Considérations de médecine légale sur les cas de traumas rituels
Source - page 126 / 140
http://www.fichier-pdf.fr/2012/11/24/ritual-abuse/
http://mk-polis2.eklablog.com
Traduction Hélios
http://bistrobarblog.over-blog.com/
Les chroniques de SVALI
http://mk-polis2.eklablog.com/temoignage-de-svali-p634553
PDF:
http://fr.scribd.com/doc/213510904/Considerations-de-medecine-legale-sur-les-cas-de-traumas-rituels
Auteur: Sylvia Gilotte, avocate
Il existe de nombreux indicateurs comportementaux et psychologiques caractéristiques chez les enfants qui subissent des traumas rituels. Pour les professionnels qui jugent des cas d'abus sexuels sur enfants, ainsi que d'autres types d'abus, ces indicateurs devraient être pris comme des "drapeaux rouges" justifiant l'assistance d'un expert et un traitement particulier. L'abus sexuel est un composant universel du trauma rituel. Un enfant qui a été traumatisé rituellement peut donc présenter un certain nombre de signes et symptômes physiques et comportementaux qu'on pourrait observer habituellement dans les cas impliquant un abus sexuel.
Cependant, la manière dont l'abus sexuel et d'autres types d'abus sont perpétrés sur des enfants conduit en général à des symptômes supplémentaires et révélateurs qui sont relativement spécifiques aux abus rituels.
Le Dr Catherine Gould est membre d'un groupe de travail sur les abus rituels et l'une des cliniciennes les plus respectées et reconnues du pays dans le traitement des victimes de ce type d'abus chez l'enfant. Elle a rassemblé une liste exhaustive de signes et symptômes d'abus ritualisés chez des enfants que de nombreux professionnels trouvent extrêmement utile.
Sommaire:
Signes et symptômes des traumas rituels chez les enfants - Cas et fréquence - Le comment et le pourquoi des traumas rituels - Importance de l'élément psychologique - Techniques et méthodologies utilisées par les auteurs de traumas rituels - Impact des abus sur la divulgation, l'évaluation, l'investigation et les poursuites judiciaires - Preuves physiques - Preuves médicales - Preuves psychologiques et comportementales - Recommandations aux professionnels - Procureurs, avocats et policiers - Médecins et dentistes - Psychologues, thérapeutes et personnels de santé mentale - Assistantes sociales - Représentants du CASA et tuteurs mandatés - CONCLUSION
Signes et symptômes des traumas rituels chez les enfants:
http://mk-polis2.eklablog.com/signes-et-symptomes-des-traumas-rituels-chez-les-enfants-p765042
CAS ET FRÉQUENCE
Il n'existe actuellement aucun système dans la nation pour remonter les informations ou faire la distinction entre l'incidence des traumas rituels et des autres formes d'abus sur enfants. Les sceptiques prétendent que les allégations d'abus rituels sont le résultat de l'imagination délirante d'enfants ou de techniques de suggestion de la part des adultes et de thérapeutes professionnels. Hélas, la nature monstrueuse et inconcevable des abus rituels sur des enfants offense notre sensibilité et nous répugne tellement que la tendance est soit de fermer les yeux soit de trouver des raisons pour dire que cela n'existe pas. Le plus gros problème, malgré tout, est qu'une grande majorité de professionnels qui travaillent directement ou indirectement avec des enfants victimes de maltraitance sont incapables de reconnaître les indicateurs essentiels de ces abus. La plupart des cas de traumas rituels restent donc non identifiés en tant que tels dans le système de protection de l'enfance, avec des conséquences tragiques et à long terme autant pour les victimes que pour la société. De nombreux experts admettent, par ces raisons, que ce sujet des abus rituels sur enfants souffre d'un manque d'information, d'investigation et de poursuites judiciaires.
Alors qu'obtenir de vrais chiffres de la prévalence du trauma rituel est une tâche difficile étant donnés le secret et la criminalité entourant le phénomène, il existe néanmoins de plus en plus de preuves que le problème des traumas rituels est considérablement plus répandu que jamais. Sur les 2709 membres de l'Association de Psychologie Américaine qui ont répondu à l'enquête, 30 % ont répondu qu'ils avaient vu des cas d'abus rituels ou en lien avec la religion. Dans ce groupe, 93 % ont répondu qu'ils pensaient que des dommages et/ou un supposé ritualisme avaient bien eu lieu. Dans un sondage similaire avec des thérapeutes s'occupant de clients présentant des troubles de dissociation, 85 % des 1185 personnes interrogées rapportèrent une opinion comparable sur les traumas rituels, comportant l'existence de contrôle et programmation mentale associés.
Dans un article de 1995 intitulé "Barrières culturelles et économiques à la protection des enfants de l'abus rituel et du contrôle mental", le Dr Catherine Gould indique que " pour la seule année 1992, Childhelp USA a consigné 1741 appels se rapportant à un abus rituel, Monarch Resources à Los Angeles en a consigné approximativement 5000, Real Active Survivors en a enregistré presque 3600, Justus Unlimited au Colorado en a reçu presque 7000 et Looking Up dans le Maine en a traité environ 6000". Cela dénote un nombre alarmant de demandes par assistance téléphonique, même si on réduit les chiffres ou qu'on tient compte des redondances. Le Dr Kathleen Faller a réalisé une analyse sur la recherche empirique d'abus rituels. Elle note qu'il y a une grande similitude dans les déclarations d'abus faites individuellement par des enfants et des adultes, et que les études démontrent une confirmation indépendante de telles allégations. Étant donné qu'il existe des récits historiques d'abus rituels remontant à plusieurs siècles et que des enfants dès l'âge de deux ans et des adultes de quatre-vingt dix ans continuent dans le monde entier à faire des récits d'abus en relation avec des traumas rituels, il serait temps de tirer la sonnette d'alarme quant au peu réalisé pour accroître la prise de conscience du problème par des professionnels. Bien que dans l'impossibilité totale de stopper ou d'éradiquer le problème, nous devons dépasser le déni et commencer à comprendre la dynamique de ces abus pour que nos paradigmes d'investigation puissent changer en conséquence. Si nous n'abordons pas directement le problème, nous pouvons être sûrs que les générations futures récolteront certaines choses d'une manière proportionnelle à notre propre ignorance et négligence.
LE "COMMENT" ET LE "POURQUOI" DES TRAUMAS RITUELS
Dans la mesure où il existe de nombreux rapports se rapportant à des traumas rituels qui traversent les siècles et les cultures, il est difficile de mettre le doigt sur les origines exactes du trauma rituel, que l'on parle d'abus sur enfants ou d'une technique de contrôle mental. Le continent nord-américain a été peuplé d'un nombre si varié de cultures que les abus ritualisés sur des enfants sont probablement originaires de plusieurs sources. Il semblerait pourtant qu'une vaste majorité de victimes appelant à l'aide aujourd'hui dans ce pays proviennent d'un héritage européen, il est donc probable que de nombreuses pratiques ritualistes remontent sur ce continent à des systèmes de croyance païens qui continuent à être secrètement pratiqués par des générations.
Dans une société à prédominance judéo-chrétienne, des symboles sataniques peuvent convoyer un message archétypal puissant aux victimes, particulièrement s'il est utilisé conjointement avec de graves traumas et tortures. Il n'est donc pas nécessaire que les responsables aient un quelconque système de croyance spirituelle derrière leurs pratiques ou activités. Autant dire que quelle que soit la motivation, une croyance religieuse, le désir sexuel, le pouvoir ou le contrôle mental sur la victime, les sectes utilisent un cadre ritualisé pour maltraiter, exploiter et manipuler des enfants et d'autres victimes. Donc en tant que groupe, leur structure intérieure aussi bien qu'extérieure fonctionne pour fournir une arrivée d'enfants et pour protéger les membres de poursuites criminelles.
A. Importance de l'élément psychologique
Comme mentionné plus haut, créer une dissociation et un TDI (trouble de dissociation d'identité ou trouble des personnalités multiples) est le résultat délibéré d'un trauma rituel. Chaque individu qui survit virtuellement en tant que victime d'une secte et à son endoctrinement développe obligatoirement une capacité à se dissocier. La dissociation est un processus psychologique qui permet à une personne de se séparer de ses propres pensées, sentiments et actes, particulièrement lors d'un événement ou d'une expérience extrêmement traumatisante ou qui menacent sa survie. Ce processus peut engendrer des changements dans la mémoire et autoriser l'individu à fonctionner comme si le trauma ne s'était pas produit. En effet, c'est le moyen que possède la psyché de survivre à une situation autrement impossible tout en préservant une zone de fonctionnement sain.
La dissociation, et plus spécifiquement le TDI, sont les conditions psychologiques qui permettent aussi aux responsables de trauma rituel et d'abus de fonctionner d'une manière contradictoire à la "Jekyll et Hyde" – manifestant des personnalités plus "normales" le jour, et des personnalités "rituelles" la nuit. Il est impossible de comprendre les abus rituels sans prendre conscience des rôles que la dissociation et le TDI jouent dans le processus. Par exemple, des femmes sont souvent programmées pour devenir "amnésiques" concernant leur implication dans la secte pendant les années où elles portent un enfant, assurant à la secte l'entrée normale de toute descendance pour un endoctrinement précoce.
Comme la dissociation peut être une conséquence naturelle d'abus et de traumas et qu'elle est tellement répandue dans les cas impliquant un trauma rituel, les professionnels devraient prêter une attention particulière à tout symptôme de dissociation chez un enfant qu'on suppose avoir été maltraité – sexuellement ou d'une autre manière. De nombreux signes et symptômes énumérés plus haut dans de ce document relèvent de la dissociation qui a pu s'ensuivre est un résultat de traumas rituels. De plus, une fois la dissociation et le TDI compris et acceptés comme une triste réalité de ce type d'abus, aucun professionnel faisant une expertise ou une investigation du cas ne devrait être surpris ou offusqué si le responsable présumé ne ressemble ni n'agit comme étant "capable" d'actes engageant un comportement aussi odieux et agressif que le trauma rituel. Pour utiliser une maxime bien connue : c'est malheureusement, la "nature de la bête".
B. Techniques et méthodologies utilisées par les auteurs de traumas rituels
Les auteurs de traumas rituels, les "bourreaux", désirent contrôler totalement et complètement leurs victimes. Cela signifie dans la réalité priver la victime de sa propre "volonté", y compris la volonté de vivre ou de mourir. Pour la victime, le "choix" est souvent présenté comme une "allégeance à la secte" ou "la mort pour soi ou les autres", ce qui occasionne un effet dissuasif puissant à toute révélation. Briser psychologiquement un enfant par la peur, l'intimidation, et de graves traumatismes est l'une des premières étapes. L'usage de drogues pour amplifier le processus de dissociation est courant et dans les sectes sophistiquées ou "orthodoxes", cela peut en fait se faire pendant que l'enfant se trouve in utero.
Les drogues, dont certaines sont spécialement conçues et concoctées par les membres des sectes, servent une variété de fonctions :
1) Elles rendent l'enfant plus docile et maniable 2) Elles fonctionnent comme un régulateur de la douleur et permettent à l'enfant de vivre un trauma sans perdre connaissance 3) Elles facilitent le maniement du rituel lui-même en altérant la conscience cognitive de l'enfant 4) Elles aident à faire tomber des barrières psychologiques 5) Elles rendent plus difficile pour l'enfant de maintenir des défenses et une forte connexion à la réalité 6) Elles encouragent la dissociation 7) Elles ont un impact sur la mémoire de l'enfant et sa perception de l'expérience
Avant même d'être maltraités dans un cadre ritualiste, les jeunes enfants et les tout-petits sont "pris d'assaut" par les bourreaux de diverses manières avec l'intention d'induire une dissociation et conditionner la victime à un trauma plus grave. Sont inclus les privations tactile, auditive, visuelle, olfactive et gustative et/ou une surcharge, ainsi que la manipulation et l'exploitation du système nerveux réflexe physiologique en voie de maturation de l'enfant. Les techniques couramment associées à "l'interrogation du prisonnier", comme l'isolement et le confinement de longue durée, ainsi que la privation de sommeil et sensorielle, sont aussi utilisées avec un grand succès.
Quand un enfant est de manière répétée gardé la tête sous l'eau jusqu'à être pris de panique, il va apprendre de façon naturelle à se dissocier de l'expérience. Si l'enfant réagit faiblement pendant un rituel ou une programmation, il pourra être "puni" par des électrochocs ou un aiguillon jusqu'à ce qu'il se conforme totalement en se retirant à l'intérieur de lui ou en se dissociant. Si l'enfant est enfermé dans un petit espace sombre (par exemple un petit placard ou une boîte ressemblant à un cercueil) avec plusieurs araignées, insectes et autres petites bestioles qui terrifient l'enfant, il ne lui faudra pas longtemps pour voir que la dissociation est le seul échappatoire. Il est important de noter qu'aucune de ces techniques terrorisantes et induisant une dissociation n'affiche de signe extérieur d'abus – juste des dégâts émotionnels et psychologiques à long terme.
Les dirigeants des sectes sont habituellement extrêmement intelligents. Ils sont aussi très au fait des méthodes pour induire douleur et torture qui ne laissent pas de marques ou de preuves physiques (par exemple en utilisant des épingles, des aiguilles, les électrochocs, etc.), et comme on peut s'y attendre, ils ont des siècles de pratiques du trauma à leur actif. De plus, ils sont au courant des affaires légales et juridiques et conçoivent leur rituels de sorte que les enfants qui pourraient faire des révélations soient discrédités. Enfin, les sectes savent que l'activité dans laquelle ils s'engagent est si outrée qu'elle en devient invraisemblable pour le commun des mortels. Étant donnée les expériences sur les victimes de l'Holocauste, une telle manière de penser n'est pas sans mérite.
Il est clair que l'aspect le plus anxiogène du trauma rituel se rapporte aux récits de mutilation et sacrifice d'enfants, au cannibalisme, et à l'utilisation de sang, de fèces et d'urine dans les cérémonies rituelles. En dépit de la documentation historique d'une telle activité, il est extrêmement difficile d'imaginer un tel comportement dans un cadre moderne. Bien sûr, il était de même impossible pour la plupart des gens d'imaginer les crimes d'Hitler, Staline, Idi Amin, Manson, Dahmer, etc. Si nous voulons donc aborder ce problème avec un quelconque succès, nous devons dépasser nos propres perceptions et expériences limitées – peu importe le degré d'inconfort que peut entraîner ce processus.
Pour comprendre et se confronter à ce phénomène, nous avons à accepter le fait que la plupart des survivants de traumas rituels décrivent non seulement des abus sexuels graves et des tortures, ils rapportent aussi avoir été exposés à d'autres actes plus monstrueux. Une étude sur les traumas rituels (effectuée conjointement avec un projet de recherche à l'université du Colorado à Boulder) évoque des résultats qui semblent cohérents avec les récits de survivants de ce pays et d'ailleurs.
• 100% ont subi des agressions et rapports sexuels • 97% ont été torturés • 97% ont été obligés à participer à des rapports sexuels avec un groupe d'adultes • 97% ont été témoins ou ont été forcés à participer au sacrifice d'un animal • 94% ont été sodomisés • 88% ont été drogués • 88% ont été témoins ou ont été forcés de participer à un sacrifice humain • 82% ont été témoins ou obligés à participer à du cannibalisme • 76% ont été forcés à torturer d'autres personnes • 70% ont servi pour de la pornographie infantile • 58% ont servi pour de la prostitution infantile • 33% ont été obligés d'engendrer des enfants pour un sacrifice ultérieur
Ces chiffres ont été rapportés par des survivants adultes et sont conformes avec tout ce que nous avons entendu sur les abus rituels d'enfants. En complément des chiffres ci-dessus, bon nombre de ces survivants ont révélé qu'ils avaient développé des troubles de personnalités multiples/de dissociation d'identité suite à leurs abus. La plupart ont rapporté leur père ou mère était leur premier bourreau. Les bourreaux mentionnés en dehors des membres de la famille comprenaient des médecins (30%), des prêtres (18%) et des enseignants (15%). Tous les survivants ont parlé d'abus ayant démarré dès le plus jeune âge.
Dans le cas d'enfants, des groupes organisés de bourreaux déploient de grands efforts pour créer des scénarios de rituels qui rendront invraisemblables des révélations où les contradictions seront légion. De nouveau, des drogues sont utilisées dans le processus en vue d'incommensurables avantages.
Par exemple :
1) Comme le confinement et l'isolement sont une méthode efficace de conditionnement psychologique, des enfants décrivent souvent avoir été placés dans un placard ou une cage avec un lion. En réalité, ces enfants auront pu être mis face à un gros chien ressemblant à un lion – ou peut-être à un humain déguisé en lion. Si cette expérience est combinée avec l'utilisation d'effets sonores et d'hallucinogènes, elle semble très réelle à l'enfant. Cette méthode trompeuse assure une terreur absolue et un résultat, alors qu'en même temps, elle sert à discréditer une révélation ultérieure de l'enfant.
2) Des enfants rapportent fréquemment avoir été envoyés par train, bateau, sous-marin ou avion vers un endroit précis pour participer à une activité rituelle. Ils ont souvent les yeux bandés et on ne leur dit le nom de l'endroit qu'une fois arrivés. En réalité, ce transport peut n'avoir été que simulé et un faux nom d'endroit donné. Ou l'enfant peut, en fait, avoir été mis dans un avion qui a simplement volé en cercles pendant 20 minutes, avec une destination finale falsifiée. Dans tous les cas, les faits sont déformés pour discréditer des révélations ultérieures.
3) L'usage de personnages de dessins animés et de héros en costume est fréquemment communiqué et est spécialement efficace avec de très jeunes victimes. Les enfants qui dévoilent dans ce cas des abus sont supposés avoir eu affaire à des cauchemars très imaginatifs.
4) Les sectes intergénérationnelles possèdent d'autres techniques de protection. Par exemple, certains bourreaux qui assistent à un rituel peuvent, en fait, être des membres reconnus de leur communauté. Pour rendre délibérément confuses les enfants victimes, des membres de la secte peuvent introduire d'autres adultes qui sont faussement identifiés comme de nouvelles figures publiques bien connues.
Si une révélation survient plus tard et quand c'est le cas, les "bourreaux" innocents qui sont cités avancent des alibis solides et sont utilisés à leur insu par la secte pour discréditer toute investigation.
Bien que les enfants utilisés par les sectes organisées deviennent des victimes régulières tout au long de l'année, il est important de savoir que certaines dates de calendrier ont une signification spéciale pour les bourreaux dont les activités sont aussi basées sur des systèmes de croyance sataniques et/ou païennes. De tels jours de cérémonies peuvent être établis (c'est à dire célébrés le même jour chaque année), comme les veilles d'Halloween et Halloween ; ou varier légèrement en fonction de considérations astrologiques (par exemple, Pâques, qui tombe même pour les chrétiens le premier dimanche après la pleine lune suivant l'équinoxe de printemps). Les pleines lunes, les éclipses, les solstices et les équinoxes sont des dates fréquemment célébrées au sein des sectes, comme le sont les anniversaires individuels – spécialement pour les mois et/ou les années du calendrier qui sont un multiple du chiffre "6". En plus de ces dates facilement identifiables, la plupart des sectes individuelles célébreront aussi des dates qui n'ont une signification que pour elles. Bien que le sujet soit trop complexe pour être expliqué adéquatement dans ce document, il est finalement important que les professionnels comprennent que, de même qu'une dissociation répétée due à un trauma sévère peut conduire à la fin à un complet TDI, le "conditionnement" psychologique d'origine des victimes se dirige naturellement vers une "programmation" plus systématique et au bout du compte à un contrôle mental total. Une fois la psyché d'une victime enfant ou adulte en état de dissociation et fragmentée au degré nécessaire pour créer un TDI, les bourreaux des sectes se servent de techniques sophistiquées de contrôle mental pour créer divers alters dans la conscience de la victime. Par l'utilisation de la répétition de "séquences conditionnées stimulus-réponse", la victime va construire des alters séparés et distincts ou des personnalités qui peuvent être appelées à agir grâce à des "déclencheurs" pré-programmés. Ces "déclencheurs" peuvent être internes (par ex. une fête sacrée rituelle) ou externe (par ex. un appel téléphonique ou un signe de main).
Certains groupes de bourreaux ayant accès à des techniques et des équipements de programmation très avancés peuvent créer des systèmes de programmation extrêmement complexes et superposés chez les victimes, ce qui peut prendre des années à neutraliser et démêler par une thérapie. Tous les survivants de traumas rituels qui ont été programmés de manière systématique, semblent cependant présenter des catégories en commun de programmation basique qui sont conçues pour assurer une conformité à certaines directives. Ces programmes sont habituellement "sauvegardés" par des programmes secondaires et tombent dans des catégories du type "auto-blessures", suicide, rapport, écran, et programmes de noyage qui opèrent de la manière suivante :
• "Si je me souviens de mes maltraitances, je dois me couper ou me blesser afin de ne plus me souvenir • "Si je dévoile ma maltraitance aux autorités, je me tuerai" • "Si je suis placé en détention, je dois trouver un téléphone pour rapporter à la secte mon emplacement" • "Si je remarque que j'ai perdu du temps (pendant lequel j'ai été rituellement abusé et programmé), je me "souviendrais" tout d'un coup que j'étais en fait à l'épicerie" • "Si mon thérapeute approche de trop près un souvenir particulier de maltraitance, mon esprit sera inondé de souvenirs douloureux afin que cette thérapie ne puisse continuer et en rendre mon thérapeute responsable
C. Impact des abus sur la divulgation, l'évaluation, l'investigation et les poursuites judiciaires.
Le Dr Catherine Gould a déclaré que "...on peut abuser d'une centaine d'enfants de manière ritualisée, avec tout son cortège de terreur...avec tout simplement une volonté que cette centaine d'enfants fassent des révélations, avec un extrême retard de divulgation, couplé aux contradictions perçues dans les récits originaux, qui se finira souvent par de l'incrédulité et l'échec d'une investigation plus poussée et d'une poursuite ultérieure concernant ces allégations. Sans une compréhension correcte des dynamiques de ces abus et la manière dont il a touché les victimes, il est facile de rejeter sommairement des revendications légitimes de traumas rituels.
Même quand on tient sérieusement compte d'une déclaration et qu'on fasse une investigation, les professionnels doivent être conscients que des preuves médicales et physiques concrétisant un abus rituel sur un enfant sont difficiles à obtenir, surtout compte tenu du très grand retard de la divulgation. Bien qu'il soit prudent de demander que des tests de toxicologie et d'abus sexuels soient effectués sur l'enfant, le fait de recevoir des résultats négatifs ou non-concluants dans le cas d'un trauma rituel ne remet pas en cause les allégations de l'enfant. Ni le fait que certaines allégations spécifiques de l'enfant peuvent, en fait, être réfutées. Les sectes sont réputées pour utiliser des techniques sophistiquées pour simuler des scénarios rituels qui semblent extrêmement réels à l'enfant victime. Quand elles se combinent avec l'utilisation de drogues, les perceptions de l'enfant sur un événement sont efficacement manipulées dans le but de discréditer une révélation potentielle.
Ces facteurs peuvent être particulièrement frustrants pour les forces de l'ordre qui souhaitent mettre fin à cette activité. Il est cependant important de reconnaître que la nature même et la structure des sectes organisées les empêchent d'être infiltrées. Pour qu'un policier ou un enquêteur s'introduise dans une secte, il aura besoin d'avoir la confiance du groupe. Ce qui oblige nécessairement à s'engager dans des activités illégales et répugnantes, comme de boire du sang et de l'urine, manger des fèces, et participer au minimum à un sacrifice animal. Ce n'est qu'après ces tests et essais répétés qu'un individu aura la permission de participer à des rites plus intimes et monstrueux avec des abus sexuels sur enfant, des mutilations et des sacrifices. Il serait autrement tout à fait irréaliste d'envisager cette piste de poursuite.
Une surveillance physique et électronique de ces groupes peut s'avérer de même difficile ou impossible, même quand les dates de fêtes rituelles sont connues et comprises. Les cérémonies des sectes sont habituellement pratiquées tard la nuit dans des zones boisées loin de tout, ou dans des bâtiments sous le contrôle total des bourreaux. Ces sites sont très surveillés aussi bien avant, pendant qu'après l'événement. En fait, les enfants qui n'ont pas encore été terrorisés et programmés en vue d'un secret total sont plus susceptibles que les adultes qui sont activement impliqués, de dire à quel endroit cela s'est passé. Tout comme les adultes, les enfants ne sont malheureusement pas mis au fait à l'avance de l'endroit de la cérémonie. Ce n'est pas d'une grande utilité pour les forces de l'ordre.
Encore plus problématique est le fait que les agences des forces de l'ordre sont souvent infiltrées par les sectes, à tous les niveaux opérationnels. Ce ne devrait être une surprise pour personne car leurs membres sont préparés pour atteindre ces postes clés et il y a une économie et d'autres intérêts à protéger. Les membres de sectes qui sont placés stratégiquement dans le système ont habituellement une étape d'avance sur toute enquête afin de pouvoir interférer et faire dérailler efficacement les efforts d'investigation et de poursuites. Dans les réseaux de sectes sophistiqués, ces connexions avec le système peuvent fonctionner à de hauts niveaux, donc les professionnels travaillant avec des victimes de traumas rituels ne devraient pas être surpris de tomber sur la preuve qu'ils sont, eux-mêmes, "sous surveillance".
Étant donné que tous ces facteurs créent des défis et des obstacles particuliers à surmonter de la part des professionnels, il pourrait être utile de décomposer le problème en plusieurs volets généraux :
1) Preuves physiques
Tout d'abord, il n'y aura que rarement une preuve physique pour confirmer des allégations d'abus dans des sectes organisées. À la différence des enquêtes criminelles avec des "bricoleurs" et des prétendus autodidactes qui pourraient produire un attirail de rituel ou même des victimes mutilées, les sectes intergénérationnelles sont hautement organisées et extrêmement secrètes concernant leurs activités. Les emplacements des rituels et le matériel de cérémonie sont soigneusement gardés avant, pendant et après les cérémonies rituelles. Comme le succès opératoire de la secte dépend d'un secret absolu, l'élimination complète et systématique de toute preuve est de la routine.
Des allégations de sacrifice rituel sont particulièrement difficile à prouver. Même dans des sectes où l'on demande aux membres de démontrer une ultime allégeance en offrant en sacrifice leur premier-né, la jeune femme en question est habituellement en début d'adolescence. Après avoir été fécondée par un (ou des) membre(s) de la secte lors d'un rituel, un travail précoce serait induit par une injection saline (par ex. à 6 mois de gestation) et le fœtus est ensuite offert et sacrifié dans une cérémonie consacrée. En raison de l'âge de la mère et de la taille du fœtus à la délivrance, une grossesse est rarement soupçonnée par le monde extérieur.
De manière plus courante, les victimes nouveaux-nés qui serviront dans les rites sacrificiels sont fournis par des "reproducteurs" au sein de la secte. Comme pour les bébés premier-nés des membres de la secte, il n'existe aucun enregistrement de l'existence de ces enfants, encore moins de leurs décès. De plus, les sectes organisées possèdent leurs propres méthodes et systèmes pour éliminer les corps et/ou les parties du corps. De nombreuses sectes soient possèdent ou ont accès à un crématorium, ils sont assistés par des médecins membres de la secte et/ou des médecins-légistes qui dissimulent la cause de la mort des victimes. Des méthodes moins sophistiquées pour éliminer les corps, comme de l'acide, des fours à chaux ou des broyeuses à végétaux ont cependant été également utilisées avec beaucoup d'efficacité.
2) Preuves médicales
Il est très difficile d'obtenir des preuves médicales concluantes soutenant les allégations d'un enfant sur de la maltraitance ritualisée et les viols. Comme les sectes utilisent souvent des électrochocs, des épingles et des aiguilles insérées sous les ongles ou dans les orifices sexuels ou d'autres orifices du corps, des estafilades au couteau ou des brûlures sur la peau du crâne, sous la plante des pieds ou dans les plis de peau, et autres méthodes qui rendent les blessures difficiles à détecter ou explicables autrement, les professionnels se retrouvent à expliquer dans un tribunal "pourquoi" de telles preuves n'existent pas.
Alors que des preuves de viol peuvent se révéler plus apparentes grâce au colposcope [voir Wiki : https://fr.wikipedia.org/wiki/Colposcopie] (par ex. des viols répétés du bourreau ont plus de chances de laisser une cicatrice dans les zones vaginales et anales des fillettes), de nombreuses sectes ont à leur disposition des médecins qui soignent et camouflent efficacement les preuves de viol. De plus, il est important de comprendre que les sectes préparent souvent très tôt les petites filles à des pénétrations sexuelles à l'aide d'instruments conçus pour détendre le vagin et l'anus de manière graduelle et non-traumatisante. Des divulgations tardives par les enfants réduisent la probabilité d'obtenir des preuves médicales et physiques concluantes, que ce soit par un examen ou un dépistage de drogue.
3) Preuves psychologiques et comportementales
Les enfants qui ont subi des viols manifestent de nombreux effets débilitants de leurs traumas. Cependant, des études montrent que des enfants qui ont été maltraités rituellement souffrent de plus graves problèmes et conséquences qui peuvent diminuer leur niveau de récupération, même avec un traitement. Cette preuve contredit les théories présentant la maltraitance ritualisée comme la pure imagination d'enfants, ou une bizarre substitution, un remplacement, et/ou un "faux souvenir" d'une enfance incestueuse. "Si les enfants qui prétendent être rituellement maltraités n'étaient en fait maltraités que sexuellement, leur symptomatologie devrait alors clairement ressembler et ne pas être plus grave que celle d'enfants simplement maltraités sexuellement". Par voie de conséquence, les indicateurs psychologiques et comportementaux dans les cas de viol devraient être soigneusement évalués pour exclure tout trauma ritualisé.
Dans le trauma ritualisé, la terreur et l'intimidation utilisées par les bourreaux sont conçues si sévèrement que les enfants qui les subissent ne vont pas seulement se dissocier pendant le trauma, mais présenter aussi des troubles de mémoire empêchant de révéler leur supplice à celui qui les suit. L'usage de drogues pendant les rituels complique encore le problème parce qu'elles peuvent affecter la capacité de l'enfant à raconter clairement l'événement plus tard. Alors que les enfants peuvent présenter une large gamme d'indicateurs comportementaux de leurs traumas ritualisés, tant qu'ils n'ont pas été enlevés de leur environnement de maltraitance pendant une très longue période, une révélation verbale de leur part est improbable. Comme il est nécessaire d'avoir enlevé l'enfant des griffes des bourreaux depuis très longtemps pour obtenir une divulgation du trauma ritualisé, on ne devrait jamais utiliser cet extrême retard pour discréditer les allégations de l'enfant. Des enfants qui ont été traumatisés rituellement depuis leur naissance ou sur une période prolongée, peuvent aussi souffrir des effets du conditionnement psychologique et de la programmation, ainsi que du TDI (personnalité multiple). Les enlever d'un environnement qui renforce de tels conditionnement et programmation est extrêmement important. Une fois écarté des divers "encouragements" que fournit un environnement de maltraitance, le conditionnement et la programmation commencent souvent à se désagréger. Le résultat final est que le comportement de l'enfant (par ex. après avoir été dans une famille d'accueil pendant un an sans aucun problème important) peut se détériorer rapidement sans explication apparente. En réalité, la structure sous-jacente au conditionnement et à la programmation s'effondre, autorisant par là l'enfant à commencer à se souvenir et à guérir de son ancien trauma. Alors que le système protocolaire peut s'orienter vers l'enlèvement de l'enfant de son placement temporaire, un professionnel compétent reconnaîtra que cela peut ne pas être nécessairement dans le meilleur intérêt de l'enfant. Dans l'étude de Snow et Sorenson citée plus haut, les auteurs notent :
"La révélation est devenue une modalité et non un événement. Comme le processus de révélation a rapproché les enfants de leur douleur psychologique et de leur terreur, des problèmes de comportement et émotionnels ont émergé. Il est certain que les enfants semblent empirer avant d'aller mieux. Une dépression avec la sensation inhabituelle imminente de mourir de leur fait ou par quelqu'un d'autre, une extrême hyperactivité, une extériorisation d'agressivité, des peurs et des compulsions obsessionnelles, la reconstitution de maltraitance ritualisée et de violents conflits avec la fratrie caractérisent le comportement d'enfants progressant vers un processus de révélation".
Source - page 126 / 140
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http://fr.scribd.com/doc/213510904/Considerations-de-medecine-legale-sur-les-cas-de-traumas-rituels
Auteur: Sylvia Gilotte, avocate
Il existe de nombreux indicateurs comportementaux et psychologiques caractéristiques chez les enfants qui subissent des traumas rituels. Pour les professionnels qui jugent des cas d'abus sexuels sur enfants, ainsi que d'autres types d'abus, ces indicateurs devraient être pris comme des "drapeaux rouges" justifiant l'assistance d'un expert et un traitement particulier. L'abus sexuel est un composant universel du trauma rituel. Un enfant qui a été traumatisé rituellement peut donc présenter un certain nombre de signes et symptômes physiques et comportementaux qu'on pourrait observer habituellement dans les cas impliquant un abus sexuel.
Cependant, la manière dont l'abus sexuel et d'autres types d'abus sont perpétrés sur des enfants conduit en général à des symptômes supplémentaires et révélateurs qui sont relativement spécifiques aux abus rituels.
Le Dr Catherine Gould est membre d'un groupe de travail sur les abus rituels et l'une des cliniciennes les plus respectées et reconnues du pays dans le traitement des victimes de ce type d'abus chez l'enfant. Elle a rassemblé une liste exhaustive de signes et symptômes d'abus ritualisés chez des enfants que de nombreux professionnels trouvent extrêmement utile.
Sommaire:
Signes et symptômes des traumas rituels chez les enfants - Cas et fréquence - Le comment et le pourquoi des traumas rituels - Importance de l'élément psychologique - Techniques et méthodologies utilisées par les auteurs de traumas rituels - Impact des abus sur la divulgation, l'évaluation, l'investigation et les poursuites judiciaires - Preuves physiques - Preuves médicales - Preuves psychologiques et comportementales - Recommandations aux professionnels - Procureurs, avocats et policiers - Médecins et dentistes - Psychologues, thérapeutes et personnels de santé mentale - Assistantes sociales - Représentants du CASA et tuteurs mandatés - CONCLUSION
Signes et symptômes des traumas rituels chez les enfants:
http://mk-polis2.eklablog.com/signes-et-symptomes-des-traumas-rituels-chez-les-enfants-p765042
CAS ET FRÉQUENCE
Il n'existe actuellement aucun système dans la nation pour remonter les informations ou faire la distinction entre l'incidence des traumas rituels et des autres formes d'abus sur enfants. Les sceptiques prétendent que les allégations d'abus rituels sont le résultat de l'imagination délirante d'enfants ou de techniques de suggestion de la part des adultes et de thérapeutes professionnels. Hélas, la nature monstrueuse et inconcevable des abus rituels sur des enfants offense notre sensibilité et nous répugne tellement que la tendance est soit de fermer les yeux soit de trouver des raisons pour dire que cela n'existe pas. Le plus gros problème, malgré tout, est qu'une grande majorité de professionnels qui travaillent directement ou indirectement avec des enfants victimes de maltraitance sont incapables de reconnaître les indicateurs essentiels de ces abus. La plupart des cas de traumas rituels restent donc non identifiés en tant que tels dans le système de protection de l'enfance, avec des conséquences tragiques et à long terme autant pour les victimes que pour la société. De nombreux experts admettent, par ces raisons, que ce sujet des abus rituels sur enfants souffre d'un manque d'information, d'investigation et de poursuites judiciaires.
Alors qu'obtenir de vrais chiffres de la prévalence du trauma rituel est une tâche difficile étant donnés le secret et la criminalité entourant le phénomène, il existe néanmoins de plus en plus de preuves que le problème des traumas rituels est considérablement plus répandu que jamais. Sur les 2709 membres de l'Association de Psychologie Américaine qui ont répondu à l'enquête, 30 % ont répondu qu'ils avaient vu des cas d'abus rituels ou en lien avec la religion. Dans ce groupe, 93 % ont répondu qu'ils pensaient que des dommages et/ou un supposé ritualisme avaient bien eu lieu. Dans un sondage similaire avec des thérapeutes s'occupant de clients présentant des troubles de dissociation, 85 % des 1185 personnes interrogées rapportèrent une opinion comparable sur les traumas rituels, comportant l'existence de contrôle et programmation mentale associés.
Dans un article de 1995 intitulé "Barrières culturelles et économiques à la protection des enfants de l'abus rituel et du contrôle mental", le Dr Catherine Gould indique que " pour la seule année 1992, Childhelp USA a consigné 1741 appels se rapportant à un abus rituel, Monarch Resources à Los Angeles en a consigné approximativement 5000, Real Active Survivors en a enregistré presque 3600, Justus Unlimited au Colorado en a reçu presque 7000 et Looking Up dans le Maine en a traité environ 6000". Cela dénote un nombre alarmant de demandes par assistance téléphonique, même si on réduit les chiffres ou qu'on tient compte des redondances. Le Dr Kathleen Faller a réalisé une analyse sur la recherche empirique d'abus rituels. Elle note qu'il y a une grande similitude dans les déclarations d'abus faites individuellement par des enfants et des adultes, et que les études démontrent une confirmation indépendante de telles allégations. Étant donné qu'il existe des récits historiques d'abus rituels remontant à plusieurs siècles et que des enfants dès l'âge de deux ans et des adultes de quatre-vingt dix ans continuent dans le monde entier à faire des récits d'abus en relation avec des traumas rituels, il serait temps de tirer la sonnette d'alarme quant au peu réalisé pour accroître la prise de conscience du problème par des professionnels. Bien que dans l'impossibilité totale de stopper ou d'éradiquer le problème, nous devons dépasser le déni et commencer à comprendre la dynamique de ces abus pour que nos paradigmes d'investigation puissent changer en conséquence. Si nous n'abordons pas directement le problème, nous pouvons être sûrs que les générations futures récolteront certaines choses d'une manière proportionnelle à notre propre ignorance et négligence.
LE "COMMENT" ET LE "POURQUOI" DES TRAUMAS RITUELS
Dans la mesure où il existe de nombreux rapports se rapportant à des traumas rituels qui traversent les siècles et les cultures, il est difficile de mettre le doigt sur les origines exactes du trauma rituel, que l'on parle d'abus sur enfants ou d'une technique de contrôle mental. Le continent nord-américain a été peuplé d'un nombre si varié de cultures que les abus ritualisés sur des enfants sont probablement originaires de plusieurs sources. Il semblerait pourtant qu'une vaste majorité de victimes appelant à l'aide aujourd'hui dans ce pays proviennent d'un héritage européen, il est donc probable que de nombreuses pratiques ritualistes remontent sur ce continent à des systèmes de croyance païens qui continuent à être secrètement pratiqués par des générations.
Dans une société à prédominance judéo-chrétienne, des symboles sataniques peuvent convoyer un message archétypal puissant aux victimes, particulièrement s'il est utilisé conjointement avec de graves traumas et tortures. Il n'est donc pas nécessaire que les responsables aient un quelconque système de croyance spirituelle derrière leurs pratiques ou activités. Autant dire que quelle que soit la motivation, une croyance religieuse, le désir sexuel, le pouvoir ou le contrôle mental sur la victime, les sectes utilisent un cadre ritualisé pour maltraiter, exploiter et manipuler des enfants et d'autres victimes. Donc en tant que groupe, leur structure intérieure aussi bien qu'extérieure fonctionne pour fournir une arrivée d'enfants et pour protéger les membres de poursuites criminelles.
A. Importance de l'élément psychologique
Comme mentionné plus haut, créer une dissociation et un TDI (trouble de dissociation d'identité ou trouble des personnalités multiples) est le résultat délibéré d'un trauma rituel. Chaque individu qui survit virtuellement en tant que victime d'une secte et à son endoctrinement développe obligatoirement une capacité à se dissocier. La dissociation est un processus psychologique qui permet à une personne de se séparer de ses propres pensées, sentiments et actes, particulièrement lors d'un événement ou d'une expérience extrêmement traumatisante ou qui menacent sa survie. Ce processus peut engendrer des changements dans la mémoire et autoriser l'individu à fonctionner comme si le trauma ne s'était pas produit. En effet, c'est le moyen que possède la psyché de survivre à une situation autrement impossible tout en préservant une zone de fonctionnement sain.
La dissociation, et plus spécifiquement le TDI, sont les conditions psychologiques qui permettent aussi aux responsables de trauma rituel et d'abus de fonctionner d'une manière contradictoire à la "Jekyll et Hyde" – manifestant des personnalités plus "normales" le jour, et des personnalités "rituelles" la nuit. Il est impossible de comprendre les abus rituels sans prendre conscience des rôles que la dissociation et le TDI jouent dans le processus. Par exemple, des femmes sont souvent programmées pour devenir "amnésiques" concernant leur implication dans la secte pendant les années où elles portent un enfant, assurant à la secte l'entrée normale de toute descendance pour un endoctrinement précoce.
Comme la dissociation peut être une conséquence naturelle d'abus et de traumas et qu'elle est tellement répandue dans les cas impliquant un trauma rituel, les professionnels devraient prêter une attention particulière à tout symptôme de dissociation chez un enfant qu'on suppose avoir été maltraité – sexuellement ou d'une autre manière. De nombreux signes et symptômes énumérés plus haut dans de ce document relèvent de la dissociation qui a pu s'ensuivre est un résultat de traumas rituels. De plus, une fois la dissociation et le TDI compris et acceptés comme une triste réalité de ce type d'abus, aucun professionnel faisant une expertise ou une investigation du cas ne devrait être surpris ou offusqué si le responsable présumé ne ressemble ni n'agit comme étant "capable" d'actes engageant un comportement aussi odieux et agressif que le trauma rituel. Pour utiliser une maxime bien connue : c'est malheureusement, la "nature de la bête".
B. Techniques et méthodologies utilisées par les auteurs de traumas rituels
Les auteurs de traumas rituels, les "bourreaux", désirent contrôler totalement et complètement leurs victimes. Cela signifie dans la réalité priver la victime de sa propre "volonté", y compris la volonté de vivre ou de mourir. Pour la victime, le "choix" est souvent présenté comme une "allégeance à la secte" ou "la mort pour soi ou les autres", ce qui occasionne un effet dissuasif puissant à toute révélation. Briser psychologiquement un enfant par la peur, l'intimidation, et de graves traumatismes est l'une des premières étapes. L'usage de drogues pour amplifier le processus de dissociation est courant et dans les sectes sophistiquées ou "orthodoxes", cela peut en fait se faire pendant que l'enfant se trouve in utero.
Les drogues, dont certaines sont spécialement conçues et concoctées par les membres des sectes, servent une variété de fonctions :
1) Elles rendent l'enfant plus docile et maniable 2) Elles fonctionnent comme un régulateur de la douleur et permettent à l'enfant de vivre un trauma sans perdre connaissance 3) Elles facilitent le maniement du rituel lui-même en altérant la conscience cognitive de l'enfant 4) Elles aident à faire tomber des barrières psychologiques 5) Elles rendent plus difficile pour l'enfant de maintenir des défenses et une forte connexion à la réalité 6) Elles encouragent la dissociation 7) Elles ont un impact sur la mémoire de l'enfant et sa perception de l'expérience
Avant même d'être maltraités dans un cadre ritualiste, les jeunes enfants et les tout-petits sont "pris d'assaut" par les bourreaux de diverses manières avec l'intention d'induire une dissociation et conditionner la victime à un trauma plus grave. Sont inclus les privations tactile, auditive, visuelle, olfactive et gustative et/ou une surcharge, ainsi que la manipulation et l'exploitation du système nerveux réflexe physiologique en voie de maturation de l'enfant. Les techniques couramment associées à "l'interrogation du prisonnier", comme l'isolement et le confinement de longue durée, ainsi que la privation de sommeil et sensorielle, sont aussi utilisées avec un grand succès.
Quand un enfant est de manière répétée gardé la tête sous l'eau jusqu'à être pris de panique, il va apprendre de façon naturelle à se dissocier de l'expérience. Si l'enfant réagit faiblement pendant un rituel ou une programmation, il pourra être "puni" par des électrochocs ou un aiguillon jusqu'à ce qu'il se conforme totalement en se retirant à l'intérieur de lui ou en se dissociant. Si l'enfant est enfermé dans un petit espace sombre (par exemple un petit placard ou une boîte ressemblant à un cercueil) avec plusieurs araignées, insectes et autres petites bestioles qui terrifient l'enfant, il ne lui faudra pas longtemps pour voir que la dissociation est le seul échappatoire. Il est important de noter qu'aucune de ces techniques terrorisantes et induisant une dissociation n'affiche de signe extérieur d'abus – juste des dégâts émotionnels et psychologiques à long terme.
Les dirigeants des sectes sont habituellement extrêmement intelligents. Ils sont aussi très au fait des méthodes pour induire douleur et torture qui ne laissent pas de marques ou de preuves physiques (par exemple en utilisant des épingles, des aiguilles, les électrochocs, etc.), et comme on peut s'y attendre, ils ont des siècles de pratiques du trauma à leur actif. De plus, ils sont au courant des affaires légales et juridiques et conçoivent leur rituels de sorte que les enfants qui pourraient faire des révélations soient discrédités. Enfin, les sectes savent que l'activité dans laquelle ils s'engagent est si outrée qu'elle en devient invraisemblable pour le commun des mortels. Étant donnée les expériences sur les victimes de l'Holocauste, une telle manière de penser n'est pas sans mérite.
Il est clair que l'aspect le plus anxiogène du trauma rituel se rapporte aux récits de mutilation et sacrifice d'enfants, au cannibalisme, et à l'utilisation de sang, de fèces et d'urine dans les cérémonies rituelles. En dépit de la documentation historique d'une telle activité, il est extrêmement difficile d'imaginer un tel comportement dans un cadre moderne. Bien sûr, il était de même impossible pour la plupart des gens d'imaginer les crimes d'Hitler, Staline, Idi Amin, Manson, Dahmer, etc. Si nous voulons donc aborder ce problème avec un quelconque succès, nous devons dépasser nos propres perceptions et expériences limitées – peu importe le degré d'inconfort que peut entraîner ce processus.
Pour comprendre et se confronter à ce phénomène, nous avons à accepter le fait que la plupart des survivants de traumas rituels décrivent non seulement des abus sexuels graves et des tortures, ils rapportent aussi avoir été exposés à d'autres actes plus monstrueux. Une étude sur les traumas rituels (effectuée conjointement avec un projet de recherche à l'université du Colorado à Boulder) évoque des résultats qui semblent cohérents avec les récits de survivants de ce pays et d'ailleurs.
• 100% ont subi des agressions et rapports sexuels • 97% ont été torturés • 97% ont été obligés à participer à des rapports sexuels avec un groupe d'adultes • 97% ont été témoins ou ont été forcés à participer au sacrifice d'un animal • 94% ont été sodomisés • 88% ont été drogués • 88% ont été témoins ou ont été forcés de participer à un sacrifice humain • 82% ont été témoins ou obligés à participer à du cannibalisme • 76% ont été forcés à torturer d'autres personnes • 70% ont servi pour de la pornographie infantile • 58% ont servi pour de la prostitution infantile • 33% ont été obligés d'engendrer des enfants pour un sacrifice ultérieur
Ces chiffres ont été rapportés par des survivants adultes et sont conformes avec tout ce que nous avons entendu sur les abus rituels d'enfants. En complément des chiffres ci-dessus, bon nombre de ces survivants ont révélé qu'ils avaient développé des troubles de personnalités multiples/de dissociation d'identité suite à leurs abus. La plupart ont rapporté leur père ou mère était leur premier bourreau. Les bourreaux mentionnés en dehors des membres de la famille comprenaient des médecins (30%), des prêtres (18%) et des enseignants (15%). Tous les survivants ont parlé d'abus ayant démarré dès le plus jeune âge.
Dans le cas d'enfants, des groupes organisés de bourreaux déploient de grands efforts pour créer des scénarios de rituels qui rendront invraisemblables des révélations où les contradictions seront légion. De nouveau, des drogues sont utilisées dans le processus en vue d'incommensurables avantages.
Par exemple :
1) Comme le confinement et l'isolement sont une méthode efficace de conditionnement psychologique, des enfants décrivent souvent avoir été placés dans un placard ou une cage avec un lion. En réalité, ces enfants auront pu être mis face à un gros chien ressemblant à un lion – ou peut-être à un humain déguisé en lion. Si cette expérience est combinée avec l'utilisation d'effets sonores et d'hallucinogènes, elle semble très réelle à l'enfant. Cette méthode trompeuse assure une terreur absolue et un résultat, alors qu'en même temps, elle sert à discréditer une révélation ultérieure de l'enfant.
2) Des enfants rapportent fréquemment avoir été envoyés par train, bateau, sous-marin ou avion vers un endroit précis pour participer à une activité rituelle. Ils ont souvent les yeux bandés et on ne leur dit le nom de l'endroit qu'une fois arrivés. En réalité, ce transport peut n'avoir été que simulé et un faux nom d'endroit donné. Ou l'enfant peut, en fait, avoir été mis dans un avion qui a simplement volé en cercles pendant 20 minutes, avec une destination finale falsifiée. Dans tous les cas, les faits sont déformés pour discréditer des révélations ultérieures.
3) L'usage de personnages de dessins animés et de héros en costume est fréquemment communiqué et est spécialement efficace avec de très jeunes victimes. Les enfants qui dévoilent dans ce cas des abus sont supposés avoir eu affaire à des cauchemars très imaginatifs.
4) Les sectes intergénérationnelles possèdent d'autres techniques de protection. Par exemple, certains bourreaux qui assistent à un rituel peuvent, en fait, être des membres reconnus de leur communauté. Pour rendre délibérément confuses les enfants victimes, des membres de la secte peuvent introduire d'autres adultes qui sont faussement identifiés comme de nouvelles figures publiques bien connues.
Si une révélation survient plus tard et quand c'est le cas, les "bourreaux" innocents qui sont cités avancent des alibis solides et sont utilisés à leur insu par la secte pour discréditer toute investigation.
Bien que les enfants utilisés par les sectes organisées deviennent des victimes régulières tout au long de l'année, il est important de savoir que certaines dates de calendrier ont une signification spéciale pour les bourreaux dont les activités sont aussi basées sur des systèmes de croyance sataniques et/ou païennes. De tels jours de cérémonies peuvent être établis (c'est à dire célébrés le même jour chaque année), comme les veilles d'Halloween et Halloween ; ou varier légèrement en fonction de considérations astrologiques (par exemple, Pâques, qui tombe même pour les chrétiens le premier dimanche après la pleine lune suivant l'équinoxe de printemps). Les pleines lunes, les éclipses, les solstices et les équinoxes sont des dates fréquemment célébrées au sein des sectes, comme le sont les anniversaires individuels – spécialement pour les mois et/ou les années du calendrier qui sont un multiple du chiffre "6". En plus de ces dates facilement identifiables, la plupart des sectes individuelles célébreront aussi des dates qui n'ont une signification que pour elles. Bien que le sujet soit trop complexe pour être expliqué adéquatement dans ce document, il est finalement important que les professionnels comprennent que, de même qu'une dissociation répétée due à un trauma sévère peut conduire à la fin à un complet TDI, le "conditionnement" psychologique d'origine des victimes se dirige naturellement vers une "programmation" plus systématique et au bout du compte à un contrôle mental total. Une fois la psyché d'une victime enfant ou adulte en état de dissociation et fragmentée au degré nécessaire pour créer un TDI, les bourreaux des sectes se servent de techniques sophistiquées de contrôle mental pour créer divers alters dans la conscience de la victime. Par l'utilisation de la répétition de "séquences conditionnées stimulus-réponse", la victime va construire des alters séparés et distincts ou des personnalités qui peuvent être appelées à agir grâce à des "déclencheurs" pré-programmés. Ces "déclencheurs" peuvent être internes (par ex. une fête sacrée rituelle) ou externe (par ex. un appel téléphonique ou un signe de main).
Certains groupes de bourreaux ayant accès à des techniques et des équipements de programmation très avancés peuvent créer des systèmes de programmation extrêmement complexes et superposés chez les victimes, ce qui peut prendre des années à neutraliser et démêler par une thérapie. Tous les survivants de traumas rituels qui ont été programmés de manière systématique, semblent cependant présenter des catégories en commun de programmation basique qui sont conçues pour assurer une conformité à certaines directives. Ces programmes sont habituellement "sauvegardés" par des programmes secondaires et tombent dans des catégories du type "auto-blessures", suicide, rapport, écran, et programmes de noyage qui opèrent de la manière suivante :
• "Si je me souviens de mes maltraitances, je dois me couper ou me blesser afin de ne plus me souvenir • "Si je dévoile ma maltraitance aux autorités, je me tuerai" • "Si je suis placé en détention, je dois trouver un téléphone pour rapporter à la secte mon emplacement" • "Si je remarque que j'ai perdu du temps (pendant lequel j'ai été rituellement abusé et programmé), je me "souviendrais" tout d'un coup que j'étais en fait à l'épicerie" • "Si mon thérapeute approche de trop près un souvenir particulier de maltraitance, mon esprit sera inondé de souvenirs douloureux afin que cette thérapie ne puisse continuer et en rendre mon thérapeute responsable
C. Impact des abus sur la divulgation, l'évaluation, l'investigation et les poursuites judiciaires.
Le Dr Catherine Gould a déclaré que "...on peut abuser d'une centaine d'enfants de manière ritualisée, avec tout son cortège de terreur...avec tout simplement une volonté que cette centaine d'enfants fassent des révélations, avec un extrême retard de divulgation, couplé aux contradictions perçues dans les récits originaux, qui se finira souvent par de l'incrédulité et l'échec d'une investigation plus poussée et d'une poursuite ultérieure concernant ces allégations. Sans une compréhension correcte des dynamiques de ces abus et la manière dont il a touché les victimes, il est facile de rejeter sommairement des revendications légitimes de traumas rituels.
Même quand on tient sérieusement compte d'une déclaration et qu'on fasse une investigation, les professionnels doivent être conscients que des preuves médicales et physiques concrétisant un abus rituel sur un enfant sont difficiles à obtenir, surtout compte tenu du très grand retard de la divulgation. Bien qu'il soit prudent de demander que des tests de toxicologie et d'abus sexuels soient effectués sur l'enfant, le fait de recevoir des résultats négatifs ou non-concluants dans le cas d'un trauma rituel ne remet pas en cause les allégations de l'enfant. Ni le fait que certaines allégations spécifiques de l'enfant peuvent, en fait, être réfutées. Les sectes sont réputées pour utiliser des techniques sophistiquées pour simuler des scénarios rituels qui semblent extrêmement réels à l'enfant victime. Quand elles se combinent avec l'utilisation de drogues, les perceptions de l'enfant sur un événement sont efficacement manipulées dans le but de discréditer une révélation potentielle.
Ces facteurs peuvent être particulièrement frustrants pour les forces de l'ordre qui souhaitent mettre fin à cette activité. Il est cependant important de reconnaître que la nature même et la structure des sectes organisées les empêchent d'être infiltrées. Pour qu'un policier ou un enquêteur s'introduise dans une secte, il aura besoin d'avoir la confiance du groupe. Ce qui oblige nécessairement à s'engager dans des activités illégales et répugnantes, comme de boire du sang et de l'urine, manger des fèces, et participer au minimum à un sacrifice animal. Ce n'est qu'après ces tests et essais répétés qu'un individu aura la permission de participer à des rites plus intimes et monstrueux avec des abus sexuels sur enfant, des mutilations et des sacrifices. Il serait autrement tout à fait irréaliste d'envisager cette piste de poursuite.
Une surveillance physique et électronique de ces groupes peut s'avérer de même difficile ou impossible, même quand les dates de fêtes rituelles sont connues et comprises. Les cérémonies des sectes sont habituellement pratiquées tard la nuit dans des zones boisées loin de tout, ou dans des bâtiments sous le contrôle total des bourreaux. Ces sites sont très surveillés aussi bien avant, pendant qu'après l'événement. En fait, les enfants qui n'ont pas encore été terrorisés et programmés en vue d'un secret total sont plus susceptibles que les adultes qui sont activement impliqués, de dire à quel endroit cela s'est passé. Tout comme les adultes, les enfants ne sont malheureusement pas mis au fait à l'avance de l'endroit de la cérémonie. Ce n'est pas d'une grande utilité pour les forces de l'ordre.
Encore plus problématique est le fait que les agences des forces de l'ordre sont souvent infiltrées par les sectes, à tous les niveaux opérationnels. Ce ne devrait être une surprise pour personne car leurs membres sont préparés pour atteindre ces postes clés et il y a une économie et d'autres intérêts à protéger. Les membres de sectes qui sont placés stratégiquement dans le système ont habituellement une étape d'avance sur toute enquête afin de pouvoir interférer et faire dérailler efficacement les efforts d'investigation et de poursuites. Dans les réseaux de sectes sophistiqués, ces connexions avec le système peuvent fonctionner à de hauts niveaux, donc les professionnels travaillant avec des victimes de traumas rituels ne devraient pas être surpris de tomber sur la preuve qu'ils sont, eux-mêmes, "sous surveillance".
Étant donné que tous ces facteurs créent des défis et des obstacles particuliers à surmonter de la part des professionnels, il pourrait être utile de décomposer le problème en plusieurs volets généraux :
1) Preuves physiques
Tout d'abord, il n'y aura que rarement une preuve physique pour confirmer des allégations d'abus dans des sectes organisées. À la différence des enquêtes criminelles avec des "bricoleurs" et des prétendus autodidactes qui pourraient produire un attirail de rituel ou même des victimes mutilées, les sectes intergénérationnelles sont hautement organisées et extrêmement secrètes concernant leurs activités. Les emplacements des rituels et le matériel de cérémonie sont soigneusement gardés avant, pendant et après les cérémonies rituelles. Comme le succès opératoire de la secte dépend d'un secret absolu, l'élimination complète et systématique de toute preuve est de la routine.
Des allégations de sacrifice rituel sont particulièrement difficile à prouver. Même dans des sectes où l'on demande aux membres de démontrer une ultime allégeance en offrant en sacrifice leur premier-né, la jeune femme en question est habituellement en début d'adolescence. Après avoir été fécondée par un (ou des) membre(s) de la secte lors d'un rituel, un travail précoce serait induit par une injection saline (par ex. à 6 mois de gestation) et le fœtus est ensuite offert et sacrifié dans une cérémonie consacrée. En raison de l'âge de la mère et de la taille du fœtus à la délivrance, une grossesse est rarement soupçonnée par le monde extérieur.
De manière plus courante, les victimes nouveaux-nés qui serviront dans les rites sacrificiels sont fournis par des "reproducteurs" au sein de la secte. Comme pour les bébés premier-nés des membres de la secte, il n'existe aucun enregistrement de l'existence de ces enfants, encore moins de leurs décès. De plus, les sectes organisées possèdent leurs propres méthodes et systèmes pour éliminer les corps et/ou les parties du corps. De nombreuses sectes soient possèdent ou ont accès à un crématorium, ils sont assistés par des médecins membres de la secte et/ou des médecins-légistes qui dissimulent la cause de la mort des victimes. Des méthodes moins sophistiquées pour éliminer les corps, comme de l'acide, des fours à chaux ou des broyeuses à végétaux ont cependant été également utilisées avec beaucoup d'efficacité.
2) Preuves médicales
Il est très difficile d'obtenir des preuves médicales concluantes soutenant les allégations d'un enfant sur de la maltraitance ritualisée et les viols. Comme les sectes utilisent souvent des électrochocs, des épingles et des aiguilles insérées sous les ongles ou dans les orifices sexuels ou d'autres orifices du corps, des estafilades au couteau ou des brûlures sur la peau du crâne, sous la plante des pieds ou dans les plis de peau, et autres méthodes qui rendent les blessures difficiles à détecter ou explicables autrement, les professionnels se retrouvent à expliquer dans un tribunal "pourquoi" de telles preuves n'existent pas.
Alors que des preuves de viol peuvent se révéler plus apparentes grâce au colposcope [voir Wiki : https://fr.wikipedia.org/wiki/Colposcopie] (par ex. des viols répétés du bourreau ont plus de chances de laisser une cicatrice dans les zones vaginales et anales des fillettes), de nombreuses sectes ont à leur disposition des médecins qui soignent et camouflent efficacement les preuves de viol. De plus, il est important de comprendre que les sectes préparent souvent très tôt les petites filles à des pénétrations sexuelles à l'aide d'instruments conçus pour détendre le vagin et l'anus de manière graduelle et non-traumatisante. Des divulgations tardives par les enfants réduisent la probabilité d'obtenir des preuves médicales et physiques concluantes, que ce soit par un examen ou un dépistage de drogue.
3) Preuves psychologiques et comportementales
Les enfants qui ont subi des viols manifestent de nombreux effets débilitants de leurs traumas. Cependant, des études montrent que des enfants qui ont été maltraités rituellement souffrent de plus graves problèmes et conséquences qui peuvent diminuer leur niveau de récupération, même avec un traitement. Cette preuve contredit les théories présentant la maltraitance ritualisée comme la pure imagination d'enfants, ou une bizarre substitution, un remplacement, et/ou un "faux souvenir" d'une enfance incestueuse. "Si les enfants qui prétendent être rituellement maltraités n'étaient en fait maltraités que sexuellement, leur symptomatologie devrait alors clairement ressembler et ne pas être plus grave que celle d'enfants simplement maltraités sexuellement". Par voie de conséquence, les indicateurs psychologiques et comportementaux dans les cas de viol devraient être soigneusement évalués pour exclure tout trauma ritualisé.
Dans le trauma ritualisé, la terreur et l'intimidation utilisées par les bourreaux sont conçues si sévèrement que les enfants qui les subissent ne vont pas seulement se dissocier pendant le trauma, mais présenter aussi des troubles de mémoire empêchant de révéler leur supplice à celui qui les suit. L'usage de drogues pendant les rituels complique encore le problème parce qu'elles peuvent affecter la capacité de l'enfant à raconter clairement l'événement plus tard. Alors que les enfants peuvent présenter une large gamme d'indicateurs comportementaux de leurs traumas ritualisés, tant qu'ils n'ont pas été enlevés de leur environnement de maltraitance pendant une très longue période, une révélation verbale de leur part est improbable. Comme il est nécessaire d'avoir enlevé l'enfant des griffes des bourreaux depuis très longtemps pour obtenir une divulgation du trauma ritualisé, on ne devrait jamais utiliser cet extrême retard pour discréditer les allégations de l'enfant. Des enfants qui ont été traumatisés rituellement depuis leur naissance ou sur une période prolongée, peuvent aussi souffrir des effets du conditionnement psychologique et de la programmation, ainsi que du TDI (personnalité multiple). Les enlever d'un environnement qui renforce de tels conditionnement et programmation est extrêmement important. Une fois écarté des divers "encouragements" que fournit un environnement de maltraitance, le conditionnement et la programmation commencent souvent à se désagréger. Le résultat final est que le comportement de l'enfant (par ex. après avoir été dans une famille d'accueil pendant un an sans aucun problème important) peut se détériorer rapidement sans explication apparente. En réalité, la structure sous-jacente au conditionnement et à la programmation s'effondre, autorisant par là l'enfant à commencer à se souvenir et à guérir de son ancien trauma. Alors que le système protocolaire peut s'orienter vers l'enlèvement de l'enfant de son placement temporaire, un professionnel compétent reconnaîtra que cela peut ne pas être nécessairement dans le meilleur intérêt de l'enfant. Dans l'étude de Snow et Sorenson citée plus haut, les auteurs notent :
"La révélation est devenue une modalité et non un événement. Comme le processus de révélation a rapproché les enfants de leur douleur psychologique et de leur terreur, des problèmes de comportement et émotionnels ont émergé. Il est certain que les enfants semblent empirer avant d'aller mieux. Une dépression avec la sensation inhabituelle imminente de mourir de leur fait ou par quelqu'un d'autre, une extrême hyperactivité, une extériorisation d'agressivité, des peurs et des compulsions obsessionnelles, la reconstitution de maltraitance ritualisée et de violents conflits avec la fratrie caractérisent le comportement d'enfants progressant vers un processus de révélation".