Le 11 avril 2011 par IvoireBusiness - REPONSE DU SENATEUR INHOFE AUX ALLEGATIONS CONTENUES DANS UNE FICHE QUE LUI A ADRESSEE LE 6 AVRIL 2011 L’ AMBASSADEUR DE FRANCE A WASHINGTON CONCERNANT LA SITUATION EN COTE D’ IVOIRE.
FAISANT SUITE A LA DEMANDE DU SENATEUR AU SECRETAIRE D’ ETAT HILLARY CLINTON, DEMANDE PUBLIEE DANS LA PRESSE, DE REVOIR LA POSITION DES ETATS-UNIS SUR LA COTE D’ IVOIRE EN VUE DE LA REPRISE DE L’ ELECTION PRESIDENTIELLE DU 28 NOVEMBRE 2010
L’ ambassadeur :
« Après plusieurs reports, notamment du fait du président d’alors, Laurent Gbagbo, une élection présidentielle a été tenue en Côte d’ Ivoire l’ automne dernier . Depuis, ses résultats ont été certifiés par la Commission Electorale Indépendante et reconnus par la communauté internationale, y compris les États-Unis, l'Union Européenne (l'UE), la Communauté Économique d'États Africains Ouest (ECOWAS) et l'Union africaine (AU).”
Le Sénateur répond :
En fait la Commission Electorale Indépendante ne s’est pas conformée à l’obligation qu’ elle avait en vertu de la loi d’ annoncer les résultats provisoires du vote dans un délai de trois jours. Elle les a annoncés près de 16 heures après le délai qui lui était imparti par la loi pour les transmettre au Conseil Constitutionnel. A mon avis, c'est au Conseil Constitutionnel de Côte d’ Ivoire et non à la Commission Electorale qu’ il appartient de proclamer les résultats définitifs et de déclarer le vainqueur des élections présidentielles. Il semble que cette élection ne s’est pas déroulée conformément à la constitution de la Côte d’ Ivoire.
Par ailleurs, il y a des preuves de fraude électorale massive dans les zones tenues par les rebelles au nord. J'ai soumis ces preuves dans deux lettres à la Secrétaire d’ Etat Clinton et attends une réponse à ces questions spécifiques.
Les preuves transmises au Secrétaire d’ Etat Clinton incluent des résultats de circonscriptions où, au premier tour de scrutin, le Président Laurent Gbagbo avait obtenu plusieurs milliers de voix, mais curieusement au second tour il aurait recueilli zéro voix. J'ai aussi inclus parmi ces preuves un document électoral avec des résultats régionaux officiels, où Ouattara a obtenu 149,598 voix au total dans une des cinq régions du Nord. Mais quand le total a été officiellement reporté dans la colonne "vote total”, Ouattara reçoit 244,471 voix; soit une différence de 94,873 voix. Avec toutes les preuves que j’ ai pu rassembler je suis maintenant convaincu que c'est mathématiquement impossible pour le Président Gbagbo d'avoir perdu l'élection par plusieurs centaines de milliers de voix. Et si une quantité semblable de fraude existe dans les quatre autres régions du nord tenues par les rebelles, Gbagbo est vraiment le vainqueur de l'élection présidentielle.
L’ Ambassadeur dit:
« Depuis la proclamation des résultats, l’ ancien Président Laurent Gbagbo a refusé non seulement de les reconnaître, et d’ écouter la volonté du peuple de Côte d’ Ivoire, mais a rejeté en fait plusieurs initiatives, y compris celles de l'UA, de l’ECOWAS et d’ autres dirigeants africains, en vue d’ éviter toute effusion de sang et de trouver une solution pacifique de la crise. Tout dernièrement encore, il a refusé d'accepter des propositions du Groupe de Haut Niveau de l’ UA tandis que ces propositions ont été formellement acceptées par le Président Ouattara ».
Le Sénateur répond:
Faux . Pas plus tard que le 27 mars, 2011 l'Union africaine a envoyé l’ancien ministre des Affaires étrangères du Cap Vert, Jose Brito pour agir en médiateur entre Ouattara et Gbagbo. Gbagbo a accepté la médiation, mais Ouattara l'a refusé.
L’ Ambassadeur dit:
Ce blocage a précipité une détérioration de la situation humanitaire. Par ailleurs, il a mené à la violence croissante, dont les premières victimes ont été des civils, malgré la présence sur place de l'opération des Nations Unies en Côte d’ Ivoire (ONUCI). C'est dans ce contexte que le Conseil de Sécurité de l’ ONU a adopté sa Résolution 1975 le 30 mars. Cette décision a été adoptée à l'unanimité, y compris avec un vote positif des Etats-Unis et des trois membres africains du Conseil (à savoir, Gabon, Nigéria et Afrique du Sud). Elle renforce la protection des civils, et interdit l'usage d'armes lourdes , comme un élément clé de l'exécution impartiale du mandat de l’ ONUCI.
Le Sénateur répond:
Il n'y a pas de preuve que le Président Gbagbo a ordonné des tirs d'obus ou le massacre de civils dans Abidjan ou à travers le pays. Il l'a nié à maintes reprises, et ce sont en fait les forces sous le contrôle de Ouattara qui ont mené des actions militaires et terroristes.
Ceci a consisté en des assauts sur les Forces Armée et de Police par« le commando invisible » et l’ offensive illégale lancée depuis le nord qui a mené à la présente crise.
L’ Ambassadeur dit:
En Côte d’ Ivoire, les forces françaises agissent sur la base d'un mandat international du Conseil de sécurité, en soutien à l'opération de maintien de la paix de l’ ONU (ONUCI).
Le Sénateur répond:
L’ accent devrait être mis sur l’ expression « maintien de la paix ». Malheureusement, les forces françaises et des Nations Unies ne s’ impliquent pas assez dans le maintien de la paix, mais plutôt cherchent a provoquer la guerre
L’ Ambassadeur dit:
« Tout récemment, leur intervention a été strictement conforme à la Résolution 1975, et répondait à une demande au Président Sarkozy par le Secrétaire d'ONU, Ban, en vue de soutenir l’ ONUCI dans l’ exécution de son mandat. En particulier, l’ action des forces françaises d’ intervention dans Abidjan a été strictement conforme à cet objectif, et a été conçue pour neutraliser les armes lourdes utilisées contre les populations civiles et le personnel d'ONU dans Abidjan ».
Le Sénateur répond:
Faux. Abidjan est une ville densément peuplée de quatre millions de personnes. Dans cet environnement urbain, les dommages collatéraux causés par les interventions des « Soldats de la paix » de l'ONU et les hélicoptères d'assaut français et les troupes terrestres ont causé des centaines sinon des milliers de blessés civils. En particulier, les centaines de jeunes en soutien du Président Gbagbo massés en bouclier humain autour du palais présidentiel pour tenter d’ arrêter l’ offensive de Ouattara et des Français . Personne ne sait combien de ces jeunes ont été tués par les forces françaises et de l’ ONU.
L’ Ambassadeur dit:
« Dans le cadre de son engagement à la protection de civils et le combat contre l'impunité en Côte d’ Ivoire, comme dans le reste de l'Afrique et du monde, la France a réitéré son appel pour un arrêt immédiat de toutes les violences contre les civils, et a souligné que les auteurs de ces crimes doivent en répondre devant une cour de justice. La France accueille avec satisfaction la promesse du Président Ouattara à cet égard ».
Le Sénateur répond:
Le seul massacre rapporté de civils a été commis par les forces de Ouattara actuellement alliées à l'ONU et aux Français. Ceci est arrivé dans la ville de l'Ouest , Duekoue où jusqu'à 1000 personnes ont été massacrées par les Dozos, les chasseurs traditionnels qui ont combattu à côté des forces de Ouattara. Ceci a été confirmé par les Nations unies et Human Rights Watch
L’ Ambassadeur dit:
« La France attend avec impatience la fin de la violence actuelle, et espère que l'ordre constitutionnel et démocratique prévaudra finalement. C'est au président Ouattara et au peuple de Côte d’ Ivoire de trouver les solutions politiques qui favoriseront l’ avènement d’ une nation démocratique, paisible, prospère et réconciliée ».
Le Sénateur répond:
Faux. Le président Gbagbo a lancé plusieurs fois un appel à un cessez-le-feu immédiat qui a été ignoré par Ouattara, les forces de l'ONU et les Français. Il peut être mis fin immédiatement aux tueries si ces forces acceptent un cessez-le-feu.
Conclusion ( du Sénateur)
Mercredi dernier, le 6 avril, a marqué le 17ème anniversaire du génocide rwandais de 1994. Nous savons maintenant que l'ONU, son Secrétaire Général de l époque,Koffi Annan et d'autres étaient conscients de l'étendue de cette violence, mais n’ ont rien fait pendant qu’il était temps pour y remédier. Nous voulons tous empêcher un autre génocide d'arriver. C’ est pourquoi les Etats-Unis doivent appeler à un cessez-le-feu immédiat pour empêcher Ouattara et son armée de rebelles de commettre encore plus de massacres d’ Ivoiriens.
Enfin, je renouvelle ma demande au Président Kerry du Comité des Relations Extérieures du Sénat en vue de convoquer une audience le plus tôt possible pour examiner les atrocités commises par les forces loyales à Ouattara, le chef des rebelles, de même que ce qui, de mon point de vue, a été une élection mal conduite, qui lui a conféré la légitimité de revendiquer la présidence.
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