https://france3-regions.francetvinfo.fr/grand-est/ardennes/sedan-0/coulees-boues-ardennes-certaines-pratiques-agricoles-pointees-du-doigt-1494437.html
Inondations dans les Ardennes : certaines pratiques agricoles pointées du doigt
Durement touché par les inondations entraînées par les précipitations exceptionnelles du 11 juin, le Sedanais se remet peu à peu de ses émotions. Ici, la déforestation et certaines pratiques culturales sont tenues en partie responsables des dégâts importants engendrés par les pluies.
Par Valentin Pasquier Publié le 14/06/2018 à 12:29 Mis à jour le 14/06/2018 à 16:03
Dans le faubourg de Donchery (Ardennes), les pelleteuses s'emploient à charrier la boue charriée par l'orage, ce 13 juin. Avec cette terre, elles ramassent aussi les morceaux de chaussée arrachés par la force des flots.
Dans l'après-midi du lundi 11 juin, près de 50 mm de précipitations se sont abattues en moins d'une heure. La quantité d'eau, trop importante pour être évacuée par les sols, s'est déversée dans les rues du sud de la ville jusque dans la Meuse, transformant certaines rues pentues en torrents et inondant les maisons avoisinantes.
La faute à la déforestation ?
À l'heure où les sinistrés déblayent leurs domiciles, les questions fusent. Comment de telles rivières ont-elles pu se former ? "Je pense qu'on a pas mal déboisé. On a replanté, mais est-ce que ça suffira ? se demande Françoise, une habitante de la rue de Moscou, durement touchée par les eaux. Son voisin, Jean-Paul, semble plus certain. "On coupe des arbres partout, là-haut, à la Croix-Piot! colère-t-il. Les arbres, il pompent je-ne-sais combien de litres d'eau par jour... Maintenant voilà! Quand il pleut, il faut bien que l'eau coule quelque part!"
Juste au dessus, au sud, la colline de la Croix-Piot a en effet été débarrassée de nombre de ses arbres. Sur le versant est, près de Cheveuges, la coupe est si nette qu'il est difficile d'imaginer sans conséquence pour le ruissellement. Le maire de la commune est dubitatif. "Effectivement la forêt est jeune, il est possible qu'une partie de l'eau ait été retenue, mais c'est tout au sommet. Je ne pense pas qu'elle ait pu changer grand chose dans le cadre des orages du début de semaine," explique Christian Welter, le premier édile de Donchery. La Ville a d'ores et déjà démandé à ce que l'état de catastrophe naturel soit reconnu.
Créer des haies pour retenir l'eau
À quelques kilomètres de là, à Villers-sur-Bar, un champ de maïs a été traversé par un torrent qui a ramassé la terre pour la déverser sur le village en contrebas. Ce genre de culture ne facilite pas la rétention d'eau des sols : la plante exige un sol à nu, qui laisse particulièrement filer l'eau. "En limite de parcelle à partir du bois, on pourrait imaginer des choses qui ralentissent l'eau - des facines, des haies, des talus, des bancs enherbés. Tout le monde a à gagner, mais il faut que tout le monde se mette autour d'une table," confie Benoît Harboux, conseiller spécialisé à la chambre d'agriculture des Ardennes.
La solution ne pourra qu'être collective. La création de haies est coûteuse et pourrait exiger un remaniement des parcelles. Un travail de longue haleine s'annonce mais il sera nécéssaire : ces orages impressionnants pouraient devenir plus courants à l'avenir.
écrit en 1976.
Inondations dans les Ardennes : certaines pratiques agricoles pointées du doigt
Durement touché par les inondations entraînées par les précipitations exceptionnelles du 11 juin, le Sedanais se remet peu à peu de ses émotions. Ici, la déforestation et certaines pratiques culturales sont tenues en partie responsables des dégâts importants engendrés par les pluies.
Par Valentin Pasquier Publié le 14/06/2018 à 12:29 Mis à jour le 14/06/2018 à 16:03
Dans le faubourg de Donchery (Ardennes), les pelleteuses s'emploient à charrier la boue charriée par l'orage, ce 13 juin. Avec cette terre, elles ramassent aussi les morceaux de chaussée arrachés par la force des flots.
Dans l'après-midi du lundi 11 juin, près de 50 mm de précipitations se sont abattues en moins d'une heure. La quantité d'eau, trop importante pour être évacuée par les sols, s'est déversée dans les rues du sud de la ville jusque dans la Meuse, transformant certaines rues pentues en torrents et inondant les maisons avoisinantes.
La faute à la déforestation ?
À l'heure où les sinistrés déblayent leurs domiciles, les questions fusent. Comment de telles rivières ont-elles pu se former ? "Je pense qu'on a pas mal déboisé. On a replanté, mais est-ce que ça suffira ? se demande Françoise, une habitante de la rue de Moscou, durement touchée par les eaux. Son voisin, Jean-Paul, semble plus certain. "On coupe des arbres partout, là-haut, à la Croix-Piot! colère-t-il. Les arbres, il pompent je-ne-sais combien de litres d'eau par jour... Maintenant voilà! Quand il pleut, il faut bien que l'eau coule quelque part!"
Juste au dessus, au sud, la colline de la Croix-Piot a en effet été débarrassée de nombre de ses arbres. Sur le versant est, près de Cheveuges, la coupe est si nette qu'il est difficile d'imaginer sans conséquence pour le ruissellement. Le maire de la commune est dubitatif. "Effectivement la forêt est jeune, il est possible qu'une partie de l'eau ait été retenue, mais c'est tout au sommet. Je ne pense pas qu'elle ait pu changer grand chose dans le cadre des orages du début de semaine," explique Christian Welter, le premier édile de Donchery. La Ville a d'ores et déjà démandé à ce que l'état de catastrophe naturel soit reconnu.
Créer des haies pour retenir l'eau
À quelques kilomètres de là, à Villers-sur-Bar, un champ de maïs a été traversé par un torrent qui a ramassé la terre pour la déverser sur le village en contrebas. Ce genre de culture ne facilite pas la rétention d'eau des sols : la plante exige un sol à nu, qui laisse particulièrement filer l'eau. "En limite de parcelle à partir du bois, on pourrait imaginer des choses qui ralentissent l'eau - des facines, des haies, des talus, des bancs enherbés. Tout le monde a à gagner, mais il faut que tout le monde se mette autour d'une table," confie Benoît Harboux, conseiller spécialisé à la chambre d'agriculture des Ardennes.
La solution ne pourra qu'être collective. La création de haies est coûteuse et pourrait exiger un remaniement des parcelles. Un travail de longue haleine s'annonce mais il sera nécéssaire : ces orages impressionnants pouraient devenir plus courants à l'avenir.
Toute forêt, déracinée sans pitié au bulldozer, pour qu’on installe, sur
le sol qu’elle occupait, une agglomération humaine, certainement moins belle
qu’elle, et généralement de valeur culturelle à peu près nulle, est un hymne à
la gloire de l’éternel qui disparaît pour faire place à “des rires, des bruits vils,
des cris de désespoir”. Bien plus : c’est un habitat volé aux nobles bêtes
fauves, — ainsi qu’aux écureuils, aux oiseaux, aux reptiles, et autres formes de vie
qui s’y perpétuaient toujours en parfait équilibre les unes par rapport aux autres.
L’action qui la supprime au profit de l’homme — ce parasite insatiable, — est
un crime contre la Mère universelle, dont le respect devrait être le premier
devoir d’un vivant soi-disant “pensant”. Et il est presque consolant, pour ceux
qui pensent vraiment, et ne sont pas particulièrement enamourés du mammifère
à deux pattes, de voir que la Mère réagit parfois à cet outrage en se manifestant
sous son aspect terrible. On installe un millier de familles sur l’emplacement
aplani, désherbé, asphalté, arraché à la forêt. Et à la suivante saison des pluies,
les arbres massacrés n’étant plus là pour retenir les eaux, de leurs puissantes
racines, les fleuves débordent, entraînant, dans leur course furieuse, dix fois
plus de gens de la région et de toutes les régions environnantes. L’usurpateur
est puni. Mais cela ne lui apprend rien, hélas, car il se multiplie à une cadence
vertigineuse, la technique étant là pour contrecarrer la sélection naturelle et
empêcher l’élimination des malades et des faibles. Et il continuera de déboiser,
pour subsister aux dépens des autres êtres.
écrit en 1976.