Bismi l-Lahi r-Rahmani r-Rahim
SUIVRE LE MESSAGER ET AVOIR LA SINCÉRITÉ DU COMPORTEMENT ENVERS ALLAH
La louange est à Allah le Seigneur des mondes Celui Qui existe sans début, sans fin, sans endroit, sans comment et ne dépend pas du temps, rien n'est tel que Lui et Il est Celui Qui entend et Qui voit, quoi que tu puisses imaginer Dieu en est différent, et que l'élévation en degré et la préservation de sa communauté de ce qu'il craint pour elle soient accordées à notre maître Mouhammad Al-'Amin, l'Honnête, celui qui a appelé à la religion de vérité, l'islam la religion de tous les Prophètes du premier 'Adam au dernier Mouhammad.
Le Soufisme véritable c'est d'apprendre la religion et de l'appliquer en accomplissant les devoirs et en évitant les interdits et d'avoir le cœur détaché de ce bas monde et ceci est la voie qu'a enseigné le Prophète salla l-Lahou ^alayhi wa sallam, ainsi il a dit :
« طلَبُ العلمِ فريضةٌ على كلِّ مُسلمٌ »
Ce qui signifie : « Quérir la science de la religion est une obligation pour chaque musulman », [rapporté par Al-Bayhaqiyy].
Il a dit aussi en s'adressant au compagnon Mou^adh 'ibnou Jabal :
« إِيَّاكَ والتّنعُّم فإنّ عِبَادَ اللهِ لَيْسُوا بِالمتنعِّمِينَ »
('iyyaka wa t-tana^^oum fa'inna ^ibada l-Lah layçou bi l-moutana^^imin )
Ce qui signifie : « Ne t'attaches pas au luxe et au superflu car certes les esclaves vertueux de Allah ne suivent pas cela », [rapporté par Ahmad ].
Ainsi les quatre califes bien guidés étaient sur cette voie.
Sachez que si Allah veut un grand bien pour quelqu’un, Il lui fait apprendre la science de la religion, et celui pour qui Il ne veut pas le bien, Il ne lui fait pas apprendre la science de la religion, mais il vit ignorant. Celui qui aura appris le minimum indispensable dans la croyance, la prière, la purification, qui aura appris quels sont les péchés du cœur, de la main, du pied, de la langue, du ventre et du corps, et qui aura évité tout ce qui est interdit, qui aura accompli tout ce qui est obligatoire, s’il multiplie les actes surérogatoires, il deviendra un saint. Mais sans cela il ne deviendra pas un saint. La simple pratique du dhikr – les évocations – ne fera pas de lui un saint.
L’homme qui n’a pas appris la science de la religion indispensable est comme un récipient qui est vide. Le récipient vide accepte ce qui est versé dedans, que ce soit pur ou une najaçah. Par la science on connaît les actes que Allah agrée et les actes que Allah n’agrée pas. Le Messager a dit ce qui signifie : « Tout acte qui n’est pas conforme à notre religion est rejeté » On comprend à partir de ce hadith que tout ce que la personne fait, si ce n’est pas conforme à Loi du Messager, c’est une chose qui est rejetée.
Al-Jounayd (décédé en l’an 292), le Maître des soufis, que Allah l’agrée, a dit : « Nous n’avons pas pris le soufisme en rapportant la parole des gens, mais nous l’avons pris par les veillées et la faim, en délaissant les choses auxquelles nous nous sommes accoutumés et les belles choses, car le soufisme, c’est une clarté dans le comportement ».
La signification de la parole de Al-Jounayd c’est que le soufisme n’est pas atteint en rapportant la parole et les histoires des gens mais en faisant beaucoup de jeûne surérogatoire et en passant des nuit à veiller en actes surérogatoires. Le soufisme est atteint en délaissant les choses auxquelles la personne s'est accoutumée et les choses que l’âme désire, c’est-à-dire en délaissant toutes les passions des âmes. Sa parole : le soufisme est une clarté, une pureté dans les comportements, signifie que chaque esclave doit agir envers son Seigneur d’une manière pure et claire. C’est cela le soufisme. Quant à ceux-là pour lesquels le soufisme consiste à faire des chants, à porter la Misbahah, à rapporter : Untel a dit, Untel a dit, ces gens sont en réalité des paresseux. Ils prétendent le soufisme alors qu'ils n’agissent pas conformément à cette voie, qui est la voie de Al-Jounayd. Al-Jounayd que Allah l’agrée était un savant possédant beaucoup de science. Ainsi il a dit : « Il n’y a pas une seule science que Allah ait donné aux créatures de connaître sans qu’Il m’en ait donné une part », c’est-à-dire : de toutes les catégories de la science, du hadith, de la jurisprudence, de la grammaire arabe, de la rhétorique, du calcul, de l’héritage, de tout cela, Allah m’en a donné une part. Il n'était pas ignorant comme ces autres qui, lorsqu’on les interroge au sujet du woudou’ ne connaissent rien, cela s'attache seulement à l'apparence sans apprendre la science de la religion indispensable. Néanmoins, il n’est pas une condition que chacun devienne comme Al-Jounayd, que chaque personne prenne de toutes les catégories de science.
Il suffit que la personne apprenne le minimum indispensable de la science de la religion, ce qui lui suffira pour corriger sa prière, son jeûne, pour connaître ce qui est licite, ce qui est interdit et les jugements de la vente. Car le Qour’an n’est pas descendu avec les actes d’adoration seulement. Il comporte ce qui concerne la vente, les lois relatives à l’achat, aux périodes post maritales des femmes, aux crimes, à savoir le jugement de celui qui a tué délibérément et de celui qui a tué par erreur. Celui qui aura appris la part indispensable de science de la religion, s’il fait preuve de sérieux dans ses actes, il pourra devenir un soufi.
SE RÉCLAMER D'UNE VOIE (TARIQAH) D'ÉVOCATION (DHIKR) N'EST PAS UNE OBLIGATION
Sache, mon frère musulman, que les voies de soufisme et d'évocation telles que la tariqah rifa^iyyah, qadiriyyah, naqchabandiyyah et d'autres parmi les tariqah des saints vertueux, ont été fondées par des hommes qui font partie des saints vertueux de Allah (waliyy). Elles sont utiles et profitables pour le comportement et aident la personne musulmane à agir avec piété et à suivre le Messager d'une manière complète.
Néanmoins, sache que prendre la tariqah et s'en réclamer n'est pas un devoir mais que c'est une bonne chose que Allah agrée ainsi que Son messager. Celui donc qui ne se réclame pas de la tariqah rifa^iyyah ou qadiriyyah par exemple, ne désobéit pas ainsi à Allah ta^ala. Toutefois il est un devoir pour le musulman d'accomplir les obligations et de se garder des interdits. La preuve de ce que nous disons est ce qui a été cité dans le livre « As-sa^adatou l-'Abadiyyah fi ma Ja'a bihi n-Naqchabandiyyah » (le bonheur éternel en ce qu'ont amené les naqchabandiyy) de ^Abdou l-Majid Ibnou Mouhammad Al-Khaniyy Al-Khalidiyy An-Naqchabandiyy que Ibnou Hajar a cité dans son livre Al-Fatawa l-Khaliliyyah : « Prendre le bon pacte (al-^ahd ) est conseillé ».
Sache, mon frère musulman qu'aucun des imams ni des savants considérés n'a dit que faire partie d'une de ces tariqah est un devoir. Mais ce qu'ils ont cité, c'est le devoir de se repentir des péchés puisqu'ils disent qu'il est un devoir de se repentir des péchés en totalité immédiatement pour chaque personne responsable (moukallaf) (qui est le pubère, sain d'esprit et à qui est parvenu l'appel à l'Islam). Les conditions du repentir, c'est de regretter d'avoir fait le péché, de cesser de le faire et d'avoir la ferme intention de ne plus le refaire. Si ce péché portait atteinte au droit d'une personne humaine, il le rattrape ou il cherche à la satisfaire. Quant à celui qui a dit que c'est un devoir de faire partie d'une de ces tariqah réputées, il aura contredit la Loi de Allah ta^ala, transgressé l'unanimité des savants et aura déclaré être un devoir ce qui ne l'est pas dans la Loi de Allah ta^ala.