ziril a écrit:Une video de LLP est utilisée pour discrediter les conspirationnistes sur france "info"!
PS: « Toute vérité passe par trois étapes, d'abord elle est ridiculisée, ensuite elle est violemment combattue et enfin elle est acceptée comme une évidence ». Arthur Schopenhauer.
Bon, bhen nous en sommes a la premiere etape... Encourageant!!! Plus que deux!
La verité est en marche!
La conspiration. Quand les journalistes (et leurs favoris) falsifient l'analyse critique des médias
En 1988,
l'économiste Edward S. Herman et le linguiste Noam Chomsky publient un ouvrage devenu
l'une des références
de la critique radicale des médias, Manufacturing Consent. Political economy of the mass media (La fabrication du consentement.
L'économie politique des médias
de masse) 12. Les auteurs y argumentent que les entreprises médiatiques, loin d'éclairer la réalité du monde social, véhiculent une image
de ce monde conforme aux intérêts des pouvoirs établis (économiques et politiques). Les réactions
de la plupart des journalistes en vue sont à
l'image du commentaire
de Tom Wolfe, écrivain américain - et père du « nouveau journalisme ». Il tranche avec dédain : « C'est la vieille théorie
de la cabale qui veut que quelque part autour d'un bureau feutré une bande
de capitalistes tire les ficelles. Ces bureaux n'existent pas. Je regrette d'avoir à le dire à Noam Chomsky » 13. Depuis lors, le linguiste n'a cessé
de répéter que son analyse ne reposait sur aucune forme
de conspiration. Et qu'il avançait « exactement
l'inverse »
de la caricature que Tom Wolfe lui prêtait.
Ce qui pouvait à la rigueur passer pour un malentendu en 1988 est devenu, en général sous des plumes infiniment moins talentueuses et divertissantes que celle
de Tom Wolfe, un procédé
de disqualification ordinaire. Il est d'autant plus courant quand ses utilisateurs, situés sur
l'espace progressiste
de la comète politique, perçoivent en Chomsky un empêcheur
de moraliser en rond. En France, pays où cette campagne ne paraît connaître aucun répit, ce sont donc surtout des périodiques et des intellectuels catalogués à « gauche » qui se sont acharnés à falsifier les travaux et les conclusions du linguiste américain afin
de maintenir vivace sa « mauvaise réputation » 14.
Dès la rédaction
de Manufacturing Consent, Chomsky et Herman pressentaient
l'orage à venir. « Les critiques institutionnelles, telles que celle que nous présentons dans cet ouvrage sont souvent discrédités par les commentateurs
de l'establishment comme étant des "théories du complot" ». Pour tenter d'y remédier, ils prenaient soin
de préciser, dès la préface : « Pour expliquer le fonctionnement des médias
de masse, nous ne recourons à aucun moment à
l'hypothèse d'une conspiration ».
Cette double précaution aurait dû paraître inutile. Aux yeux d'un lecteur normalement constitué,
l'analyse proposée dans Manufacturing Consent a en effet à peu près autant
de chances
de passer pour une théorie du complot qu'un champ
de tournesols pour une batterie
de casseroles. Le propos du livre souligne que les forces qui conduisent les médias à produire une information politiquement et socialement orientée, loin d'être enfantées par
l'amoralité
de certains individus, tiennent avant tout à des mécanismes inscrits dans la structure même
de l'institution médiatique - son mode d'organisation et
de fonctionnement en particulier.
Selon Chomsky et Herman, ces mécanismes opèrent sous forme
de « filtres »,
de « facteurs institutionnels qui fixent les limites à ne pas franchir dans la diffusion des faits et leur interprétation, au sein des institutions à caractère idéologique 16 ». Le premier filtre tient à la nature des propriétaires des médias dominants. Détenus par des oligopoles privés, ces moyens d'information et
de communication sont mus par la logique du profit maximum. Le second filtre renvoie aux sources
de financement des grandes entreprises médiatiques. Leurs recettes proviennent principalement
de leurs clients - les annonceurs - auxquels elles vendent des taux d'audience. Le troisième filtre concerne les sources d'information privilégiées par les journalistes. Le quatrième correspond aux protestations adressées aux responsables
de la presse, lesquelles contribuent à apprécier les limites
de ce qui est diffusable sans risque. Le dernier filtre est celui des présupposés idéologiques dominants, intériorisés par les journalistes et qui guident leur interprétation
de l'actualité comme le compte rendu qu'ils en font. Dans les années 80, le présupposé dominant était
l'idéologie anticommuniste. Il est désormais « surpassé par une force idéologique plus puissante encore, celle
de la croyance dans le "miracle du marché" (selon
l'expression
de Reagan) 17 ».
Ce cadre d'interprétation général détermine le traitement réservé aux politiques, gouvernements et interlocuteurs « orthodoxes ». Ils sont systématiquement valorisés et leurs erreurs, voire leurs crimes, paraissent toujours moins atroces que ceux que commettraient des « dissidents » au système
de croyance dominant.
Ces cinq filtres ont une particularité commune. Tous favorisent le contrôle et
l'orientation
de l'information dans un sens conforme aux intérêts privés. « Les mêmes sources
de pouvoir sous jacentes qui possèdent les médias et les financent en tant qu'annonceurs, qui jouent le rôle
de "définisseur primaire" des "nouvelles", qui produisent les "tirs
de barrage" et les experts orthodoxes, jouent également un rôle clé dans la définition des principes
de base et des idéologies dominantes 18 ».
Extrait tiré d'un article
de Serge Halimi & Arnaud Rindel , à lire dans son intégralité içi : http://calle-luna.org/article.php3?id_article=244#forum5736