Tristan a écrit :
C'est un écrivain, pas un militant ni un enquêteur... il ressent à travers la plume mais n'analyse pas.
Il a vécue le début du XXème, les absurdes colonies, la première grande guerre et sa violence, le fordisme dans les usines de Detroit, la folie new-yorkaise et la deuxième grande guerre...
Il était un artiste qui peignait l'atroce avec des mots. Nous ne sommes pas ses juges mais ses héritiers.Ton post me parle vraiment Tristan.
J'ai beaucoup lu Céline et sur Céline, tout ce que j'ai pu. C'est un écrivain que j'affectionne (d'où le choix de mon pseudo, mais j'aurais aussi pu choisir Bébert histoire de concilier mon admiration pour l'écriture de cet homme et mon amour des chats
).
Ceci dit, Céline n'est pas mon maître à penser, je ne lui voue pas un culte et s'il a sa place dans mon cœur, au même titre que Calaferte, Chevallier, Giono, Aymé et tant d'autres, c'est pour son talent avant tout, pour son humanité ensuite.
RichMurray, ton approche ne me plait pas.
Tu cherches à nous engager dans un débat d'idées tout en nous disant que tu n'as pas lu Céline ou très peu.
De plus, ta rhétorique vise essentiellement à discréditer LLP sur un point de détail de sa critique envers Nabe.
Etant donné le lien quasiment affectif qui lie les membres de ce forum entre eux (Malgré toutes nos différences, nous nous sentons dépositaires d'une union sacrée contre les bénis-oui-oui de la Pensée Unique), je ne laisserais pas s'installer ici un débat aux intentions visiblement troubles, surtout si ce discours vise LLP dont j'affectionne particulièrement le travail et l'engagement.
Comme te le conseille Tristan, commence donc par faire l'effort de lire Céline. Accessoirement, si tu y prends autant de plaisir que nous, tant mieux pour toi.
Pour moi aussi, l'antisémitisme de Céline est a replacer dans le contexte de l'époque et surtout il faut connaître son parcours pour comprendre ce qui a pu le conduire à écrire ses fameux pamphlets.
Marrant d'ailleurs que seul l'antisémitisme de Céline t'interpelle. Les pamphlets parlent de tellement d'autres choses...
Pour moi, l'antisémitisme de Céline est toujours resté littéraire. Il n'a jamais collaboré au régime de Vichy ni avec l'occupant. Il a même été censuré pendant l'occupation.
(Entretien avec Albert Zbinden, 1957)
Albert Zbinden : "Disons le mot, vous avez été antisémite."
Céline : "Exactement. Dans la mesure où je supposais que les sémites nous poussaient dans la guerre. Sans ça je n'ai évidemment rien - je ne me trouve nulle part en conflit avec les sémites ; il n'y a pas de raison. Mais autant qu'ils constituaient une secte, comme les Templiers, ou les Jansénistes, j'étais aussi formel que Louis XIV. Il avait des raisons pour révoquer l'édit de Nantes, et Louis XV pour chasser les Jésuites... Alors voilà, n'est-ce pas : je me suis pris pour Louis XV ou pour Louis XIV, c'est évidemment une erreur profonde. Alors que je n'avais qu'à rester ce que je suis et tout simplement me taire. Là j'ai péché par orgueil, je l'avoue, par vanité, par bêtise. Je n'avais qu'à me taire... Ce sont des problèmes qui me dépassaient beaucoup. Je suis né à l'époque où on parlait encore de l'affaire Dreyfus. Tout ça c'est une vraie bêtise dont je fais les frais."
Tout comme Céline, le talent en moins, je conclurais en disant que le genre de débat que tu espères lancer ne m'intéresse pas et qu'il est très éloigné de tout ce qui fait que j'aime cet auteur. Cette affection prend racine dans une part sensible et intuitive de moi-même, aucun lien avec les théories que tu sembles vouloir développer ici en prenant Céline comme prétexte.