La lecture des articles du site dedefensa est vraiment intéressante.
Sur la page "A propos", quelques infos sur l'historique et sur le créateur du site Philippe Grasset
Biographie
* Philippe Grasset a 61 ans. Il est de nationalité française, “pied noir” né à Alger et “rentré” (est-ce le bon mot?) en France au début de 1962.
* Ses études ne dépassèrent pas le baccalauréat philosophie. Trois ans dans la publicité à Paris puis, fin 1967, expatriation en Belgique (à Liège), un premier mariage (deux enfants en 1970-71) et débuts dans le journalisme.
* De 1967 à 1985, journaliste au quotidien national francophone La Meuse-La Lanterne (La Meuse, édition liégeoise ; La Lanterne, édition capitale); travail essentiellement dans les chroniques de politique extérieure et de sécurité, épisodiquement mais avec attention et grand intérêt comme critique littéraire.
* Première tentative dans l’univers de la “lettre d’information” en 1978-1980 (Definter pour Défense Internationale). Diverses collaborations extérieures, tant de politique extérieure que sur des sujets militaires, ou sur des sujets littéraires.
*
Journaliste indépendant en 1985, lancement de de defensa (Lettre d’Analyse) le 9 septembre 1985, formation de la société éditrice Euredit SPRL (complètement indépendante alors comme elle l’est aujourd’hui) en 1987. Lancement de Context en 1994, du site dedefensa.org en 1999.* Installation temporaire à Bruxelles (1985-1990), divorce, second mariage, retour dans la région de Liège, à Romsée, située à l’orée des ardennes, en 1990.
* Quatre livres édités (Trois essais : La drôle de détente en 1978, Le monde malade de l’Amérique en 1999, Chronique de l’ébranlement en 2003 ; un roman historique : Le regard de Iéjov en 1989). Selon les estimations générales, autour d’une vingtaine de livres non édités dont un certain nombre perdus sans doute à jamais.
Les ouvrages de cet auteur aux éditions Mols
Chronique de l'ébranlement
Les âmes de Verdun
Concernant les articles que tu cites Katalyseur, j'ai noté la conclusion particulièrement piquante de celui-ci : http://www.dedefensa.org/article-le_systeme_compromis_par_un_systeme_14_12_2011.html
» La centralisation persiste, mais les systèmes autonomes qui en dépendent, notamment au niveau capital de la préparation de l’offensive stratégique (RQ-170), sont eux-mêmes des points de centralisation puisqu’ils possèdent toutes les informations essentielles de la centralisation générale. Le cloisonnement initial a complètement disparu et la capture d’un seul système (le RQ-170 pris par les Iraniens) compromet l’ensemble. Cette situation est comparable à celle de la crise financière, selon George Soros : la régulation des banques imposait un cloisonnement, comme il existe des cloisonnement dans la charge d’un gros tanker pour empêcher qu’un mouvement ne se répercute à l’ensemble de la charge de pétrole et ne fasse chavirer le navire. La dérégulation a enlevé ces cloisonnements, et fait naître la menace d’un effondrement général.
» La situation est similaire au niveau stratégique. En ôtant le cloisonnement et en donnant à chaque élément tactique (un RQ-170) la disposition des principales informations stratégiques, on abaisse le niveau stratégique aux aléas d’une multitude d’opérations tactiques. C’est, comme d’habitude, une dégradation vers le bas du Système en général, au nom de la croyance aveugle dans les capacités des technologies réduites du niveau stratégique au niveau tactique par la miniaturisation et la surpuissance des technologies. Il s’agit bien d’un processus d’autodestruction, le Système appliquant désormais à lui-même la dynamique d’abaissement, de subversion et de dissolution qu’il a appliquée d’abord à ses adversaires, et principalement à la civilisation qu’il a détruite. » Globalement, dans tous ses articles, dadefensa présente l'évènement en prêtant aux iraniens des capacités techniques qui dépassent largement toutes les suppositions même les plus optimistes faites à ce propos.
La conséquence immédiate de ce constat, c'est d'accréditer la thèse fallacieuse (identique dans le procédé à celle des armes de destruction massive de l'Irak) selon laquelle l'Iran serait sur le point de produire des armes atomiques. A noter d'ailleurs dans l'article http://www.dedefensa.org/article-daniel_goure_l_iran_le_rq-170_et_dick_cheney_13_12_2011.html que l'incident du drone a offert aux néo-cons un prétexte pour le déclenchement d'une action militaire :
En même temps que les Iraniens ont fait dire qu’il ne restituerait pas le RQ-170, Cheney juge absolument ridicule la demande d’Obama et critique le président pour n’avoir pas lancé l’attaque dont l’option lui était présentée. (La déclaration de Cheney est elle-même reprise par PressTV.com, du 13 décembre 2011. http://www.presstv.com/detail/215367.html )
Est-il totalement absurde d'imaginer que la capture de ce drone soit une provocation initiée par les néo-cons visant à précipiter l'intervention militaire US ? Obama n'a pas cédé à la tentation mais sa décision a du se jouer à très peu de choses.
Si cette possibilité semble tirée par les cheveux, je reste quand même sceptique sur celle mise en avant par dedefensa. Ce sentiment est conforté par le fait que les trois systèmes d'autodestruction du drone n'ont pas fonctionné.
De plus rien ne prouve pour l'instant que le drone en question soit un modèle totalement équipé et recélant dans ses entrailles tous les secrets technologiques américains, il peut très bien s'agir d'un modèle d'essai dépouillé de l'essentiel en terme de technologies de pointe et sacrifié pour servir une stratégie diabolique.
L'erreur de Cheney et de ses sbires aurait été selon moi de mésestimer la réaction d'Obama. Imbus de leur toute puissance depuis la réussite de leur plans le 11 septembre 2011, ils ont sous-estimé les scrupules du président américain, scrupules qui sont exacerbés par la situation catastrophique des USA dont Obama n'ignore rien et vis à vis de laquelle il adopte, notamment à l'égard de l'Iran, une politique de précaution confirmée par cet article :
Les USA ont peur des sanctions contre l’Iran !Les sanctions, à l’encontre de la Banque centrale d’Iran imposées par les Etats-Unis et adoptées par le Sénat, se sont vues confrontées à l’opposition de l’administration d’Obama, en raison des inquiétudes qu’elles suscitent, quant à leurs répercussions. Auparavant, le secrétaire d’Etat américain au Trésor, Timothy Geithner, avait déclaré son opposition à une telle mesure, dans une lettre adressée à la Présidente de la commission des forces armées du Sénat américain, Carol Lewin. Certes, ces oppositions ne signifient pas qu’Obama regarde l’Iran d’un bon œil ; la vérité, c’est que les répercussions d’une telle démarche l’inquiète plus que tout autre considération. Ces sanctions visent plutôt le pétrole et la Banque centrale d’Iran, ainsi que toutes les banques qui y sont liées. Mais les experts et même certaines autorités américaines estiment que ces sanctions déstabiliseront le prix du pétrole et assèneront des coups irréparables à l’économie américaine et européenne à la dérive. De l’avis des observateurs, l’embargo sur le pétrole iranien aura des impacts négatifs, non seulement, sur les Etats-Unis, mais aussi sur plusieurs de leurs alliés et partenaires commerciaux. Selon les observateurs politico-économiques, le rôle-clé que joue l’Iran, en tant qu’important fournisseur de pétrole de l’Asie et de l’Europe, entravera toute coalition internationale considérable, pour exercer des pressions sur l’Iran. Or, les ministres des Affaires étrangères de l’UE n’ont pas réussi à s’entendre, jeudi, sur un embargo sur le pétrole iranien. Par contre, ils ont décidé de sanctions, à l’encontre de 188 entités et responsables iraniens. Les ministres des Affaires étrangères de l’UE ont affirmé qu’ils ne prendront aucune mesure, d’ici le mois de janvier. L’Union Européenne importe, quotidiennement, 450.000 barils de pétrole, soit 18% des exportations iraniennes. La situation économique américaine, à un an des présidentielles constitue la principale inquiétude d’Obama. Or, l’échec des politiques américaines, au Moyen-Orient, notamment, en Irak et en Afghanistan, et l’augmentation croissante des oppositions à la présence militaire des Etats-Unis, dans les pays arabes, leurs alliés traditionnels, dont l’Arabie saoudite et Bahreïn, ont mis les Etats-Unis au pied du mur. Dans de telle conditions, les observateurs politiques considèrent toute tentative d’accentuer les sanctions, notamment, sur le pétrole, comme un acte suicidaire économiquement parlant et une pure stupidité. Et ce, alors que, durant les trois dernières décennies, l’Iran a fait preuve de sa capacité à faire face aux sanctions. L’Iran a ses propres clients et il a, déjà, vendu son pétrole, pour les quatre prochains mois. Tenant compte de ces réalités, Obama doit choisir entre deux options : celle proposée par le Sénat, dont on peut, déjà, prévoir le résultat, à l’avance, ou bien continuer à trouver un consensus international, visant à isoler l’Iran. Il semblerait qu’il préfère choisir la deuxième option. Mais ce choix, aussi, ne mènera à rien, car le principal perdant, dans cette partie de bras de fer, ce sera l’Amérique.
http://www.medialibre.eu/monde/les-usa-ont-peur-des-sanctions-contre-liran/11876
Si mon analyse a un fond de vérité, ce qu'elle révèle, c'est que les têtes pensantes et agissantes de l'Empire sont dans une forme d'empressement à déclencher cette troisième guerre mondiale, empressement dicté par la crise économique et de civilisation qui est en train de se réaliser beaucoup trop rapidement par rapport à leur agenda initial, sans oublier le fait que la conscience des peuples, globalement et notamment en raison du facteur Internet, s'éveille à la connaissance de toutes leurs machinations et du projet qui en découle...