Extraits:
Au début de l'année 1974, la France était agitée par la perspective de l'élection du Président de la République.
Valéry Giscard d'Estaing était candidat de la droite, mais avait néanmoins inscrit à son programme la majorité à 18 ans et la légalisation de l'avortement.
Avec quelques-uns de mes confrères, nous avions déjà milité pour la suppression de la loi de 1920, qui interdisait la pratique médicale de l'avortement et condamnait à six mois de prison le médecin et la femme qui participaient à cet acte.....
......Et les organismes tels que le Planning familial, dont je faisais partie, et qui était présidé par le Docteur Pierre Simon, Grand Maître de la Grande loge de France, soutenaient qu'il y avait 300 000 avortements clandestins chaque années en France qui entrainaient de nombreux accidents et décès....
....Dès son élection en mai, VGE, comme on l'appelait, et après nomination de Jacques Chirac comme 1er Ministre, prit comme conseiller personnel Jean-Pierre Prouteau, Grand Maître du Grand Orient de France, principale obédience française à tendance laïciste. Au ministère de la santé, il plaça Mme Simone Veil, juriste, ancienne déportée d'Auschwitz, avec comme conseiller le Docteur Pierre Simon, Grand Maître de la Grande Loge de France, avec lequel j'échangeais des correspondances.
Les politiques étaient bien encadrés par nos "Frères Trois Points" et le projet de loi sur l'avortement fut rapidement élaboré.....
....mon "frère" Jean, Directeur de la Sécurité sociale, apprenant mon conflit, me proposa de profiter du départ en retraite de son responsable pour prendre la direction du Centre d'examens de santé de Rennes (centre recevant 15 000 assurés sociaux par an...).
Il devait y avoir un appel d'offres et un concours, mais mon ami me rassura en me révélant que le médecin-conseil national, chargé de superviser ce concours était un "frère" parisien; et que, par ailleurs, ma candidature serait agréee par le Président du Conseil d'administration de notre caisse, que je connaissais comme Président du Planning familiale, et qui, je l'apprenais soudain, était un "frère en sommeil", c'est à dire retiré des loges pour éviter toute indiscrétion, mais susceptible de reprendre ses activités maçonniques en loge à tout moment, sans nouvelle enquête ou initiation. Ceci n'annihile pas le cercle discret des relations fructueuses.
Ainsi, même en temps que Vénérable, je ne connaissais pas tous les maçons de ma ville. Du reste, j'en avais eu une autre preuve: un membre de ma loge m'avait montré une lettre du général, Commandant de la 3è Région militaire (Bretagne), avec sa signature comportant trois points manifestes sans rapport à son nom.
A l'occasion d'une passage au siège du GODF, rue Cadet à Paris, je m'étais rendu au fichier national pour voir si ce général était maçon, afin de tisser des liens avec lui; mais le responsable du fichier, ayant constaté que bien que Maître et Vénérable, je ne faisais pas partie des Hauts Grades ou Ateliers Supérieurs, refusa de me renseigner....
..... Mon frère Directeur, heureux de profiter de ma notorièté locale pour redorer le blason de sa Caisse fit le forcing pour me persuader de postuler, en me faisant miroiter un avenir national pour notre duo, aidé par nos frères parisiens, sa mégalomanie nous imaginant, lui-même Directeur de la Caisse nationale de l'Assurance maladie et moi-même médecin-conseil national.......
......Il faut dire que l'arrivée de Mitterand au pouvoir avec une douzaine de ministres francs-maçons, entraîna de nombreuses demandes d'adhésion dans les loges, dont la nôtre:
parmi celles-ci, celle d'un de nos jeunes députés socialistes, tout nouvellement élu, et qui devait devenir Président de la Commission nationale de la Défense; nous ne le revîmes pas souvent après son initiation comme Apprenti, et ce fut le cas d'une certain nombre d'hommes politiques, qui comptaient sur la maçonnerie pour enrichir leur carnet d'adresses... et non pour progresser sur une quelconque voie initiatique ou spirituelle.
La même année, je fus prié par mon directeur de l'accompagner avec mon épouse à un congrès à Zagreb en Yougoslavie. Le Président de notre Caisse et sa compagne devaient nous rejoindre sur place. Là-bas, nous fûmes logés dans un superbe hôtel international.... Le lendemain matin, je me rendis au congrès ou je m'attendais à une traduction simultanée en français ou au moins en anglais. Or les travaux avaient lieu uniquement en serbo-croate; et lorsque je revins, dépité, à l'hôtel, je fus mis "au parfum":
Ce congrès n'était qu'un prétexte pour faire du tourisme payé par les fonds de la Caisse; du reste il s'agissait d'une manifestation uniquement médicale et mes deux supérieurs et frères n'y avaient rien à y faire, ayant des fonctions administratives et non médicales.
http://chretienslibres.over-blog.com/article-j-etais-franc-ma-on-maurice-caillet-80257871.html
http://news.catholique.org/analyses/5189-maurice-caillet-j-etais-franc-macon
http://www.cailletm.com/