LA DOCTRINE FRIEDMAN
Dans les années 60, une bande d’allumé de l’université de Chicago, les “Chicago
boys”, emmenés par le tristement célèbre Milton Friedman (mort en 2006),
imaginaient un monde où l’économie ne serait bridée par aucune contrainte.
Hélas, ce qui aurait resté des élucubrations théoriques ineptes, s’est mis à enfler et à
se diffuser, jusqu’à trouver avec le Chili de Pinochet, un terrain d’expérimentation
grandeur nature, mais la gangrène n’en est pas restée au Chili ! Elle a été reprise par
les principaux dirigeants et politiciens occidentaux, à partir des années 80 avec
Ronald Reagan aux Etats-Unis et Margaret Thatcher en Grande Bretagne, avant de
contaminer la plus grande partie du monde.
Voici le résumé que Naomi Klein fait de la doctrine libérale de Friedman, son livre
de référence “Capitalism and Freedom”, publié en 1962. Attention, c’est du brutal :
“Premièrement, les gouvernements doivent faire sauter toutes les règles et
les régulations qui se dressent sur le chemin de l’accumulation des profits.
Deuxièmement, ils devraient vendre tous les biens qu’ils possèdent, et que
des entreprises pourraient gérer dans un but lucratif. Troisièmement, ils
devraient radicalement diminuer le financement des programmes sociaux.
Sur ce programme en trois points de dérégulation, de privatisation, et de
coupes sombres, Friedman apporte plein de précisions : les impôts, quand
ils doivent exister, doivent être peu élevés. Les riches et les pauvres doivent
être imposés au même taux fixe. Les entreprises doivent être libres de
vendre leurs produits partout dans le monde, et les gouvernements ne
devraient faire aucun effort pour protéger l’industrie ou la propriété
locale. Tous les prix, y compris le prix du travail, devraient être déterminés
par le marché. Il ne devrait pas y avoir de salaire minimum. Pour la
privatisation, Friedman proposait la santé, la poste, l’éducation, les
pensions de retraite et même les parcs nationaux. En résumé, et sans aucun
complexe, il appelait au démantèlement du New Deal, ce délicat accord
entre l’Etat, les entreprises et les travailleurs, qui avait empêché la révolte
du peuple après la Grande Dépression. Quelles que soient les protections
que les travailleurs avaient réussi à obtenir, quels que soient les services
que l’Etat fournissait désormais pour arrondir les angles du marché, la
contre-révolution de l’Ecole de Chicago voulait les récupérer. Et elle
voulait plus que ça : elle voulait exproprier ce que les travailleurs et les
gouvernements avaient construit durant ces décennies de travaux publics
frénétiques. Les biens que Friedman pressait le gouvernement de vendre
étaient le résultat d’années d’investissement d’argent public et du savoirfaire
qui l’avait rendu profitable. S’il ne tenait qu’à Friedman, toute cette
richesse partagée devrait être transférée dans les mains du privé, par
principe. Même si elle se cachait toujours derrière le langage des maths et
des sciences, la vision de Friedman coïncidait toujours avec les intérêts des
grosses multinationales, qui sont par nature toujours avides de vastes
marchés dérégulés…”
En France, après la très courte “parenthèse socialiste” de 1981 qui a conduit à la
nationalisation d’un certain nombre de sociétés, la doctrine libérale a commencé à
peser dès 1983. Les “baisses de charges” au détriment des programmes sociaux, et
les privatisations initiées par l’équipe Chirac-Balladur dès 1986, sont poursuivies
sans relâche depuis lors, que ce soit par la droite ou par les “socialistes” !
http://2ccr.unblog.fr/files/2011/03/ladoctrinefriedman.pdf
Dans les années 60, une bande d’allumé de l’université de Chicago, les “Chicago
boys”, emmenés par le tristement célèbre Milton Friedman (mort en 2006),
imaginaient un monde où l’économie ne serait bridée par aucune contrainte.
Hélas, ce qui aurait resté des élucubrations théoriques ineptes, s’est mis à enfler et à
se diffuser, jusqu’à trouver avec le Chili de Pinochet, un terrain d’expérimentation
grandeur nature, mais la gangrène n’en est pas restée au Chili ! Elle a été reprise par
les principaux dirigeants et politiciens occidentaux, à partir des années 80 avec
Ronald Reagan aux Etats-Unis et Margaret Thatcher en Grande Bretagne, avant de
contaminer la plus grande partie du monde.
Voici le résumé que Naomi Klein fait de la doctrine libérale de Friedman, son livre
de référence “Capitalism and Freedom”, publié en 1962. Attention, c’est du brutal :
“Premièrement, les gouvernements doivent faire sauter toutes les règles et
les régulations qui se dressent sur le chemin de l’accumulation des profits.
Deuxièmement, ils devraient vendre tous les biens qu’ils possèdent, et que
des entreprises pourraient gérer dans un but lucratif. Troisièmement, ils
devraient radicalement diminuer le financement des programmes sociaux.
Sur ce programme en trois points de dérégulation, de privatisation, et de
coupes sombres, Friedman apporte plein de précisions : les impôts, quand
ils doivent exister, doivent être peu élevés. Les riches et les pauvres doivent
être imposés au même taux fixe. Les entreprises doivent être libres de
vendre leurs produits partout dans le monde, et les gouvernements ne
devraient faire aucun effort pour protéger l’industrie ou la propriété
locale. Tous les prix, y compris le prix du travail, devraient être déterminés
par le marché. Il ne devrait pas y avoir de salaire minimum. Pour la
privatisation, Friedman proposait la santé, la poste, l’éducation, les
pensions de retraite et même les parcs nationaux. En résumé, et sans aucun
complexe, il appelait au démantèlement du New Deal, ce délicat accord
entre l’Etat, les entreprises et les travailleurs, qui avait empêché la révolte
du peuple après la Grande Dépression. Quelles que soient les protections
que les travailleurs avaient réussi à obtenir, quels que soient les services
que l’Etat fournissait désormais pour arrondir les angles du marché, la
contre-révolution de l’Ecole de Chicago voulait les récupérer. Et elle
voulait plus que ça : elle voulait exproprier ce que les travailleurs et les
gouvernements avaient construit durant ces décennies de travaux publics
frénétiques. Les biens que Friedman pressait le gouvernement de vendre
étaient le résultat d’années d’investissement d’argent public et du savoirfaire
qui l’avait rendu profitable. S’il ne tenait qu’à Friedman, toute cette
richesse partagée devrait être transférée dans les mains du privé, par
principe. Même si elle se cachait toujours derrière le langage des maths et
des sciences, la vision de Friedman coïncidait toujours avec les intérêts des
grosses multinationales, qui sont par nature toujours avides de vastes
marchés dérégulés…”
En France, après la très courte “parenthèse socialiste” de 1981 qui a conduit à la
nationalisation d’un certain nombre de sociétés, la doctrine libérale a commencé à
peser dès 1983. Les “baisses de charges” au détriment des programmes sociaux, et
les privatisations initiées par l’équipe Chirac-Balladur dès 1986, sont poursuivies
sans relâche depuis lors, que ce soit par la droite ou par les “socialistes” !
http://2ccr.unblog.fr/files/2011/03/ladoctrinefriedman.pdf