Une Iranienne accusée d'adultère condamnée à mort
09/07/2010
Photo non datée de Sakineh Mohammadi- Ashtahi. AFP
Sakineh, une mère de famille de 43 ans, a échappé vendredi à la lapidation mais son sort reste incertain.
Au bout du fil, Mohammad Mostafa'i pèse ses mots. Contacté par téléphone à Téhéran, l'avocat de Sakineh Mohammadi- Ashtahi, condamnée à la lapidation pour adultère, aimerait se réjouir de ce communiqué de dernière minute diffusé par l'ambassade d'Iran à Londres. Il y est écrit, noir sur blanc, que la peine de sa cliente - initialement prévue vendredi - ne sera finalement pas exécutée.
«De toute évidence, la mobilisation a porté ses fruits », dit-il. Ces derniers jours, la communauté politique internationale n'a cessé de multiplier les déclarations, s'insurgeant contre cette pratique «barbare» et «moyenâgeuse» qui continue de sévir en République islamique. Une lettre ouverte signée par d'importantes personnalités - parmi lesquelles Condoleezza Rice ou encore le Prix Nobel de la Paix Jose Ramos-Horta - a également fait le tour de la planète. Pourtant, si les autorités iraniennes semblent avoir légèrement plié face à la pression extérieure, le sort de cette mère de famille de 43 ans, originaire de Tabriz, reste encore largement incertain.
« Le communiqué est ambigu», s'inquiète l'avocat. « Il ne précise pas si la peine de ma cliente a été remplacée par une autre peine, comme la pendaison, par exemple. Il ne dit pas si elle va être libérée, ou bien si elle doit se préparer pour un autre jugement. » De plus, rappelle-t-il, «c'est le pouvoir judiciaire qui doit trancher dans cette affaire, et la déclaration d'une ambassade n'est pas suffisante ».
Pratique «inhumaine»
S'il doute de cet apparent geste de clémence, c'est aussi parce qu'en tant que représentant légal de l'accusée, il n'a ni été informé de cette nouvelle décision ni pu la vérifier - l'administration iranienne étant actuellement fermée pour quelques jours de vacances. «Il me faut attendre lundi, jour de la réouverture du tribunal, pour espérer recueillir plus d'information », poursuit-il.
Largement médiatisée, en partie grâce à la mobilisation de son fils, Sadjad, 22 ans, et de sa fille, Farideh, 17 ans, l'affaire Sakineh est apparue au grand jour lors de sa condamnation, en 2006, à la lapidation - une peine confirmée un an plus tard par la Cour suprême. Reconnue coupable d'adultère, elle a déjà reçu 99 coups de fouet.
Pour l'heure, les organisations de défense des droits de l'homme restent sur le qui-vive. «La vie de Sakineh est toujours en danger », remarque, depuis son bureau de Berlin, Mina Ahadi, la coordinatrice du Comité international contre la lapidation. D'après elle, il est important de maintenir la pression pour briser le silence sur cette pratique «inhumaine», d'autant plus que le cas de Sakineh n'est pas isolé. «En cinq ans, au moins 10 personnes ont été lapidées. À l'heure actuelle, 12 autres personnes attendent leur exécution par lapidation dans le couloir de la mort », dit-elle.
Sans oublier les autres dossiers que cherchent à étouffer les autorités judiciaires. Sadjad, le fils de Sakineh, en sait quelque chose. C'est en rendant visite à sa mère qu'il a récemment découvert, par hasard, le cas de ces deux jeunes femmes de 19 et 25 ans, également condamnées à mourir sous une pluie de pierres dans la prison de Tabriz…
Source
Qu'en pensez-vous ?
@ Nourdine, pourrais-tu apporter là dessus quelques précisions, notamment coraniques ou hadiths ?
St. Jean, 8.1
Jésus se rendit à la montagne des oliviers.
8.2
Mais, dès le matin, il alla de nouveau dans le temple, et tout le peuple vint à lui. S'étant assis, il les enseignait.
8.3
Alors les scribes et les pharisiens amenèrent une femme surprise en adultère;
8.4
et, la plaçant au milieu du peuple, ils dirent à Jésus: Maître, cette femme a été surprise en flagrant délit d'adultère.
8.5
Moïse, dans la loi, nous a ordonné de lapider de telles femmes: toi donc, que dis-tu?
8.6
Ils disaient cela pour l'éprouver, afin de pouvoir l'accuser. Mais Jésus, s'étant baissé, écrivait avec le doigt sur la terre.
8.7
Comme ils continuaient à l'interroger, il se releva et leur dit: Que celui de vous qui est sans péché jette le premier la pierre contre elle.
8.8
Et s'étant de nouveau baissé, il écrivait sur la terre.
8.9
Quand ils entendirent cela, accusés par leur conscience, ils se retirèrent un à un, depuis les plus âgés jusqu'aux derniers; et Jésus resta seul avec la femme qui était là au milieu.
8.10
Alors s'étant relevé, et ne voyant plus que la femme, Jésus lui dit: Femme, où sont ceux qui t'accusaient? Personne ne t'a-t-il condamnée?
8.11
Elle répondit: Non, Seigneur. Et Jésus lui dit: Je ne te condamne pas non plus: va, et ne pèche plus.