GarfieldLove 26/8/2010, 11:51
Les technologies courantes, qui avant l'ère industriel étaient diffusées ça et la par des artisans inventeurs individuels, seront prises en charge exclusivement par l'industrie. Ces technologies nouvelles, seront inclues dans les marchandises produites.
Il y a industrie, quand la production d'une marchandise, n'est plus assurée par un seul individu, mais quand le processus de production est parcellisé en taches différentes et distinctes, assurées par plusieurs individus spécialisés. L'industrie requiert également la mise en place de normes de qualité assurant la réalisation de marchandises identiques, ceci étant nécessaire à l'établissement d'un prix de vente incontestable, d'un prix de revient et d'un bénéfice attendu.
La parcellisation des tâches et leur simplification permet l'introduction de moyens mécaniques dans le processus de production, ces moyens mécaniques ayant pour but d'abaisser les prix de revient face à la concurrence et d'augmenter les bénéfices.
On voit donc que l'efficacité industrielle est intimement liée aux progrès technologiques ceux-ci devant automatiser le plus possible les processus.
L'industrie commence avec les 12 et 13ème siècle dans la fabrication de draps en Flandre et à Florence, Les communautés monastiques cisterciennes inventent également les premières usines de forges, usines possédant un plan rationnel partout identique en utilisant toutes un moteur hydraulique.
L'industrie se généralise au 19ème siècle avec le moteur à vapeur, la rationalisation de la production sera réellement étudiée avec le taylorisme. Cette méthode apparue en 1880 repose sur une organisation a priori définie par des scientifiques: l'O.S.T (Organisation scientifique du travail) cherchant à définir "The One Best Way" (la meilleure façon de produire), permettant le rendement maximum. Cette méthode revient à réduire les taches en les parcellisant et les simplifiant à l'extrême et à établir une organisation hiérarchique du travail de type pyramidale.
Puis le fordisme apparaît en 1908 qui est le travail en ligne de montage, dit à la chaîne. Le taylorisme et fordisme appliqués à la production d'automobiles aux USA vont réduire considérablement leur valeur et rendre accessible ces produits à une masse de consommateurs.
Ces organisations rationnelles du travail, introduites par chaque industriel pour faire face à la concurrence, accélèrent la baisse du taux de profit, par la baisse continuelle de la valeur des marchandises et l'augmentation du coût des moyens de production.
Il faut de plus en plus de moyens pour produire des marchandises possédant de moins en moins de valeurs.
Cependant, cette loi affectant le capitalisme industriel décrite par Karl Marx entre 1867 et jusqu'à sa mort en 1883, va d'abord jouer en faveur de l'innovation technologique, puis dans le dernier quart du 20ème siècle jouer contre.
Afin de palier cette loi inexorable de baisse tendancielle de la valeur des marchandises, il suffit de créer de nouvelles marchandises qui, au moment de leur mise sur le marché ne sont pas encore soumises à la concurrence et donc possèdent encore une valeur élevée déterminée arbitrairement. Cette plus-value supplémentaire existante dans les marchandises nouvelles, est appelée par Karl Marx plus-value extra. Pendant une centaine d'années entre le dernier quart du 19ème siècle et le dernier quart du 20ème siècle, cette recherche continuelle de la cette plus-value extra sera le moteur de l'innovation industrielle introduisant des technologies nouvelles.
Dans le même temps, le développement de luttes sociales victorieuses pour les salaires et les conditions de travail, maintiennent et augmentent les pouvoirs d'achats des producteurs leur donnant accès à ces nouvelles marchandises. Une spirale vertueuse s'établit et engendrera un formidable progrès dans les technologies d'usage courant avec un accroissement considérable des niveaux de vie, faisant ainsi mentir la prévision de Karl Marx sur la paupérisation tendancielle de la classe ouvrière.
Ce processus de progrès continuel néanmoins se heurtera à une limite à partir des années 80 du vingtième siècle.
Le capitalisme financier remplace aujourd'hui le capitalisme industriel d'antan.
Le renchérissement continuel des moyens de production à mettre en œuvre pour réaliser n'importe quelle marchandise et l'importance considérable des capitaux à investir, ne permet plus aux initiateurs, inventeurs, ingénieurs de fonder des industries comme ce fut le cas durant période explosive de la fin du 19ème siècle et du début du 20ème.
Toute invention, toute initiative industrielle doit obligatoirement faire appel au capital financier pour voir le jour.
Les banques sont devenues les maitresses du jeux industriel et les seules à décider si telle ou telle invention sera promue ou non et ce en fonction de leurs intérêts financiers à court terme.
L'introduction du capital financier dans l'industrie, fortement associé aux banques, a modifié en les aggravant les conditions de la rentabilité.
Les actionnaires anonymes ne sont plus liés à l'entreprise et à son histoire, les patrimoines familiaux ayant disparu il n'y a plus que la rentabilité immédiate qui compte et non plus la pérennité de l'entreprise familiale.
L'introduction en bourse des grandes entreprises aggrave encore la situation car elle exige une rentabilité très immédiate afin de payer des dividendes et de conserver élevé les cours des actions soumises aux marchés électroniques chaque seconde.
Les investissements, la recherche et développement sont vus comme des charges et alourdissent les bilans dans le négatif. Fermer un secteur de recherche et développement équivaut pour le manager à faire immédiatement remonter la situation financière, assurer le payement des dividendes et faire remonter les cours en bourse.
La recherche de la plus-value extra par l'innovation technologique n'est donc plus regardée comme une solution pour améliorer la rentabilité, seule la baisse des coûts de production est envisagée.
Pour faire baisser les coûts de production sans investir outre mesure dans les moyens une seule solution, la délocalisation dans des pays ou la législation du travail est moins contraignante et les salaires courants plus bas.
Le capital financier va donc œuvrer à la mondialisation de manière à pouvoir rechercher sans contraintes le moins disant social et salarial et ainsi annihiler les avantages sociaux consentis durant les trois premiers quarts du 20ème siècle.
Parallèlement, la spéculation purement financière et avec, celle sur les matières premières offrent une rentabilité du capital bien supérieur à l'industrie. Le capital se détourne alors de plus en plus de l'investissement industriel pire, cet investissement industriel dans des procédés nouveaux est vu comme une menace par le capital financier.
Dés lors, tout procédé qui éloignerai d'une consommation systématique du pétrole est rejeté. En effet le capital financier et bancaire s'enrichit surtout grâce à la spéculation sur les cours du pétrole, un cours bien payé serait de 20 USD le baril comme il était durant des dizaines d'années un cours à 80 USD le baril est d'une rentabilité considérable quand l'extraction ne revient qu'à 2 USD le baril.
Plus de la moitié du volume des transactions bancaires sont des opérations concernant des achats ventes de pétrole, on comprend parfaitement que le capital financier et bancaire est assis sur le cours du pétrole.
Un capitalisme monopoliste d'état, à vocation transnational
A partir des années 80 le nouvel ordre mondial souhaité par une élite financière anglo-saxonne, possédant les commandes des USA et du Royaume Uni se met en place. Le traité de Maastricht signé en 1992 est le départ de la dérégulation qui commence par l'Europe occidentale. Ce qui est souhaité par cette élite financière est la fin des systèmes légaux d'états souverains imposant aux financiers investisseurs des contraintes sociales, comme des salaires minimum, des protections contre les licenciements abusifs, ou des prélèvements sociaux.
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L'inventeur du concept de nouvel ordre mondial
Les garde-fou légaux vont tomber un à un permettant aux investisseurs de trouver les moins-disant salariaux et sociaux afin de gonfler les profits immédiats propres à satisfaire les actionnaires boursiers et faire monter le cours des actions. Le nouvel ordre mondial doit sonner le glas des nations légales.
C'est la ruée vers la Chine et l'extrême orient qui offrent des conditions de fabrication à très bas prix sans lois sociales ni syndicats c'est à dire sans régulation économique mettant un frein à la paupérisation.
La désindustrialisation des pays occidentaux due aux délocalisations s'accélère à partir des années 2000. La paupérisation suit évidemment et s'accélère. En 2008 nombre de travailleurs étasuniens touchés par le chômage ne peuvent plus rembourser les prêts contractés pour l'achat de leur maison, c'est la crise des «subprime», ou l'on s'aperçoit que le monde financier est en grande part assis sur les prêts hypothécaires, les crédits à la consommation et le cours du pétrole.
L'attrait pour l'argent facile a conduit le capitalisme vers les excès du financiarisme délaissant ainsi l'investissement productif industriel.
Pourtant l'industrie pourrait repartir grace à ce que Karl Marx appelait la plus-value extra.
Si les marchandises en concurrence perdent inexorablement de la valeur pour ne plus pouvoir être produites qu'en Chine, au moment ou une nouvelle marchandise, innovante est sur le marché, il existe une période hors concurrence.
En effet, une innovation n'est pas, pour un temps, soumise à la baisse tendancielle de sa valeur et sa plus-value est en mesure de procurer un profit supérieur momentanément, c'est ce que Karl Marx appelait la plus-value extra. Cette plus-value supplémentaire hors de toutes concurrence a été longtemps le moteur de l'industrie occidentale et a permis également de procurer aux producteurs occidentaux salaires corrects et protection sociale.
Mais voilà la plus value-extra nécessite de l'innovation perpétuelle et donc des investissements dans la recherche et développement, ce qui n'est pas le cas aujourd'hui puisque la rentabilité purement financière dépasse la rentabilité industrielle et conduit à drainer les capitaux vers le tout spéculatif.
Les asiatiques sont pour l'instant condamnés à produire des marchandises en grand nombre et de faible valeur ne dégageant que de maigres revenus, valeurs de marchandise qu'ils auront largement contribué à faire baisser encore. Mais attention, l'industrie va à l'industrie et le savoir-faire au savoir-faire. Les chinois ne mettrons pas longtemps à trouver le chemin de la plus value extra et le temps n'est pas loin ou les innovations technologiques viendront de Chine.
L'écroulement du château de carte financier pourtant est une bonne nouvelle, les immenses quantités de capitaux cristallisés à Londres ou New York retrouveront t-il le chemin de l'industrie?
A partir du moment ou les anglo-saxons n'eurent plus de concurrents pour la domination de la planète avec la fin de l'URSS en 1992, un nouveau système économique et politique à tendance totalitaire c'est établi mondialement. Ce système conjugue intérêts financiers des places de Londres et de New York et intérêts impérialistes des états anglo-saxons.
Les puissances étatiques principalement des USA, du Royaume Uni et d'Israël se sont mises au service des puissances financières afin d'imposer un pouvoir mondial unique au seul profit d'une oligarchie financière gavée par des cours du pétrole élevés.
Des organisations discrètes (ne sont plus secrètes) comme le groupe de Bilderberg créé par David Rockefeller ou la Trilatérale sont chargées de coordonner les oligarchies politiciennes s'étant accaparé les puissances étatiques avec les oligarchies financières. Comme nous l'avons vu plus haut, tout investissement industriel rendu impossible sans l'accord des banques, tout investissement dans de nouvelles technologies est devenu en conséquence impossible.
La liberté d'entreprendre a vécu.
Seule la Chine fut couverte de capitaux afin que les industries anciennes et nécessaires aux pays occidentaux puissent s'y établir pour faire chuter les coûts de production et améliorer les taux de profit. Il est risible que ce pays, principale destination des capitaux anglo-saxons, soit encore prétendument «communiste», ce qui ne peut que jeter le trouble sur une prétendue bataille idéologique durant la guerre froide entre un faux libéralisme et un faux communisme.
Ce système à tendance totalitaire devient impérial et entropique, disposant de moyens militaires énormes et d'un nombre de fonctionnaires pléthorique, il commence de crise en crise et de guerre en guerre à faire sombrer le monde dans l'horreur économique.
Conséquences de ce nouvel ordre mondial.
Les conséquences pour la vie des humains et principalement des occidentaux sont multiples et très importantes.
1- La fin des libertés individuelles.
L'instrumentation du terrorisme donne le prétexte à des restrictions historiques des libertés individuelles. De pléthoriques organisations d'états assurant un contrôle social tatillon traquent toutes les dissidences politiques et économiques.
La liberté d'entreprendre qui permit l'essor économique des 19ème et des trois premiers quarts du 20ème est annihilée par un capitalisme monopoliste financiariste des états anglo-saxons établit sur le cours élevé du pétrole.
2- La paupérisation repart.
La paupérisation des producteurs, prévue par Karl Marx, un moment stoppée par des acquis sociaux repart à la hausse. Les délocalisations massives d'industries vers des pays à main d'œuvre faiblement payée induisent une élévation importante du chômage. Le risque de délocalisation, amène les producteurs encore au travail à accepter eux même des baisses de salaires et d'avantages.
Le niveau de vie baisse dans les pays occidentaux, le principal marché mondial pour les marchandises produites et les prêts bancaires s'écroule l'endettement s'amplifie.
Une spirale déflationniste infernale s'accentue inexorablement de crises en crises.
3- Fin des avancées technologiques
Les avancées scientifiques et technologiques considérables surtout des années 1890-1910, puis du 20ème siècle sont stoppées au profit du tout pétrole et du tout financier.
4- L'obscurantisme grandit
Les idéologies chargées d'accompagner la décroissance en cours sont promues à grand renfort de dollars (Al Gore). Il s'agit de démontrer que la décroissance est inévitable, par la promotion des théories malthusiennes et que cette décroissance serait dans l'intérêt de l'humanité.
5- Un nombre de plus en plus important de technologies nouvelles émergent grâce à l'internet en dehors de toutes institutions.
http://www.alain-benajam.com/1-index.html
Dernière édition par MOBY37 le 26/8/2010, 13:32, édité 3 fois