Les marchés retouchent le fond, sommet mondial en vue le 15 novembre
Les marchés boursiers mondiaux ont fortement décroché mercredi face aux risques de récession planétaire, alors que les Etats-Unis ont invité les pays du G20 à un sommet de crise le 15 novembre.
Après de fortes chutes en Asie et en Europe, les Bourses du continent américain ont touché le fond, Wall Street terminant en repli de 5,69%. L'indice Dow Jones a reculé de 514,45 points à 8.519,21 points.
"Le marché a subi une pression incroyable", a observé l'analyste Peter Cardillo, d'Avalon Partners, alors que l'avalanche de résultats trimestriels tombée dans la journée a confirmé les perspectives financières peu réjouissantes de nombreux grands groupes.
"Les résultats ne sont qu'une excuse: le marché craint véritablement une récession, et redoute qu'elle ne soit grave", a ajouté l'analyste.
Les Bourses européennes ont plongé en clôture: Paris a perdu 5,01%, Francfort et Londres 4,46%. Les Bourses asiatiques étaient aussi mal orientées, avec des chutes de 6,79% à Tokyo, 5,20% à Hong Kong et 3,20% à Shanghai.
Les pires chutes ont été enregistrées à Madrid (-8,7%) et surtout Buenos Aires (-10,11% en clôture après un repli de 16,17% à mi-séance), toutes deux très affectées par le projet de nationalisation du système privé de retraites en Argentine annoncé mardi par la présidente Cristina Kirchner.
Au Brésil, la Bourse de Sao Paulo, première place financière d'Amérique du Sud, a suspendu automatiquement ses opérations après une chute de plus de 10%. Mexico a cédé 7,01%. Elle a clôturé mercredi en chute de 10,18%, à 35.069 points.
Les marchés n'ont guère été rassurés par l'annonce d'un sommet mondial sur la crise qui réunira 20 grands pays développés et émergents le 15 novembre près de Washington
La réunion visera à "discuter des causes de la crise financière" et "identifier les principes de réformes" pour éviter qu'elle ne se reproduise, a précisé la Maison Blanche en annonçant la date de la réunion.
Face à la pire crise depuis 1929, Européens et Américains étaient tombés d'accord samedi pour réunir une série de sommets internationaux afin de réfléchir à une refonte du système financier international.
Mais le nouvel ordre mondial qui pourrait sortir du sommet reste flou.
L'UE veut une réforme profonde du système actuel, une sorte de Bretton Woods bis, du nom des accords de 1944 qui avaient jeté les bases du système financier actuel. Les Européens proposent une supervision mondiale des marchés, qui serait confiée au Fonds monétaire international (FMI).
Réticent à l'idée d'une refonte du système, George Bush a souligné à plusieurs reprises son attachement aux "fondements du capitalisme démocratique" et à la "liberté des marchés".
Le président français Nicolas Sarkozy, qui avait lancé l'idée d'un sommet fin septembre, a aussitôt salué l'annonce. La série de sommets vise à "refonder le système financier international", en passant par une "surveillance plus efficace de tous les opérateurs", a-t-il souligné.
Sur le marché des changes, l'euro a poursuivi son plongeon face au billet vert, tombé à 1,2865 face au dollar, alors que les divergences d'approche en Europe sur les remèdes à apporter à la crise ont éclaté au grand jour.
L'Allemagne a sèchement renvoyé dans les cordes le président Sarkozy et sa proposition de créer des fonds souverains nationaux pour protéger l'industrie contre des prédateurs étrangers.
Ces mouvements marquent le retour en grâce du dollar, les cambistes tablant sur un deuxième plan de relance américain, alors qu'ils doutent de la capacité des dirigeants européens à trouver une riposte commune face à la récession.
Les Européens ont en effet écarté toute idée de plan de relance généralisée.
Pourtant, le mot "récession" n'est désormais plus tabou.
"Après avoir pris des mesures pour le système bancaire, nous devons maintenant agir contre la récession financière mondiale", a plaidé le Premier ministre britannique Gordon Brown à la Chambre des communes.
M. Brown a reconnu s'attendre à "une récession en Amérique, en France, en Italie, en Allemagne, au Japon, et, parce qu'aucun pays n'est immunisé, en Grande-Bretagne aussi".
En Suisse, les économistes d'UBS ont estimé mercredi que l'économie européenne allait entrer "en récession quasiment au même moment que les Etats-Unis".
En France, Nicolas Sarkozy présentera jeudi une série de mesures de soutien à l'économie, notamment en faveur des PME, dont des dispositions destinées à amortir les effets de la crise sur l'emploi.
Les derniers résultats d'entreprises ont confirmé la contagion de la crise financière à l'économie, avec des conséquences lourdes pour l'emploi.
Le géant pharmaceutique américain Merck, dont le bénéfice trimestriel a baissé d'un tiers, a annoncé la suppression de 7.200 postes d'ici à 2011.
Sur les 90 sociétés américaines qui ont fourni entre lundi et mercredi des prévisions de résultats, 42% étaient négatives et seulement 6% positives, selon un recensement du site d'informations financières Briefing.com.
Le marasme économique risque de se transformer en crise sociale.
Selon une responsable des Nations Unies chargée du programme pour l'habitat, la crise pourrait déclencher des émeutes au sein de la population urbaine grandissante dans le monde, alors que des habitants n'arrivent plus à payer leur loyer.
Autre indicateur de la crise, l'or noir poursuivait sa chute: les cours sont passés sous les 65 dollars à Londres, au plus bas depuis mai 2007, et tournaient autour de 68 dollars à New York, après l'annonce d'un bond plus important que prévu des stocks américains d'hydrocarbures.
De quoi alimenter le débat parmi les membres de l'OPEP sur l'ampleur de la réduction de production qu'ils vont décider vendredi à Vienne.
Et c'est moi le fou quand je parle à mes amis de "nouvel ordre mondial"... Je pense que vu comment c'est parti seul un secour Divin peut nous sortir de sa, les gens sont anesthésié !