L'abeille dans les traditions et les croyances
Les traditions
Dans la mythologieC'est Bacchus qui aurait rencontré un essaim d'insectes inconnus qu'il mit dans un tronc d'arbre et serait donc le découvreur des abeilles.
Un récit mythologique raconte que Cupidon piqué par des abeilles alors qu'il s'apprêtait à leur voler un rayon de miel, alla se plaindre auprès de sa mère Vénus, qui le sermonna en lui affirmant que ses traits causaient souvent des blessures autrement plus profondes et persistantes que celles des abeilles.
Démeter/Cérès Dans la mythologie grecque, les prêtresses de Démeter étaient nommées abeilles.
Chez les EduensL'abeille chez les Eduens: le gui, le chêne et l'abeille
"Le chêne était l'arbre sacré des premiers habitants des Gaules. [...]
Et quand un essaim d'abeilles avait pu trouver gîte dans les cavités de son tronc ou de ses branches, alors le chêne était l'arbre deux fois sacré. L'abeille était descendue du ciel à la prière des druides, et son miel devenait comme une universelle panacée, un remède souverain guérissant toutes les maladies.
Mais quand le pivert, l'oiseau ami des vieux chênes, venait extraire de ses cavités les débris vermoulus, alors tout était pour le mieux, la trilogie était parfaite, et de toute part on accourait auprès de l'arbre trois fois sacré.
C'est sans doute à ces souvenirs celtiques que nous devons attribuer cette sorte de mystère religieux, qui jusqu'à nos jours a enveloppé les abeilles et l'apiculture. De là aussi les foules de superstitions restées inarrachables dans l'esprit des vieux mouchiers de la Bourgogne. Allez dans le Morvan, cette patrie des anciens druides, et vous y trouverez l'abeille initiée aux peines et aux joies de la famille. Ici, un crêpe attaché sur la ruche vous dira qu'elle porte le deuil de son propriétaire. Là, un rameau de buis vous apprendra qu'elle a chanté l'hosanna chrétien avec le joyeux enfant de chœur. Il y a plus, la symphonie exécutée au jour des noces ne sera pas complète si, avec son gâteau de miel, l'abeille n'apporte son accompagnement de son doux bourdonnement.
Vous allez crier à la superstition, et peut-être allez-vous arborer le drapeau du progrès et de la science apicole dans ces régions rocheuses et boisées. Gardez-vous-en bien, le descendant des antiques Eduens hausserait les épaules et sourirait de pitié, et vous seriez bien heureux s'il ne vous faisait sentir les nœuds aigus de son gros bâton de houx pour vous chasser comme un profane et un impie.
Ici donc les traditions celtiques ne sont pas encore éteintes: le gui, le chêne et les abeilles sont toujours choses sacrées."L'abeille bourguignonne- 19e siècle.
La tradition chrétienneEn Bretagne, à la Chandeleur, fête considérée comme celle des abeilles, on apportait dans les chapelles et sur les autels dédiés à ce saint, de la cire jaune pour présent.
- Dans la région de Lorient, Saint Pierre protège les pêcheurs et les abeilles et il était bon de l'implorer pour leur garder la santé et leur prodiguer du nectar.
A Saint-Ceneri le Gerei, les abeilles chassent les trublions venant perturber le calme de l'église: lire http://www.saintceneri.org/histoire-et-legendes/leglise/
Et quelques miraclesLa porte de l'église Sainte-Marie-des-Abeilles fermait mal. Aussi tous les lundis de la Pentecôte, les abeilles entraient et bâtissaient leurs rayons dans l'écuelle tenue par l'enfant Jésus que portait la statue de sa mère Marie.
Le pèlerinage à La Trinité, gravure A Montclard, construite sur les pentes d'un étroit ravin, la chapelle dédiée à la Trinité fut à l'origine de pèlerinages importants. On y apportait bétail en guise d'offrandes ou pour le faire bénir afin de le protéger de toutes maladies.
Les croyancesDans le monde gréco-romain, l'apiculteur devait se raser le crâne afin de ne garder aucun parfum ou onguent pouvant déranger les abeilles.
Selon les écrits de Plutarque, les abeilles n'aiment ni la débauche, ni les séducteurs, ni les ivrognes, idée qui sera conservée jusqu'au XIXe siècle. Elles n'attaquent que les individus coupables de rapports sexuels illicites et que l'apiculture exige de celui qui s'y livre une stricte fidélité conjugale.
Des auteurs rapportent qu'en sorcellerie, le fait de manger le roi des abeilles, faisait supporter la torture pour ne pas avouer son crime.
Les paysans voilaient les ruches d'un crêpe noir lors du décès du maître afin de ne pas perdre les ruches. Lors du mariage de la fille aînée, il les ornaient de faveurs roses.
Notamment en Vendée, un préjugé voulait qu'un vendeur et son acheteur d'abeilles étaient voués à toutes les calamités agricoles, conséquences de cet acte marchand.
Dans les Landes, si le jour de la Saint-Martial le ciel était clair et la nuit sereine, la miellée sur la bruyère sera bonne; dans le cas contraire, les abeilles n'auront rien à picorer.
Les abeilles n'aiment pas les disputes, les animosités, les jurons ou les procés entre gens de leur entourage: cela les affaiblit. Elles dépérissent ou s'en vont si leur maître n'a pas de religion ou s'il s'énerve au rucher. S'il y a eu vol de miel dans la ruche, il faut la détruire immédiatement par le feu et enfouir les débris à l'endroit présumé où est passé le voleur en se retirant, sinon tout le rucher risque de disparaître.
Dans l'Aisne, les abeilles piquent les personnes rousses; dans la Vienne, les piqûres sur une personne sont le signe, qu'au purgatoire, un des ses parents demande des prières; en Lorraine, elles quittent la ruche si le désaccord règne dans la maison et n'acceptent de travailler que si l'apiculteur est un homme bon et intelligent; dans les Deux-Sèvres, les jeunes fiilles vierges sont protégées des piqûres mais en 1625, on en était également protégé, si l'on portait sur soi un bec de pivert.
L'abeille et le couteau de LaguioleLe "laguiole" fut crée en 1829 par Pierre-Jean Calmels; c'était un couteau pliant destiné aux paysans et qui possédait une mouche, terme technique qui désignait une protubérance destinée à bloquer la lame lorsque que celle-ci était ouverte. Pour replier la lame on tirait sur un anneau qui était associé à la mouche qui la dégageait du cran d'arrêt. Ce type de cran d'arrêt fut remplacé par un cran forcé qui permettait en forçant seulement sur la lame de la fermer. La mouche prit la forme d'un trèfle, d'une fleur puis le petit-fils du créateur, Jules Calmels, donna à la mouche, la forme d'une abeille qui de nos jours est une des caractéristiques des "Laguiole".
http://www.la-ruche-sauvage.com/abeille/abetrad.php
Dans le CoranL'ABEILLE FEMELLE [Et voilà] ce que ton Seigneur révéla aux abeilles : "Prenez des demeures dans les montagnes, les arbres et les treillages que [les hommes] font. Puis mangez de toute espèce de fruits, et suivez les sentiez de votre Seigneur, rendus faciles pour vous." De leur ventre, sort une liqueur, aux couleurs variées, dans laquelle il y a une guérison pour les gens. Il y a vraiment là une preuve pour des gens qui réfléchissent. (Coran, 16 : 68-69)Dans les colonies d'abeilles, à chacune des nombreuses abeilles est assignée une tâche, à l'exception des mâles. Les mâles ne contribuent pas à la défense ou au nettoyage de la ruche, ni à la collecte de la nourriture ou à la construction du nid, ni à la fabrication du miel. Leur seule fonction consiste à féconder la reine. Mis à part les organes de reproduction, les mâles ne possèdent pratiquement aucune des caractéristiques trouvées chez les autres abeilles et il leur est par conséquent impossible d'assurer une autre fonction que celle de s'accoupler avec la reine.
Les abeilles ouvrières portent l'entière responsabilité de la colonie. Bien qu'elles soient des femelles comme la reine, leurs ovaires ne sont pas mâtures, ce qui les rend stériles. Elles ont plusieurs fonctions : nettoyer la ruche, prendre soin des larves et des jeunes, nourrir la reine et les mâles, produire du miel, construire ou réparer les alvéoles, ventiler la ruche et la surveiller, rassembler les vivres tels le nectar, le pollen, l'eau et la résine, et les stocker à l'intérieur de la ruche.
En arabe, il y a deux formes d'emploi des verbes. A travers cette utilisation, il est possible de déterminer si le sujet est mâle ou femelle. En fait, les verbes (en italique) utilisés pour l'abeille femelle dans les versets sont utilisés au féminin. A travers cela, le Coran nous indique que ce sont les abeilles femelles qui fabriquent du miel.
Nous devons garder à l'esprit que les données relatives aux abeilles ne pouvaient être connues à l'époque du Prophète Mohammad (pbsl). Cependant, Dieu a souligné ce fait et a révélé à l'homme un autre de ses miracles à travers le Coran.
LE MIRACLE DU MIEL[Et voilà] ce que ton Seigneur révéla aux abeilles : "Prenez des demeures dans les montagnes, les arbres et les treillages que [les hommes] font. Puis mangez de toute espèce de fruits, et suivez les sentiez de votre Seigneur, rendus faciles pour vous." De leur ventre, sort une liqueur, aux couleurs variées, dans laquelle il y a une guérison pour les gens. Il y a vraiment là une preuve pour des gens qui réfléchissent. (Coran, 16 : 68-69)Les propriétés antibactériennes et anti-inflammatoires du miel ont été révélées suite à des observations et des recherches cliniques. Le miel est extrêmement efficace, et ce de manière indolore, dans l'éradication des infections et des cellules mortes des zones affectées et dans le développement de nouveaux tissus. L'utilisation du miel dans la médecine est mentionnée dans les écrits les plus anciens. Aujourd'hui, les médecins et les scientifiques redécouvrent l'efficacité du miel pour le traitement des blessures.
Le Dr Peter Molan, un éminent chercheur spécialiste du miel depuis vingt ans et professeur de biochimie à l'Université de Waikato, en Nouvelle Zélande, parle des propriétés anti-microbiennes du miel : "Des études aléatoires ont montré que le miel est plus efficace dans le contrôle des infections sur des brûlures que le sulfadiazine argent, la pommade anti-bactérienne la plus communément utilisée par les hôpitaux pour traiter les brûlures." ("Honey Against Infected Skin Lesions", www.apitherapy.com/honeysk.htm)
Le miel est une source de "guérison pour les gens" stipule le verset. De nos jours, dans les parties du monde scientifiquement avancées, l'apiculture et les produits dérivés du miel constituent une nouvelle branche de la recherche. D'autres bienfaits du miel sont décrits ci-après :
Il est facilement digéré : les molécules de sucre présentes dans le miel peuvent aisément être converties en d'autres sucres (par exemple le fructose en glucose). Les estomacs les plus sensibles le tolèrent ainsi très bien, malgré son taux d'acidité élevé. Il contribue à un meilleur fonctionnement des reins et des intestins.
Il diffuse rapidement dans le sang : c'est une source d'énergie à disponibilité rapide. Mélangé à l'eau douce, le miel diffuse dans le sang en l'espace de 7 minutes. Ses molécules de sucre libre contribuent à un meilleur fonctionnement du cerveau, car le cerveau est l'organe le plus consommateur de sucre. Le miel est un mélange naturel de sucres tels que le glucose et le fructose. Selon des recherches récentes, ce mélange unique de différents sucres est le moyen le plus efficace pour éliminer la fatigue et augmenter les performances sportives.
Il contribue à la production de sang : le miel fournit une part importante de l'énergie nécessaire à l'organisme pour assurer la formation du sang. De plus, il permet de purifier le sang. De même, il facilite la régulation et la circulation du sang. Il permet de lutter contre les problèmes capillaires et l'artériosclérose.
Il ne constitue pas un refuge pour les bactéries : l'effet bactéricide du miel est qualifié "d'effet inhibiteur". Différentes raisons expliquent cette propriété anti-microbienne du miel. Ci-après quelques exemples : sa concentration élevée en sucre qui limite la quantité d'eau nécessaire aux micro-organismes pour se développer, un degré d'acidité élevé (faible pH) et la nature de sa composition qui prive la bactérie de l'azote requis pour sa multiplication. De même, la présence d'eau oxygénée et d'antioxydant empêche le développement des bactéries.
Antioxydant : tous ceux qui aimeraient mener une vie plus saine, devraient consommer des antioxydants. Ce sont des composants cellulaires capables d'éliminer les produits nocifs dérivés des activités métaboliques naturelles de l'organisme. Ces éléments inhibent les réactions chimiques destructrices qui entraînent la détérioration de la nourriture et de nombreuses maladies chroniques. Les chercheurs pensent que les produits riches en antioxydants empêcheraient l'apparition de problèmes cardiaques et du cancer. De puissants antioxydants figurent dans la composition du miel : la pinocembrine, la pinobanksine, la chrysine et la galagine. La pinocembrine est un antioxydant présent uniquement dans le miel.112
Dépôt de vitamines et de minéraux : le miel comprend des sucres tels que le glucose et le fructose, et des minéraux tels le magnésium, le potassium, le calcium, le sodium, le soufre, le fer et le phosphate. Il contient également les vitamines B1, B2, C, B6, B5 et B3, et cette composition varie selon les qualités du nectar et du pollen. Sont également présents, bien qu'en faibles quantités le cuivre, l'iode et le zinc.
Le miel est utilisé dans la cicatrisation des blessures :
- Grâce à sa capacité à absorber l'humidité de l'air, le miel facilite la guérison et la cicatrisation des blessures. A l'origine de ce phénomène est la capacité du miel à stimuler le développement des cellules épithéliales formant la nouvelle peau sur une blessure en cours de cicatrisation. De cette manière, et ce même en cas de blessures étendues, le miel permet d'éviter le recours à une transplantation.
- Le miel stimule la régénération des tissus impliqués dans le processus de cicatrisation. Il stimule également la formation dans la couche profonde de la peau de nouveaux vaisseaux capillaires et la croissance des fibroblastes, cellules productrices de collagène permettant une cicatrisation de bonne qualité.
- Le miel a un effet anti-inflammatoire, ce qui réduit la tuméfaction d'une blessure. Ceci améliore la circulation et ainsi active le processus de cicatrisation. Il réduit aussi la douleur.
- Le miel ne colle pas aux tissus sous-jacents à la blessure, donc le tissu nouvellement formé n'est pas arraché, et aucune douleur n'est ressentie lorsque les pansements sont changés.
- Il est utilisé avec beaucoup de succès comme pansement sur les blessures des patients et les ulcères résultant des radiothérapies.113
- Grâce à la propriété antimicrobienne susmentionnée, le miel fournit une barrière protectrice contre l'infection des blessures. Il éradique aussi toutes les infections susceptibles de souiller les blessures. Il est très efficace, même contre des souches de bactéries résistantes aux antibiotiques. Contrairement aux antiseptiques et aux antibiotiques, il n'y a pas d'affaiblissement du processus de guérison de la blessure dû à des effets secondaires.114
On peut voir à partir de toutes ces informations que le miel présente de grandes propriétés "cicatrisantes". C'est sans aucun doute l'un des miracles du Coran, que Dieu a révélé. Une analyse de la valeur nutritionnelle du miel est indiquée dans le tableau d'à côté.
Le Premier Congrès Mondial Pour la Guérison des Blessures qui s'est tenu à Melbourne du 10 au 13 septembre 2000, avait pour thème l'utilisation du miel dans le traitement des blessures. Les commentaires faits durant ce congrès ont été de cet ordre :
De nombreuses substances antibactériennes sont évaluées pour trouver un traitement pour les blessures infectées par des bactéries présentant une résistance multiple aux antibiotiques, "les superbugs", car cela devient un problème clinique majeur. Mais la plupart de ces substances naturelles n'ont pas d'efficacité prouvée sur des blessures infectées et nous ne savons pas non plus si elles ont un effet néfaste sur les plaies. Pour le miel, les choses sont différentes, car il a un excellent "parcours professionnel" en tant que pansement depuis 4.000 ans... Le miel possède une puissante activité antibactérienne et il est très efficace dans le nettoyage des infections des plaies et il prévient également leur infection.
(bio.waikato.ac.nz/pdfs/honeyresearch/potential.pdf)
112. "Honey A Source of Antioxidants", Journal of Apicultural Research, 1998, 37 : 221-225,
www.nutritionfarm.com/health_news/1998/antioxidants4.htm; Janet Raloff, "The Color of Honey," www.sciencenews.org/sn_arc98/9_12_98/Bob1.htm.
113. Angie Knox, "Harnessing honey's healing power", 8 juin 2004, http://news.bbc.co.uk/2/hi/health/3787867.stm
114. "Honey As Medicine-Australia Produces A World's First!", San Diego Earth Times, janvier 2000, www.sdearthtimes.com/et0100/et0100s17.html.
http://www.miraclesducoran.com/scientifique_62.html
En moins d'une semaine, trois essaims dans notre maison
Le premier, à l'angle d'une fenêtre, modeste, 1500, 2000 abeilles selon l'apiculteur venu le récupérer :
Le second, plus important, 3000 abeilles environ, dans les branches d'un murier au centre du jardin :
Le troisième enfin, le plus important pour l'instant, 5000 à 6000 abeilles, dans une haie de lauriers roses au pied de la maison
L'ami apiculteur en train d'observer la qualité d'une brèche (gâteau de cire alvéolé construit par l'essaim)
L'apiculteur contacté pour venir récupérer ces essaims est originaire du Maroc. Grande barbe, tenue traditionnelle et un sourire, une simplicité et une gentillesse incroyables. La raison de sa passion pour l'apiculture ? Sauver toutes les abeilles possibles pour préserver l'avenir de nos enfants ! Quand il manipule un essaim, il le fait avec une délicatesse infinie et il considère l'opération comme un échec si il tue par mégarde une seule des abeilles.
A la question "Que faites-vous du miel que vous récupérez dans vos ruches ?", il me répond qu'il n'en récupère qu'un tiers, juste pour la consommation de sa famille, le reste est laissé aux abeilles pour que les colonies ne manquent de rien en hiver et soient plus fortes.
Je ne sais pas encore si ces essaims cachent un message mais ce qui est sûr, c'est qu'ils m'ont permis de rencontrer et de me lier à un homme de bien.