Ecoeuré par le monde du football, le défenseur du Sporting Gijon, Javi Poves, a rompu son contrat de manière unilatérale, a annoncé mardi un porte-parole du club espagnol. "Plus tu connais le football, plus tu te rends compte que tout n'est qu'argent, que c'est pourri, et tu perds un peu tes illusions", a précisé le joueur de 24 ans, cité par le quotidien El Pais.
Avant de quitter son équipe, Poves avait demandé à ce que son salaire ne soit pas versé sur son compte bancaire, pour ne pas encourager la spéculation. Il avait aussi refusé une voiture offerte par une entreprise aux joueurs du club, estimant qu'il n'en avait pas besoin. Cité par lainformacion.com, Poves a expliqué à ses dirigeants qu'il souhaitait cesser son activité par rejet d'un "football professionnel qui n'est qu'une affaire d'argent et de corruption". "C'est du capitalisme, et le capitalisme c'est la mort" a-t-il déclaré. "Je ne veux pas faire partie d'un système où les gens gagnent de l'argent grâce à la mort d'autres gens, en Amérique du Sud, en Afrique ou en Asie."
Le joueur évoluait au Sporting Gijon (première division espagnole) depuis 2008, et venait d'intégrer l'équipe première après deux saisons en réserve. Se disant partisan "d'aller dans les banques pour les brûler et couper des têtes", Poves a annoncé qu'il raccrochait les crampons afin de reprendre ses études d'histoire. "On me définit comme anti-système, mais c'est me mettre dans une case, alors que je ne sais pas ce que je suis", a-t-il insisté. Le désormais ex-footballeur professionnel a également refusé de s'identifier au mouvement de contestation des Indignados, né à la mi-mai en Espagne et rassemblant jeunes, chômeurs, salariés ou retraités sur la Puerta del Sol à Madrid. "C'est un mouvement créé intentionnellement par les médias pour canaliser ce mal-être social et pour que cette étincelle ne devienne pas dangereuse et incontrôlable pour le système", a-t-il expliqué.
Edit ziril: La source: http://www.lemonde.fr/sport/article/2011/08/09/un-joueur-espagnol-quitte-ce-football-ou-tout-n-est-qu-argent_1557853_3242.html