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L'économie américaine serait déjà entrée en récession
par Burton Frierson
NEW YORK (Reuters) - L'économie américaine est sans doute déjà entrée en récession et elle doit à présent affronter un autre spectre, celui d'une inflation qui semble plus forte que prévu, montre une enquête Reuters.
La publication d'une série d'indicateurs plus inquiétants les uns que les autres a poussé les analystes à revoir à la baisse leurs projections précédentes, déjà peu optimistes.
Les prévisions de croissance pour les trois premiers mois de l'année, qui s'établissaient autour de 0,2% le mois dernier, sont désormais nulles. L'étude, réalisée entre le 7 et le 12 mars, montre également que la probabilité médiane d'une récession atteint 60%, contre 45% au mois de janvier.
"Les données sont telles que la question de l'entrée en récession de l'économie américaine ne fait plus de doute", estime Scott Anderson, expert chez Wells Fargo & Co à Minneapolis.
La publication vendredi dernier des chiffres du chômage, qui montrent que l'économie américaine a perdu 63.000 emplois en février, la chute la plus spectaculaire enregistrée depuis 2003, vient corroborer cette hypothèse.
UNE BAISSE DES TAUX INSUFFISANTE ?
Pour enrayer cette déprime économique, les analystes s'attendent à ce que la Fed poursuive sa campagne d'assouplissement monétaire en abaissant son principal taux directeur de 3% à 2,5% au cours du premier trimestre, et à 2% au trimestre suivant, soit un demi-point de moins que prévu le mois dernier pour chaque trimestre.
Cet activisme monétaire de la Fed pourrait pourtant se révéler insuffisant tant la première économie mondiale semble enlisée dans une crise inédite depuis la Grande dépression des années 30, estiment certains experts.
"La baisse des taux pourrait ne pas suffire", déclare John Lonski, chef économiste chez Moody's.
En outre, l'enquête réalisée par Reuters montre que les analystes penchent pour une remontée graduelle des taux l'année prochaine, à 2,5% au deuxième trimestre et à 3% au suivant, en espérant que d'ici là, l'économie soit repartie sur de bons rails.
Si le PIB ne s'accroit que d'1,4% sur l'ensemble de l'année 2008, l'étude estime qu'il devrait augmenter de 2,5% l'année prochaine, ce qui se situe dans la fourchette de la Fed, qui prévoit quant à elle une croissance située entre 1,3% et 2% cette année et 2,1 et 2,7 en 2009.
L'indice de base des prix à la consommation, qui ne comprend ni les produits alimentaires ni l'énergie, devrait, selon les experts interrogé, augmenter de 2,5% en moyenne aux deux premiers trimestres de cette année.
Le maintien de l'inflation à un niveau élevé risque de renforcer les craintes d'une entrée de l'économie américaine dans une période de "stagflation", qui se traduit par une économie à l'arrêt conjuguée à une vigoureuse hausse des prix.
Selon les analystes sollicités, l'inflation de base pourrait décliner peu à peu, et s'établir à 2,4% au troisième trimestre 2008, puis à 2,3% au trimestre suivant pour atteindre 2,2% sur l'ensemble de l'année 2009.
Version française Nicolas Delame
par Burton Frierson
NEW YORK (Reuters) - L'économie américaine est sans doute déjà entrée en récession et elle doit à présent affronter un autre spectre, celui d'une inflation qui semble plus forte que prévu, montre une enquête Reuters.
La publication d'une série d'indicateurs plus inquiétants les uns que les autres a poussé les analystes à revoir à la baisse leurs projections précédentes, déjà peu optimistes.
Les prévisions de croissance pour les trois premiers mois de l'année, qui s'établissaient autour de 0,2% le mois dernier, sont désormais nulles. L'étude, réalisée entre le 7 et le 12 mars, montre également que la probabilité médiane d'une récession atteint 60%, contre 45% au mois de janvier.
"Les données sont telles que la question de l'entrée en récession de l'économie américaine ne fait plus de doute", estime Scott Anderson, expert chez Wells Fargo & Co à Minneapolis.
La publication vendredi dernier des chiffres du chômage, qui montrent que l'économie américaine a perdu 63.000 emplois en février, la chute la plus spectaculaire enregistrée depuis 2003, vient corroborer cette hypothèse.
UNE BAISSE DES TAUX INSUFFISANTE ?
Pour enrayer cette déprime économique, les analystes s'attendent à ce que la Fed poursuive sa campagne d'assouplissement monétaire en abaissant son principal taux directeur de 3% à 2,5% au cours du premier trimestre, et à 2% au trimestre suivant, soit un demi-point de moins que prévu le mois dernier pour chaque trimestre.
Cet activisme monétaire de la Fed pourrait pourtant se révéler insuffisant tant la première économie mondiale semble enlisée dans une crise inédite depuis la Grande dépression des années 30, estiment certains experts.
"La baisse des taux pourrait ne pas suffire", déclare John Lonski, chef économiste chez Moody's.
En outre, l'enquête réalisée par Reuters montre que les analystes penchent pour une remontée graduelle des taux l'année prochaine, à 2,5% au deuxième trimestre et à 3% au suivant, en espérant que d'ici là, l'économie soit repartie sur de bons rails.
Si le PIB ne s'accroit que d'1,4% sur l'ensemble de l'année 2008, l'étude estime qu'il devrait augmenter de 2,5% l'année prochaine, ce qui se situe dans la fourchette de la Fed, qui prévoit quant à elle une croissance située entre 1,3% et 2% cette année et 2,1 et 2,7 en 2009.
L'indice de base des prix à la consommation, qui ne comprend ni les produits alimentaires ni l'énergie, devrait, selon les experts interrogé, augmenter de 2,5% en moyenne aux deux premiers trimestres de cette année.
Le maintien de l'inflation à un niveau élevé risque de renforcer les craintes d'une entrée de l'économie américaine dans une période de "stagflation", qui se traduit par une économie à l'arrêt conjuguée à une vigoureuse hausse des prix.
Selon les analystes sollicités, l'inflation de base pourrait décliner peu à peu, et s'établir à 2,4% au troisième trimestre 2008, puis à 2,3% au trimestre suivant pour atteindre 2,2% sur l'ensemble de l'année 2009.
Version française Nicolas Delame
