En lisant un verset du Coran, (plus précisément la sourate XX ; Tâhâ, 25), j'ai ressenti quelque chose de dérangeant sur un plan subtil.
La version que j'avais en main (éditée en 2010 par Dar El Fiker à Beyrouth, A.Harakat) donnait : [25] "[Moïse] dit : Seigneur, ouvre-moi ma poitrine,".
(A noter que le franc-mac notoire Dalil Boubakeur figure parmi les personnes citées dans la préface comme ayant collaboré à cette traduction.)Dans la version du Coran que j'utilise le plus souvent, (Essai d'interprétation du Coran Inimitable par Dominique Masson, révisé par Sobhi El-Saleh) le verset en question est traduit : [25] "[Moïse] dit : Mon Seigneur ! Élargit ma poitrine,".
Je consulte alors une autre version (Le Coran, traduction d'Abolqasemi Fakhri).
Il est écrit : [25] "[Moïse] dit : Seigneur, ouvre moi mon cœur,".
Cette dernière version m'a paru correspondre le mieux aux valeurs de principe mises en avant dans cette sourate. Il ne s'agit là bien sûr que d'un ressenti personnel mais il m'est l'occasion de mettre en partage dans ce sujet un avertissement qui me semble juste et respectueux :
Site http://www.lenoblecoran.fr a écrit:Avertissement
Absolument aucune traduction du Coran ne peut refléter le sens original du texte en arabe, de même que les commentaires, exégèses et notes des traducteurs.
Donc c’est à vous de vérifier et approfondir vos recherches sur le sens des versets du Coran et ses différentes interprétations, pour le bien de votre religion ou votre croyance. Si la traduction d’un verset vous interpelle, n’hésitez pas à la comparer à d’autres versions d’autres auteurs, et éventuellement demander les autres sens de certains termes à un arabophone.
Parce que la culture est importante, les traductions d’auteurs de différentes écoles de pensées, mais aussi d’autres religions, sont disponibles, même si elles peuvent contenir des erreurs dans l’interprétation, mais également dans leurs commentaires, donc il est impératif de faire des recherches sur le traducteur que vous allez lire pour savoir dans quelle genre de lecture vous vous engagez. L’accès à ces nombreux textes vous permettront néanmoins de comprendre et comparer la diversité des traductions du Coran, et donc autant de différences et de richesses à réfléchir, analyser et méditer.
Comme les traducteurs n’ont jamais été à l’abri d’une mauvaise traduction, si je partais du principe qu’il faut faire attention de ne pas égarer les gens, chose que je crains, je n’aurais laissé aucune traduction sur le site, site que je n’aurais d’ailleurs probablement jamais créé, car aucune traduction est juste, elles sont toutes forcément dénaturées à cause de la richesse de la langue arabe littéraire et des nombreuses significations d’un même mot, c’est pour cela que j’insiste sur l’importance de vérifier tout ce que vous lirez.
Pour le bien de la propagation de la religion, il ne doit pas être interdit de traduire le Texte Divin. Ainsi, dans les pays francophones, il faut bien commencer par notre langue natale. De ce fait, comme je l’ai dit et redit, une traduction reste une traduction. C’est avec les exégèses, les livres authentiques et les savants que tout doit être absolument à réétudier.
Je vous invite aussi à lire l’article « En ouvrant le Coran » disponible sur le site pour comprendre certaines subtilités importantes du Livre Céleste.
Et DIEU est Plus Savant.
http://www.lenoblecoran.fr/en-ouvrant-le-coran/
Je conseille vivement la lecture de ce texte qui renferme quelques passages d'une pertinence clairement inspirée et dont voici deux trois extraits (j'ai volontairement surligné en gras quelques passages qui me semblent particulièrement enrichissants) :
Le Coran comme "rappel"Le Coran se présente avant tout lui-même comme un rappel. Rappel, tout d’abord, du message délivré par l’ensemble des prophètes ayant précédé le prophète Mohammad. [5] Ce rappel est fondé sur l’invitation à n’adorer qu’un Dieu unique : « Aussi bien avons-Nous mandé à chaque nation un envoyé : « Adorez Dieu, éloignez vous de l’idole. » (sourate Al-Nahl (Les abeilles) ; 16:36) et, en conséquence, à vivre sa foi dans le cadre d’une religion : « Il vous a légiféré en matière de religion, ce qu’Il avait enjoint à Noé, ce que Nous t’avons révélé, ainsi que ce que Nous avons enjoint à Abraham, à Moïse et à Jésus : « établissez la religion ; et n’en faites pas un sujet de division ». » (sourate Al-Shûrâ (La consultation) ; 42:13).
S’il est un rappel des révélations précédentes, le Coran est avant tout un rappel adressé à chaque personne : rappel de son origine, de sa vérité profonde, et de ce à quoi elle est destinée : « Et certes Nous avons fait le Coran aisé pour que l’on se rappelle : y aura-t-il alors quelqu’un qui se rappelle ? » (Al-Qamar (La lune) ; 54:17 [6]).
Le lecteur ne doit donc pas d’abord rechercher dans le Coran d’obscurs mystères ésotériques, mais avant tout un rappel du sens de la création et de sa propre existence – ce rappel menant l’homme à une véritable connaissance de lui-même, connaissance inséparable de celle de Dieu qui l’a façonné à Son image [7] et en lui insufflant « son esprit ». [8] Ouvrir le Coran implique donc d’avoir à l’esprit cette dimension du « ressouvenir » et de la connaissance de soi qu’il vise à produire chez le lecteur.
Associations d’idées, culture et sens des mots... En traduisant le mot arabe dîn par « religion », le sens sera transmis, mais dans l’esprit d’un Français [15], ce mot pourra éveiller tout un ensemble de représentations : un prêtre, une église, une icône, une croix… mais aussi peut être l’inquisition, des persécutions, un contrôle des consciences… alors que des représentations totalement distinctes viendront à l’esprit d’un musulman ou d’un bouddhiste lorsque l’on traduira ce même mot dans leur langue. ...
... Prenons le mot arabe kâfir, qui revient régulièrement dans le Coran et est souvent traduit par le terme « infidèle » ou « mécréant » : pour un Français, ces termes auront tendance à susciter en lui des représentations très chargées négativement telle que l’inquisition, l’apostasie, la torture, etc., autant de représentations issues de sa propre histoire, celle de la chrétienté médiévale, qui a contribué à charger certaines expressions religieuses de connotations qu’elles n’ont pas dans un autre contexte.
S’il n’a pas conscience de ces préjugés, ces mots auront tendance à produire un sentiment de rejet chez le lecteur et à « étouffer » le concept sous un ensemble de significations qui n’ont rien à voir avec l’idée originelle qu’il souhaite transmettre et son sens précis dans le texte coranique. Si le terme de mécréant évoque des événements à connotation politique et extérieure dans une conscience occidentale, il exprime dans le Coran un état psychologique intérieur : le terme de kâfir désigne originellement les agriculteurs qui sèment la semence dans la terre. Par extension, kâfir fait référence à toute personne qui enfouit la semence de la foi et refuse de reconnaître la vérité et l’essence réelle de son propre être. C’est donc avant tout une affaire entre l’homme et lui-même. ...
Comprendre et interpréter le Coran par le Coran(En gras un passage qui parlera à tout chrétien conscient que le libre-arbitre est le présent le plus précieux que Dieu nous a offert !)
Un exemple d’interprétation du Coran par le Coran
... Le Coran présente Dieu comme « le Créateur de toute chose » (Al-Zumar (Les groupes) ; 39:42). Selon un autre verset, « Il a bien fait tout ce qu’Il a créé » (Al-Sajda (La prosternation) ; 32:7).
En croisant ce verset avec le précédent, nous en déduisons que la création va de pair avec la beauté. Néanmoins, d’autres versets du Coran évoquent l’existence du mal et du laid. Sur la base des versets précédents, nous comprenons que le mal n’est pas créé et que son existence n’est que relative. A titre d’exemple, le serpent est nuisible par rapport à l’homme, mais non de façon absolue. De même, certains actes laids sont issus de l’homme comme être libre, et non le résultat d’une création divine. Sur cette base, le Coran invite à considérer l’ensemble de la création comme belle et harmonieuse en soi, et enveloppée de bonté : « Ma miséricorde embrasse toute chose. » (7:156). Il vise à faire sortir l’homme de l’étroitesse de ses considérations et à lui donner une vision plus profonde du monde dont chaque aspect et une manifestation de la beauté divine créatrice : « Dieu ! Il n’y a de dieu que Lui ! Les noms les plus beaux lui appartiennent.« (Tâ-Hâ ; 20:
; « Il n’y a rien dont les réserves ne soient pas auprès de Nous ; Nous ne les faisons descendre que d’après une mesure déterminée.« (Al-Hijr ; 15:21).
Lorsqu’il prend conscience que tout ce qui existe est une manifestation de la Beauté divine, l’homme contemple le monde avec un autre regard, sa foi augmente ainsi que son Amour pour la Source de cette beauté : « Les croyants sont les plus zélés dans l’amour de Dieu » [23](Al-Baqara (La vache) ; 2:160). En dressant un tableau de la création basé sur l’omniprésence de la Bonté et Miséricorde divine, le Coran vise à donner un autre regard et à produire un bouleversement intérieur rappelant l’homme à la réalité profonde de ce monde et de son propre être. ...
Versions à télécharger en pdf
http://www.lenoblecoran.fr/wp-content/uploads/Le-Coran-Edition-de-D.-Masson.pdf
http://www.lenoblecoran.fr/wp-content/uploads/Le-Coran-Traduction-du-Dr-G.H.-Abolqasemi-Fakhri.pdf
D'autres versions sont disponibles sur le site http://www.lenoblecoran.fr/ (voir la liste sur la page d'accueil à gauche)
Bonne lecture