (et "la famille" ? Elle a
eu la bonne idée de disparaître...) et le meilleur candidat au titre d'ancêtre commun de tous les
Hominidés, y compris de notre espèce".
En effet. C.q.f.d. Mais toutes ces constructions reposent sur les critères spéculatifs et subjectifs
qu'on sait et sur la valeur absolue des datations par isotopes.
(Suite et fin dans le prochain numéro)
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• Van Oosterwyck-Gastuche M.-C. Le radiocarbone face au Linceul de Turin. A paraître.
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